dimanche 31 octobre 2021

Alstom / General Electric : "anguille sous roche" ou bien pêche en eaux troubles ?

 

Alors que la France vient de perdre son contrat de vente (56 milliards) de sous-marins à l'Australie , Alstom annonce le mois dernier la vente de 25 trains pour la ville de Melbourne . Ce contrat (300 millions euros ) ne compense évidemment pas la perte du contrat "du siècle" raflé par les Etats-Unis . Il démontre néanmoins la compétence et la pugnacité d'Alstom désormais replié sur ses activités ferroviaires . 

Un "hic" toutefois demeure qui laisse sans voix : dans quelles circonstances Alstom (1) s'est défait de son activité énergie (Alstom Power) au profit de l'américain General Electric ? (2) C'est une affaire à rebondissements qui amène à s'interroger sur les tergiversations - en 2014 - du gouvernement français (opposition à la vente puis , finalement, autorisation quelques mois après portant sur une transaction à hauteur de 12,35 milliards d'euros) . Il y a aussi des considérations financières "plus personnelles" (bonus de 30 millions d'euros que se seraient partagés une vingtaine de dirigeants d'Alstom) . Cela dans un contexte de pots-de-vin et de corruption entachant l'image de ce fleuron de l'industrie française et ayant donné lieu à de considérables amendes . S'agissant des "tergiversations" du gouvernement il est plus que surprenant d'apprendre (cf. Commission d'enquête parlementaire Marleix) que les contacts Alstom - General Electric dataient de Février 2014 alors même que les Pouvoirs publics français n'en étaient informés que par le biais d'une "fuite" de Bloomberg du mois d'Avril . 

Vrai roman policier que cette affaire Alstom ...mais avec des conséquences plus graves car , au-delà de considérations juridiques , il y a des considérations politiques : Elles touchent à notre souveraineté et à l'indépendance de notre Défense : alors que l'on regrette la désindustrialisation de la France et que l'on s'étonne de sa perte de maitrise de secteurs sensibles , il est étrange  que l'on ait  accepté que la maintenance (turbines) de nos 58 réacteurs nucléaires , de nos 4 sous-marins nucléaires lanceurs d'engins et du porte-avions Charles-de-Gaulle  relève d'une entreprise américaine . A juste titre on a vitupéré le "coup" américain à propos des sous-marins pour l'Australie . Pourtant on ne se serait  pas étonné d'une dépendance à l'égard de General Electric dans le domaine nucléaire civil et celui de notre Défense (sous-marins nucléaires et porte-avions) voire dans le domaine spatial (3) ? Cela est pour le moins étonnant .

Y aurait-il encore - en dépit du rapport du député Marleix de 2017- (4) une "anguille sous roche " ou se cachant en eaux troubles ? A moins que d'autres discussions ( EDF ?) ne viennent opportunément sauver la mise ...

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(1) Le PDG de l'époque était Patrick Kron . Lors de leur audition par la commission d'enquête parlementaire en 2017 , Mme Corinne de Bilbao (PDG de General Electric France) et M. Jérôme Pécresse (PDG de General Electric "Energies renouvelables ") ont insisté sur l'intérêt d'un partenariat General Electric /Alstom ainsi que sur la situation financière fragile dans laquelle se trouvait alors Alstom . Ces considérations justifiaient - selon eux - la vente du secteur "Energie"  à General Electric (permettant de conforter la branche "transport " de Alstom) . M. Kron encaissa un bonus de 4 millions d'euros dans cette opération .

(2) Pour mémoire : Alstom était alors conseillé par la banque d'affaires Rothschild et la banque Merrill Lynch . General Electric était conseillé par Lazard et Crédit Suisse First Boston (déclaration sous serment faite par M. Jérôme Pécresse à M. Olivier Marleix lors de la Commission parlementaire d'enquête) . 

(3) vente en novembre 2015 d'une filiale d'Alstom à General Electric :Alstom Satellite Tracking Systems (repérage de satellites) qui travaillait - notamment - pour la Défense . 

(4) Rapport N°897 enregistré à la Présidence de l'Assemblée Nationale le 19 Avril 2018 et présenté par M. Olivier Marleix, Président et M. Guillaume Kasbarian , rapporteur . Les échanges entre  M . Daniel Fasquelle ,député, et M. Patrick Kron en fin de rapport sont particulièrement édifiants .

samedi 30 octobre 2021

Faut-il croire les Etats-Unis ?

 

Certes hier le Président Biden s'est déplacé à l'ambassade de France au Vatican pour s'entretenir avec le Président Macron . Était-ce pour autant un "chemin de croix" pour le Président américain qui a reconnu - à propos de l'affaire des sous-marins australiens- un "comportement maladroit" voire "disgracieux" (! ) . Paroles, paroles... bien sûr quand bien même certains présenteraient cela comme un trophée diplomatique pour la France . 

Au-delà de cette malheureuse mais bien révélatrice affaire , se pose à plus ou moins long terme la crédibilité de notre alliance avec les Etats-Unis et la "ligne rouge" éventuelle de notre engagement dans l'OTAN . Au moment où certains commentateurs appellent à faire bloc avec l'Occident et à ne pas s'engager - errements et leurres - dans des contacts avec des régimes autocratiques (Chine, Russie) on doit cependant se poser la question : la Russie et la Chine , comme le veulent les Etats-Unis , sont-ils nos ennemis irréductibles (cf. L'agenda OTAN 2030) ? 

Evidemment, les Etats-Unis sont nos amis et, comme l'a dit Joe Biden ,  nous sommes depuis La Fayette "leur plus fidèle allié "  mais l'inverse est-il vrai ? L'affaire des sous-marins laissera des traces ...quand bien même , à la sortie de notre ambassade auprès du Vatican , Joe Biden serait allé à confesse .

mercredi 27 octobre 2021

Violences urbaines : le mythe "Chicago" en partage

Evidemment le Chicago de 2021 n'est plus celui des années trente . Mais le vent a probablement - depuis là-bas -  soufflé vers l'Est : Marseille ressemble à s'y méprendre au Chicago de la "prohibition" ...sauf que la prohibition n'existe pas puisque les bandes rivales s'affrontent sans retenue et que la police essuie les plâtres et bien plus (1) . "La violence" serait-elle devenue le nom d'une époque tout comme en Colombie on fait référence à "la Violencia " pour qualifier la situation des années 50-60 ?

Les violences urbaines ne concernent pas , en France , que les grandes villes (Paris , Marseille, Lyon , Grenoble, Strasbourg , Toulouse etc...) mais des villes moyennes , la dernière en date étant - hier - Alençon , charmante bourgade normande de 26 000 habitants . Là , se sont affrontées des bandes qui ont tiré à coup de mortiers d'artifice sur la police attirée dans un guet-apens. Elles ont aussi incendié une quinzaine de véhicules . Dans ce contexte les affirmations estivales du Garde des Sceaux selon lequel il n'y aurait pas davantage de violence tombent à l'eau ...pendant que l'on tire "à boulets rouges" sur la police . 

Nombre de mes concitoyens - qui n'ont jamais voté "extrême droite" - me disent qu'ils sont tentés , faute de mieux, par le discours de Marine Le Pen ou bien celui d'Eric Zemmour . Bien que ces derniers se concentrent sur des problèmes franco-français et apparaissent à certains comme des politiciens "à la petite semelle" , le gouvernement devrait s'en méfier : il y a visiblement des espaces à reconquérir.

Certes nombre de Français (dont je suis) sont préoccupés par la place de la France dans l'Union et dans le monde, par la "montée en puissance" de la Chine etc ... mais ...Comme jadis à l'époque de Giscard d'Estaing et de De Gaulle , il y a un "Mais ..." qui a jadis fait couler beaucoup d'encre , voire tanguer un gouvernement .

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(1) Certains - notamment des parlementaires LREM - font valoir que budget du ministère de l'intérieur est en augmentation tout comme celui de la Justice , ainsi que les effectifs de police sur le terrain . Mais avec quels résultats ? 

lundi 25 octobre 2021

USA /IRAN : Sur le fil du rasoir ?

 

Les négociations patinent à propos de l'accord sur le nucléaire qu'avait dénoncé Trump en 2018 . Les contacts ont pourtant repris (avec le relais de l'Union et notamment de la France) mais les Etats-Unis ne semblent désormais guère pressés de conclure . Et , de leur côté , les Iraniens avancent , stockant de l'uranium enrichi à plus de 20 %...à toutes fins utiles .

Pendant ce temps les Israéliens testent des scénarii où la situation (nombre de centrifugeuses à Natanz , réacteur à eau lourde d'Arak etc...) rendrait nécessaire une intervention "préventive" (qui , évidemment , supposerait l'accord des Etats-Unis )  . 

La situation - après les élections présidentielles de Juin en Iran - aurait dû évoluer . A moins que tel ou tel Etat (ou telle ou telle organisation ) n'ait intérêt à "mettre le bâton dans les roues " ... ou à jeter de l'huile sur le feu .  Mais après leur débâcle Afghane il n'est pas certain que les américains veuillent jouer la carte du pire , ayant d'autres "chats à fouetter"... en Asie notamment .

mercredi 20 octobre 2021

Réchauffement : Froid dans le dos !

 

A quelques jours de l'ouverture de la COP 26 à Glasgow , les estimations du GIEC quant à l'augmentation des températures d'ici la fin de siècle font "froid dans le dos" : + 2,7 degrés par rapport à l'âge préindustriel (milieu du 19 ème siècle) . Ainsi les objectifs de la COP 21 (Paris) sont perdus de vue et ne sont pas tenus : il s'agissait de descendre en-dessous de 2 degrés avec - si possible - une limitation à 1,5 degrés (cf. COP de Marrakech) alors que l'on est sur un trend de + 3 degrés .

Si le rythme actuel est maintenu il ne faudra pas attendre 2100 pour voir des îles du Pacifique submergées et des rivages inondés provoquant des migrations de masse de zones côtières (1) . La réduction des émissions de CO2 paraît actuellement inatteignable : des mines de charbon ouvrent ou rouvrent en Chine, en Inde ...et en Allemagne . Ainsi Berlin a fait le choix de sacrifier l'option nucléaire (quoi qu'il en coûte) et les écologistes tiennent sur ce registre un discours pour le moins ambigu à grand renfort d'éoliennes . 

L'opinion publique - si l'on en croit de récents sondages - ne met pas parmi ses priorités la lutte contre le réchauffement . Il est vrai que le Covid est passé par là avec ses morts en temps réel et non pas dans 30 ou 40 ans  . De la sorte et à moins que Boris Johnson ne fasse entrer des cornemuses sur scène il est - hélas - probable qu' à Glasgow, on tourne encore en rond . 

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(1) D'ici 2100 le niveau des mers augmentera de 0,5 à 1 mètre . Or 187 millions de personnes vivent sur des terres situées à moins d'1 m du niveau de la mer (source : Bjorn Lomborg , statisticien  danois fondateur du think tank Copenhagen Consensus Center) . Cité par Le Point du 21/10/21 .

vendredi 15 octobre 2021

Amérique Latine : une "romance " chinoise ...

 

Les Etats-Unis ne sont plus - au moins directement- les "tuteurs" de l'Amérique latine qui n'est plus (comme dans les années 60-70) leur chasse-gardée . Washington n'en a pas moins un oeil sur le sous- continent (c'est le cas au Vénézuela, ce fut encore le cas cet été lorsque les USA s'opposèrent à la levée de l'embargo sur Cuba (1) . 

Mais , actuellement , c'est la Chine qui ouvre un oeil sur les pays latino-américains . Pékin est présent dans de nombreux Etats et singulièrement au Brésil , en Argentine, au Chili , au Venezuela ...). Certes l'on dira qu'il ne s'agit que de relations commerciales (pétrole, gaz , viande , soja ) . Mais peu à peu la Chine tisse sa toile et cela à la vitesse d'un TGV (cf. celui de Rio- Sao Paulo ? ) . 

Tout comme - avec beaucoup de dextérité et d'opiniâtreté - les Chinois "grignotent" l'Afrique , ils montrent le même appétit pour l'Amérique Latine avec ses terres agricoles, ses minerais et ses ressources énergétiques . Mais au-delà de la dimension économique aujourd'hui essentielle , il y a peut-être aussi des considérations stratégiques . Evidemment, on ne saurait faire un parallèle avec l'URSS des années 60-70 : honni soit qui mal y pense !  

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(1) Assemblée Générale des Nations Unies /23 juin 2021 . Seulement 2 Etats s'opposèrent à la levée de l'embargo (les Etats-Unis et Israel) . Abstentions : Emirats , Ukraine , Colombie , Brésil .

mardi 12 octobre 2021

E. Macron : Tout un programme ...

 

Le Président vient réellement d'entrer en campagne en dévoilant ce matin le plan "France 2030" . C'est une réflexion et tout un programme doté de 30 milliards d'euros . C'est un véritable plan d'investissement ciblé sur les secteurs stratégiques (nucléaire , innovation , santé , intelligence artificielle etc...) mais aussi intégrant des actions relevant du "soft power" culturel .C'est là un discours qui se démarque des discours seulement axés sur les valeurs et le "civilisationnel" que l'on entend peut-être un peu trop en ce moment . 

Il n'empêche : le plan présenté par E. Macron se doit d'être soutenu à la fois par une bonne gouvernance (il a lui-même insisté sur ce point)  mais aussi par une dimension" sociétale " : Les Français n'adhèreront à ce plan que s'ils sentent que les résultats anticipés sont atteignables et réalistes mais aussi s'ils s'inscrivent dans un corpus de valeurs et de comportements . Ainsi la violence ne doit pas être présente à de nombreux coins de rue ou dans  des cours d'école . A défaut ce serait "Paroles, paroles ..." . 

Mais ce plan a le mérite d'exister ou - à tout le moins - d'être clairement formulé : c'est une bonne "ouverture" de campagne .  Bonne chance à  lui !

samedi 9 octobre 2021

Electricité : une aberration européenne

 

Ma voisine Hortense se désespère de l'augmentation de sa facture d'électricité . Lorsque je lui ai indiqué que le prix découlait d'une politique européenne elle n'a pas voulu me croire . Hortense , en dépit de ses 85 ans , sait que l'électricité en France est produite - à hauteur d'environ 80 % - par les centrales nucléaire donc à un prix sensiblement plus bas que les autres sources d'énergie . Dès lors elle ne comprend pas : l'Etat se gargarise d'avoir  accès à une énergie bon marché or la facture augmente tous les ans considérablement . Pourquoi ?

J'ai eu beau - sans trop y croire - invoquer le principe de solidarité qui fait que le KW produit dans l'Union ne doit pas être inférieur au prix de ce même KW produit par une centrale non nucléaire à gaz ou charbon (c.-à-d. au coût marginal) . Alors Hortense m'a  demandé à quoi servaient alors nos centrales nucléaires si , en France , nous ne bénéficions pas du faible coût de l'énergie produite . 

Je lui ai dit que cela permettait à EDF d'engranger des bénéfices sur la vente de l'électricité à d'autres pays moins bien lotis ... et de se constituer un matelas pour l'entretien voire pour le "démontage " de ses centrales . Ma voisine me demande si l'Europe tourne rond ... ou plutôt si elle ne tourne pas en rond : produire à faible coût et faire payer à ses nationaux par un jeu de péréquation le "prix fort ", elle trouve cela aberrant et invraisemblable . 

A vrai dire je n'ai pas eu d'argument probant pour convaincre Hortense...qui m'a soufflé qu'elle allait voter Zemmour (!) .

jeudi 7 octobre 2021

Energie : les écolos ont tout faux


Les perspectives de réduction des capacités dites "pilotables" ( flexibles  en fonction de la demande ) vont avoir un impact majeur au niveau de l'offre énergétique européenne . Les réductions programmées d'ici 2030 sont - au niveau européen - de l'ordre de 110 GW (charbon - heureusement - en Allemagne et en Italie  mais aussi nucléaire en France, en Belgique, en Espagne ) . Pendant ce temps la demande va croitre alors même que les énergies non fossiles (solaire , éoliennes ) ne vont pas permettre de combler le fossé .

Voilà où le bât blesse : certains imaginent que la montée en puissance des énergies non fossiles permettra de faire la jonction . D'aucuns évoquent ainsi le chiffre de 400 GW d'ici 2030 . Mais - on l'oublie - l'électricité produite par les énergies non fossiles n'est pas stockable et dépend de facteurs extérieurs (vent , soleil ) d'où la dénomination "d'énergies intermittentes".

Dans ce contexte et si la France réduit le nombre de ses centrales nucléaires (de 75 % à 50 % d'électricité liées au nucléaire) le compte ne sera plus bon . Alors que la demande va croître (voitures électriques notamment ) la production d'électricité va diminuer d'ici 2030 et tout particulièrement en France et en Allemagne  .

Nous serons donc sur "la corde raide" ...à moins que n'émerge du Loch Ness le projet ITER (fusion nucléaire) . Mais ceci est une autre histoire et autant de "poil à gratter " pour les Etats qui tentent de gérer en ce moment l'augmentation  des prix du gaz et de l'électricité .

mercredi 6 octobre 2021

Le débat politique tourne court

 

Le débat est quasi inexistant : tous les candidats potentiels reprennent les thèmes mis en avant par Eric Zemmour : immigration , perte d'identité de la France , basculement vers d'autres formes de civilisation...et tutti quanti . C'est parce que les candidats ont - enfin - compris que ces thématiques étaient au cœur des préoccupations des Français qu'ils recentrent leur discours de campagne . 

Le problème dorénavant tient au fait qu'à force de parler immigration ou identité on en oublie tout le reste : place de la France dans l'Europe et dans le monde, investissements et programmation économique (cf. Il existe , semble-t-il un Haut Commissaire au Plan ! ) . Les candidats (y compris les pré-candidats) sont sur la même ligne de départ prêts à mordre dans la même carotte . 

Dommage qu'Eric Zemmour confisque ainsi le débat : il y aurait tant de propositions à faire ou de perspectives à ouvrir en matière de politique extérieure ( relations avec la Chine , avec la Russie) ou de politique énergétique (avenir des centrales nucléaires qui fournissent une énergie décarbonée et que les énergies intermittentes ne sont pas prêtes à remplacer) . De même en matière de sécurité, de Justice, de revenu minimum  etc..

Emmanuel Macron développera sûrement ces réflexions et - en même temps - il tentera de justifier l'absence de politique migratoire . Peut-être n'avait-il pas encore compris que les Français n'étaient pas encore prêts pour une fusion civilisationnelle imposée ? Le multiculturalisme est peut-être inéluctable mais l'on sait ...depuis Neandertal et Cro-Magnon que la fusion (si tant est qu'elle ait existé ) ne s'est pas faite en un jour (N'en déplaise aux bonnes âmes masquées par l'écran de leur confessionnal ) .  

Puisse le débat politique s'ouvrir sur d'autres horizons que celui de l'immigration sans pour autant par peur , tabou , ou hypocrisie le réduire à une fin de chapitre (ou un renvoi ) de notre Livre d' Histoire .  

vendredi 1 octobre 2021

Chine / USA : quels risques de conflit ?

 

"Si vis pacem , para bellum" : c'est la situation qui prévaut actuellement . Les Etats-Unis resserrent les alliances dans la zone Indo-Pacifique et la Chine fait monter son armée en puissance ...au point que d'ici 2025 la marine chinoise comptera plus de vaisseaux (400) que les Etats-Unis (360) . La Chine resserre aussi les liens dans le cadre de l'O.C.S. (organisation de coopération de Shangaï) qui - outre un volet économique - compte aussi un volet sécurité. Sur le plan économique , avec un PIB d'environ 14 000 milliards de $ la Chine avance vers la parité avec les Etats-Unis (21 000 M $) . D'ici 5 ans le PIB nominal de la Chine dépassera celui des Etats-Unis et la stratégie "Route de la Soie" lui permettra d'asseoir son influence et ses intérêts politiques et économiques .

Est-ce à dire que la stratégie de la Chine peut n'être qu'une stratégie d'influence (voire de leadership) sans dégénérer en conflit armé avec les Etats-Unis ? C'est une possibilité mais elle comporte plusieurs inconnues : quelle sera , par exemple, la position de l'Inde dont la population va dépasser bientôt celle de la Chine et qui a un pied à l'ouest (l'alliance Quad) et un autre en direction de la Chine (dans le cadre de l'O.C.S) ? Par ailleurs  - outre les querelles en mer de Chine méridionale (conflit notamment avec le Japon autour des îles Senkaku ) - il y a les rendez-vous de l'histoire : le statut de Hong Kong en 2047 (2 ans avant la date ultra symbolique de 2049) et , bien sûr , l'avenir de Taïwan . Dans le même temps les USA renforcent leur alliance avec le Japon et tentent d'amener l'Inde dans leur camp ainsi qu'ils le font - sans trop d'effort (!) - avec l'Australie . 

Sur le plan interne , le pouvoir chinois est centralisé dans les mains de Xi Jinping : Il  tient  le cordon ombilical reliant l'armée populaire et le parti communiste . Cette situation est à la fois un risque (tout le monde "marchant au pas") dans l'éventualité d'une tension forte avec les Etats-Unis et en même temps l'assurance que des débordements extrêmes pourraient être évités en raison même de l'unicité de décision . 

Outre la capacité des 2 chefs d'Etat (USA et Chine) à maîtriser les situations , la position de trois Etats sera déterminante : le Japon , l'Inde et ...on l'oublie : la Russie (que nous avons tout intérêt à arrimer au camp "occidental" et  Européen .