jeudi 31 août 2023

Gabon : Libreville ...Ville Libre ?

 

La dynastie des Bongo s'inscrivait au départ et depuis le décès de Léon M'Ba en 1967 dans une "légitimité - vassalité " envers la France . Dans les années 1960/70 aucune mouche ne volait sans l'assentiment de Jacques Foccart (et de l'ambassadeur de France Maurice Delauney ) . Tout cela avait bien sûr une odeur de pétrole et d'uranium. Lors de la guerre du Biafra (1967-70) le Gabon était une base avancée de l'action de la France .

Puis il y a eu une double émancipation : Albert-Bernard Bongo devint - après ses liens avec l'OPEP - Omar Bongo et son fils Ali formé au Royaume-Uni coupa les ponts culturels en entrant récemment dans le Commonwealth . Point commun entre père et fils : une immense fortune amassée et reconvertie en châteaux, luxueux appartements en France et aux Etats - Unis ...pendant que le peuple lisait sous les réverbères pour économiser l'électricité ...et que les Français expatriés "  faisaient du Franc CFA " selon l'expression courante là-bas . 

Moralement il n'y a donc pas à se lamenter sur la fin de l'ère Bongo ...sauf à imaginer que les putschistes dont certains sont issus du clan Bongo et de son ethnie (Batéké) pourraient agir à l'identique . La différence est que le peuple gabonais  a fait de gros progrès en matière d'éducation et ne se laissera pas manipuler par un clan ou un "sous-clan" . A nous de les aider ...

lundi 28 août 2023

ATTAL / ABAYA : courage !

 

Enfin voilà une parole qui tranche avec le ni-ni de Pap Ndiaye . A vouloir trop hésiter entre la "chèvre et le choux" voilà que la France était prête à perdre son âme ...en même temps que le tréma sur le i de laïcité (le son altérant alors le sens ! ).

De son côté le CFCM fait semblant de ne point voir : selon ses dirigeants l'Abaya ne serait pas un signe religieux...tout comme le voile . Mais Attal a , enfin, le courage "d'appeler un chat, un chat" . Quand bien même les propos tenus seraient inspirés par des considérations d'opportunité politique , il n'en reste pas moins qu'il était temps de réagir à la montée des eaux  tout comme celle qui grignote nos côtes .

Gabriel Attal sait cependant qu'il y aura au moins 2 obstacles : la préparation de la circulaire aux proviseurs . Ceux-ci voudront plus de détails (forme , fréquence) . Ensuite il y aura les prises de position de LFI et de la NUPES . Voulant grignoter un électorat , ces partis risquent (comme souvent ) d'assurer que la terre n'est pas ronde et que l'abaya n'est , ni plus ni moins, qu'une robe de soirée . Attal : courage !

jeudi 24 août 2023

Russie : retour au Moyen-Age ?

 

L'assassinat (vraisemblable) d'Evgueni Prigojine sonne le glas de la démocratie (ou de sa perspective) en Russie . Quel que soit ce que l'on pense de Prigojine , homme brutal , corrompu et probablement lui même assassin , sa mort en un pseudo accident d'avion n'est en aucun point justifiable . A cette heure un consensus se dégage pour dire que l'avion de Prigojine a été abattu . Et cela n'a pu se faire qu'avec l'assentiment - ou l'ordre - du Kremlin . 

Faire disparaitre quelqu'un au lieu de le juger et de le condamner (en l'occurrence pour trahison ) c'est renouer avec les heures les plus sombres de la Russie : depuis Ivan le Terrible jusqu'à Staline et Beria . Dans cette ambiance où le meurtre devient un outil de gouvernement se pose le problème de la nature des relations que l'on peut entretenir avec cet Etat  ou - au moins pour l'heure - avec ses dirigeants .  

mercredi 23 août 2023

Feijoo / Espagne : une investiture empoisonnée ?

 

Ainsi le Roi Philippe a joué une autre carte que celle de Pedro Sanchez: il a proposé hier mardi à Alberto Feijoo de tenter de former un gouvernement si tant est qu'il obtienne l'accord du Parlement lors d'un débat d'investiture (qui aura lieu en septembre) . 

Certes le PP (Partido Popular ,droite ) bénéficie de 172 votes potentiels (sur les 176 requis) mais les relations avec le parti d'extrême droite Vox (33 voix apportées) se sont dégradées et il n'est pas sûr que lors de la session d'investiture au Parlement les 26 et 27 septembre , Feijoo obtienne la majorité absolue (176) .

Or pour que le Roi Philippe puisse investir un Président du gouvernement , il faut impérativement que celui-ci ait obtenu le soutien préalable des députés (majorité absolue lors du premier vote et majorité relative lors du second ) . Si tel n'est pas le cas les Espagnols devront revoter ...c'est probablement ce qu'espère Feijoo en misant  sur un soutien plus ample issu des urnes  . Pari risqué .

jeudi 17 août 2023

Pedro Sanchez : les jeux sont (presque) faits

 

Certes Pedro Sanchez (PSOE) n'est pas encore investi par le Roi mais tout porte à croire, aujourd'hui , qu'il le sera . En effet un accord vient d'être passé entre le PSOE et les partis autonomistes (Junts, ERC, Bildu ) . Certains diront que le PSOE "va y laisser son âme" car les concessions ont été multiples (dont admission du Catalan comme langue officielle aux Cortes)

Feijoo (leader de la droite P.P.) a beau dire qu'il ne s'agira que d'un gouvernement de "déconstruction" , la réalité est que le PP n'a pu se rallier les partis minoritaires sans lesquels aucune majorité n'est possible .

Aujourd'hui se constitue la "mesa del Congreso" c'est-à-dire le "cœur" du pouvoir au sein des Cortes (dont la présidence) . C'est dans ce contexte et du fait des déclarations des "indépendantistes" que l'on peut supposer que la présidence du parlement ira au PSOE et que Sanchez, dans quelques jours , sera investi par le Roi Philippe à moins d'un improbable retournement de dernière heure . 

Tel serait le cas si Puigdemont qui 'tient' les indépendantistes catalans de Junts  faisait (depuis Waterloo où il se trouve)  trop monter les enchères dans le débat préalable à l'investiture . Par exemple , au-delà de l'officialisation - obtenue -aux Cortes de la langue catalane, en exigeant un référendum sur l'indépendance catalane  (sans pour autant faire sécession ) . Ce serait alors Pedro Sanchez qui "serait tenu par la barbichette"  par Puigdemont . 

mercredi 16 août 2023

Union Africaine : recherche boussole

 

L'Union Africaine - sous l'impulsion à l'époque de Mouammar Khadafi - avait pour ambition de promouvoir paix , solidarité et développement économique . Il est à ce titre intéressant de relire le préambule de la déclaration  de Syrte (1999) qui devait donner un nouvel élan à l'OUA .

"Nous sommes déterminés à éliminer le fléau des conflits qui constitue un obstacle majeur à la mise en œuvre de notre programme de développement et d'intégration ".

Force est de constater aujourd'hui (cf. les toutes récentes discussions au sein de l'UA à propos du Niger ) que l'Union Africaine n'est pas "en ordre de bataille" . Les dissensions internes , les craintes face au volontarisme de la CDEAO rendent désormais illusoire un front uni face au djihadisme . 

En dépit de ses 2 milliards d'habitants d'ici 25 ans l'Afrique demeure encore à la merci de son extérieur (puissances prédatrices ) en même temps qu'en lutte avec son intérieur (islamisme radical) qu'elle ne parvient pas à maîtriser .

lundi 14 août 2023

Afrique / Russie : les médias embarqués


On savait que la Russie tentait de faire du continent africain une chasse gardée (comme l'Amérique du sud l'était jadis pour les Etats-Unis) . Mais , à défaut de proximité de cette "réserve de chasse " Moscou entend que les ondes et les images amplifient la stratégie russe .

Ainsi lors du tout récent sommet Afrique / Russie à Saint-Pétersbourg , des accords ont été signés - sous l'égide du Kremlin - entre la chaîne de propagande Russia Today (RT) et plusieurs Etats africains dont le Mali  et , plus surprenant , par le Sénégal  dont le représentant des médias locaux s'est félicité de cette  coopération censée équilibrer les "fake news " colportées ...par les médias occidentaux . 

Tous les moyens sont bons pour appuyer Wagner et manipuler les opinions locales , la distribution de drapeaux russes ne suffisant apparemment pas ! 

mardi 8 août 2023

Banlieues : le tonneau des Danaïdes

 

Emmanuel Macron  évoquait il y a peu les récentes émeutes qu'a connues la France en balayant d'un revers de main la dimension culturelle et le conflit des populations d'origine différente . Connaissant bien ces problèmes et ayant jadis administré une zone "chaude" on peut assurer que le multiculturalisme est un des facteurs de l'ébullition dans ces banlieues . 

Il ne s'agit évidemment pas de sanctionner telle ou telle nationalité mais de constater une évidence : dans la ville que je connais bien (en Val d'Oise) ont été regroupées autour d'une "dalle" des populations écartées de Paris et qu'il a fallu reloger ensemble dans des immeubles neufs des années 70 prenant le relais de taudis antérieurs (qu'avait notamment sanctionnés l'abbé Pierre ) . Ces immeubles neufs ont été bientôt dégradés et tagués . J'y ai vu - tout près des entrées - des carcasses de voitures brûlées que les services municipaux n'avaient pas eu encore le temps d'exfiltrer ... 

Et puis la "politique de la ville" est apparue déversant des sommes colossales qui finalement partaient en fumée (cf. le tonneau des Danaïdes) . On créait des services (publics et autres) , on rénovait un super marché, on démolissait une tour . Rien n'y fît . La délinquance continuait , les "tout jeunes" (10 ans) étaient dans la rue à onze heures du soir ...souvent le ventre vide ainsi que le rapportaient les services sociaux...en raison du désintérêt des parents . Bref , "la politique de la ville" n'a rien résolu alors que le problème tenait au multiculturalisme (juxtaposition de communautés) tout le contraire de mixité . Il est vrai qu'Emmanuel Macron a fait son stage ENA en ambassade en  Afrique ...Il aurait pu tout aussi bien le faire en banlieues parisiennes .

mardi 1 août 2023

Afrique : que va-t-on faire dans cette galère ?

 

C'est la question que beaucoup se posent après les manifestations peu pacifiques devant notre ambassade au Niger . Au Sahel c'est la France qui se trouve en première ligne en raison d'un passé colonial qui lui colle à la peau et que des élites locales mettent en musique avec l'aide, notamment , de la Russie . 

Et pourtant on ne peut laisser tomber un continent qui "pèsera" en 2050 2 milliards d'habitants (plus que la Chine ) . Au-delà de nos intérêts économiques (uranium, pétrole ) il y a une autre considération : l'équilibre du monde . Et l'on ne peut jouer à la marelle ou à cloche-pied en enjambant l'immense continent africain . Cela  quels que soient nos regrets ou nos griefs .

Les djihadistes confrontés à Wagner : est-ce là une perspective que souhaitent les africains ? Qu'en pense l'Union africaine ? 

De notre côté l'heure est probablement venue de nous fondre en une politique de l'Union européenne envers l'Afrique en mettant de côté les "affects" anciens des relations bilatérales . L'époque où Léon M'Ba appelait De Gaulle "Papa" est révolue  . Tout comme les "valises" du temps de Foccart ...et des agents du SDECE déguisés en ambassadeurs !