samedi 28 juillet 2018

SNCF / RTE : La pagaille en continu



Certes, le président de la SNCF. Guillaume Pepy a raison - devant la désorganisation régnant à la gare de Paris-Montparnasse (1) - de clamer que ce n'est pas la SNCF qui est "en panne" mais que tout vient du dysfonctionnement de R.T. E. (le distributeur d'énergie,filiale d'EDF). 

Au-delà d'un "règlement de comptes " style OK Corral entre deux responsables il faut bien constater que la SNCF paie de malchance : incidents et désorganisation l'an passé à la même époque, au même endroit , grèves à répétition , pertes de chiffre d'affaire ...et perte d'image. 

Bref, c'est à ce point la poisse que l'on peut se demander si ce n'est pas , à nouveau , Alexandre Benalla qui se trouve à la manœuvre (!).

Trève de plaisanterie : Certains de nos concitoyens se demandent à la fin s'il ne faudrait pas aussi , dans ce domaine, une commission d'enquête pour se préoccuper de l'interconnexion entre la SNCF et son fournisseur d'énergie .
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(1) Une des plus importantes gares de France desservant l'Ouest et le Sud-Ouest de la France (Bordeaux , Toulouse ...) .

mercredi 25 juillet 2018

ORMUZ/ PÉTROLE : Un " casus belli ..."




Le Président américain qui tient à mettre l'Iran à genoux peut provoquer une crise à la fois politique et économique . On sait que par le détroit d'Ormuz passent les tankers véhiculant le tiers des flux pétroliers mondiaux . 

En cas de fermeture du détroit par l'Iran (ce qu'a évoqué le porte parole du ministère iranien des affaires étrangères) ce ne sont pas - évidemment - les seules exportations iraniennes qui seraient concernées mais celles de l'ensemble des pays producteurs de pétrole du moyen-orient (ceux , à tout le moins, qui ne disposeraient pas d'oléoducs de capacité suffisante permettant de "contourner" le détroit d'Ormuz) . 

Bien sûr il peut s'agir d'une carte de "poker menteur " mais l'engrenage peut tout aussi bien (comme dans le film Fantasia de Walt Disney ) ne plus être ensuite maîtrisable . 

Cela montre que la dénonciation, par les Etats-Unis, de l'accord négocié sur le nucléaire iranien (juillet 2015) ouvre la voie à une situation d'incertitude avec des issues étroites ...tout aussi étroites que le détroit d'Ormuz. D'autant plus que la Chine est largement dépendante du pétrole du moyen-orient...et que la "nouvelle route de la soie " passe aussi par Téhéran .

Le "bruit de bottes " que certains relaient pourrait annoncer une crise importante en cas d'intervention américaine . Mais il faut espérer que le bon sens - et le multilatéralisme - l'emportera . Quand bien même certains Etats pourraient , bien imprudemment, se réjouir d'une action militaire ...

samedi 21 juillet 2018

E.Macron : il serait temps ...



Alors que l'opposition et certains médias assimilent déjà  "l'affaire Alexandre Benalla "à une "affaire d'Etat"(1) il serait temps que le chef de l'Etat s'exprime (après l'audition du ministre de l'intérieur par la commission d'enquête ?) . 

On peut comprendre que le Président préfère que la Justice "fasse son affaire " de cette affaire mais celle-ci prend une tournure politique qui ne peut manquer de troubler ceux des français qui font confiance à Emmanuel Macron .

Peut-être souhaite-t-il - au-delà du douteux personnage qu'est A. Benalla - "couvrir" son cabinet ?

Mais le silence gardé est mal interprété et les réseaux sociaux bruissent d'interrogations dont certaines , boueuses, ternissent l'image du Président . Certes Benalla aura - s'il est mis en examen - à répondre devant la Justice (tout comme les "casseurs") mais cela ne suffira pas à désamorcer la grenade dont s'est saisie - par opportunisme - l'opposition et qui vise désormais l'Elysée .
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(1) Il est ridicule de mettre - comme le font M. Mélenchon ou Mme Le Pen - cette affaire sur le même plan que le Watergate , le Rainbow warrior , ou l'affaire Ben Barka . Mais l'opposition extrême a vu la faille de la communication élyséenne et , ne pouvant entrer par la porte , tente de rentrer par la fenêtre .


mardi 17 juillet 2018

L'Amérique que nous aimons



Après la prestation contestée de Donald Trump à Helsinki et , suite aux propos inappropriés voire jugés mensongers tenus devant Vladimir Poutine, des voix s'élèvent aux Etats-Unis : au Congrès bien sûr mais aussi dans la presse (et pas seulement démocrate) et - ce qui serait surprenant en Europe - au sein même des agences de renseignement . 

Si du haut de notre histoire il nous arrive de toiser les Etats-Unis en les taxant de naïveté et de "suivisme " dans les modes et ses excès, il faut en convenir : les américains ont , plus que de la naïveté, de la "fraîcheur " et aussi une droiture (un sens moral ?) qui nous manque parfois à nous , vieille Europe . 

L'Amérique que nous aimons n'est peut être pas à la Maison Blanche aujourd'hui, elle est en tout cas toujours très proche de la statue de la Liberté .

lundi 16 juillet 2018

Faut-il quitter l'OTAN ?


Un sondage récent (1)  effectué auprès de ses lecteurs par le magazine Le Point indiquait qu'à 0, 2 point près (50 , 1 % -  49, 9 %) les Français se posaient effectivement la question de l'opportunité de demeurer dans l'OTAN . Ces hésitations sont en partie liées au comportement de Donald Trump qui s'adresse à ses homologues en "maître d'école" . Mais la condescendance du Président américain n'est pas un critère suffisant pour se prononcer s'agissant d'enjeux majeurs de sécurité . 

Etat des réflexions :

1-Certes , certains estiment que la Russie n'est plus une menace et que le Pacte de Varsovie est depuis longtemps enterré : oui mais l'annexion de la Crimée est toute récente ainsi que le souhait russe de contrôler l'Est de l'Ukraine . De la même manière des pays d'Europe centrale tout comme les Etats baltes (et aussi la Norvège) n'excluent pas de possibles tensions avec la Russie si elle renouait avec la tentation impérialiste qui serait - selon certains - inscrite dans ses gènes depuis l'époque tsariste . Encore qu'avec un PIB de 1500 milliards de $  la marge de manœuvre russe se trouve limitée . Mais pour autant il s'agit d'une puissance nucléaire majeure et la Chine est un allié potentiel . Cela rend donc moins évidente l'option "départ de l'OTAN " . 

2-Une autre considération , par delà le "rapport de force " militaire , a trait à nos valeurs de civilisation que nous entendons aussi défendre . Sur ce plan , quand bien même les Etats-Unis - en raison du discours nombriliste de l'actuel président  - se déconsidèrent, il ne faut pas oublier ce que nous partageons avec eux : notre attachement aux valeurs républicaines , à l'esprit des Lumières ; bref, à tout ce qui fonde notre civilisation . Notre cœur demeure (pour l'heure) à l'Ouest et aussi notre raison...quand bien même Donald Trump (sanctifié par le courant évangéliste, par l'extrême droite et le courant néo-conservateur) nous paraîtrait irraisonnable et imprévisible .

3-Pour en revenir aux considérations militaires , il est également clair qu'une sortie de l'OTAN serait absurde tant que n'est pas mise sur pied une défense européenne . Or celle-ci se trouve encore balbutiante , freinée par la règle de l'unanimité  et par une coopération insuffisante en matière d'armement. Par ailleurs la coopération militaire privilégiée que nous entretenons avec  le Royaume-Uni (cf. Lancaster  House ) survivra-t-elle au Brexit ? Le rapport d'Hubert Vedrine (2012) sur le bien fondé du retour de la France dans l'organisation intégrée de l'OTAN mettait en avant la nécessité de privilégier la cohésion de l'Union dont certains Etats demeuraient attachés à l'Alliance . La question de la "survie " de l'OTAN impacte donc directement l'Union sur le plan politique . 
                                                             
4 - Finalement l'OTAN a encore - pour l'heure - sa raison d'être notamment si (comme cela a été souligné au sommet de Lisbonne en 2010 ) la lutte contre le terrorisme entre bien dans les nouveaux concepts de l'Alliance . Tant que notre partenariat avec la Russie ne sera pas totalement clarifié (et dénué de sous-entendus) il est préférable de ne pas affaiblir le rapport de force qu'introduit l'OTAN ...et qui n'est pas exclusivement militaire mais repose sur des valeurs partagées. Plutôt que de juger et trancher à chaud se rappeler que le mandat de M. Trump n'est pas éternellement renouvelable ... Au-delà , lorsque l'Union disposera d'une vraie Défense européenne (en 2030 ? ) la question évidemment se reposera et comme disent les américains "toutes les options seront sur la table " .
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(1) sondage en ligne effectué par Le Point . fr le 13 juillet 2018

mercredi 11 juillet 2018

OTAN / USA :" Sainte"Alliance ?



C'est peu dire que le comportement brutal et désobligeant de M. Trump agace les européens . Quel est le sens d'une alliance si l'un des partenaires affiche une attitude de marchand de tapis ...ou , pire, de marchand de chiffons ?

Le sommet de l'OTAN qui se déroule en ce moment à Bruxelles ne donne pas l'impression d'une réunion de puissances alliées et Vladimir Poutine doit , mine de rien , se tordre de rire . 

Mais plutôt que de se plaindre et d'avoir des aigreurs d'estomac les européens seraient bien avisés de structurer leur approche d'une Europe de la Défense qui demeure encore dans les limbes . Faudra-t-il envisager à nouveau de quitter l'organisation intégrée de l'OTAN (Comme De Gaulle le décida en 1966) pour faire avancer le projet de (vraie ) Défense européenne ? 

Il est vrai que l'Union n'avance souvent que par à-coups et par crises : puisse le comportement arrogant et suspicieux de M. Trump nous placer devant nos propres responsabilités . 

samedi 7 juillet 2018

Iran / Etats-Unis : risque de conflit ?



L'été est souvent l'occasion de montées subites d'adrénaline et de tensions . Comme souvent le danger vient du Moyen-Orient : la situation économique iranienne serait plus que délicate et les risques de conflit seraient à nos portes .

Qu'en est-il réellement ?

1- Sur le plan économique, en raison de craintes quant aux sanctions américaines visant à empêcher l'exportation de pétrole iranien la monnaie (le rial) se déprécie à grande vitesse . De son côté Téhéran menace , en cas de pression américaine sur ses acheteurs potentiels de pétrole , de bloquer le détroit d'Ormuz ("chenal" où transite le tiers du pétrole mondial) . L'Iran évoque également une poursuite de l'enrichissement de l'uranium  suite à la rupture de l'accord nucléaire de juillet 2015 par Donald Trump 

2- Sur le plan politique , il y a clairement une convergence d'intérêts entre les Etats-Unis , l'Arabie Saoudite et Israël : on peut donc imaginer que tout est prêt et qu'il suffit "d'appuyer sur le bouton " ...avec les remous et crises qui s'en suivraient . Ce serait peut-être là , du point de vue de certains faucons américains , l'occasion de "rebattre les cartes" au Moyen-Orient : une stratégie du chaos en quelque sorte pour mettre en avant un autre jeu servant d'autres intérêts .

3 -Mais rares sont les commentateurs qui évoquent l'arrière plan : en particulier les alliances qui se nouent ou se sont nouées entre l'Iran , la Russie , la Chine ...et peut-être (avec quelques bémols) avec la Turquie . La situation d'une "guerre annoncée " n'est - heureusement - pas évidente car ni Moscou ni Pékin ne laisseraient faire tant pour des raisons économiques du court terme (enjeux pétroliers) qu'en raison d' une stratégie du plus long terme (affirmation d'un leadership chinois) . L'Europe (1) aura alors à peser de tout son poids dans la balance .

La réaction actuelle de Pékin aux taxes commerciales américaines permettra de mesurer les risques (souhaitables ou pas selon le point de vue où l'on se place ) d'un  "bras de fer " entre la Chine-Russie et les Etats- Unis : ce "bras de fer " passera-t-il notamment par Téhéran ? Ce serait là l'indice patent d'une montée en puissance de la Chine qui n'attendrait pas 2050 pour défier les Etats-Unis .

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(1) Lors d'une rencontre le 5 juillet à Vienne avec des autorités iraniennes , l'Allemagne, la France, le Royaume- Uni  ont affirmé (avec la Chine et la Russie) leur volonté de maintenir l'accord nucléaire de 2015 et la liberté d'exportation par l'Iran de son pétrole . 

lundi 2 juillet 2018

Climat : en attendant Katowice



La prochaine COP (24 ) aura lieu dans moins de 6 mois - décembre 2018 - en Pologne et la prévision alarmante est celle d'un réchauffement climatique probable pour 2050 de + 3 degrés alors même que la COP 21 (Paris 2015) se fixait un objectif 2100 limité à + 2 degrés . Or ce degré (+ 3 au lieu de + 2 ) fait toute la différence (cf. cultures, érosion , submersion d'Etats insulaires etc...) d'autant que ce niveau de réchauffement serait atteint dans moins de 50 ans (et non à la fin du siècle).

L'an passé - 2017 - à la COP 23 de Bonn les îles FIDJI (qui assuraient la présidence) ont mis en garde contre le danger des érosions côtières et des submersions d'Etats du Pacifique et des Caraïbes . Mais il est difficile de faire entendre raison à M. TRUMP : à Bonn la délégation américaine a fait , l'an passé, l'éloge des énergies fossiles et - ne mécontentons pas les électeurs des Appalaches ! - du charbon "propre". 

Sur cette lancée et en dépit du dialogue "Talanoa" proposé par les Fidji nous sommes encore bien loin d'un retournement de tendance s'agissant des émission de gaz à effet de serre : les notifications de G.E.S. faites par les gouvernements (1) laissent entrevoir une augmentation des températures d'ici 2050 de l'ordre de 3 degrés

Cela signifie , pour l'Afrique en particulier , une diminution des rendements de cultures vivrières et des migrations qui vont s'accélérer . Cela signifie aussi - corollaire du réchauffement climatique - des cyclones plus nombreux .

La remise en cause de l'approche multilatéraliste par les Etats- Unis n'augure rien de bon : faudra-t-il attendre les prochaines élections présidentielles américaines ?  A moins que la Chine , avec la France , ne prenne vraiment la tête de la croisade ...

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(1) Il avait été convenu lors de la COP 22 que les Etats confirmeraient leur programme de réduction de gaz à effet de serre lors de la COP 24 de Katowice : mais ces notifications (dont le caractère obligatoire est contesté ) restent encore limitées et virtuelles .