dimanche 30 novembre 2014

Juppé - Le Maire : Feu de paille ou bien "ticket" d'avenir ?



C'est à peu près d'une même voix que les médias admettent que le retour en scène de M. Sarkozy est quelque peu raté : Bruno Le Maire avec près de 30 % des voix lors des récentes élections à la présidence de l' UMP est à l'évidence "l'étoile montante" de son parti politique. 

Tout comme Alain Juppé , Bruno Le Maire semble avoir le sens de l'Etat et le courage de réformer . Leur désintéressement a fait mouche auprès des Français ainsi que le révèlent les enquêtes d'opinion.

Pendant ce temps le Président fait de son mieux mais il n'est pas gâté  en ce moment par son étoile alors même que la situation de l' Union européenne exige une réponse rapide et ferme : Les difficultés du Japon (désormais en récession) montrent qu'il ne suffit pas d'un plan de relance et d'une injection de liquidités (1) si ce plan ne s'accompagne pas  de réformes en profondeur. 

C'est en dehors de toute démagogie et de " bénéfice " personnel que ces politiques doivent être menées. Voilà pourquoi il semble qu'un "ticket " Juppé/Le Maire  ne soit pas a priori un non-sens.

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(1) cf. l'article de Nicolas Baverez : Le Point n° 2202 du 27 Novembre 2014


samedi 29 novembre 2014

Nucléaire / TNP : que nous prépare 2015 ?



L'absence - pour l'heure - d'accord sur le nucléaire iranien ne doit pas être l'arbre qui cache la forêt. 
2015 sera marqué par la conférence d'examen du Traité de non-prolifération et par d'éventuelles nouvelles avancées : 

1- Un accord avec l'Iran ( à conditions que l'aggravation des sanctions économiques ne désespère pas totalement Téhéran et ne le déstabilise ) est inéluctable : l'Iran doit être réintroduit sur la scène internationale en contrepartie de la disparition de toute ombre relative à un "volet militaire nucléaire".

2- On peut s'étonner que les Etats-Unis ne reprennent pas la proposition du Président Obama de 2009 (discours de Prague) suggérant une "banque" mondiale du combustible nucléaire à des fins civiles. Le pétrole de schiste aurait-il relégué au second plan cette perspective ? La seule probablement qui évite une prolifération nucléaire non maîtrisée (1)

3- La création de Zones Exemptes d'Armes Nucléaires (ZEAN) a également disparu de la ligne d'horizon...La Russie - qui soutenait l'idée d'une conférence à Helsinki (2) - ne dit plus mot depuis qu'elle tente de faire bouger les lignes en Europe centrale . 

Faut-il admettre que la quasi fin de mandat présidentiel aux Etats-Unis ait pour effet de geler toute initiative?
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(1) La proposition du Président OBAMA de 2009 est pourtant reprise dans le document présenté lors du Comité préparatoire à la Conférence de 2015 (NPT/CONF.2015/PC.II/WP.43).Genève Avril/Mai 2013.

(2) L'Assemblée Générale des Nations Unies avait souhaité - en 2010 - que se tienne à Helsinki une conférence en vue de la création d'une ZEAN au Moyen-Orient (comme il en existe une en Amérique latine par exemple : Traité de Tlatelolco)

mercredi 26 novembre 2014

La SNCF et la " chienlit"



Je ne suis pas a priori un passager difficile et râleur mais ce qui s'est passé aujourd'hui à Toulouse me "fend le cœur " (comme disait Raimu) et plus encore : Voilà que des conducteurs de trains exercent soudain leur "droit de retrait" . Dans le train où je suis installé un micro retentit : "on attend le conducteur qui n'est pas encore arrivé". Les minutes passent. Nouveau message " ce train est supprimé et un bus va être mis en place".

 Que nenni ! Pas de bus pour ma destination. Je tente d'attraper le train suivant : le panneau lumineux clignote "train supprimé''. L'heure passe. Finalement il est demandé aux voyageurs de prendre un autre train en précisant qu'à mi-parcours un bus prendra le relais. Mais la mésaventure (certes légère) aurait pu s'arrêter là.

Que nenni ! La SNCF n'avait pas intégré le paramètre " nombre de voyageurs" . Résultat : le bus commandé n'a pas suffi . Il a fallu attendre encore 1 heure qu'un second bus vienne enfin recueillir les passagers à la dérive haranguant leur téléphone portable . Ils se demandent encore quelle comète a bien pu tomber puisque rien n'a été communiqué expliquant ces cafouillages multiples.

 Mes voisins ont finalement avalé la couleuvre, habitués qu'ils doivent être aux retards et aux silences. Un voyageur alsacien avec lequel j'ai fait connaissance n'en revenait pas. " C'est cela la France..." a-t-il soupiré  avec le recul  d'un fier Alsacien...

En effet , c'est cela . Mais c'est aussi le robot Philae dont le  programme - heureusement - n'a pas été confié à une "Société Nationale".

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NB- La chienlit - depuis que de Gaulle l'utilisa en 1968 - est passée dans le langage (presque) courant.

lundi 24 novembre 2014

Ouverture des commerces le Dimanche ?



Ma réponse est évidemment oui si tant est que les salariés soient - vraiment - volontaires. Rien n'est plus triste qu'une ville déserte le dimanche lorsque les rideaux sont baissés .

 J 'évoque deux villes de taille à peu près équivalente que je connais : dans l'une - considérée comme touristique et bénéficiant à ce titre d'une dérogation - il y a foule dans les rues et les commerçants que j'ai côtoyés s'en réjouissent; dans l'autre - pourtant classée au Patrimoine mondial par l'UNESCO - les chats du dimanche sont plus nombreux que les passants .

 Les touristes chinois (ou japonais et autres...) s'interrogent : la France vit-elle le dimanche ?

 On répondra que le dimanche est "sacré " : la religion, la famille...(ou la belote et le pastis). Mais peut-on comparer la France des 35 heures et des 5 semaines de congés à la situation d'il y a quelques dizaines d'années où l'on travaillait encore le samedi matin ?

 La France réglemente (nous sommes probablement un des pays qui réglemente le plus) et nos espaces de liberté se réduisent d'autant . La conséquence : la morosité, la frilosité , le manque d'initiative... 

Dieu - qui selon le dicton allemand - était si heureux en France a-t-il toujours la même opinion ? 

Pierre Perret avec bon sens voulait "ouvrir la cage aux oiseaux" : chiche !

samedi 22 novembre 2014

IRAN / Nucléaire : à 48 H d'un probable accord ?



A 48 heures de l'échéance du 24 Novembre je n'imagine pas un échec des négociations. Il s'agit évidemment d'obtenir les garanties nécessaires afin que l'uranium faiblement enrichi alimente des centrales nucléaires électriques : c'est ce qu'autorise le T. N.P. (tout au moins pour les pays signataires). Même l'Inde non signataire du TNP est en coopération dans ce domaine avec le Japon. 

Mais le Moyen-Orient est un puzzle et une poudrière : il faut donc veiller à ce qu'il n'existe aucune possibilité de détournement du combustible (ni l'UHE à 20 % pour la recherche médicale ou les sous-marins, ni le plutonium que pourrait produire l'unité d'Arak). D'où l'importance de la signature ( ou plutôt de sa confirmation ) du protocole additionnel au TNP (contrôle accru de l'A.I.E. A). 

Si - comme on peut le penser ou vivement le souhaiter - l'Iran donne des gages de sa sincérité (et de sa fiabilité) un accord interviendra. Ce serait alors un succès pour les Etats-Unis, pour l'Union européenne ...et pour l'Iran dont la moitié de la population pâtit des sanctions économiques. 

Un dernier round est en route mais tout le monde espère qu'il ne s'agit plus - désormais - d'une partie de '' poker menteur "  , celle  que souhaitent certains lobbies enchaînés. 

lundi 17 novembre 2014

Société : "grève "... des grèves ?



C'est une question que l'on peut en ce moment se poser : notre société est-elle à même de "faire la grève ...de la grève''?

 Paradoxe probablement dans nos démocraties occidentales où la grève est un acquis social majeur. Mais que penser d'une société où des grèves auraient lieu quasiment toutes les semaines ? : Air France, SNCF, fonctionnaires, pharmaciens, cliniques etc... On dirait assurément que quelque chose "ne tourne pas rond" dans notre vieille France. 

Certes, les grèves sont des thermomètres et reflètent des mécontentements catégoriels. Reflètent-elles  pour autant l'état de notre société ou bien ne sont-elles que l'amalgame de mécontentements ?

 Qu'en conclure ?

Une déprime passagère, l'hiver venant ou bien un mal plus profond lié à la crise économique qui nous "scotche" encore...mais dont nous pourrions quand même sortir...en 2016 (lorsque - selon les conjoncturistes qui lisent dans les astres - notre PIB franchira le cap des 1,5 % de croissance) ?

vendredi 14 novembre 2014

Russie : la partie d'échec



Moscou tente donc d'intimider l'Occident et pousse ses pions en Ukraine. Des missiles seraient positionnés. J'ai le sentiment que la Russie joue avec le feu quand bien même on ne prendrait pas à la lettre les propos de Gorbatchev pressentant une  nouvelle "guerre froide''. 

Certes, Vladimir Poutine donne l'impression d'assurer ses arrières comme s'il préparait une initiative (présence médiatisée au sommet de l' APEC, contrat  gazier avec la Chine, réactivation de l'Organisation de Coopération de Shanghai et gesticulation au large du G 20...).

Certains disent que les Etats-Unis ont , de leur côté, trop poussé leurs pions en Europe centrale. Mais que je sache il n'est pas question que l'Ukraine intègre l'OTAN.

 Donc pour quelle raison M. Poutine s'agite-t-il ainsi ? Est-ce pour donner corps au nouveau mythe de la "Grande Russie" au moment où le ''proche étranger" veut voler de ses propres ailes ? Est-ce parce qu'aucun champ d'expansion n'existe en Asie qui devient le pré-carré de la Chine (avant que le relais ne soit pris dans 20 ou 30 ans par l'Inde ? ).

Difficile d'apporter une réponse. Le constat est que M. Poutine - en dépit de son calme désormais légendaire - s'agite. 

Ne serait-ce pas aussi un moyen pour camoufler d'éventuels problèmes intérieurs ?

dimanche 9 novembre 2014

EUROPE : OUI, sans aucun détour !



25 ans après la chute du mur de Berlin, je trouve aberrant que certains - les partis populistes et  démagogues - s'interrogent encore sur le bien fondé et le devenir de l'Union européenne. 

Evidemment la situation économique n'est pas des plus brillantes et l'on campe souvent sur des positions quelque peu raides quant aux instruments d'une nécessaire relance. L'Allemagne tient à conserver son modèle "plus libéral" et nous sommes , en France, arc-boutés sur le nôtre , plus protecteur et qui nous "biberonne". 

Au-delà de ces querelles bien conjoncturelles, l'Union est un succès qui nous a apporté la paix et - à défaut d'une politique totalement commune - au moins une réflexion commune.

Nous, Français, sommes pessimistes et nous nous effrayons du coin qu'entend enfoncer la Russie en Europe centrale, nous craignons les djihadistes de retour, le réchauffement de la planète, et - par dessus tout nous nous effrayons en observant la courbe du chômage dont le thermomètre ( à la différence du climat) ne se réchauffe pas. Mais nous rejetons - en même temps - les réformes (dont les absurdes 35 heures). Sur ce point (en dépit des commentaires réservés) le Président a eu raison dans sa récente intervention de souligner notre fâcheuse tendance au masochisme. 

Quoi qu'il en soit, l'Europe est là, le "moteur" franco-allemand n'est pas aussi poussif que certains prétendent. Berlin et Paris sont l'attelage qui compte. 

25 ans après je partage - avec beaucoup d'Allemands et de nombreux Français - la fierté d'être Européen.

mardi 4 novembre 2014

Popularité / impopularité...



Les chefs d'Etat un peu partout à travers le monde traversent une passe difficile : les opinions s'affirment, s'éveillent, se révèlent. Elections ou manifestations :  les sociétés modernes contestent et cette expression est l'un des marqueurs des démocraties.

 A moins qu'il n'y ait manipulation des opinions (ce qui n'est pas à exclure parfois)  ces '' éveils '' ne sont pas à craindre ...sauf pour les chefs d'Etat qui ,rivés à leur siège,font peu de cas des Constitutions de leur pays.

Dans nos démocraties les élections sont heureusement là : elles permettent le changement en douceur. Elles sont pourtant marquées par la  popularité ou l'impopularité des dirigeants et donc se trouvent souvent dépendantes de ses modes de communication . Les élections de mi-mandat aux Etats-Unis en sont un exemple : en dépit d'une sortie de crise réussie le Président ne ferait plus consensus et sa popularité serait en baisse .

 En France - et dans un contexte différent - les popularités s'effritent mais les élections de mi-mandat n'existent pas sauf à extrapoler à partir d'élections cantonales ou régionales . Mais les enjeux sont différents et l'expression de l'opinion publique est biaisée. J'en déduis que De Gaulle avait raison d'utiliser le référendum  pour s'assurer de sa ''popularité'' et donc de sa marge de manœuvre . Ces temps sont-ils révolus et la politique doit-elle vivre au rythme des sondages?