mardi 29 avril 2014

Air France : les pilotes ne manquent pas " d'air " !



Encore une fois la Compagnie Air France fait parler d'elle . Un syndicat de pilotes vient de décréter une grève de "quelques heures" par jour durant tout le mois de Mai 2014.

 Ces braves gens contestent ainsi la loi Diard qui fait obligation aux pilotes - en cas de grève - de se déclarer nominativement grévistes 48 H auparavant (cf. dispositions relatives au "service minimum ").

 J'imagine à la fois les pertes occasionnées à la compagnie et surtout la gêne pour les voyageurs . Les touristes, nombreux, qui visitent Paris en mai hésiteront avant de prendre Air France. 

Au-delà c'est tout un comportement de notre société qui est ainsi révélé : des personnels considérés comme des "privilégiés " veulent encore plus de privilèges et se soustraire à la loi. 

Se demande-t-on encore , dans ce contexte, pourquoi de nombreux concitoyens (même ceux qui ne prennent pas l'avion) sont tentés de voter pour les partis extrêmes ?

 Le "joli mois de mai" est celui des élections européennes. Les pilotes volent mais votent-ils ?

dimanche 27 avril 2014

Situation économique / Emploi : inversion de la courbe du chômage au second semestre 2015 ?



C'est une forte probabilité que la courbe du chômage s'inverse vraiment à partir du second semestre 2015. Pourquoi? Parce qu' avec un taux de croissance de 1% envisagé en 2014, le chômage sera au mieux stabilisé cette année (1)

En revanche, si les prévisions de croissance pour 2015 (entre 1,5 % et 1,7 %) se vérifient, l'impact sur l'emploi sera alors perceptible dès le second semestre. L' amélioration sera lente au départ et devrait s'accélérer en 2016-2017 si le taux de croissance franchit (ce qui semble possible ) la barre des 2 %.

Certes, ces prévisions demeurent aléatoires et sont à la fois fonction de la demande intérieure, des exportations et - en amont- des investissements et de la production.

 Ces perspectives sont également celles de l'Espagne...à la différence près que l'amélioration de l'emploi outre - Pyrénées s'étalera sur plusieurs années car il est plus aisé de redescendre d'un taux de chômage de 10-10,5 % (France) que d'un taux de 25- 26 % (Espagne).

L'incidence politique (dans les 2 pays) sera importante (cf. l'année 2017 en France) . Il n'empêche qu'aucune perspective concrète , aucun impact positif ne vont apparaître avant les élections européennes du mois prochain ....sauf des projections optimistes .

Mais les électeurs ne votent guère seulement motivés par des projections que la plupart d'ailleurs ne connaissent pas.

 D'où les discours "populistes" dont on nous rabattra encore - pour quelques mois - les oreilles (sortie de l'euro, fermeture des frontières...et autres balivernes).

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(1) D'ailleurs l"indice composite Markit ne dépasse pas 50,5 en Avril en France alors qu'il est de 54 en zone euro : cet indice lorsqu'il dépasse franchement 50 est un indicateur de reprise économique.

vendredi 25 avril 2014

Russie : une dégradation sans surprise



Ainsi, l'Agence d'évaluation Standard and Poor's vient d'abaisser la note de la Russie de BBB à BBB- assortie d'une perspective négative (cf. Le Figaro et AFP du 25 avril 2014). L'Agence - dans un communiqué - fait état de risques de sortie de capitaux (Russes et étrangers) "qui pourraient contribuer à fragiliser les perspectives déjà faibles de croissance ".

Bien que l'économie russe (largement dépendante du pétrole et du gaz) soit atone depuis déjà quelque temps, il est évident que les tensions en Ukraine renforcent les craintes que l'on peut avoir quant à un redressement de l'économie russe (perspectives démographiques décevantes, demande intérieure insuffisante, appareil productif vieillissant etc...). 

Cela rejoint les propos d'Alain Juppé , ancien ministre des affaires étrangères , rapportés par Le Parisien (24 avril 2014) : "on voit que le cours du rouble s'effondre, que la croissance faiblit, que les sanctions qui ont été prises affaiblissent la Russie ... ".

Au moment où la zone euro sort de la crise , que les capitaux affluent (renforçant l'euro - un bien et un mal à la fois - ) il ne faut pas s'étonner que le "proche étranger" russe se tourne de plus en plus vers l'Union ou vers la zone euro (pays Baltes).

 Ce qui ,évidemment, ne peut que contrarier Moscou  et l'amener à tenter de définir des "contre-mesures". Mais peut-on prendre l'Histoire à revers ?

dimanche 20 avril 2014

Nucléaire iranien : Accord en vue



Bonne nouvelle (1) en ce jour de Pâques d'apprendre (cf. AFP du 19 Avril 2014 ) que les négociations en cours entre les iraniens et le groupe dit des 5 + 1 devraient aboutir à un "accord global" d'ici le 20 juillet prochain en dépit des doutes qui avaient été exprimés.

 Cela signifie :

1- que le réacteur à eau lourde d'Arak sera configuré de telle manière qu'il ne puisse pas produire du plutonium militaire (modification du "cœur" et absence d'unité de retraitement de ce plutonium). J'imagine que l'usage médical de ce plutonium sera surveillé par l'A.I.E.A.

2-que le stock d'uranium enrichi à 20 % est en cours de transformation afin - là aussi - de n'avoir qu'une utilisation médicale.

3- que des assurances ont été données quant au parc existant de centrifugeuses et que l'A.I.E.A s'assurera que l'uranium produit par les 20 000 centrifugeuses sera seulement destiné à la centrale de Boucherh produisant de l'électricité (et dont les russes qui ont achevé cette centrale sont censés récupérer les matières fissiles d'après "combustion").

Si l'on n'évoque pas le site souterrain de Fordow (près de la ville sainte de Qom ) cela doit également signifier que les centrifugeuses que ce site abrite seront soit neutralisées soit que l'A.I.E.A. est également convaincue d'en contrôler la production d'uranium (en s'assurant qu'il ne dépassera pas un enrichissement à 5%). Tout comme l'accès au site de Parchin a dû être abordé : peut-on imaginer que des matières fissiles seraient acheminées sur cette base militaire sensible longtemps interdite aux experts de l'A.I.E.A. ?

Si - comme il semble - de telles assurances ont été obtenues, un accord global interviendra d'ici fin juillet.
Il remettra l'Iran "en orbite" au Moyen-Orient et la "normalisation" des relations commerciales (2) fera de l'Iran une puissance régionale qui contribuera - il faut l'espérer - à la stabilisation d'une région agitée de fréquents soubresauts.

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(1) l'autre bonne nouvelle étant évidemment la libération des otages français retenus en Syrie depuis 1 an
(2) L'Iran est à même de fournir du gaz à l'Europe (et donc de diminuer la dépendance de l'Union à l'égard de la Russie).

samedi 19 avril 2014

Alain Juppé : Horizon 2017 ?



Le sondage paru hier dans Le Figaro (sondage IFOP pour le Figaro /AFP 18 avril 2014) confirme qu'Alain Juppé apparaît pour 2017 comme un recours ou - à tout le moins - comme un candidat potentiel crédible puisque crédité de 30 % des votes au 1er tour (Nicolas Sarkozy 31 %) devant Marine Le Pen (26 et 24 % respectivement). Ce sondage montre au moins 2 choses :

1- Alain Juppé est bien un candidat potentiel de poids pour 2017

2-Le score du Front National demeure élevé et il le sera, à n'en pas douter, lors des élections européennes. Il est même possible que le score soit plus important en raison de la moindre perception des enjeux lors des élections de mai prochain .

Après la déclaration , hier, du Président Hollande liant son sort à la baisse du chômage avant 2017, on peut se poser évidemment des questions. L'un des constat est que François Hollande ne se représentera pas pour un second mandat si le chômage ne baisse pas d'ici là.

L'autre constat est que rien n'est joué si - comme on peut l'espérer - le chômage baisse d'ici là. Or des experts considèrent comme probable un taux de croissance de 1,5 % en 2015 . On sait que c'est à partir de 1,5 % de croissance que l'on crée des emplois. La question est de savoir si 2 ans avant l'élection présidentielle, le chômage baissera suffisamment pour "neutraliser" l'augmentation du chômage qui interviendra encore en 2014 . 

Ainsi, les jeux ne sont pas faits  et le volontarisme du P.M. Manuel Valls est évidemment à mettre dans l'un des plateaux de la balance.

En cette avant-veille de Pâques que souhaiter ? Que  le meilleur gagne : Pour donner espoir aux Français et tout autant pour faire avancer  l'Union.

lundi 14 avril 2014

Ukraine : L'Union européenne en peine ...



Certes, le rouble chute et les capitaux fuient la Russie . Non qu'elle fasse peur mais du fait de sa politique extérieure imprévisible. Dans ce contexte de manifestations permanentes et de coups de feu dans l'est de l'Ukraine, le silence de l'Union européenne est assourdissant... dans l'attente d'une réunion.

 Evidemment on aidera financièrement Kiev , évidemment on hâtera le processus d’adhésion (si Kiev répond aux "critères de Copenhague") . Pour autant, la politique extérieure de l'Union manque singulièrement de visibilité. Plus que Mme Ashton c'est John Kerry qui est en scène .

 Où est donc passée l'Union ? Peut-être cherche-t-elle encore sa "Politique de Défense" dont je ne sais , à dire vrai, quelles en sont les lignes de force ? On me répondra que la Politique de Sécurité et de Défense (PESD) est arrimée à l'OTAN et que nous n'avons rien à craindre. Oui, certainement s'agissant de l'Union.
 Mais qu'en est-il de l'Ukraine?

La hardiesse de Vladimir Poutine n'est que la traduction de notre faiblesse. Sinon à quoi rimerait la tentative de déstabilisation de l'Ukraine? La Russie semble tirer à la "courte-paille" : une paille après l'autre ...pour voir .

Il  reste encore de la laine à tondre sur le dos des Ukrainiens...tant que l'Union ne bouge pas. Bougera-t-elle ou se contentera-t-elle d'appuyer les sanctions économiques que décide Washington ? Certes, un conflit en Europe n'a pas lieu d'être mais l' adage dit " si vis pacem... ".

Loin de nous la moindre idée de souhaiter un conflit mais on peut penser que si l'Union européenne avait quelques divisions en lisière de l'Ukraine, Moscou eut peut-être hésité... à tirer à la courte paille.

Car les européens vivent  une humiliation qui peut les faire douter de la solidité de l'Union. Non qu'ils doutent de l'euro (que renforcent les capitaux cherchant refuge dans la zone) mais de l'Union en sa dimension politique. Car, pour beaucoup de Français , l'Union est plus qu'une politique économique ou financière. C'est un supplément d'âme. Celui que l'on ressentait Place Maïdan et que l'Union - par faiblesse politique - semble avoir abandonné. J'espère provisoirement.

samedi 12 avril 2014

Turquie /Syrie : Quel jeu ?



C'est là une des questions que l'on peut se poser sachant que plusieurs Etats voudraient assurer le leadership au Moyen-Orient. Au moment où l'Iran est à même de revenir sur la scène internationale si un accord global intervient sur le nucléaire, la Turquie semble chercher à "pousser" ses frontières : Ankara aurait-il - par exemple - un regard bienveillant à l'égard des combattants d' Al-Nosra en Syrie?

 Ankara regrette-t-il que le régime Syrien ne soit pas encore tombé ? Déplore-t-on à Ankara qu'il n'y ait pas eu d'intervention militaire en Syrie brisant ainsi l'arc chiite dont l'un des linteaux est l'Iran, allié de Damas ?

 Les Etats-Unis savent probablement ce qu'il en est des "sentiers " par lesquels des armes sont acheminées tout comme ils savent que des armes chimiques étaient probablement entre plusieurs mains. C'est peut-être ce qui , en Aout dernier, a incité le Président des Etats-Unis à la prudence (1) en saisissant le Congrès avant des frappes éventuelles ...programmées (?).

 Quoi qu'il en soit on peut se poser la question : quel serait l'intérêt d'Ankara dans un éclatement de la Syrie ? Faire un "pied de nez " à l'Iran ou plus probablement avancer quelques pions et, progressivement, tenter de reconstituer un "Empire ottoman" à défaut de s'amarrer à l'Europe ?

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(1) Ce qui n'empêcherait pas (cf. Worldtribune. com du 10 Avril 2014) les Etats-Unis de " faire pression sur Israël afin qu'il attaque les positions syriennes sur les hauteurs du Golan". A défaut d'attaque frontale...bien des chemins mènent donc à Damas.

mardi 8 avril 2014

Manuel Valls, Premier Ministre : La réforme territoriale sans tergiverser



Voilà un discours que beaucoup (en France et à Bruxelles ) attendaient : le Premier ministre dans son discours de politique générale vient de prendre un engagement et de le "nouer" par un calendrier : réduction à dix (au lieu de 22 en métropole ) le nombre des Régions d'ici 2017.

 J'ai noté que si la réforme suppose - dans un premier temps - un accord des régions entre elles pour fusionner, dans un second temps - et à défaut d'accord - c'est une décision qui sera prise (sur la base d'un texte législatif j'imagine). 

En parallèle ce sont les Conseils Généraux qui - dans les 7 ans - sont appelés à disparaître (et donc à terme les départements).

 J'ai noté que la clause de "compétence générale " serait supprimée pour les régions et départements : c'est- à -dire que ces structures ne pourront sortir de leur domaine de compétence et ne se marcheront plus sur les pieds.

Enfin , Manuel Valls a insisté sur la mise en avant de l'intercommunalité. C'est, je pense, une incitation forte pour que les communes (36 000) se regroupent sans faire de "doublons".

Je me réjouis que le P.M. ait fixé un calendrier et qu'il ait su conjuguer concertation et volontarisme. Bon début . 

Sans sombrer dans un optimisme béat, le discours de Manuel Valls me paraît - également sur les autres sujets - être empreint de réalisme et de courage .

vendredi 4 avril 2014

Israël/Palestine : un dialogue de sourds ...




En dépit des efforts du Secrétaire d'Etat John Kerry , les négociations entre israéliens et palestiniens sont dans l'impasse et l'échéance de fin avril (limite initialement fixée) ne sera pas tenue. Pour un observateur qui "observe" sans a priori plusieurs points paraissent étranges :

1- Pourquoi n'y a-t-il pas un "moratoire" sur la mise en chantier de logements en Cisjordanie ? on retire l'impression que l'on veut au maximum occuper le terrain ...pour ne pas avoir à se retirer.

2- Pourquoi le fait - pour l'Autorité Palestienienne - d'adhérer à 15 Institutions relevant de l'ONU est-il considéré comme une provocation ? La Palestine, reconnue en décembre 2012 comme Etat non-membre est dans son droit.

3- Le Président de l'Autorité Palestinienne , M. Mahmoud ABBAS, parle -t-il au nom de l'ensemble des Palestiniens ou bien seulement au nom des Palestiniens de Cisjordanie (Fatah) puisque ceux de la bande de Gaza (Hamas) ne veulent rien entendre d'un accord avec Israël ? Il me semble que les Palestiniens devraient avoir une "plateforme " commune de négociation : sinon on comprend la méfiance d'Israël d'avoir à discuter avec un négociateur qui ne représente qu'une partie de "ses " troupes.

4- Pourquoi tient-on à ce que soient reconnus un Etat israélien Juif et un Etat palestinien ? Si l'on tient à donner une dimension identitaire aux 2 Etats , il faudrait alors les dénommer :" Etat israélien Juif" d'un côté et , de l'autre, "Etat palestinien arabe", ce qui me paraît un peu absurde puisque des Arabes se trouvent également en Israël depuis des lustres et que des Juifs vivent , aussi, en Cisjordanie...

jeudi 3 avril 2014

Pétrole de schiste : avancer ou reculer ?




L'Agence Reuters (3 Avril 2014 ) fait état d'importants contrats d'exploitation de pétrole de schiste signés avec la Russie où - toujours selon Reuters - les réserves seraient de l'ordre de 75 milliards de barils , les Etats-Unis disposant de réserves à peu près du même ordre (68 milliards de barils). 

Plusieurs pays d'Europe de l'est , d'Asie (la Chine en particulier ) , d'Amérique Latine et d'Afrique vont également exploiter les ressources de leur sous sol et d'abord les pays largement dépendants de l'approvisionnement extérieur.

La France attend ... que l'on trouve des techniques alternatives à celle - bannie - de la fracturation hydraulique. Dans un temps où l'indépendance énergétique est une priorité (cf. La situation en Ukraine où le prix du gaz vient de tripler) nous regardons les trains passer et payons notre gaz 3 ou 4 fois plus cher que les américains.

Certes, il y a probablement des risques à vouloir transformer le sous sol français en gruyère avec la technique de la fracturation . Pour autant, ne peut-on pas envisager une expérimentation ? En France ( à la différence des Etats- Unis ) c'est l'Etat qui est propriétaire du sous-sol : il peut donc choisir le ou les sites où une expérimentation pourrait être envisagée. 

Un programme de recherche d'une technique écolo-compatible pourrait être également lancé.

Avancer ou reculer ? Telle est aujourd'hui la question .