mardi 31 mai 2016

Economie : ne pas casser la reprise


L'économie française va effectivement mieux en dépit des grèves et de la météo. Plusieurs indicateurs vont dans le même sens : une progression du PIB en France supérieure à la moyenne de la zone euro (+ 0,6 %) au premier trimestre 2016, une reprise des investissements (+2,4%), une progression de la consommation des ménages de 0,3 % alors que les prévisionnistes anticipaient une baisse de 0,2 % (cf.Les Echos.fr du 30 mai). Une progression du PIB de 1,5 % sur l'année est à portée et donc des créations nettes d'emploi.

Effectivement "cela va mieux" pour l'économie comme l'indiquait le Président de la République et les mouvements "sociaux" vont à contre courant ...à moins que l'extrême gauche, le parti communiste - mus par je ne sais quelle vaine ambition concernant les présidentielles de 2017 - n'entendent pas que François Hollande tire les marrons du feu et veuillent apparaître comme les sauveurs de la gauche ...quitte à exacerber les tensions et casser la reprise.

Il est cependant inédit que des députés de gauche (PS "frondeurs" et communistes) entendent déposer une motion de censure (1) et , de la sorte, engendrer une instabilité qui casserait la machine.

 Dans ce contexte où se mêlent fureurs,colères, ambitions et calculs politiciens il faut "appeler un chat un chat" et reconnaître que l'économie de la France - en dépit des casseurs, des ambitieux et des cabotins -  va mieux. Le taux de croissance probable de 1,5 % du PIB en 2016 aura un impact sur l'emploi.

En tout cas et malgré la météo un rayon de soleil est là. Puissent certaines organisations se préserver des "coups de lune"...

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(1) cf. Pierre Laurent secrétaire général du parti communiste sur BFM TV ce 31 mai 2016 à la veille du 37 ème congrès du Parti communiste qui s'ouvre ...aujourd'hui....

vendredi 27 mai 2016

France : Les "raisons" de la colère



Ce ne sont pas seulement des Français qui sont pris en otage par la CGT mais la France.. Le syndicat canalise un mécontentement, une grogne latente (chômage, attentats, insécurité, société déstabilisée par de nouveaux paradigmes) déjà mise en musique par l'extrême droite (Front National) .

On a ainsi la vision "en live" de la jonction des deux extrêmes. Ce n'est pas nouveau : on sait que nombreux sont passés d'un bastion à l'autre (d'extrême gauche à l'extrême droite).

A ce mouvement jumelé se rajoutent, pour "allumer le feu " des  mouvements activistes libertaires qui constituent  le noyau dur des casseurs alors que d'autres se contentent de rêver au "grand soir" ou au "temps des cerises".

Pour autant la situation ne peut se comprendre avec cette seule clé de lecture: les problèmes de communication du gouvernement sur la "loi Travail" , les reculades (déchéance de nationalité) , les tiraillements et cacophonies (députés socialistes "frondeurs", chorale gouvernementale à plusieurs voix) donnent à l'opinion un sentiment de faiblesse, un manque de crédibilité que traduisent d'ailleurs les sondages.

Quoi qu'il en soit des responsabilités, il est néanmoins inadmissible qu'un syndicat mette en doute la légitimité du Président de la République et tente de tirer la sienne des panaches de fumées venant des pneus brûlés.

 A ce propos les Français de tout temps "râleurs" ne sont-ils pas "enfumés " ?
 Derrière les pneus, la plage ? croient-ils vraiment cela ?
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NB - Il est surprenant que des personnels grévistes soient autorisés à intervenir pour modifier le régime de fonctionnement de sites aussi sensibles que les centrales nucléaires tout particulièrement en situation d'état d'urgence et que la réquisition ne soit pas - apparemment - jugée nécessaire...

lundi 23 mai 2016

C.G.T : vers une société bloquée



Le syndicat CGT (proche du parti communiste) tente de faire plier le gouvernement en paralysant l'activité économique (blocage des raffineries de pétrole notamment) et en suscitant une réaction de l'opinion publique qui lui serait favorable. 

Alors que la loi sur la réforme du code du Travail a été adoptée par l'Assemblée nationale après que le gouvernement ait engagé sa responsabilité sur la base de l'article 49-3 de manière conforme à la Constitution , le syndicat veut susciter " une motion de censure" de l'opinion publique inspirée par la crainte d'un blocage économique ou celle de ne plus pouvoir aller et venir (grèves SNCF, aéroports, métro, ports etc...).

Au-delà de la démonstration de force , on peut s'interroger sur la qualification juridique de l'action menée qui va au-delà du droit de grève puisqu'il s'agit d'amener les Français "oppressés" à faire pression pour s'opposer à une mesure qui est du ressort du Parlement (examen au Sénat puis en seconde lecture à l'Assemblée nationale).

Force est de constater la relation entre l'action du syndicat et les positions de députés "de gauche" ou "écologie" qui ne soutiennent pas le gouvernement de Manuel Valls et qui ont tenté - par une motion de censure - de le renverser.

Peut-on faire le lien entre l'échec de la motion de censure déposée par les députés de gauche ''frondeurs" et la "reprise en main" par la CGT afin d'aboutir au résultat escompté non par des moyens juridiques et législatifs mais par l'intimidation ?

En cela, le secrétaire général de la CGT est "en ligne" avec le choix de s'appuyer - pour obtenir sa réélection - sur l'aile la plus radicale de son organisation . La crainte de "perdre la main'' au profit du syndicat C.F.D.T, la diminution de ses effectifs expliquent sa volonté d'occuper le terrain à la recherche d'un blason redoré.

Mais il semble bien - dans ce contexte de blocage économique et de crainte d'un reflux des investisseurs étrangers et nationaux - que le gouvernement n'entende pas céder à la pression exercée. C'est en tout cas la position du Premier ministre Manuel Valls qui se trouve en première ligne.

 L'étau néanmoins se resserre et - à gauche comme à droite - on se demande si l'on parviendra à le desserrer en garantissant la paix sociale et le maintien de l'ordre public et - pour le moyen terme - la possibilité ou non d'engager des réformes en France.

C'est maintenant - à quelques mois des élections - la crédibilité du Président de la République et du gouvernement qui est en jeu.

dimanche 22 mai 2016

Elections/ Espagne : sondages et perspectives (scrutin du 26 Juin)



Si l'on s'en tient aux sondages, une coalition droite (PP) et centre (Ciudadanos) est envisageable tout comme une coalition socialiste (PSOE) et extrême gauche (Podemos). Dans les deux cas on frôle les 176 voix requises au premier tour aux Cortes pour la désignation du Président du Conseil. 

Selon un récent sondage (1) le PP et le PSOE sont relativement stables par rapport au scrutin de décembre 2015 alors que l'extrême gauche (Podemos) serait en baisse . Le mouvement centriste (Ciudadanos) améliorerait son score. 

Les jeux ne sont donc pas faits mais d'autres éléments peuvent être pris en compte :

1-Les Espagnols - plus que d'un changement radical - ont ( des interlocuteurs me le disent ) besoin de stabilité. Ainsi les perspectives d'une indépendance de la Catalogne (soutenue par Podemos) les prennent à rebrousse-poil tout comme peuvent les "déniaiser" les échecs des politiques économiques "radicales" en Amérique latine : C'est le cas du Venezuela dont le leader de Podemos , Pablo Iglesias, fut un des conseillers du Président Maduro. Cette "lecture" pourrait favoriser le P.P. et Ciudadanos.

2- On peut aussi imaginer une réaction de défiance à l'égard de l'Union européenne si - comme il semble - la Commission décidait de sanctionner l'Espagne pour la non maîtrise du déficit public (5% environ du PIB en 2015 et un objectif de 2,8 en 2016 qui ne sera pas atteint ). Une sanction signifiant encore plus d'austérité favoriserait le PSOE et surtout Podemos ouvertement eurosceptique.

Au-delà de ces hypothèses , une certitude  : l'absence de parti d'extrême droite . On peut s'en réjouir.

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(1) journal ''El Mundo " du 18 Mai 2016, faisant la synthèse de plusieurs sondages.

samedi 21 mai 2016

Israël / Palestine : un fragile espoir de Paix ?



L'initiative de la France de réunir une conférence pour la Paix se concrétise : une vingtaine d'Etats + ONU et Union européenne devraient être présents à Paris le 3 Juin prochain lors d'une première séquence précédant une autre réunion en septembre .

L'appui de l'Egypte a - semble-t-il - été important alors même qu'Israël semblait au départ réticent et exprimait depuis longtemps des doutes (avant même le "lapsus" Unesco) par la voix de M. Netanyahou. 

 Evidemment la confirmation de la présence américaine (John Kerry) a été déterminante : Tel-Aviv ,on le sait, considère que rien ne peut se faire sans l'engagement des Etats-Unis. 

Il faut tout de même souhaiter que le Premier ministre israélien (Israël et la Palestine devant en principe participer dans un second temps ) ne boude pas ultérieurement les éventuels accords de Paris comme cela avait été le cas pour les accords d'Oslo de 1993 que M. Netanyahou avait à l'époque(ainsi qu'il l'a dit par le suite) volontairement torpillés.

Un fragile espoir de Paix apparaît même si rien , encore, n'est joué.

A l'international la voix de la France porte encore.

vendredi 20 mai 2016

France : la démocratie contestée



Alors que la CGT et F.O appellent au blocage des raffineries (1) et ne se cachent pas de vouloir paralyser l'activité économique , alors que des "casseurs" enflammés enflamment une voiture de police, alors qu'une partie de la "Rue" bat le pavé on peut s'interroger : sommes- nous encore en démocratie dans une situation quelque peu "à la brésilienne"  ?

La France a-t-elle oublié ses institutions et les règles de la démocratie représentative ? On peut se poser la question lorsque l'on voit des syndicats tenter de se substituer au Parlement.

Il faut aussi convenir de ce que la Gauche fragmentée donne au Pays la fâcheuse impression qu'il n'est plus représenté que par périodes. 

Drôle de Nation qui , en ces moments difficiles,  se complaît dans la confusion au lieu de se serrer les coudes. Renan et son "désir de vivre ensemble " sont à mille lieues dans un autre temps, un autre espace.
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(1) stratégie syndicale : alarmer les automobilistes, harasser l'opinion  (grèves, blocages...) et l'amener à faire pression sur les Pouvoirs publics afin de bloquer la loi modifiant le code du travail.

lundi 16 mai 2016

anarcho ou archéo ?



A en croire certains (M. Mélenchon?) la France serait dans un état pré-révolutionnaire , au bord de l'explosion sociale. C'est - on le sait - la manière de s'exprimer de l'ultra gauche que de verser de l'huile sur le feu. Mais ce sont là des chaudrons d'huile déversés , au delà des remparts, sur la démocratie .

C'est aussi le rêve fantasmé d'un Mai 68 à défaut d'une " prise de la Bastille".

Faut-il prendre M. Mélenchon ( et son fonds de commerce) au pied de la lettre ? Non probablement car les manifestations et/ou grèves programmées ne sont ni porteurs d'une alternative de société, ni expression d'une volonté de détruire mais , bien au contraire, de conserver .

A part quelques voyous hargneux et boutonneux , l'on manifeste non pour casser mais pour maintenir (un statut, des avantages acquis,un code du Travail archaïque ...).

C'est un conte à "dormir - la nuit - debout": les mécontents alignés (sans ligne directrice) contestent pour contester profitant d'un semblant de vacance de gouvernance .

On peut se demander aussi qui ,derrière, tire les fils des marionnettes qui vont chantant...sans savoir qu'elles font le lit de l'extrême-droite.


mercredi 11 mai 2016

A.Juppé : au-delà du programme, l'homme



Certains diront que les programmes en vue des présidentielles de 2017 se ressemblent - et c'est certainement les cas chez "Les Républicains" et à l' UDI (économies budgétaires, suppression des 35 Heures, amélioration de la compétitivité des entreprises etc...) . Mais une chose différencie leurs auteurs : la crédibilité dans la mise en oeuvre des programmes.

 La "marque de fabrique " d'Alain Juppé est le sérieux et la loyauté. On peut penser qu'en effet pendant les six premiers mois il gouvernera, comme il l'a dit le 10 mai, par ordonnances afin d'accélérer le rebond et réveiller le pays .

 Comme il n'aura pas l'oeil rivé sur un deuxième mandat, il ne pensera pas - en se rasant - à 2022 comme tant d'autres (et même les plus glabres).

 Il ne faut ni attendre un homme de "synthèse" ni un franc-tireur ni une girouette mais un chef d'Etat exprimant une volonté et des objectifs . Pour les atteindre il sera à n'en pas douter "droit dans ses bottes" .

samedi 7 mai 2016

'' exit '' britannique : une opportunité ?



Les milieux d'affaire,  des gouvernants se demandent ce qu'il adviendra de l'Union européenne le 24 juin si les britanniques décident finalement de se "dépacser" d'avec l'Europe. Il y aura probablement quelques fissures dans le Traité ...et aussi chez ceux pour lesquels l'Europe n'est pas seulement un billet de banque . 

Mais à moyen terme le départ des britanniques peut être une chance pour l'Union,agacée par l'exception britannique négociée - et conclue - avec une stratégie qui nous conduit droit à Trafalgar. De fait, les Anglais ne souhaitent pas aller au-delà d'un "marché commun" , d'une zone de libre-échange.

D'ailleurs il faut en convenir : l'Union n'avance guère et manque de visibilité (sauf peut-être pour les américains et leur TIPP qui ouvrirait le marché européen aux entreprises d'outre-atlantique quitte à nous soumettre à des arbitrages et des normes dont nous ferions les frais ).

 La politique étrangère de l'Union, sa politique de Défense ne soulèvent guère l'enthousiasme ...si tant est qu'elles soient perceptibles.

Dans ce contexte et le brouillard qui l'entoure on peut se dire que le départ des britanniques aurait pour effet de rebattre les cartes. L'avenir de l'Union (dans le domaine politique et pas seulement économique) suppose probablement une Europe plus "resserrée" et plus lisible : en particulier un Président de l'Union qui cumule les fonctions de Président du Conseil européen et celui de Président de la Commission. 

Car on ne peut imaginer que le départ des britanniques ne soit pas l'occasion d'un rebond, d'une "résilience" qui donnerait à l'Union quelques vitamines au lieu de nous laisser pantois. Voilà pourquoi - plutôt que de faire triste figure par anticipation - on pourrait aussi se réjouir de l'occasion ainsi offerte par delà les soubresauts possibles quelques mois durant .Le temps de faire notre deuil...

dimanche 1 mai 2016

Tunique du Christ (Argenteuil) : foi et science à contretemps



200 000 pèlerins sont venus en mars-avril 2016 à Argenteuil pour vénérer la "Tunique du Christ" qu'abrite la basilique. Cet élan de foi - dans une société bien matérialiste - est à saluer comme se plait à le faire l'hebdomadaire Valeurs actuelles du 24 mars 2016 qu'une amie vient de m'envoyer.

Mais qu'en est-il de l'authenticité de la " Sainte Tunique d' Argenteuil" considérée comme le vêtement porté par Jésus lors de sa crucifixion ?

Prudemment l'évêque de Pontoise (comme ses prédécesseurs) parle d'une icône, d'une représentation. Cette position est , en effet, plus conforme à la réalité. Car - outre l'analyse au carbone 14 réalisée en 2004 par le laboratoire du C.E.A. de SACLAY- les invraisemblances historiques sont nombreuses .

1- L'analyse du CEA  qui est notamment détaillée dans le livre que j'ai écrit en 2005 (1) situe la confection du vêtement entre 530-650. Un autre laboratoire donne une datation 670-880 soit, dans les deux cas, la période du haut moyen âge, période pendant laquelle les reliques fleurissent pour assurer l'ornement, la renommée ...et la richesse des monastères.

2 - Par ailleurs - et selon les experts - la technique de confection de la Tunique  n'est pas compatible avec le mode de tissage des tout premiers siècles au Moyen-Orient (cf. études sur les tissus retrouvés à Doura Europos dans l'actuelle Syrie).

3 - Mais ce que ne dit pas l'article de Valeurs actuelles en dépit de ses 3 pleines pages c'est que le récit de la venue à Argenteuil de la "Tunique du Christ" demeure légendaire : aucun historien ou chroniqueur proche de Charlemagne tels Eghinard , Alcuin, Nithard... ne fait référence à cette arrivée en "grand arroi" (selon la légende) ni au don supposé de cette relique par l'impératrice Irène de Constantinople. De la même manière la soi-disant redécouverte de la Tunique en 1156 en présence de Louis VII des évêques et de sa Cour demeure pure légende : les chroniqueurs n'en touchent pas mot. D'ailleurs Louis IX (Saint-Louis) aurait certainement transféré la Sainte Tunique dans la Sainte Chapelle tout spécialement édifiée pour accueillir les reliques de la Passion (dont la couronne d'épines) . Comment imaginer que Saint-Louis ignorât l'existence de la Tunique du Christ...à quelques lieues de Paris ? Le chroniqueur du règne de Louis IX , Guillaume de Nangis, n'en souffle mot.

Bref lorsque l'on tente de dépoussiérer les légendes , celles-ci se délitent ... .

Comment donc ( dans le contexte relaté de la Tunique du Christ ) accorder foi et science ?
Faut-il plonger dans la physique quantique et se convaincre de ce qu' une particule change de nature et de position une fois observée ? La foi serait-elle de nature vibratoire comme le photon passant de l'état ondulatoire à l'état de particule ? le regard porté sur une relique lui conférerait-il une autre dimension ? Autant de questions.

Comment ne pas comprendre la perplexité du clergé et comment dire ces "vérités" à 200 000 pèlerins venus de bonne foi et que la foi a fait marcher? La réponse est aussi énigmatique et incertaine que la réaction incrédule d'Einstein à propos de la physique des quantas : ''Dieu ne joue pas aux dés ! '' a-t-il dit. Et pourtant ...

Mais l'essentiel est probablement de croire et l'authenticité est probablement secondaire. 
Et pourtant...

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(1) Une si humble et si Sainte Tunique : enquête sur une énigme Jean-Maurice Devals (éditions François - Xavier de Guibert , 2005).