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jeudi 16 juillet 2015

Europe : crise grecque et résilience politique



La décision récemment prise à Bruxelles : fermeté à l'égard de la Grèce (respect des "règles du jeu ") tout en écartant la sortie de la zone euro pour éviter - outre la contagion - que ne vole en éclat la solidarité européenne exprime autre chose qu'une seule vision à court terme. Elle a du sens.

L'axe franco-allemand a tenu bon en dépit d'approches différentes (vision politique du côté du Président Hollande,  vision plus "technico-financière " du côté de la Chancelière Merkel aiguillonnée par son ministre des finances). 

L'approche politique l'a emporté à juste titre : la zone euro , noyau dur de l'Union , n'est pas seulement un moteur économique même si l'Europe a besoin de pistons en état de marche et aussi de vilebrequins. l'Europe est  un espace politique d'abord. En tout cas un espace en devenir. Certes une maison solide exige des fondations (c'est là l'objet de la monnaie et de la coordination budgétaire) mais elle a besoin aussi d'un toit : la charpente , elle,  est de nature politique .

 Elle  suppose - pour que l'Union puisse afficher des ambitions ou au moins un projet fédérateur - une défense et une politique étrangère communes (la PSDC actuelle n'étant qu'un embryon). Or, les budgets militaires des Etats de l'Union sont en constante diminution et leur intégration reste marginale...alors même que le budget militaire des Etats-Unis représente 4% de son PIB, celui des Etats de l'Union atteint à peine 1,8 % .

 Dans ce contexte (et en raison du nouvel expansionnisme russe...et du djihadisme) comment l'Union pourrait être vraiment crédible sur le plan diplomatique à défaut de l'être sur le plan opérationnel? 

Le Président Hollande l'a bien senti en mettant en avant la dimension politique de l'Union ...mais la France sera-t-elle entendue si elle évoque l'exigence d'une Défense européenne ?

 Après la crise grecque (celle d'une éventuelle crise de l'euro pour l'instant écartée) le rebond politique est plus que jamais nécessaire. Il est seul de nature à cimenter l'union des pays dits du "Nord" et ceux du "Sud" qu'une artificielle frontière financière tend à séparer alors même que les démocraties se doivent d'affirmer leur cohésion. Plus que jamais ...

jeudi 18 juin 2015

"Lettre" à un ami grec désemparé



                             

    Cher Demetrios,


Dans ton courrier reçu ce jour du bicentenaire de la bataille de Waterloo (est-ce par hasard?) tu me dis craindre une déroute pour ton pays : une sortie de l'euro et un retour à la drachme que tu qualifies (un peu grossièrement) de "monnaie de singe". 

Je n'ignore pas que M.Alexis Tsipras croit en son étoile ...et en son ministre de l'économie . Il ferait cependant mieux de relire Homère : Ulysse ne s'est pas laissé endormir par la nymphe Calypso

Tu me répondras que M.Varoufakis n'a rien d'une nymphe et tu as certainement  raison . Mais j'insiste à propos des leçons de l'Odyssée : Ulysse n'est pas resté éternellement prisonnier de Calypso ; il  est finalement retourné à Itaque . C'est ce que l'on peut souhaiter de mieux en ce jour où l'Eurogroupe tente de trouver une issue à cette situation qui te fait m'appeler au secours.

 Ainsi que tu le devines, je n'y puis rien : de nombreux augures (le ministre de l'économie allemand par exemple) intègrent déjà une sortie de la Grèce de l'euro. La directrice du F.M.I. s'interroge aussi. Bref la bataille en cours s'apparente à un possible Waterloo pour ton pays ...ou encore à un Trafalgar pour tes armateurs  .

 Il reste tout de même un espoir : L' Union européenne redoute davantage que la Grèce ne sombre dans un chaos qui voilerait pour longtemps la lumière que nous tend Prométhée .

 Ne soies donc pas pessimiste à l'extrême : Alexis Tsipras se dira qu'il vaut mieux rejoindre Itaque et que M.Varoufakis n'est qu'un mirage sorti de la lampe d' Aladin. 

Les sages réunis à Luxembourg ou à Bruxelles (près de Waterloo) se diront alors qu'une issue est politiquement nécessaire à condition que Calypso ne s'enfonce pas encore davantage dans la mer. 

   Crois, Cher Demetrios, en mes amicales pensées en te suggérant cependant de vérifier à Delphes que mon (relatif) optimisme tient bien encore la rampe.

vendredi 29 mai 2015

Grèce / sortie de l'Euro : risques politiques sous-évalués



A en croire les analystes économiques les marchés (et aussi peut-être la B.C.E) auraient déjà intégré une possible (sinon probable sortie de la Grèce de l'euro). Les tergiversations du nouveau gouvernement Grec et la mauvaise volonté affichée de M.Yanis Varoufakis ne seraient finalement pas "cataclysmiques" pour l'économie européenne. 

Néanmoins des commentateurs font preuve d'un peu plus de discernement : au moment où le moyen-orient est en ébullition, où nos stratèges tirent à la courte paille ou tournent en rond, est-il prudent de laisser voguer la "galère grecque" ?

Plus que sur le plan économique, le risque d'un "défaut politique" de la Grèce serait (à mon sens) lourd de conséquences. Imagine-t-on les risques que l'Europe assumerait en laissant la Grèce s'accrocher à la Russie ou bien sombrer dans une anarchique précarité ?

Par ailleurs et sans imaginer que l'Acropole devienne mosquée, ou qu'Athènes connaisse le même sort que Palmyre, ce serait peut-être offrir une  "table ouverte" au pseudo "Etat islamique".

 Certes ce n'est qu'un chapitre relevant pour l'heure de imaginaire . Mais, pour autant, faut-il tenter le diable ? Et le diable se cache peut-être derrière la dette grecque qu'Athènes - qui croit aux miracles - espère ne pas avoir à rembourser.

vendredi 2 novembre 2012

Des Grecs vont au Paradis...fiscal

A juste titre les Grecs s'émeuvent : une liste d'un peu plus de 2000 noms de présumés "évadés fiscaux"  (comptes en Suisse) a été publiée par le journaliste Kostas Vaxevanis . Après avoir été convoqué par un magistrat, l'intéressé est finalement -et heureusement- ressorti "blanchi" à l'issue d'un procès-éclair.

Dans cette affaire qui n'a rien de nouveau - selon I.Escolar (1) ce sont 200 milliards d'euros qui auraient déjà migré en direction du lac Léman  - je suis étonné par la faible réactivité des autorités grecques : le gouvernement avait connaissance de cela depuis bien longtemps (cf. La liste "Lagarde"transmise aux autorités grecques).

 Les médias insistent sur le fait que si l'évasion fiscale n'est pas un délit, elle peut en revanche conduire -comme en France -à des redressements.Mais le  silence à Athènes est pesant. A moins que quelques  "cris et chuchotements" n'aient été couverts par le chant des cigales ou celui des sirènes (des armateurs grecs? ).

On peut cependant s'interroger : l'évasion fiscale est légale...Mais jusqu'à quand? Une loi ne pourrait-elle défaire ce qui a été fait ?

Et que dire du silence de l'Union : est-il acceptable que des pays (Grèce, Portugal, Espagne...) fassent les frais d'une rigueur douloureuse pour la quasi totalité de la population alors même qu'une infime minorité - mais qui détient bien des leviers - fait fuguer des capitaux considérables ?

 A nouveau : que fait l'Union européenne? Son silence est aussi pesant que le silence grec. Je ne doute pas qu'elle ait le courage de s'attaquer - enfin - aux paradis fiscaux quelle que soit l'ardeur et la difficulté de la tache.

_________

(1) - 200 milliards d'euros ce serait :
- 60 % du PIB  de la Grèce en 2011
-40 % de la dette publique grecque 
 (cf.  I.Escolar "La crisis en 100 apuntes" p.216/217 .Septembre 2012. Éditions Debate. Barcelone.)


dimanche 27 mai 2012

EUROPE / F.M.I / Grèce :une piqûre de rappel bien utile !

Je m'étonne que les déclarations de Christine Lagarde, directrice du F.M.I. aient suscité tant de réactions en Grèce et ailleurs...En quoi est-il inconvenant et scandaleux de rappeler que les Grecs (comme les autres membres de l'Union ) se doivent de payer leurs impôts ?

 Est-il également hors de propos de souligner qu'il y a , en Afrique, d'autres pays bien plus pauvres (disette, faible taux de scolarisation etc...) et que cette situation préoccupe à juste titre une Organisation internationale? Le F.M.I. doit-il se désintéresser de l'Afrique au motifs que l'Europe, en ce moment, tousse?

 Ce n'est pas stigmatiser la Grèce que de dire cela. D'ailleurs les statistiques (Helstadt, Grèce) montrent que les recettes budgétaires grecques ont chuté de 6,76 points de 2008 à 2011 (88,07 Milliards d'euros contre 94,83) . Cela est, pour une part, lié à la baisse de l'activité.

 Pour autant je fais un rapprochement : les intérêts annuels de la dette grecque sont de l'ordre de 12 Milliards d'euros. Or, l'estimation de la fraude fiscale (journal de France 2 ) est de 19 Milliards par an . Conclusion : la directrice du  F.M.I. (quelques soient les cris d' orfraie démagogiques poussés çà et là) n'a pas tort de "pointer" le problème du recouvrement de l'impôt!

 Je pense que nous sommes en plein amalgame :

 d'une part la compassion réelle et  légitime à l'égard d'un pays qui souffre, mal en point et endetté jusqu'au cou du fait de l'impéritie des gouvernements antérieurs (sur les conseils de Goldman Sachs les intérêts de la dette auraient été artificiellement décalés en utilisant les "contrats de swap change".).

Aussi , les craintes liées à un éventuel départ de la Grèce de la zone euro (impasse sur le recouvrement de la dette, risques politiques et stratégiques).

 et, d'autre part le rappel à un "devoir citoyen". N'ai-je pas vu une récente émission télévisée où des grecs confirmaient  eux- mêmes  les "pots de vin " à verser à des médecins (pour obtenir de fausses attestations et percevoir une pension d'invalidité), à des infirmiers (pour éviter de faire la queue dans les hôpitaux)? Échapper à l’impôt semblait relever d'un sport national. Mais -tout comme le "yachting"n'est pas un sport à la portée de toutes les bourses - je pense que se sentent surtout visés -non les plus pauvres- mais les plus riches ( curieusement on n' a pas entendu réagir d'armateurs grecs).

 La directrice du F.M.I a dit tout haut ce beaucoup disent plus bas. Ce n'est d'ailleurs probablement pas la seule faute de nos amis Grecs mais , certainement, tout autant en raison de la lourdeur des mécanismes de recouvrement de l'impôt.

vendredi 18 mai 2012

Sortie de la Grèce de la zone euro : inévitable ?

Un dicton dit "on ne peut faire boire un âne qui n'a pas soif". La comparaison est évidemment quelque peu outrancière et je me garderai bien de comparer la Grèce à un âne ( d'ailleurs il s'agit là d'un symbole d'un parti américain et personne ne s'en offusque).

 Ce que je ressens depuis des mois et des mois c'est que l'Europe se trouve à la remorque de la Grèce... et rien n'avance! Combien de temps allons-nous rester dans cette situation d'expectative? Alors que beaucoup appellent de leurs vœux une réforme des institutions, un nouveau souffle donné à l"Union voilà que nous ne pouvons plus respirer du fait d'Athènes. 

Je ne sais si mon opinion exprime une opinion majoritaire en France mais c'est ce que me disent mes amis : arrêtons maintenant les frais ! Ce sentiment que j'exprime n'est pas celui d'un repli sur soi mais d'un "juge de touche ' qui dit : "il y a faute" . Je veux bien croire que la relance souhaitée par tous de la croissance permette peut-être à la Grèce de s'éveiller...mais j'en doute!

Je sais que la sortie de la Grèce de la zone euro ne se fera pas sans douleurs mais mieux vaut repartir sur des bases solides. Cela fait 2 ans que nous parlerons le Grec. Cela suffit. 

Il est temps de reconstruire l'Europe avec les pays qui jouent le jeu! Et il ne faut pas opposer l'Europe du Nord et l'Europe du Sud . Il y a ceux qui croient en l'Europe et ceux qui , voulant en tirer profit, la tirent par la queue. 

Que l'on me pardonne ma franchise!

NB- l'idée d'un référendum en Grèce sur la sortie ou non de la zone euro me paraît une excellente proposition: dommage que des partis grecs s'y opposent au prétexte que la vraie question est celle  de la sortie de crise : comment croire que la "sortie de crise " n'est pas liée à l'adhésion du peuple grec à l'euro? C'est là la vraie question et non pas la récupération populiste des humeurs et des rancœurs.

mercredi 16 mai 2012

Europe : la Grèce... jusqu'où ? A tout prix ?

Je comprends que - par tous les moyens - on veuille conserver l'intégrité de l'Union. C'était, il y a quelques mois, ce que je souhaitais ardemment . Mais comment sauver la Grèce malgré elle? Je comprends évidemment les souffrances et la désespérance du peuple grec: c'est pour cela qu'il a choisi des partis extrêmes lors des récentes élections législatives. Un vote "protestataire" en quelque sorte...

Mais je ne perçois aucunement en Grèce l'ardeur et le volontarisme que l'on trouve dans des pays aussi durement touchés : les Portugais (qui viennent de renoncer à 7 jours de congés), les Espagnols qui acceptent aussi de se "serrer la ceinture" et aussi l'Italie besogneuse qui n'est pas vautrée dans une gondole. Non, la Grèce se contente de protester et les responsables politiques font preuve d'une totale irresponsabilité : dans ces conditions pourquoi vouloir sauver la Grèce malgré elle et à tout prix ?

 L' Union est aussi un "vouloir vivre en commun" et la Grèce s'enfuit à tire d'ailes dans une inconsciente fuite en avant. La croissance que j'appelle aussi de mes vœux n'est pas une recette incantatoire : elle ne peut se départir de mesures structurelles (dont il me semble qu'en Grèce on n'a cure). Trop habitués sans doute aux passe-droits et tricheries de certains (quitte à faire souffrir les autres). Exaspérant de voir cet absence de civisme dans un pays où, jadis, naquit la démocratie !

La sortie de la Grèce de la zone euro nous coûtera cher mais on me dit que cette solution est financièrement envisageable et supportable. Comment imaginer un énième "plan Grec "? Cela n'est pas sérieux et on ne peut vouloir maintenir des liens qui volontairement se distendent.

 N'est-ce pas un signe que de voir les Grecs retirer depuis 2010 leurs économies de leurs banques et placer leur argent en Grande- Bretagne ou en Suisse? Défiance donc mais envers qui ? J'ai, hélas, l'impression que les Grecs scient volontairement ( ou inconsciemment ) la branche sur laquelle ils sont assis...

 Sans que le divorce - dans l'immédiat - soit à prononcer peut-être faut-il songer vraiment à une séparation : moments douloureux sans doute mais probablement nécessaires : comment retenir la Grèce malgré elle? Les partis politiques sont hélas impuissants. Et ces partis ne sont que l'expression du peuple souverain : prenons en acte (à regrets).

Dommage pour les enfants du Pirée dont nous berçait jadis Dalida : nous n'entendrons probablement plus leurs chants de si tôt!