Ukraine : pourquoi pas l'Union ?

 

On comprend aisément que Vladimir Poutine n'ait pas envie que l'Ukraine adhère à l'OTAN  . L'extension de l'OTAN vers l'Est (la moitié des pays membres en sont d'ex - républiques soviétiques) donne des sueurs froides au Kremlin . Par contre pourquoi ne pas ouvrir dès à présent des négociations en vue de l'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne . Il serait probablement temps d'aller au-delà de l'accord d'association de 2014 , pourquoi hésite-t-on ?

La Russie considèrerait-elle que l'Union est une organisation militaire ? En tout cas - à la différence de l'OTAN - l'Union n'a pas la Russie "dans le collimateur" (cf. les accords de partenariat) . Il est vrai, le temps est bien loin où Gorbatchev évoquait - en 1989 - la "Maison Commune européenne " et croyait à une "même communauté de destinées"(1) . Tout comme Eltsine par la suite (et Poutine un moment en 2000-2001) évoquait une possible adhésion de la Russie à l'OTAN ...

Peut-être la Russie hésite-t-elle entre plusieurs doctrines : celle d'Alexandre Douguine qui n'exclut pas un rapprochement entre Moscou et l'Union et , de l'autre , celle de Primakov qui poussait à une alliance forte avec Pékin pour faire contrepoids à l'Occident ? Mais l'Occident existe-t-il encore ? n'est-il pas venu le moment de bâtir une "Maison Commune" européenne dont l'Ukraine serait , déjà , un pilier ...en attendant que la Russie vienne , à son tour, en conforter l'ossature ?

 A la veille du Nouvel An on peut toujours espérer...et ne pas souhaiter attendre trop longtemps .

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(1) intervention de Mikhail Gorbatchev devant le Conseil de l'Europe le 6 juillet 1989 

Ô Micron : Ne pas tourner en rond

 

Emmanuel Macron disait il y a quelques mois que nous étions "en état de guerre" contre le Covid . Or une nouvelle bataille se prépare et  nous dispersons nos forces au lieu de les rassembler : les 5 ou 6 millions de personnes non vaccinées vont peser - en raison de la forte transmissibilité du nouveau variant - sur les lits d'hôpital (dont le nombre n'a pas augmenté ) . Et cela relève du court terme : nous n'avons pas le temps d'attendre qu'un  Grouchy vienne à notre secours . 

Il est dommageable que l'on ne rende pas obligatoire (1) la vaccination pour les personnes âgées les plus vulnérables ( 65 ans et plus ) . Le gouvernement a-t-il peur d'une censure du Conseil Constitutionnel ?

L'opinion publique est peut-être divisée et des mécontents (LFI, RN...) inonderont de leurs pleurs les plateaux TV . Mais pour gagner la bataille qui s'annonce il faudra  prendre des mesures courageuses et ne pas mettre notre santé en balance avec les états d'âme du Conseil ...quitte à être censuré . Car Grouchy n'arrivera pas à temps !

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(1) A défaut de rendre la vaccination obligatoire pour les plus fragiles (plus de 65 ans) faute de courage politique , il serait adéquat de mettre gratuitement à disposition de ces populations des masques FF2 bien plus efficaces que les masques dits "chirurgicaux" pour éviter les contaminations (cf . avis de la Haute Autorité de Santé )

Affaire Jubillar : une bien mystérieuse affaire

 

Il faudrait avoir recours à Hercule Poirot ou bien à Sherlock Holmes tant cette triste affaire apparaît  singulière . La gendarmerie et la Justice semblent mises en échec et tournent en rond depuis 1an . Car cela fait 1 an que cette jeune mère de famille , Delphine Jubillar , a disparu . Tout semble donner à penser que son mari , Cédric , est à l'origine de cette disparition : il est , depuis plusieurs mois sous le coup d'une mise en examen pour "homicide volontaire par conjoint" .Ses avocats qui ne cessent de réclamer une remise en liberté se heurtent à un mur . Delphine Jubillar est introuvable en dépit des recherches minutieuses de la gendarmerie et des pompiers . Le matériel le plus sophistiqué a été utilisé ...sans résultats . Le corps (puisqu'il semble bien qu'il y ait homicide ) est introuvable .

Pendant ce temps le mari clame son innocence . L'opinion publique suit avec attention le déroulement de ce qui apparaît comme un feuilleton à rebondissements : une instance de divorce  , un amant (pour elle)  , une petite amie (pour lui) . La télévision , toutes chaînes confondues , tient les Français en haleine en dépit du covid , de l'Ukraine, de la Russie ou de la Chine . 

Nos concitoyens éprouvent probablement le besoin de s'évader et de rompre avec l'ambiance morose du moment en plongeant dans un "fait divers" qui n'est d'ailleurs pas si divers puisque la gendarmerie est , depuis 1 ans , tenue en échec tout autant que le Parquet et les Juges . Cette affaire se croise avec le "mystère " de Noël . Les Rois mages aideront-t-ils à retrouver Delphine ? réapparaitra-t-elle ? Hercule Poirot et Sherlock Holmes vont-ils , virtuellement, donner un coup de main ?  Il serait temps .

OTAN : "Geler" ou élargir ...

La moitié (environ) des pays composant l'OTAN sont d'anciennes républiques soviétiques adhérant à l'Organisation militaire depuis la fin des années 1990 . On se pose encore la question : Bush père ou Clinton avaient -ils , à l'époque , donné des gages à Gorbatchev ou Eltsine à propos de la non -extension de l'OTAN vers l'Est ? Oui assurent les uns , Non assurent les autres . Il n'y a aucun document prouvant cela ou le contraire mais des "on-dit" de proches des Présidents américains ou bien directement de Vladimir Poutine .

Dans ce contexte , on comprend bien que la Russie éprouve des craintes à propos d'une éventuelle adhésion de l'Ukraine à l'OTAN . Cela explique le bruit de chars à la frontière entre la Russie et l'Ukraine . Evidemment on ne saurait imaginer et - qui plus est - tolérer que des chars Russes foncent vers le Donbass tout comme cela s'est produit lors de l'annexion de la Crimée . Pour autant l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN  donnerait des boutons de fièvre à Moscou ...tout comme si le Pacte de Varsovie - s'il existait encore - entendait intégrer le Mexique ou le Vénézuela . 

En élargissant les points de vue il est clair que depuis le sommet de Lisbonne de 2010 l'OTAN cherche un nouveau souffle . Cependant un nouvel élargissement vers l'Est serait , pour Moscou , une pilule amère qu'il n'avalerait pas  . Evidemment il faut avoir l'oeil sur la Russie et sur Vladimir Poutine . Mais il faut aussi éviter la suspicion de tous les instants que prône Biden . Sans baisser la garde bien sûr et en réactivant aussi - autant que faire se peut - les partenariats et les rapports de bon voisinage . En ces jours de l'Avant Noël ,  la Paix ne saurait gesticuler perchée sur l'affut des canons . 

E. Macron : conduire adroite ...en se méfiant des extrêmes

 

Demain soir Emmanuel Macron intervient à la TV afin de présenter son "bilan de mandat" . Il exprimera des regrets , des satisfécits ...et aussi de bonnes intentions . Il sera assurément sincère et emportera l'adhésion de bien de nos concitoyens séduits par son intelligence , son apparente simplicité et son charisme . 

Mais au-delà des regrets et remords peut-être exprimés il subsistera encore des zones d'ombre : pourquoi la France a-t-elle été "à feu et à sang" durant 2 années du fait des "gilets jaunes" qui occupaient chaque samedi les rues et les antennes ? Quoi que l'on dise , l'Etat n'a pas été à la hauteur et l'on se souviendra longtemps des exactions sous l'Arc de Triomphe . Emmanuel Macron avait tristement arpenté la place de l'Etoile ...il n'empêche , le Président était présent mais l'Etat était absent . 

Vint ensuite le chapelet de violences , d'attaques de commissariats etc... la France n'était plus tout à fait la France et le recul pris depuis Bruxelles en évoquant les bienfaits de l'Union n'apaisa pas le malaise . Tout comme la main jadis "passée dans le dos" de Trump ne permit pas à la France de se tenir "droit dans ses bottes"  . Voilà pourquoi la France se "droitise" et que certains acceptent que Zemmour ou Marine Le Pen tentent de capter leur regard . 

Mais, pour autant, les Français ne goûtent pas les extrêmes . Ils se droitisent certes mais se méfient de ceux qui leur promettent la brioche plutôt que la baguette . Ils sont réfractaires à la magie ...tout comme aux discours prononcés la main sur le cœur .

France : le socialisme creuse sa tombe

 

Les figures mythiques du socialisme (Jean Jaurès notamment mais aussi Léon Blum ) n'en croiraient ni leurs yeux ni leurs oreilles s'ils étaient témoins de la situation actuelle : les sondages donnent Anne Hidalgo à 3- 5 % des votes pour les présidentielles , le "bloc de Gauche " n'excédant pas 25 % alors que celui de "Droite" toutes tendances confondues dépasse les 40 % . 

Qu'arrive-t-il à l'utopie socialiste ? Est-ce à croire que la société de consommation , la montée de l'individualisme , l'insécurité et les violences ont eu raison d'elle ? Ou bien est-ce l'absence de grands défis ou de notables menaces extérieures qui "coupent les ailes" des pasionarios  et des pasionarias du socialisme . Il est vrai qu' Anne Hidalgo n'est pas une pasionaria .

Est-ce tout de même le destin du socialisme de se retrouver dans une ornière sous Jadot et Mélenchon ? Cela en dit long sur l'état de notre société dans laquelle , auparavant , la part de rêve venait opportunément tempérer le pragmatisme du libéralisme . 

A moins que les rêveurs du mouvement woke ne viennent à la  rescousse de l'idéologie socialiste pour tenter de l'éveiller .

IRAN / ISRAEL : Canon ou clairon ?

 

Depuis une quinzaine de jours les "fuites" n'en finissent pas d'indiquer qu'Israel serait prêt à passer à l'offensive en prenant acte de l'impossibilité d'en arriver à un accord sur le nucléaire . Le discours serait du style "retenez-moi sinon je fais un malheur " afin de faire pression sur l'Iran . Israel n'attendrait - à en croire certains - que le feu vert de Washington . 

Cela tient quelque peu du "jeu de rôle" car il est douteux que le Président Biden donne un "feu vert" : au moment où les américains tentent de se désengager du Moyen-Orient afin d'avoir un oeil sur la mer de Chine , il serait paradoxal qu'ils se replongent à nouveau , directement ou indirectement , droit dans le chaudron . De son côté l'Iran ne semble pas , pour l'instant , faire un pas en avant quant aux missiles balistiques ce qui bloque les négociations . 

D'une manière ou d'une autre il faudrait trouver le moyen de s'assurer et de garantir que ces missiles (que l'Iran est en droit de posséder) ne pourront jamais être équipés d'une tête nucléaire . Le Droit ...et la technique peuvent-ils apporter un embryon de solution ? Afin que la perspective de bruits de canon cesse et que , à Tel-Aviv-Jérusalem et Téhéran , on entende enfin le son du clairon ...

VICHY : Relecture du 10 Juillet 1940

 

Emmanuel Macron doit en principe faire halte aujourd'hui à Vichy . Le maire , Frédéric Aguilera ,  exprimera (comme Claude Malhuret jadis) son exaspération de voir encore mettre Vichy à toutes les sauces . L'amalgame avec le triste épisode de 1940 est , en effet , encore dans les mémoires et les Vichyssois en ont "ras-le-bol " d'être , de nos jours,  confondus avec les Vichystes . Tout cela parce que Laval avait tout près son château de Châteldon et que la "Reine des Ville d' Eau " de la Belle époque possédait suffisamment de chambres pour accueillir les 2 Chambres (Sénat et Chambre des députés) .

Pour autant sait-on que l'Assemblée (députés+ sénateurs) qui a voté les pleins pouvoirs à Pétain était issue du "Front Populaire " (socialistes et radicaux en large majorité) ? Sur les 649 votants  , 569 parlementaires  votèrent les pleins pouvoirs (dont 90 SFIO , 250 radicaux et radicaux socialistes , Union socialiste , gauche démocratique et républicains de gauche) . Seuls 80 refusèrent  (dont 36 SFIO , 27 radicaux , 6 gauche indépendante) . 

Ce vote exprime probablement le doute et l'incertitude des représentants de la Nation le 10 juillet 1940 à 1 seul mois de distance de l'Appel du 18 Juin . Pétain , auréolé de sa gloire de 1914-18 (bataille de Verdun )  n'avait pas encore trahi (ce qu'il fit assurément ensuite) et n'était pas encore tombé sous la coupe de Laval tireur de ficelles et manipulateur de marionnettes

Un exemple de mémoire fantasmée : Il y a peu , une dame "bien pensante" s'étonnait que sur la façade de l'Hôtel de Ville de Vichy il y eut encore - selon elle - des symboles fascistes . Longtemps fallut pour qu'elle comprenne que ce n'était que le "faisceau de licteurs" qui figure au centre des armoiries de la France ...et sur la couverture de nos passeports . 

UKRAINE : désescalade et sang froid

 

Les troupes russes massées à la frontière rappellent la menace soviétique (sur Prague comme sur Budapest) du siècle dernier . Un conflit est cependant peu probable en raison de la déflagration qu'il engendrerait , l'OTAN ne pouvant que réagir en cas d'intervention russe en Ukraine .  

Mais les pressions et manipulations qui peuvent en résulter ne seraient pas sans conséquence : la Russie est - pour sa survie - dépendante de ses exportations de gaz via l'Ukraine et , plus largement, de son "couloir" permettant d'approvisionner l'Allemagne et les pays occidentaux . En revanche une intégration de l'Ukraine dans l'OTAN serait plus qu'une banderilla dans le dos de Moscou . 

Car la Russie , au-delà de considérations économiques , se veut , à nouveau , une grande puissance : l'escalade Ukrainienne est sans doute une démonstration de force de la part de Vladimir Poutine . Cela pour le court terme . Mais , pour le moyen-long terme Moscou craint probablement tout autant les pressions venant de Chine . La Russie a besoin de l'Occident (et inversement) d'où la nécessité d'une désescalade afin qu'une menace exagérée n'amène les uns et les autres à "brûler leurs vaisseaux" ...en hypothéquant définitivement l'avenir . 

Elections : Mme la Présidente ...

 

Ce serait présomptueux de tirer d'ores et  déjà des "plans sur la comète" . Mais l'Elysée n'a probablement pas tort de s'inquiéter . Valérie Pécresse qui sera vraisemblablement demain la candidate de L.R. est une "grosse pointure" sous un (faux) aspect "bien comme il faut" . Elle tient de Thatcher et ambitionne d'être Merkel. 

Bien plus que Marine Le Pen ou Eric Zemmour , Valérie Pécresse est un sacré poil à gratter pour Emmanuel Macron ...si elle figure au 2 ème tour de l'élection présidentielle d'avril prochain . Et comme je me le remémorais il y a quelques semaines elle possède avec Patrick Stéfanini un remarquable directeur de campagne , homme d'appareil et de terrain .

Certes elle ne fera pas dans le "populisme" . Et d'ailleurs les Français ne veulent pas forcément un double de Trump mais quelqu'un qui sache où et comment aller  . Les jeux bien sûr ne sont pas faits mais Valérie Pécresse est un caillou dans la chaussure d'Emmanuel Macron autrement plus gênant que la meule que pousse cahin-caha  Marine Le Pen . 

IRAN/NUCLEAIRE : Il y a urgence

 

Les réunions de Vienne tournent autour du pot . Pendant ce temps Israël fait donner "le tocsin" en se disant prêt à une intervention militaire d'anticipation . Il est vrai que les stocks d'uranium enrichi à 20 % s'accumulent à Natanz ou ailleurs ...Cela ne signifie pas pour autant que l'Iran soit en capacité de construire une bombe et , a fortiori , d'équiper ses missiles d'une tête nucléaire . Mais la marmite boue et il est grand temps d'éteindre le feu . Or deux demandes paraissent devoir être prises en considération :

 1- celle de l'Iran dont la population vit une situation très difficile et qui souhaite que soient levées le plus vite possible les sanctions économiques imposées par les Etats-Unis .

2-celle des Etats-Unis légitimement préoccupés par l'arsenal de missiles balistiques dont se dote l'Iran quand bien même ils ne seraient pas pourvus de têtes nucléaires .

Un accord pourrait-il lier ces deux préoccupations en les conditionnant ?   

GUADELOUPE : De Charybde en Scylla ?

 

Certains diront que l'ouverture sur une possible "autonomie" lancée par le ministre Lecornu relève de la stratégie afin d'élargir le débat au moment où les Antilles françaises (Guadeloupe , Martinique ) paraissent - depuis la métropole - "à feu et à sang" . Plutôt que de s'enferrer dans un dialogue de sourds à propos du vaccin , le gouvernement a choisi - pour éteindre l'incendie - de donner la parole aux "indépendantistes" qui prennent en otage élus et population et confisquent ainsi le débat . 

Dans ce contexte l'opposition a beau jeu de se récrier : Après avoir cédé sur les modalités de vaccination elle redoute ,dit-elle,  qu'avec un sujet explosif on "ouvre la boite de Pandore " . C'est évidemment un risque . Mais on sait que lorsque des incendies surviennent dans une puits de pétrole il  faut parfois avoir recours à la dynamite afin de provoquer un souffle salvateur . 

Et le sujet de l'autonomie sent effectivement la poudre ...Pari dangereux pour tenter d'amadouer des antivax radicaux ou des indépendantistes en herbe qui tiennent en otage une grande majorité de la population guadeloupéenne  . Coup de poker ou marche "à reculons " ...vers les abîmes de Scylla ? 

Amérique Latine : La Celac tente la relance

 

Alors que les organisations régionales (Alba, Mercosur, Unasur ...) semblent sommeiller du fait de la pandémie ou de luttes intestines , la Celac (communauté des pays latino-américains et des Caraïbes) sonne le réveil au son du clairon . Le Président mexicain Lopez Obrador a misé sur la réussite de ce 6 ème sommet (septembre 2021) et les résultats n'en sont pas nuls : plan de gestion de la pandémie , déclaration commune sur la nécessité d'une restructuration de la dette et ....création d'une Agence spatiale latino-américaine . 

Par contre - c'était le point "dur" - il n'a pas été question de confier à la Celac un rôle en matière de défense qui aurait pu porter ombrage à l'O.E.A. (Organisation des Etats américains) , "faux nez " des Etats-Unis . Un absent de marque toutefois : le Brésil . Et un invité "surprise" (par vidéo) , le Président Xi Jinping probablement fier que des Etats d'Amérique latine aient décidé d'adhérer à la stratégie chinoise "Route de la Soie" et soucieux de semer de "petits cailloux" ...en attendant .  

Comme bien d'autres responsables politiques (dont le Président du Conseil européen Charles Michel qui représentait l'Union à ce sommet ) il est à parier que les élections de l'an prochain (octobre 2022) au Brésil vont retenir toute l'attention : Lula da Silva a toutes chances d'être élu Président et de donner un "coup de barre " à gauche , renvoyant Bolsonaro à meilleure fortune . Cartes rebattues ? 

Afrique : Quel futur ?

 

Le continent africain (55 Etats) sera le plus peuplé au monde d'ici 2050  avec 2,5 milliards d'habitants soit 2 fois plus qu'actuellement (1) . Pour autant volera-t-il de ses propres ailes ou bien sera-t-il victime d'une nouvelle forme de colonisation de la part de pays venant s'approvisionner en matières premières ,  pétrole ...ou tout simplement en espace ? 

Au sud , la Chine avance à pas de loup depuis Djibouti et au Nord , la Turquie , à peine voilée ,  tente de renouer avec le sultanat d'avant 1930 . L'Afrique ainsi menace d'être prise en un étau dans lequel , au Sahel , vient mordre le djihadisme alimenté par les rivalités ethniques et la désespérance des jeunes générations dont le futur - depuis la Mauritanie jusqu'au Tchad et au Soudan - demeure ensablé .

L'Union Africaine tente vaillamment de jouer la carte du développement - c'est l'objectif de la Commission et de l'Agence de développement NEPAD (2) - mais les doutes s'installent : les 55 Etats (regroupés en de multiples unions régionales) vont-ils suivre ou bien - en recréant des structures "doublons '- se replier sur eux-mêmes ? Alors que l'évolution démographique est imparable (5 à 6 enfants par femme au Sahel) il est plus qu'urgent que l'Afrique se prenne , enfin , par la main ...et aussi  qu'on la lui tende ... avant qu'elle ne s'en saisisse .  

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(1) A titre de comparaison l'Europe passerait de 450 M actuellement à 380 M (environ) en 2050 et à 308 M en 2100 (Etude de la Revue The Lancet pour l'estimation 2100 ) .

(2) New Partnership for African Development 

Pronom neutre "IEL" : Etiemble se retourne dans sa tombe !

 

Ainsi , à l'avant-veille de Noël , un nouveau pronom est né : le pronom "iel" fait une entrée fracassante dans  le dictionnaire (LE ROBERT) qui  , jusqu'à présent, était l'un des gardiens de notre langue .

Certains y verront le signe que la France part à vau-l'eau ne sachant interposer un barrage linguistique à la sémantique "woke" . Est-ce le symbole de la déconstruction que mènent certain(s-es ! ) féministes ? chanterons-nous désormais à Noël "Iel est né le divin enfant ? " ou bien le murmurera-t-on car imprononçable ? Cela ravira ceux qui considèrent (à juste titre probablement) que Dieu est "transgenre" ...Comme tous ceux qui considèreront que la syllabe EL est (cf. l'hébreu) porteuse de sacré . 

En attendant René Etiemble sur son nuage s'exaspère  . C-iel - ! pense-t-il ...En appelant Jean-Michel Blanquer et Brigitte Macron  à la rescousse . 

Pour une France "Non alignée "

 

Il ne s'agit pas de rejoindre (ou de recréer ) le "non alignement" tel qu'issu de Bandoeng dans les années 50 mais de ne pas se mettre au "garde à vous " devant des leitmotiv d'où qu'ils viennent . Le Président Biden a beau crier "sus à l'ennemi" à propos de la Russie ou de la Chine,  la France - et l'Union - n'ont pas forcément intérêt à voir en eux des croquemitaines  . 

Le document OTAN 2030 se veut une mise en garde et un appel à faire bloc contre Moscou et Pékin . Il a le mérite de nous inciter à être vigilants mais, pour autant , il ne doit pas stigmatiser toute discussion ou coopération bilatérale . D'ailleurs l'affaire des "sous-marins" nous montre bien que la solidarité occidentale demeure - pour les Etats-Unis - un mot creux . 

Evidemment il ne faut pas gober tout ce qui vient de Moscou car le Président Poutine n'est pas né de la dernière pluie et il n'est pas exclu qu'il cherche à déstabiliser le "monde occidental " tout comme le Président Xi avance tout aussi masqué . Mais - comme à l'époque de De Gaulle - nous avons avantage à nous placer entre les deux camps et éviter , bêtement ou benoitement , de rejoindre un seul d'entre eux  ...avec armes et bagages . Bien sûr il sera certes difficile de faire adopter cette position par l'Union . Essayons tout de même .

Biélorussie : La Russie a-t-elle choisi son camp ?

 

 Asie, Eurasie , Occident... la Russie a-t-elle finalement choisi son camp ? Sans l'aide - voire la complicité - de Moscou la Biélorussie serait probablement un Etat "failli" . Si tel n'est pas encore le cas c'est grâce au soutien que le Président Poutine apporte au Président Loukachenko qui tente de déstabiliser l'Union avec une "bombe migratoire" . C'est un pied-de-nez à l'Union européenne et l'on ne peut confier aux seules ONG le soin de résoudre - sous l'angle humanitaire - le grave problème auquel est confrontée la Pologne .

Car la clé est détenue par Moscou : quelle carte le Président Poutine veut-il finalement jouer ? Sans parler des propos jadis tenus par Gorbatchev qui en appelait à une "Maison commune " européenne , la question du positionnement stratégique de la Russie se pose : garder un pied en Occident sans faire un pied-de-nez à l'Union ou bien "couper les ponts"  et mettre le cap droit sur Tian'anmen ? Alexandre Douguine parle-t-il toujours à l'oreille du Président ? 

Nicaragua : dérive du "sandinisme" révolutionnaire

 

Daniel Ortega fut un éminent "révolutionnaire "des années 79-80 puisqu'il contribua à la chute du dictateur Somoza de triste renom . Ce fut - avec l'appui de l'URSS - un "héros" pour le Tiers-Monde d'alors qui donna bien du fil à retordre au Président Reagan (cf. l'Irangate ) .

Mais le héros est , à son tour, devenu dictateur et amène son pays "droit dans le mur" : à la recherche d'un 3ème ou 4 ème mandat de Président de la République Daniel Ortega serait à nouveau réélu ....avec plus de 60 % d'abstention, des opposants emprisonnés , des observateurs internationaux dans l'impossibilité de s'assurer de la régularité du scrutin .

Triste fin pour le "leader" des années 80 qui voit son pays se déliter (crise économique depuis 2 ans  , crise sociale se traduisant par une forte émigration ) . Bien loin des lendemains qui jadis chantaient ...avec l'aide de Moscou .

Enjeux Elections : court terme /long terme

 

Il est intéressant de voir sur quelle échelle se situent les préoccupations des Français dans le temps . Certaines relèvent du court terme (corona virus , pouvoir d'achat ,sécurité ...) et d'autres se situent dans le long terme :1- enjeux climatiques (cf. engagements CO2 ou CO4 pour 2030) 2- Cohésion de la Nation Française (Comment sera la France des années 2050 ? état de la société? ).

 Il est surprenant par contre de constater que ne figure pas dans le "peloton de tête" des préoccupations le devenir de l'Union européenne alors même que la place de la France dans le monde tout comme la cohésion sociale (cf. immigration ) sont largement dépendantes des politiques européennes .

 Au delà des "politiques" , il s'agit de la construction de l'Europe à la fois comme "fer de lance" et comme "bouclier" . Michel Barnier pourrait être l'un de ces porte-drapeaux ...s'il arrive à "muscler" ses propos . Nous verrons d'ici peu ...

Zemmour : "Tir tendu" médiatique ...

 

Décidemment Eric Zemmour fait le "buzz " mais la situation semble cependant  contradictoire : sur les plateaux de TV où l'on évoque ses propos à l'emporte pièce les bonnes âmes invitées n'en démordent pas : Zemmour serait un fasciste et n'aurait que l'islam dans son rétroviseur . Dont acte .

Mais , par ailleurs , tous les postulants à l'élection présidentielle (sauf l'extrême gauche et les écologistes) introduisent désormais dans leur programme tout un volet sur le contrôle de l'immigration (moratoire pour l'un, référendum pour l'autre ,  quotas pour l'une et l'autre etc...) .

C'est donc - en dépit du "tir médiatique" - que notre société vit un malaise : insécurité , contestation de l'autorité , des valeurs républicaines etc... . Sans sombrer dans la théorie dite du "grand remplacement" avec ses relents complotistes , nombre de Français s'interrogent en effet : que sera la France dans 30 ans , sera-t-elle encore une Nation quand bien même il y aurait toujours un Etat ? 

Cette question est tout aussi lancinante et préoccupante que les enjeux climatiques et les heureux dénouement en matière de réduction des gaz méthane... dont on connait aussi les singulières origines . Zemmour aura donc eu le mérite de mettre sur la table les éléments d'un débat de société . Dommage cependant que les autres candidats ne développent pas (au moins de façon visible) d'autres volets et thèmes de réflexion venant équilibrer - et compléter - le discours Zemmourien un peu ...monolithique il est vrai .

Conseil de l'Europe : soumission ?

 

Le Conseil de l'Europe vient de tenter de banaliser le hijab , symbole clair de la volonté de soumission de la femme . Evidemment le Conseil de l'Europe n'est pas le Conseil européen et comprend des membres qui auraient pu sciemment "laisser filer " la campagne : Albanie, Azerbaïdjan ,  Bosnie , Turquie ...Mais il reste 2 inconnues :

1- Pourquoi notre représentation permanente au Conseil de l'Europe (Strasbourg) n'a-t-elle pas vu venir cette campagne avant qu'elle ne soit déclenchée ?

2- Si le Conseil de l'Europe n'est pas le Conseil européen (Union européenne) il n'en reste pas moins que cette opération de communication - soumission a été co-financée par l'Union dans le cadre de son programme "droits , égalité et citoyenneté " (programme doté de 400 M euros 2014-2020 ) . Cela nous avait donc - encore une fois - échappé ...

La France - qui a , heureusement , réagi rapidement et vivement - doit peut-être , pour l'avenir , "resserrer les boulons " de manière (comme cela n'a pas été le cas  dans d'autres affaires récentes) anticiper et agir en amont . On dira, bien sûr : C'est du " il n'y a cas " . Peu importe "il y avait cas " . 

Alstom / General Electric : "anguille sous roche" ou bien pêche en eaux troubles ?

 

Alors que la France vient de perdre son contrat de vente (56 milliards) de sous-marins à l'Australie , Alstom annonce le mois dernier la vente de 25 trains pour la ville de Melbourne . Ce contrat (300 millions euros ) ne compense évidemment pas la perte du contrat "du siècle" raflé par les Etats-Unis . Il démontre néanmoins la compétence et la pugnacité d'Alstom désormais replié sur ses activités ferroviaires . 

Un "hic" toutefois demeure qui laisse sans voix : dans quelles circonstances Alstom (1) s'est défait de son activité énergie (Alstom Power) au profit de l'américain General Electric ? (2) C'est une affaire à rebondissements qui amène à s'interroger sur les tergiversations - en 2014 - du gouvernement français (opposition à la vente puis , finalement, autorisation quelques mois après portant sur une transaction à hauteur de 12,35 milliards d'euros) . Il y a aussi des considérations financières "plus personnelles" (bonus de 30 millions d'euros que se seraient partagés une vingtaine de dirigeants d'Alstom) . Cela dans un contexte de pots-de-vin et de corruption entachant l'image de ce fleuron de l'industrie française et ayant donné lieu à de considérables amendes . S'agissant des "tergiversations" du gouvernement il est plus que surprenant d'apprendre (cf. Commission d'enquête parlementaire Marleix) que les contacts Alstom - General Electric dataient de Février 2014 alors même que les Pouvoirs publics français n'en étaient informés que par le biais d'une "fuite" de Bloomberg du mois d'Avril . 

Vrai roman policier que cette affaire Alstom ...mais avec des conséquences plus graves car , au-delà de considérations juridiques , il y a des considérations politiques : Elles touchent à notre souveraineté et à l'indépendance de notre Défense : alors que l'on regrette la désindustrialisation de la France et que l'on s'étonne de sa perte de maitrise de secteurs sensibles , il est étrange  que l'on ait  accepté que la maintenance (turbines) de nos 58 réacteurs nucléaires , de nos 4 sous-marins nucléaires lanceurs d'engins et du porte-avions Charles-de-Gaulle  relève d'une entreprise américaine . A juste titre on a vitupéré le "coup" américain à propos des sous-marins pour l'Australie . Pourtant on ne se serait  pas étonné d'une dépendance à l'égard de General Electric dans le domaine nucléaire civil et celui de notre Défense (sous-marins nucléaires et porte-avions) voire dans le domaine spatial (3) ? Cela est pour le moins étonnant .

Y aurait-il encore - en dépit du rapport du député Marleix de 2017- (4) une "anguille sous roche " ou se cachant en eaux troubles ? A moins que d'autres discussions ( EDF ?) ne viennent opportunément sauver la mise ...

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(1) Le PDG de l'époque était Patrick Kron . Lors de leur audition par la commission d'enquête parlementaire en 2017 , Mme Corinne de Bilbao (PDG de General Electric France) et M. Jérôme Pécresse (PDG de General Electric "Energies renouvelables ") ont insisté sur l'intérêt d'un partenariat General Electric /Alstom ainsi que sur la situation financière fragile dans laquelle se trouvait alors Alstom . Ces considérations justifiaient - selon eux - la vente du secteur "Energie"  à General Electric (permettant de conforter la branche "transport " de Alstom) . M. Kron encaissa un bonus de 4 millions d'euros dans cette opération .

(2) Pour mémoire : Alstom était alors conseillé par la banque d'affaires Rothschild et la banque Merrill Lynch . General Electric était conseillé par Lazard et Crédit Suisse First Boston (déclaration sous serment faite par M. Jérôme Pécresse à M. Olivier Marleix lors de la Commission parlementaire d'enquête) . 

(3) vente en novembre 2015 d'une filiale d'Alstom à General Electric :Alstom Satellite Tracking Systems (repérage de satellites) qui travaillait - notamment - pour la Défense . 

(4) Rapport N°897 enregistré à la Présidence de l'Assemblée Nationale le 19 Avril 2018 et présenté par M. Olivier Marleix, Président et M. Guillaume Kasbarian , rapporteur . Les échanges entre  M . Daniel Fasquelle ,député, et M. Patrick Kron en fin de rapport sont particulièrement édifiants .

Faut-il croire les Etats-Unis ?

 

Certes hier le Président Biden s'est déplacé à l'ambassade de France au Vatican pour s'entretenir avec le Président Macron . Était-ce pour autant un "chemin de croix" pour le Président américain qui a reconnu - à propos de l'affaire des sous-marins australiens- un "comportement maladroit" voire "disgracieux" (! ) . Paroles, paroles... bien sûr quand bien même certains présenteraient cela comme un trophée diplomatique pour la France . 

Au-delà de cette malheureuse mais bien révélatrice affaire , se pose à plus ou moins long terme la crédibilité de notre alliance avec les Etats-Unis et la "ligne rouge" éventuelle de notre engagement dans l'OTAN . Au moment où certains commentateurs appellent à faire bloc avec l'Occident et à ne pas s'engager - errements et leurres - dans des contacts avec des régimes autocratiques (Chine, Russie) on doit cependant se poser la question : la Russie et la Chine , comme le veulent les Etats-Unis , sont-ils nos ennemis irréductibles (cf. L'agenda OTAN 2030) ? 

Evidemment, les Etats-Unis sont nos amis et, comme l'a dit Joe Biden ,  nous sommes depuis La Fayette "leur plus fidèle allié "  mais l'inverse est-il vrai ? L'affaire des sous-marins laissera des traces ...quand bien même , à la sortie de notre ambassade auprès du Vatican , Joe Biden serait allé à confesse .

Violences urbaines : le mythe "Chicago" en partage

Evidemment le Chicago de 2021 n'est plus celui des années trente . Mais le vent a probablement - depuis là-bas -  soufflé vers l'Est : Marseille ressemble à s'y méprendre au Chicago de la "prohibition" ...sauf que la prohibition n'existe pas puisque les bandes rivales s'affrontent sans retenue et que la police essuie les plâtres et bien plus (1) . "La violence" serait-elle devenue le nom d'une époque tout comme en Colombie on fait référence à "la Violencia " pour qualifier la situation des années 50-60 ?

Les violences urbaines ne concernent pas , en France , que les grandes villes (Paris , Marseille, Lyon , Grenoble, Strasbourg , Toulouse etc...) mais des villes moyennes , la dernière en date étant - hier - Alençon , charmante bourgade normande de 26 000 habitants . Là , se sont affrontées des bandes qui ont tiré à coup de mortiers d'artifice sur la police attirée dans un guet-apens. Elles ont aussi incendié une quinzaine de véhicules . Dans ce contexte les affirmations estivales du Garde des Sceaux selon lequel il n'y aurait pas davantage de violence tombent à l'eau ...pendant que l'on tire "à boulets rouges" sur la police . 

Nombre de mes concitoyens - qui n'ont jamais voté "extrême droite" - me disent qu'ils sont tentés , faute de mieux, par le discours de Marine Le Pen ou bien celui d'Eric Zemmour . Bien que ces derniers se concentrent sur des problèmes franco-français et apparaissent à certains comme des politiciens "à la petite semelle" , le gouvernement devrait s'en méfier : il y a visiblement des espaces à reconquérir.

Certes nombre de Français (dont je suis) sont préoccupés par la place de la France dans l'Union et dans le monde, par la "montée en puissance" de la Chine etc ... mais ...Comme jadis à l'époque de Giscard d'Estaing et de De Gaulle , il y a un "Mais ..." qui a jadis fait couler beaucoup d'encre , voire tanguer un gouvernement .

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(1) Certains - notamment des parlementaires LREM - font valoir que budget du ministère de l'intérieur est en augmentation tout comme celui de la Justice , ainsi que les effectifs de police sur le terrain . Mais avec quels résultats ? 

USA /IRAN : Sur le fil du rasoir ?

 

Les négociations patinent à propos de l'accord sur le nucléaire qu'avait dénoncé Trump en 2018 . Les contacts ont pourtant repris (avec le relais de l'Union et notamment de la France) mais les Etats-Unis ne semblent désormais guère pressés de conclure . Et , de leur côté , les Iraniens avancent , stockant de l'uranium enrichi à plus de 20 %...à toutes fins utiles .

Pendant ce temps les Israéliens testent des scénarii où la situation (nombre de centrifugeuses à Natanz , réacteur à eau lourde d'Arak etc...) rendrait nécessaire une intervention "préventive" (qui , évidemment , supposerait l'accord des Etats-Unis )  . 

La situation - après les élections présidentielles de Juin en Iran - aurait dû évoluer . A moins que tel ou tel Etat (ou telle ou telle organisation ) n'ait intérêt à "mettre le bâton dans les roues " ... ou à jeter de l'huile sur le feu .  Mais après leur débâcle Afghane il n'est pas certain que les américains veuillent jouer la carte du pire , ayant d'autres "chats à fouetter"... en Asie notamment .

Réchauffement : Froid dans le dos !

 

A quelques jours de l'ouverture de la COP 26 à Glasgow , les estimations du GIEC quant à l'augmentation des températures d'ici la fin de siècle font "froid dans le dos" : + 2,7 degrés par rapport à l'âge préindustriel (milieu du 19 ème siècle) . Ainsi les objectifs de la COP 21 (Paris) sont perdus de vue et ne sont pas tenus : il s'agissait de descendre en-dessous de 2 degrés avec - si possible - une limitation à 1,5 degrés (cf. COP de Marrakech) alors que l'on est sur un trend de + 3 degrés .

Si le rythme actuel est maintenu il ne faudra pas attendre 2100 pour voir des îles du Pacifique submergées et des rivages inondés provoquant des migrations de masse de zones côtières (1) . La réduction des émissions de CO2 paraît actuellement inatteignable : des mines de charbon ouvrent ou rouvrent en Chine, en Inde ...et en Allemagne . Ainsi Berlin a fait le choix de sacrifier l'option nucléaire (quoi qu'il en coûte) et les écologistes tiennent sur ce registre un discours pour le moins ambigu à grand renfort d'éoliennes . 

L'opinion publique - si l'on en croit de récents sondages - ne met pas parmi ses priorités la lutte contre le réchauffement . Il est vrai que le Covid est passé par là avec ses morts en temps réel et non pas dans 30 ou 40 ans  . De la sorte et à moins que Boris Johnson ne fasse entrer des cornemuses sur scène il est - hélas - probable qu' à Glasgow, on tourne encore en rond . 

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(1) D'ici 2100 le niveau des mers augmentera de 0,5 à 1 mètre . Or 187 millions de personnes vivent sur des terres situées à moins d'1 m du niveau de la mer (source : Bjorn Lomborg , statisticien  danois fondateur du think tank Copenhagen Consensus Center) . Cité par Le Point du 21/10/21 .

Amérique Latine : une "romance " chinoise ...

 

Les Etats-Unis ne sont plus - au moins directement- les "tuteurs" de l'Amérique latine qui n'est plus (comme dans les années 60-70) leur chasse-gardée . Washington n'en a pas moins un oeil sur le sous- continent (c'est le cas au Vénézuela, ce fut encore le cas cet été lorsque les USA s'opposèrent à la levée de l'embargo sur Cuba (1) . 

Mais , actuellement , c'est la Chine qui ouvre un oeil sur les pays latino-américains . Pékin est présent dans de nombreux Etats et singulièrement au Brésil , en Argentine, au Chili , au Venezuela ...). Certes l'on dira qu'il ne s'agit que de relations commerciales (pétrole, gaz , viande , soja ) . Mais peu à peu la Chine tisse sa toile et cela à la vitesse d'un TGV (cf. celui de Rio- Sao Paulo ? ) . 

Tout comme - avec beaucoup de dextérité et d'opiniâtreté - les Chinois "grignotent" l'Afrique , ils montrent le même appétit pour l'Amérique Latine avec ses terres agricoles, ses minerais et ses ressources énergétiques . Mais au-delà de la dimension économique aujourd'hui essentielle , il y a peut-être aussi des considérations stratégiques . Evidemment, on ne saurait faire un parallèle avec l'URSS des années 60-70 : honni soit qui mal y pense !  

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(1) Assemblée Générale des Nations Unies /23 juin 2021 . Seulement 2 Etats s'opposèrent à la levée de l'embargo (les Etats-Unis et Israel) . Abstentions : Emirats , Ukraine , Colombie , Brésil .

E. Macron : Tout un programme ...

 

Le Président vient réellement d'entrer en campagne en dévoilant ce matin le plan "France 2030" . C'est une réflexion et tout un programme doté de 30 milliards d'euros . C'est un véritable plan d'investissement ciblé sur les secteurs stratégiques (nucléaire , innovation , santé , intelligence artificielle etc...) mais aussi intégrant des actions relevant du "soft power" culturel .C'est là un discours qui se démarque des discours seulement axés sur les valeurs et le "civilisationnel" que l'on entend peut-être un peu trop en ce moment . 

Il n'empêche : le plan présenté par E. Macron se doit d'être soutenu à la fois par une bonne gouvernance (il a lui-même insisté sur ce point)  mais aussi par une dimension" sociétale " : Les Français n'adhèreront à ce plan que s'ils sentent que les résultats anticipés sont atteignables et réalistes mais aussi s'ils s'inscrivent dans un corpus de valeurs et de comportements . Ainsi la violence ne doit pas être présente à de nombreux coins de rue ou dans  des cours d'école . A défaut ce serait "Paroles, paroles ..." . 

Mais ce plan a le mérite d'exister ou - à tout le moins - d'être clairement formulé : c'est une bonne "ouverture" de campagne .  Bonne chance à  lui !

Electricité : une aberration européenne

 

Ma voisine Hortense se désespère de l'augmentation de sa facture d'électricité . Lorsque je lui ai indiqué que le prix découlait d'une politique européenne elle n'a pas voulu me croire . Hortense , en dépit de ses 85 ans , sait que l'électricité en France est produite - à hauteur d'environ 80 % - par les centrales nucléaire donc à un prix sensiblement plus bas que les autres sources d'énergie . Dès lors elle ne comprend pas : l'Etat se gargarise d'avoir  accès à une énergie bon marché or la facture augmente tous les ans considérablement . Pourquoi ?

J'ai eu beau - sans trop y croire - invoquer le principe de solidarité qui fait que le KW produit dans l'Union ne doit pas être inférieur au prix de ce même KW produit par une centrale non nucléaire à gaz ou charbon (c.-à-d. au coût marginal) . Alors Hortense m'a  demandé à quoi servaient alors nos centrales nucléaires si , en France , nous ne bénéficions pas du faible coût de l'énergie produite . 

Je lui ai dit que cela permettait à EDF d'engranger des bénéfices sur la vente de l'électricité à d'autres pays moins bien lotis ... et de se constituer un matelas pour l'entretien voire pour le "démontage " de ses centrales . Ma voisine me demande si l'Europe tourne rond ... ou plutôt si elle ne tourne pas en rond : produire à faible coût et faire payer à ses nationaux par un jeu de péréquation le "prix fort ", elle trouve cela aberrant et invraisemblable . 

A vrai dire je n'ai pas eu d'argument probant pour convaincre Hortense...qui m'a soufflé qu'elle allait voter Zemmour (!) .

Energie : les écolos ont tout faux

Les perspectives de réduction des capacités dites "pilotables" ( flexibles  en fonction de la demande ) vont avoir un impact majeur au niveau de l'offre énergétique européenne . Les réductions programmées d'ici 2030 sont - au niveau européen - de l'ordre de 110 GW (charbon - heureusement - en Allemagne et en Italie  mais aussi nucléaire en France, en Belgique, en Espagne ) . Pendant ce temps la demande va croitre alors même que les énergies non fossiles (solaire , éoliennes ) ne vont pas permettre de combler le fossé .

Voilà où le bât blesse : certains imaginent que la montée en puissance des énergies non fossiles permettra de faire la jonction . D'aucuns évoquent ainsi le chiffre de 400 GW d'ici 2030 . Mais - on l'oublie - l'électricité produite par les énergies non fossiles n'est pas stockable et dépend de facteurs extérieurs (vent , soleil ) d'où la dénomination "d'énergies intermittentes".

Dans ce contexte et si la France réduit le nombre de ses centrales nucléaires (de 75 % à 50 % d'électricité liées au nucléaire) le compte ne sera plus bon . Alors que la demande va croître (voitures électriques notamment ) la production d'électricité va diminuer d'ici 2030 et tout particulièrement en France et en Allemagne  .

Nous serons donc sur "la corde raide" ...à moins que n'émerge du Loch Ness le projet ITER (fusion nucléaire) . Mais ceci est une autre histoire et autant de "poil à gratter " pour les Etats qui tentent de gérer en ce moment l'augmentation  des prix du gaz et de l'électricité .

Le débat politique tourne court

 

Le débat est quasi inexistant : tous les candidats potentiels reprennent les thèmes mis en avant par Eric Zemmour : immigration , perte d'identité de la France , basculement vers d'autres formes de civilisation...et tutti quanti . C'est parce que les candidats ont - enfin - compris que ces thématiques étaient au cœur des préoccupations des Français qu'ils recentrent leur discours de campagne . 

Le problème dorénavant tient au fait qu'à force de parler immigration ou identité on en oublie tout le reste : place de la France dans l'Europe et dans le monde, investissements et programmation économique (cf. Il existe , semble-t-il un Haut Commissaire au Plan ! ) . Les candidats (y compris les pré-candidats) sont sur la même ligne de départ prêts à mordre dans la même carotte . 

Dommage qu'Eric Zemmour confisque ainsi le débat : il y aurait tant de propositions à faire ou de perspectives à ouvrir en matière de politique extérieure ( relations avec la Chine , avec la Russie) ou de politique énergétique (avenir des centrales nucléaires qui fournissent une énergie décarbonée et que les énergies intermittentes ne sont pas prêtes à remplacer) . De même en matière de sécurité, de Justice, de revenu minimum  etc..

Emmanuel Macron développera sûrement ces réflexions et - en même temps - il tentera de justifier l'absence de politique migratoire . Peut-être n'avait-il pas encore compris que les Français n'étaient pas encore prêts pour une fusion civilisationnelle imposée ? Le multiculturalisme est peut-être inéluctable mais l'on sait ...depuis Neandertal et Cro-Magnon que la fusion (si tant est qu'elle ait existé ) ne s'est pas faite en un jour (N'en déplaise aux bonnes âmes masquées par l'écran de leur confessionnal ) .  

Puisse le débat politique s'ouvrir sur d'autres horizons que celui de l'immigration sans pour autant par peur , tabou , ou hypocrisie le réduire à une fin de chapitre (ou un renvoi ) de notre Livre d' Histoire .  

Chine / USA : quels risques de conflit ?

 

"Si vis pacem , para bellum" : c'est la situation qui prévaut actuellement . Les Etats-Unis resserrent les alliances dans la zone Indo-Pacifique et la Chine fait monter son armée en puissance ...au point que d'ici 2025 la marine chinoise comptera plus de vaisseaux (400) que les Etats-Unis (360) . La Chine resserre aussi les liens dans le cadre de l'O.C.S. (organisation de coopération de Shangaï) qui - outre un volet économique - compte aussi un volet sécurité. Sur le plan économique , avec un PIB d'environ 14 000 milliards de $ la Chine avance vers la parité avec les Etats-Unis (21 000 M $) . D'ici 5 ans le PIB nominal de la Chine dépassera celui des Etats-Unis et la stratégie "Route de la Soie" lui permettra d'asseoir son influence et ses intérêts politiques et économiques .

Est-ce à dire que la stratégie de la Chine peut n'être qu'une stratégie d'influence (voire de leadership) sans dégénérer en conflit armé avec les Etats-Unis ? C'est une possibilité mais elle comporte plusieurs inconnues : quelle sera , par exemple, la position de l'Inde dont la population va dépasser bientôt celle de la Chine et qui a un pied à l'ouest (l'alliance Quad) et un autre en direction de la Chine (dans le cadre de l'O.C.S) ? Par ailleurs  - outre les querelles en mer de Chine méridionale (conflit notamment avec le Japon autour des îles Senkaku ) - il y a les rendez-vous de l'histoire : le statut de Hong Kong en 2047 (2 ans avant la date ultra symbolique de 2049) et , bien sûr , l'avenir de Taïwan . Dans le même temps les USA renforcent leur alliance avec le Japon et tentent d'amener l'Inde dans leur camp ainsi qu'ils le font - sans trop d'effort (!) - avec l'Australie . 

Sur le plan interne , le pouvoir chinois est centralisé dans les mains de Xi Jinping : Il  tient  le cordon ombilical reliant l'armée populaire et le parti communiste . Cette situation est à la fois un risque (tout le monde "marchant au pas") dans l'éventualité d'une tension forte avec les Etats-Unis et en même temps l'assurance que des débordements extrêmes pourraient être évités en raison même de l'unicité de décision . 

Outre la capacité des 2 chefs d'Etat (USA et Chine) à maîtriser les situations , la position de trois Etats sera déterminante : le Japon , l'Inde et ...on l'oublie : la Russie (que nous avons tout intérêt à arrimer au camp "occidental" et  Européen .

France / élections : Ne pas perdre le Nord !

 

Amusant de constater qu'Eric Zemmour impose sa musique et son rythme aux différents candidats (sans que lui le soit encore) . Sa musique - bien qu'elle ne soit pas polyphonique - traduit une interrogation qui n'est pas non - sens : la France tient-elle à ses valeurs , à sa culture ou bien est-elle prête à les voir se fondre dans un chaudron ?

La question n'est pas dénuée de sens dans un contexte de mondialisation . Ce serait réducteur voire "fascisant" de considérer que la question - comme la poussière - doit être glissée sous le tapis et ne doit surtout pas être posée . 

Voulons -nous , par exemple, nous plier aux injonctions de la "cancel culture" et du "woke" ? Cela vaut évidemment pour toute culture qui tenterait de s'imposer en faisant valoir que , désormais , le Nord se trouve au Sud . Puissent les partis politiques ne pas se faire piéger ...sans éluder la question et sans perdre le nord !

USA / Pivot : Asie du Sud et /ou Asie centrale ?

 

Autant l'on comprend la doctrine américaine de "pivot" vers l'Asie puisque l'ennemi clairement désigné par les Etats -Unis est la Chine , autant on comprend mal le désengagement d'Afghanistan . Car il semble bien que les Etats-Unis se heurtent en Asie à 2 menaces distinctes : D'une part  la volonté de puissance - et de conquête ? - de la Chine (qui pour l'instant se situe sur le plan économique) , et d'autre part , la progression de l'islamisme djihadiste qui se manifeste en Afghanistan , au Pakistan et susceptible de s'étendre dans des  Etats d'Asie Centrale .

 Est-ce à dire que les Etats-Unis ont maintenant choisi et désigné leur ennemi : la Chine et - en second lieu seulement - l'islamisme djihadiste ? Est-ce par tactique (ne pas " courir 2 lièvres à la fois") ou bien par incapacité d'ouvrir deux fronts ? A moins que les USA ne comptent sur la Chine (et la Russie) pour surveiller et stabiliser l'Asie centrale et du NO (Afghanistan , Pakistan , Républiques d'Asie centrale ...)  ?

 Auquel cas l'ennemi deviendrait , en ces circonstances, "l'ami objectif" : Il stabiliserait la situation au "Nord" pendant que Washington aurait les yeux (et sa flotte) rivés sur la circulation en mer de Chine et dans le détroit de Malacca ...avec l'aide du QUAD .

Esprit des "Lumières " : Es-tu là ?

 

C'est la question que l'on se pose . La France "mère des arts, des armes et des lois " paraît avoir fait son temps et est appelée à rentrer dans le rang . Membre permanent du Conseil de Sécurité , puissance nucléaire , elle ne peut pourtant s'y résoudre : l'affaire des sous-marins australiens est révélatrice . Alors que se reconstitue un monde à deux blocs comme veulent nous le faire croire les Etats-Unis et l'Otan , la France cherche à sortir les têtes hors de l'eau , refusant l'ambiance de guerre froide .

Mais les responsables politiques se voilent la face alors que le "Choc des civilisations" (Huntington) se lit dans les propos de Biden , Blinken , Johnson ou Morrison . Le "choc" se préparerait entre ce que Huntington appelait la civilisation confucéenne et celle qu'il faut bien appeler la "civilisation du dollar " entre lesquelles fait éruption (sic) la civilisation islamique . 

La France aurait-t-elle abandonné non sa "mission" (celle de la soi-disant "destinée manifeste " américaine) mais tout simplement , comme à l'époque de De Gaulle, l'audace de s'opposer et de refuser de rentrer dans le rang ? Il manque - beaucoup en conviendront - une certaine hardiesse à nos responsables politiques . Philippe Etienne , notre ambassadeur , va reprendre le chemin de Washington , Jean-Pierre Thébault , celui de Canberra . Pendant ce temps l' Elysée et la Maison Blanche sont convenus  de procéder "à des consultations approfondies " ...Gageons qu'il s'agira d'un puits sans fond .

L'Esprit des Lumières ( ou ce qu'il en reste) est-il caché, par hasard, au fond du puits et dans une "boîte de Pandore" ?  Mais qui osera l'en faire sortir et... l'ouvrir ?

Faut-il sortir de l'OTAN ?

A vrai dire , j'avais écarté cette hypothèse comme étant du type "Tartarin de Tarascon " . Mais la position américaine (et subsidiairement britannique /australienne) nous a peut-être ouvert les yeux . Le constat est que , pour les USA, l'Union européenne (et la France) sont des partenaires secondaires et constituent des enjeux de second ordre en matière de défense . Sans vouloir jouer à "pile ou face" , il est probable qu'une hypothèse de sortie de la France de l'organisation intégrée de l'OTAN, contribue à clarifier la position des Etats-Unis (dont nous ne sommes pas les vassaux ) .

D'ailleurs - autant que je me souvienne - le rapport Védrine (2012) commandé par François Hollande , recommandait de demeurer dans l'OTAN à condition d'être "vigilants et exigeants" sur la construction d'une Europe de la Défense et aussi de veiller à nos intérêts industriels . On ne peut pas dire que sur ces 2 volets les choses aient évolué positivement . 

Mais sortir de l'OTAN ou , à tout le moins du commandement intégré , suppose que nos efforts en matière de défense rassurent les Etats de l'Europe de l'Est et les Pays Baltes . Peut-être les circonstances actuelles auront-elles semé un doute chez ces pays qui redoutent l'influence Russe . 

Cela suppose également la recherche d'un partenariat avec la Russie (avec laquelle nous aurons peut-être à terme plus d'atomes crochus qu'avec les américains de la "cancel culture " ou du "woke") . L'affaire des sous-marins australiens peut , ainsi , constituer un tournant majeur pour l'Europe . Elle nous aura décillé les yeux . Il faut, notamment , en convaincre les allemands . 

Economie et stratégie : incohérences asiatiques (apparemment)

 

Le 15 novembre 2020 était signé le plus important accord économique mondial , le Regional Comprehensive Economic Partnership regroupant 10 pays de  l'Asean + la  Chine , le Japon , la Corée du Sud... l' Australie et la Nouvelle Zélande . Cet accord concerne 1/3de la population mondiale et 30 % du commerce mondial . Il réduit très sensiblement les droits de douane . En même temps il constitue un substitut au TransPacificPartnership (le TPP) que l'administration Obama avait négocié dans le cadre de la stratégie du "pivot" pour endiguer l'influence de la Chine et dont D. Trump s'était ensuite retiré le trouvant trop dispendieux .

Or - moins d' 1 an après - plusieurs importants partenaires (Japon , Australie ) s'embarquent à bord du QUAD (partenariat quadrilatéral : USA, Inde , Japon , Australie) que Joe Biden a ressuscité afin de contrer la Chine et promouvoir l'Aukus anglo-saxon dans la zone Indo-Pacifique . L'économie et les préoccupations de défense s'accordent-elles ? Les Etats débauchés par les Etats-Unis resteront-ils membres du RCEP ou bien tenteront-ils d'obtenir à la fois la chèvre et le choux ? 

L'IRAN bascule vers la CHINE

 

La nouvelle est passée quasi inaperçue et pourtant l'adhésion de l'Iran , avant hier, à l'Organisation de Coopération de Shangaï (OSC) modifie sensiblement l'équilibre géopolitique régional (1) : L'OCS est non seulement un grand marché économique mais aussi un levier militaire conséquent (certains dénomment l'OCS "l'OTAN asiatique ") . L'organisation (qui rassemble 4 républiques ex-soviétiques d'Asie centrale + la Russie , l'Inde , le Pakistan...et la Chine) est "pilotée" par Pékin depuis 2001.

L'Iran , candidat depuis 2005, vient donc de faire son entrée dans l'OCS . Cela signifie que Téhéran a fait le choix de rejoindre une alliance dans laquelle la Chine est l'élément moteur . Les Etats-Unis sont  attentifs à la situation Indo-Pacifique . Ils ont sans doute perçu que se met en place un "bloc asiatique" qui mord désormais sur le Moyen-Orient ...et intègre l'Inde . Or l'Inde est membre de l'alliance QUAD négociée par les Etats-Unis pour s'opposer à la Chine . OCS contre QUAD en quelque sorte...

Quoi qu'il en soit des ambiguïtés des alliances (cf. ci-dessus) L'adhésion de l'Iran à l'OSC va lui permettre de respirer économiquement (2) ...et politiquement . Pékin transforme de la sorte le but marqué - il y a quelques mois- en négociant avec Téhéran des marchés pour plusieurs milliards $ . Visiblement le "but" transformé était plus qu'un essai .

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(1) Approbation de l'adhésion de l'Iran lors du  21 ème sommet de l'OCS à Douchanbe ( Tadjikistan) 16 au 18/09/2021

(2) Pays de l'OCS  : 60 % du continent asiatique , 20% du PIB mondial et 50 % de la population mondiale .

France / USA : simple rhume ou mauvaise grippe ?

 

Difficile de réagir dans l'émotion après le " coup - bas " porté par les américains ...et accessoirement par le gouvernement australien de Scott Morrison et l'hypocrite Boris Johnson   . L'affaire des sous-marins me fait - paradoxalement - penser à l'affaires des "vedettes de Cherbourg" que le Mossad israélien avait nuitamment "exfiltrées " (Noël 1969) à destination de Haïfa depuis Cherbourg où elles étaient consignées du fait de l'embargo . De Gaulle avait aussitôt réagi et ne s'était pas contenté de rappeler notre ambassadeur à Tel-Aviv  . 

Mais les temps ont changé et il serait absurde de vouloir rompre avec les Etats-Unis quand bien même ils se montrent exagérément sûrs d'eux et finalement peu fiables envers leurs alliés. De même il serait hardi de vouloir sortir de l'OTAN (même de la seule Organisation intégrée) quand bien même cette menace serait seule de nature à émouvoir les Etats-Unis  comme ce fût le cas en 1966 .

Cependant une petite musique pourrait émaner des "Yellow submarines" : elle nous dirait de renforcer nos partenariats avec la Russie et aussi avec l'Inde (qui lui est proche) afin d'équilibrer nos rapports avec la Chine si nous craignions un jour d'être "avalés" par Pékin  . A la différence de la France des années De Gaulle, la France de 2021 ne peut agir seule (1) . Elle peut par contre initier un rééquilibrage géopolitique de l'Union européenne et aider à rebattre les cartes . 

Cette affaire peut être un simple éternuement , nos ambassadeurs rejoignant  dans quelques jours leur poste , ce peut être aussi une mauvaise grippe qui altère durablement notre amitié américaine mais nous ouvre la porte de nouveaux partenariats . 

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(1) ce qui renvoie aux interrogations sur la perte de souveraineté (l'un des thèmes du débat politique intérieur)) .

Diplomatie : cap vers l'Est ?

Il ne s'agit pas de renverser du jour au lendemain nos alliances . Pour autant, un rapprochement avec la Russie demeure une option quand bien même elle ne se situerait que dans le long terme . L'évolution des Etats-Unis a ,en effet, de quoi décevoir : culture "woke" , diplomatie axée - et fantasmée - sur la Chine , Otan embrigadé sur ce créneau , mépris pour l'Union européenne (en dépit des semblants d'efforts de Blinken qui sonnent creux ...) . 

Bref , il faut se demander si les Etats-Unis sont toujours un "modèle" : il est , en fait,  de moins en moins convaincant . Il serait cependant bien léger d'assurer que la Russie, elle, est un "modèle". Mais à cette différence près que le "rêve américain" nous poursuit de ses illusions alors que l'Europe peut apporter aux Russes une part de rêve qui - lui - pourrait se réaliser bien au-delà des mirages de Las Vegas ... .

 Cap vers l'Est ? L'Union européenne devrait y songer et faire plus que d'y rêver .  

Etats-Unis /OTAN 2030 : vers une logique de blocs

 

Le rapport "OTAN 2030" ambitieusement intitulé "Unis pour une nouvelle ère" est , en fait, un embrigadement pour affronter la Chine et s'opposer à la Russie . Non pas qu'une méfiance ne soit pas nécessaire à l'égard des ces 2 pays mais le rapport va plus loin :  l'OTAN  se positionne désormais en Asie cette fois de manière tout à fait claire et en lançant un "appel aux armes" hors de la zone "Atlantique Nord"  . Cela, paradoxalement ,  au moment où les américains abandonnent l'Afghanistan à son sort . 

 Il ne s'agit pas de méconnaître les arrière-pensées de la Chine et la tentation de domination eurasiste de la Russie mais le rapport OTAN 2030 semble vouloir susciter une croisade ...tout en marginalisant l'Union européenne . Qui aurait pensé que Joe Biden se ferait le chantre de cette musique et de ce discours en chevauchant les propositions du rapport de l'OTAN de novembre 2020 ?

 Le QUAD (alliance quadrilatérale USA, Japon , Inde , Australie) va dans ce sens . L'Union européenne n'est pas mentionnée sauf à l'inclure dans une "alliance occidentale " - un bloc de fait - ce qui ne va pas de soi . A la veille des élections allemandes susceptibles de rebattre les cartes , il est grand temps de savoir si nous voulons (et devons ) encore faire confiance aux Etats-Unis . Comme disent les sud - américains "quizas, quizas ...". A défaut de confiance , il faudra probablement s'interroger sur l'avenir de l'OTAN lors du sommet de Madrid . 

Sous-marins / Australie : le bal des "faux-culs"

 

On a désormais la preuve de la volonté de Biden de se confronter à la Chine en ralliant vassaux et  affidés . L'annulation par Canberra d'un contrat de fourniture - signé en 2016 - de 12 sous-marins français (50 milliards d'euros)  et l'achat concomitant de sous-marins nucléaires américains en est la preuve . L'Australie de Morrison s'aligne donc sur les Etats-Unis après que Biden ait revitalisé le QUAD (alliance quadrilatérale USA , Inde , Japon , Australie ) qui devient un "boomerang" lancé contre la Chine . 

Mais un boomerang peut faire demi-tour : l'Australie a économiquement  besoin de la Chine (pour son commerce extérieur) alors que le QUAD est un outil de "containment " politique ...et militaire dans le cadre , désormais , du partenariat AUKUS (Australie, Royaume-Uni , Usa ) , alliance dans le domaine de la défense .

La France essuie aujourd'hui les conséquences de la frilosité australienne de Scott Morrison (1) ... et de la diplomatie américaine : après les coups de boutoirs de Trump faut-il craindre désormais les "enfants dans le dos " de Joe Biden ? Bal des "faux -culs " sans nul doute dans lequel , bientôt, pourraient venir valser les "five eyes" , autres affidés des Etats-Unis . 

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(1) Le Premier ministre laisse entendre que la rupture du contrat avec la France est liée à l'impossibilité de fournir des sous-marins nucléaires . Il n'en est rien  . Il est surprenant tout de même que notre ambassade à Canberra n'ait rien vu venir : les contacts avec les américains - secondés par les britanniques - étaient-ils à ce point "sous cloche " ?

Présidentielles : distribution de "sucettes"

 

Il fallait s'y attendre : de droite à gauche et de gauche à droite c'est la distribution des prix ,  friandises et autres oublies  . Doubler le salaire des enseignants , augmenter le SMIC , nationaliser les autoroutes : pourquoi pas ? Mais les pochettes "surprises" ne sont pas à la portée de toutes les bourses et , singulièrement , celle de l'Etat . A défaut de financement par la BCE - ce dont je doute - ce sont les impôts qui devront "solvabiliser" les engagements .Mais , on le sait , les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent ...et les Français ne sont pas tous naïfs .

Parmi ces "langues de feu" qui viendraient donner une onction miraculeuse aux candidats il y en a cependant une que je trouve raisonnable et souhaitable : faire en sorte qu'il n'y ait aucune retraite qui soit inférieure à 1000 euros . C'est , il me semble , ce que promet Emmanuel Macron . Xavier Bertrand et Valérie Pécresse devraient aussi y songer ...à moins que ce ne soit déjà fait .

Pour le reste , à défaut d'ortolans il faudra se contenter de grives ou de merles . Sans compter les volées de moineaux qui s'échapperont bientôt des tentes et pupitres  de campagne !

Afghanistan : la Chine Vigilante

 

Depuis 2015 la Chine a renforcé ses liens avec les républiques d'Asie centrale et, notamment, avec le Kazakhstan premier producteur mondial d'uranium . Mais les autres républiques sont également concernées qu'il s'agisse du Tadjikistan , du Kirghizstan , de l'Ouzbékistan ou du Turkménistan . La Chine veille à ce que ces "corridors" ne soient pas déstabilisés par des percées islamistes . 

Or l'Afghanistan est frontalier du Tadjikistan et Pékin s'est depuis longtemps inquiété des risques venant de Kaboul . Des postes -frontières chinois sont en place depuis 2016/17. Il ne fait aucun doute que Pékin veillera à ce que les Talibans ne fassent pas de la surenchère dans cette région sensible politiquement et économiquement . 

Il n'en reste pas moins que la vigilance devrait aussi porter (au-delà de la menace terroriste ou de l'encouragement sécessionniste) sur le respect des droits de l'homme ...et de la femme . Le lien est d'ailleurs évident entre comportement à l'intérieur et prosélytisme islamiste à l'extérieur .

Lettre (virtuelle) à un ami moscovite

 

Cher Victor ,

Bien des années se sont écoulées depuis ton stage ENA "étranger" en Préfecture . Depuis lors , tu as fait ton chemin dans les affaires : "managing director", ai-je pu voir grâce à notre annuaire . Mon fils Xavier est resté , je me souviens , en contact avec toi ...Evidemment je ne mentionnerai pas ton nom afin (même avec une lettre virtuelle) de ne pas te causer de soucis (encore que je ne vois pas lesquels) . Je veux simplement t'entretenir de ton pays , la Russie , et des liens qui sont - à mon avis - à resserrer avec l'Union européenne . 

Certes, en ce moment il y a de l'huile sur le feu : les cyberattaques , la Crimée , le Donbass ont raidi l'OTAN et il flotte un air de désamour bien différent du "flirt" des années 90 . Peut-être ,en effet, cette Organisation est-elle venu caresser d'un peu trop près votre "étranger proche" et votre Président a subitement changé de partenaire : sur le site des "rencontres internationales" il s'est énamouré de Xi Jinping . Je ne sais ce que tu en penses mais ton Président pourrait , à plus long terme, s'en mordre les doigts . D'ailleurs tu es bien placé pour observer combien les Chinois avancent en Asie centrale et lorgnent la Sibérie tout en contournant la Russie grâce à la "Route de la Soie" . Occident ou Orient ? c'est au peuple russe qu'il appartient de choisir . Le choix est malaisé , j'en conviens , mais la Russie peut renforcer l'Occident alors qu'elle peut se faire avaler en Orient .

 Ce n'est pas à l'homme d'affaires que je m'adresse mais à l'ancien stagiaire si attaché à l'Occident et aux racines chrétiennes que nous évoquions quand bien même le label "chrétien" a bien perdu - depuis Spinoza - de sa saveur première . Peut-être aurons-nous un jour l'opportunité d'évoquer nos "jeunes années " chez Pouchkine autour d'un chocolat chaud (virtuel) ou bien en quelque endroit de la Place Rouge ...qui l'est actuellement un peu moins .

Avec mon amical souvenir ,

Jean-Pierre 

L'informatique ...tique ?

 

Le "net" a raccourci le temps : pour nous joindre , pour "digérer" les informations  et réagir quitte à amplifier, relativiser, ou dénigrer . Mais , parfois , on constate que les logiciels tournent en rond : dans la course à la sophistication  les fondamentaux sont parfois délaissés  .

Des mises à jour de certaines marques de téléphone mobile réduisent l'autonomie des batteries . Par ailleurs , de nouvelles versions de logiciels censés contrecarrer les piratages oublient des considérations plus terre à terre mais essentielles : certains ont eu le désagrément - après une mise à jour - de perdre leurs données cellulaires . Qu'importe alors la sophistication si l'on perd l'accès internet .

 Les "geek" achèteront un autre téléphone ...les autres , navrés , diront que cela prouve que l'informatique ...tique et que le danger ne vient pas, seulement, des cyberattaques . En attendant ,  des applications que suggère le gouvernement (anti - covid) ne sont pas accessibles à ceux qui , en raison de la difficulté des "mises à jour' requises restent sur le banc de touche ...en croquant leur pomme .

ONU : où est le "chef" ?

 

Les médias parlent souvent de "chef " des Nations Unies comme si le Secrétaire Général de l'ONU n'était finalement qu'un "chef de bureau " . Cela en dit long sur le déclin des Nations Unies . Jadis assimilé à un chef d'Etat (U Thant , Waldheim, Boutros-Ghali , Kofi Annan , Ban Ki-moon) , le Secrétaire Général ne fait figure que de personnage secondaire . M. Guterres n'est pas en cause : il reflète le déclin de l'Organisation . En ces temps où la paix et la sécurité sont compromises (Afghanistan , Sahel ...) le silence de l'ONU est assourdissant . 

Alors que l'assemblée générale annuelle va se tenir bientôt on attend vainement . Certes on peut imaginer que le Conseil de Sécurité soit en ce moment paralysé et que l'on craigne un veto de la part de la Chine ou de la Russie . Mais l'Assemblée Générale (cf.la résolution Acheson) est susceptible de faire bouger les lignes ...si tant est que le Secrétaire Général le veuille . 

Ancien Premier ministre portugais , ancien Haut Commissaire aux réfugiés, ancien président de l'Internationale socialiste , M. Antonio Guterres devrait avoir plusieurs cordes à son arc . Encore faudrait-il qu'il accepte de le tendre et - sur la scène internationale - d'aller au-delà de son rôle de "chef"' de l'instance que  le Général de Gaulle , en 1960 , qualifiait (à tort) de "machin" .

Présidentielles 2022 : Un si " brillant jeune homme"

Personne ne paraît actuellement à même de battre le "brillant jeune homme " qu'est le Président  Macron . Ce ne sont pas les candidatures Ciotti , Dupont-Aignan ou Philippot ou celle du professeur de médecine Philippe Juvin qui modifient la donne . Le fait que Laurent Wauquiez jette l'éponge est un non évènement tout comme l'éventuelle candidature d'Eric Zemmour qui mettra du piment dans le débat mais  ne troublera pas le jeu politique .

 Inutile d'évoquer les autres candidatures certaines ou probables  : Jean-Luc Mélenchon, Anne  Hidalgo . Il ne reste , au fond du panier , que Marine Le Pen , Xavier Bertrand et Valérie Pécresse , les deux dernières étant à départager car de même substance (1) . De son côté, Michel Barnier a d'éminentes qualités et ferait un excellent Premier ministre ; il lui manque néanmoins une once de charisme . Quant à Jean Lassale il  détendra le débat et nous fera rire (à moins qu'il ne soit recruté par une chaîne de télévision ) .

Les coups bas seront - comme à l'habitude  -  nombreux (cf. costumes de Fillon) et l'élection , on s'en doute , se jouera sur la sécurité, l'immigration et la pandémie . Une incertitude tout de même :  les votes "pour" l'emporteront-t-ils sur les votes "contre" ?  Si tel n'était pas le cas l'élection du " si brillant jeune homme" pourrait bien être compromise et ne pas se faire "dans un fauteuil" ,   fauteuil  que Marine Le Pen empoignerait au risque de devenir bancal . A Dieu ne plaise ! 

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(1) Valérie Pécresse possède un avantage "stratégique" : son directeur de campagne Patrick Stéfanini est remarquablement expérimenté et connecté aux réseaux "lourds" (Nicolas Sarkozy , Brice Hortefeux ...) .

Etats-Unis : fin de l'hyperpuissance ...et après ?

 

A la fin des années 1990 Hubert Vedrine , ministre des affaires étrangères , évoquait "l'hyperpuissance américaine" . De son côté - en 1992- Francis Fukuyama publiait "La fin de l'Histoire et le dernier homme " : l'URSS venait de s' effondrer et - avec elle - l'idéologie communiste . Mais aujourd'hui la réalité ,après la débandade afghane, est plus proche de Samuel Huntington qui (cf. "le choc des civilisations"-1997) conçoit un monde dans lequel  facteurs religieux et culturels  prédominent. 

Nous y sommes .

De deux choses l'une : ou bien l'Union européenne se ressaisit et se construit autour de valeurs humanistes et civilisationnelles mais aussi autour d'une vraie Défense ou bien nous recherchons - mais toujours dans le cadre de l'Union - un espace de dialogue avec la Chine et/ou l'Inde ...ainsi qu'avec la Russie (qui rejoindra un jour l'Union ) . Ce sont d'ailleurs ces 3 pays qui ont leur mot à dire face aux Talibans (qui ne sont tout de même pas la horde de Gengis Khan et que la Chine peut aisément stopper) .

Certes , beaucoup diront que la France a sa propre carte à jouer . Peut-être . Mais la géopolitique n'est pas un concours de belotte ...et la manille n'est pas le poker . En tout cas le désastre de Kaboul rebat aujourd'hui les cartes .

Antivax, Gilets jaunes, anti-linky : L'ère du soupçon

 

Frondes , frustrations et calculs politiques se croisent ou se donnent la main pour pousser chaque samedi des mécontents  dans la rue . Parmi eux il y a bien sûr des personnes de bonne foi ou bien naïves mais il s'agit d'une minorité . L'instrumentalisation est évidente : extrême-gauche et extrême-droite copinent avec des "complotistes" persuadés que le gouvernement les manipule . Dieu sait à quelle fin !

Alors même que des plaintes sont lancées contre tel ou tel ministre pour atteinte aux libertés du fait du pass-sanitaire on peut se demander si des instances judiciaires d'une autre nature ne pourraient pas avoir un autre objet : celui de viser les meneurs qui , de fait,  mettent en danger la vie de ceux qui hésitent encore à se faire vacciner et que les cris ,les pancartes et les vitupérations n'incitent pas à bouger . 

Mais la France n'est heureusement pas l'Afghanistan et , comme font les vaches, il faut , pour l'heure , regarder les trains passer ...

Etats-Unis et " Destinée manifeste " : sortie de scène , fin du messianisme

 

La déconfiture des Etats-Unis en Afghanistan pose problème : ils ne sont plus désormais l'hyperpuissance qui était le "gendarme du monde" . Au-delà du constat bien réel il y a désormais les leçons à en tirer : l'Extrême-Orient n'est plus à l'abri (Taïwan en particulier ) tout comme l'Europe sans parler de l'Afrique .

La situation de retrait américain devrait inciter l'Union européenne à mettre sur pied une Défense autonome et à se poser une question : celle des partenariats à développer avec la Russie et avec la Chine . Au-delà de la concurrence Washington / Pékin il y a probablement un espace de coopération que l'Union européenne peut mettre à profit en dialoguant avec la Russie et la Chine ...afin de s'assurer qu'en cas de tension ou de périls les Etats-Unis ne "plieront pas leur parachute" et ne nous laisseront pas gérer seuls les situations extrêmes . 

Sans pour autant fustiger les américains et leur président , il faut bien en convenir : le retrait soudain d'Afghanistan est l'indice d'une sortie des Etats-Unis de la scène internationale . Que reste-t-il du slogan de la "Destinée manifeste " , Dieu conférant aux Etats-Unis la mission d'aider à la prospérité , à la démocratie dans les Nations ? Bien peu de choses .

Faut-il prendre contact avec les Talibans ?

Un éditorialiste - ancien diplomate - suggère (1) que la France prenne contact avec les Talibans . La proposition a probablement un mérite : celui de sonder des " d'interlocuteurs " et - à la différence des américains - de trouver les moyens d'anticiper . Mais il semble plus judicieux , en raison des enjeux locaux  et aussi des rapports de force , que d'abord des contacts soient pris avec la Chine et la Russie  au niveau de l'Union européenne ( dont la France va assurer bientôt la présidence) .

Ces deux Etats sont actuellement dans une position "neutre" et ils peuvent contenir les Talibans (que ce soit ou non dans le cadre de l'O.C.S.) . Ils peuvent au plus près veiller à ce que cette part de l' Asie ne soit pas déstabilisée et , sur le plan de la sécurité et de la lutte anti-terroriste, qu'aucune action ne soit entreprise depuis l'Afghanistan .Vœux pieux ? Peut-être ; mais ils s'inscrivent dans une logique de rapport de force dans laquelle la voix dominante en Asie est Chinoise avec , aussi , l'aide "logistique" et le "savoir-faire " de la Russie .

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(1) article "actu.lepoint. fr du 18 Aout 2021  

Afghanistan : une mèche allumée aux portes de l'Inde

 

La prise de pouvoir inattendue dans sa rapidité des Talibans à Kaboul peut modifier l'ensemble de l'équilibre géopolitique en Asie . On s'est déjà demandé quelle sera l'attitude de la Chine : faire "ami-ami" avec les Talibans pour mieux les endiguer et les étouffer ? C'est une option mais il faudra du temps .

En revanche l'Inde ne peut actuellement que se sentir oppressée par le "compagnonnage" entre le Pakistan et le désormais Etat islamiste d'Afghanistan . L'Inde de Narendra Modi acceptera difficilement d'avoir une mèche islamiste allumée à ses portes . Tout autant que la Chine (et pour des raisons différentes) l'Inde est appelée à réagir et , en tout cas , à se tenir prête si le Pakistan se sentait désormais "pousser des ailes " .

Talibans / Chine : points d'interrogation

 

Les Etats-Unis se mordent probablement les doigts d'avoir à la hâte (1) quitté l'Afghanistan laissant le champ libre aux talibans . Evidemment c'est la conséquence des accords passés par Donald Trump (Doha , février 2020) avec ces mêmes talibans (qu'il envisageait d'inviter à la Maison Blanche) . C'est aussi un manque de vigilance à l'égard du Pakistan dont les services (ISI) ont apporté leur aide aux talibans , ce que les Etats-Unis ne pouvaient ignorer . Quoi qu'il en soit il s'agit d'une déroute occidentale : le berceau du djihadisme (l' Afghanistan) est en passe de faire le lit de l'islamisme radical en Orient . 

C'est la raison pour laquelle Pékin pourrait bouger (2)  . Cela se ferait discrètement car jusqu'à présent la Chine a ménagé les talibans , refusant de choisir entre la "chèvre et le choux" . Pour autant , ce serait une belle leçon que la Chine pourrait donner aux Etats-Unis (3) et à l'Occident en se plaçant sur le terrain des libertés tout en réaffirmant , par ailleurs , son hostilité au séparatisme Ouïgour . L'intervention de la Chine (ouvertement ou en "déminage" ) semble inéluctable ...quand bien même cela donnerait de la fièvre à Washington . Certes la diplomatie chinoise semble encore hésiter imaginant que les talibans pourraient être des "alliés objectifs" . Mais le pragmatisme chinois devrait à terme l'emporter : l'Afghanistan islamiste n'est pas la Corée du Nord , pion sur l'échiquier asiatique .

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(1) Echec évident pour les services de renseignement américain visiblement pris de court . Leurs interlocuteurs de l'I.S.I (Pakistan) seraient-ils demeurés silencieux ? 

(2) En 2018 Xi Jinping avait évoqué la nécessité d'une "Grande Muraille d'acier" dans la région du Xin Jiang proche de l'Afghanistan . Mais certains prétendaient que la menace de Daesh était surestimée . Tel n'est plus le cas aujourd'hui .

(3) " America is back " (Joe Biden) . Really ?

Vaccination : Des "trous dans la raquette"

 

Ma voisine Hortense, 82 ans , s'étonne que l'une de ses parentes (88 ans) ne soit pas vaccinée . Elle me dit que l'infirmière "libérale " qui  est en contact avec elle , refuse de se faire vacciner et n'incite aucunement les personnes âgées qu'elle côtoie à le faire . Selon Hortense, cette infirmière serait même une militante anti-vacc ayant incité des connaissances à se joindre à une instance judiciaire contre les autorités au motif d'atteinte aux libertés . C'est dire !

Ma voisine me dit qu'il ne faut pas que le gouvernement s'étonne de ce que 25 % des plus de 80 ans (la tranche d'âge la plus fragile ) ne soient pas encore vaccinés . Je lui dis qu'il s'agit probablement d'un cas isolé et que l'attitude de cette infirmière rurale reste certainement exceptionnelle . Mais Hortense n'en démord pas : dans les territoires ruraux (et aussi en ville ) les maires et leurs services sociaux se doivent d'aller au devant des personnes âgées la "seringue sous le bras " en déployant convictions et - s'il le faut - gâteries . 

C'est un vrai quadrillage qu'il convient de faire ...en souhaitant qu'infirmières et infirmiers portent la bonne parole et ne véhiculent pas les inepties qui abondent sur les réseaux sociaux . Hortense a probablement raison : quand bien même elle ne manie plus la raquette les balles qu'elle renvoie sont parfaitement ajustées et peu de trous lui échappent .

Printemps arabes : les USA se sont-ils trompés ?

 

Il y a 10 ans les "Printemps arabes" fleurissaient . Un nouveau monde se mettait en place et l'on attendait l'heureux printemps des démocraties . Peine perdue si l'on regarde le chemin parcouru depuis 2011.  Ce fut un chemin pourtant pavé de bonnes intentions . Parmi celles-ci , le discours du Président Obama prononcé en juin 2009 à l'université du Caire . Il en appelait "urbi et orbi" à un renouveau des relations avec le monde musulman . Cet "appel du pied" avait été relayé copieusement par la cellule "communication / internet" de la Maison Blanche et du Département d'Etat . Les Etats-Unis soutinrent (cf; Hillary Clinton ) ardemment les réseaux sociaux de ces pays  (et l'Union Européenne fît de même) . Or, 1 an après (le 17 décembre 2010) , en Tunisie, s'immolait Mohamed Bouazizi et se déclenchait - dès janvier 2011 - la tempête printanière . 

On a évoqué les calculs de l'administration américaine qui voulait soutenir les mouvements "dégagistes" et avoir de nouveaux interlocuteurs qui auraient chassé les despotes . On a aussi évoqué les fantasmes des "néocons" (les nouveaux conservateurs) de l'administration Bush qui imaginaient reconstruire le Moyen-Orient après qu'il ait été remodelé à l'issue d'un grand chaos . 

La Russie et l'Iran pensent - notamment - qu'il en est ainsi (idem pour les révolutions de couleur en Europe centrale ) . Difficile à dire : il faut se méfier des approches qui ont un relent complotiste . Certains affirment que les Etats-Unis - en 1979 - ont volontairement abandonné le shah d'Iran et imaginaient s'entendre et pactiser avec les islamistes (cf. la carte jouée en Afghanistan avec les moudjahidines afin d'affaiblir l'URSS) . Qui sait ?

 L'Histoire ne peut être écrite a posteriori mais il n'est pas exclu que les Etats-Unis se soient en diverses occasions lourdement trompés . Autant de leçons (possibles) ...et de remords (improbables ) . 

Afghanistan : la Chine , sentinelle

 

Le retrait américain d'Afghanistan est un "coup dur" pour ceux qui redoutent à juste titre l'avancée des talibans et la déstabilisation d'une partie de l'Extrême-Orient .  On sait que l'Afghanistan a été le berceau des djihadistes et la "base " d'Al-Qaïda . Devant l'Occident qui baisse quelque peu les bras et se dit qu'il a probablement d'autres "chats à fouetter" , la Chine évidemment surveille . 

Dans le cadre de l'Organisation de Shangaï , la Chine est frontalière de l'Afghanistan et il est évident qu'elle ne peut se laisser déborder par des talibans qui tenteraient de prendre appui dans les ex- républiques soviétiques d'Asie centrale . La préoccupation de Pékin à l'égard du séparatisme Ouïgour dans la province du Xinjiang ne s'accommodera pas de ce que l'Afghanistan vienne déconstruire l'édifice de l'O.C.S. avec sa dimension économique (gaz) mais aussi politique et sécuritaire .

 Le départ des forces américaines est susceptible d'éveiller la Chine (qui n'est plus le "tigre de papier " des années 60) . D'autant que les Etats-Unis peuvent s'accrocher à leurs bases dans certaines des ex-républiques soviétiques dans le cadre du "pivot " asiatique . Auquel cas la zone demeurera sous-tension avec l'oeil de Pékin "en sentinelle" . Faut-il s'en féliciter ?     

IRAN : Qui attend quoi ?

 

La situation est malaisée à décrypter : a-t-on laissé passer une chance de négociation avant qu'un "dur" soit élu président (Ebrahim Raïssi) ou bien laisse-t-on - sciemment - pourrir la situation ? D'aucuns (l'ex-prince héritier Reza Palhavi par exemple ) appellent à "en finir" avec le régime et le ministre de la défense israélien Benny Gantz se dit prêt à intervenir . Cela sur fond de tensions (maritimes , terrestres , aériennes) et de cyber-attaques sur les installations nucléaires iraniennes . 

Mais , au-delà des messages véhiculés et des Fake news , la réalité pourrait bien être différente et se déporter vers d'autres considérations stratégiques : pendant ce temps la Chine , soutenue par la Russie , avance et , mine de rien , grignote l'espace et négocie des arrangements économiques de grande ampleur . A juste titre on peut se demander "qui attend quoi ? " ...en sachant que pendant ce temps ...

"LUTETIA" : Un époustouflant roman sur la France des années 40

 

Ce n'est pas en fait un roman mais un compte rendu "au jour le jour" de l'attitude des Français (hésitants, passifs, craintifs, collabos mais - aussi - résistants) au travers de la petite histoire d'un grand Palace parisien lors de l'occupation allemande .

 A vrai dire je ne connais l'auteur (Pierre Assouline) ni d'Eve ni d'Adam : je suis tombé sur ce livre (1)  par hasard (2 euros chez un brocanteur) et je l'ai lu "jusqu'à plus soif " . Bien écrit , plume légère pour décrire des moments tout aussi légers mais aussi des moments dramatiques : des Français contre des Français et des Allemands (il faut évidemment lire "nazis") méprisants , révérant Hitler ou bien - comme des prussiens - contempteurs du désordre "franchouillard" .

Les circonstances du quotidien retracées - dont certaines sont autant de révélations sur les compromissions - s'inscrivent dans l'Histoire . Pour , comme l'on dit , qu'il n'advienne "plus jamais ça " . A ce titre c'est un excellent vaccin que les "anti - Pass" ne condamneront pas . 

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(1) "Lutetia" , roman  de Pierre Assouline (Editions Gallimard 2005 )

La grande faillite des prévisionnistes

 

L'incapacité dans laquelle les prévisionnistes "météo" se trouvent de donner une information fiable 48 H auparavant rejoint celle des sondeurs à nous éclairer (taux de participation aux récentes élections ) . Cela n'empêche pas bien sûr les commentateurs de plastronner sur les plateaux de TV ou bien les épidémiologistes de donner , chacun , une version différente de l'évolution probable de la pandémie (disparition après immunisation ou bien permanence sous une forme endémique) . L'histoire récente regorge d'impréparation et/ou d'incertitudes (attentats du 11 Septembre , crise des Surprimes de 2008 ) ...

Les marges d'incertitude sont telles (à moins de posséder des logiciels prédictifs aussi puissants que Pegasus en son domaine) que - en dépit de commentaires "surfant "sur l'actualité -, il est bien vaniteux d'imaginer quel sera l'état du monde à moyen terme (disons 2040 pour se référer à un livre d'anticipation bien connu ) . 

Difficile de prévoir si la concurrence Chine / USA se bornera au domaine économique ou bien dégénéra en conflit armé avec une armada de drones et de satellites munis de GPS neutralisant et paralysant "sans coup férir" . Il en est de même pour l'avenir de la Russie ou bien celui de l'Afrique et aussi de la situation climatique (dérèglement sur la base de + 3 degrés en 2050 ou bien prise de conscience radicale sous le coup de drames majeurs ? ) 

Imaginer tout ce que nous ne savons pas (espace, informatique, géopolitique , santé , terrorisme) relève de la seule suffisance ...qui permet seulement  - en évoquant Socrate - de remplir quelques lignes . 

Russie : Europe ou Asie ?

 

La dépendance économique (ou plutôt l'interdépendance ) Russie / Chine va-t-elle aller au-delà et aboutir à un véritable partenariat stratégique entre Moscou et Pékin ? Ce partenariat se met-il en place dans le cadre de l'Organisation de Coopération de Shangaï (O.C.S.) ?

C'est une vraie question au moment où l'on assimile l'OCS à un "OTAN d'Asie " . Pour autant, la structure n'était pas au départ (années 2000) militaire mais plutôt politique pour assurer la maîtrise par la Chine de ses frontières en Asie centrale . Mais rien n'empêche que l'OCS devienne à terme le "bras séculier" de la Chine ...et de la Russie . A moins que l'Inde ne brise ce duopole en se faisant l'émissaire (opportuniste ? ) de l'Occident . 

Dans ce contexte de "pivot" de la Russie vers l'Asie on doit cependant s'interroger : au travers de l'Union eurasiatique la Russie ne cherche-t-elle pas à s'ancrer en Europe centrale et orientale éventuellement avec l'aide de la Turquie ? C'est une autre alternative ...à moins que la Russie ne rejoigne d'ici une vingtaine d'années l'Union européenne .

En réalité les interrogations vont demeurer nombreuses et on se demandera finalement ce qui pourrait faire définitivement basculer la Russie vers la Chine ou vers l'Europe . La Russie - autre possibilité - demeurera toujours la Russie . Avec un Tsar élu à sa tête ... sur les traces de Pierre ou Catherine (les Grands) . 

Antivax : " ainsi font, font, font les petites marionnettes..."

 

Ainsi ce sont - majoritairement - d'ex "gilets jaunes" ou extrémistes de droite ou de gauche qui sont aux commandes des manifestations contre la vaccination et le "pass sanitaire"  . Ce sont les mêmes qui , au nom de grands principes, bafouent les libertés en  piétinant l'intérêt général . Tout comme des évangélistes américains croient encore que la Terre ne date que de 5000 ans ou bien que notre globe est plat , les antivax (et apparentés) considèrent que le vaccin est un leurre et qu'ils sont manipulés par les gouvernements ... de l'ombre .  C'est dire !

Le gouvernement aura fort à faire pour convaincre les "irréductibles" (et ceux qui les suivent ) : ils ont enfilé leur habit d'Astérix ...sauf que ce n'est pas César qu'il faut vaincre mais un virus plus redoutable que celui d'Alésia. Dans ce concert de faux jetons Mme Le Pen tient la baguette pendant que Mélenchon fait résonner son hautbois et que Dupont-Aignan  joue de son fifre. Il en sort un son aigrelet sur lequel dansent les "petites marionnettes" de la comptine .

Pendant ce temps , en Afrique ou en Amérique latine , les populations  désespèrent et réclament à cor et à cri des vaccins ...Triste paradoxe ! 

Biafra : le conflit oublié (une autre guerre du pétrole)

 

Il y a 50 ans prenait fin la "guerre du Biafra" au cours de laquelle la France , depuis le Gabon , soutint la rébellion des Ibos pourchassés et massacrés par les Haoussas . Chrétiens Ibos déjà sous le joug des islamistes Haoussas . Ce conflit ethnique fît plus d'1million de morts . Des enfants , par centaines, étaient rapatriés la nuit par des Transall depuis Libreville . Nombre de Biafrais moururent de faim en raison de l'embargo décrété par le gouvernement central du Nigeria . 

On ne peut douter du rôle positif des organisations humanitaires françaises . Bernard Kouchner eut ainsi l'occasion de faire avancer le droit international en s'appuyant sur le concept de "Sans frontières" pour éviter les génocides . MSF naquit des "cendres " du Biafra qui ne put accéder à l'indépendance (soutien du gouvernement fédéral par les Britanniques) .

Mais au-delà de la dimension caritative pour aider les chrétiens Ibos il faut également avoir en mémoire la dimension économique du conflit : les Ibos vivaient dans le sud du Nigeria . Qu'y avait-il au sud du Nigeria ? du pétrole ... C'est une des clés pour comprendre .  La même chose se reproduisit au Soudan : conflit entre ethnies chrétiennes et musulmanes . Mais à la différence de l'éphémère République du Biafra , le Soudan du Sud fît sécession et devint indépendant . Pourquoi et comment ? Grâce au pétrole ...et à l'aide des Etats-Unis . Décidemment le pétrole est , bien souvent, un paramètre important pour décrypter les conflits et voir "d'où vient le vent " .