jeudi 26 décembre 2019

incendies sociaux incontrôlés, paix sociale à gagner

 De proches parents australiens confrontés à des incendies multiples bien réels  ne comprennent pas ce qu'il  se passe dans une France aux prises avec des incendies sociaux tout aussi hors de contrôle et que l'on arrive pas à maîtriser . 

Ils me  font valoir qu'au Royaume-Uni , bien que divisés par le Brexit , les anglais  ne se flagellent pas en sabotant  leur économie comme c'est le cas en France  .  Ils pensaient tout  d'abord  qu'il ne s'agissait que  de "gauloiseries" mais ils trouvent que le coq chante désormais trop fort et que les poules paraissent bien mouillées . 

Sans vouloir donner des leçons les responsabilités de la crise que nous vivons éclatent au grand jour :

* Une réforme des retraites certainement nécessaire (du fait de la multiplicité des régimes actuels au nombre de 42 )  mais une maladresse évidente dans les modes de communication et d'explication . A Sydney on  ne comprend pas qu'il ait fallu 2 ans de négociations pour n'aboutir ...à rien si ce n'est à focaliser sur " l'âge pivot" , chiffon rouge tendu aux syndicats alors qu'il est loin d'être l'essentiel .

* A Madrid , on ne comprend pas non plus que les syndicats en France en viennent à parler de révolution et que le gouvernement donne l'impression de ne plus gouverner . On me dit qu'en Espagne la "Rue" ne tolérerait pas des comportements de vandales (qui au 4ème siècle ont pourtant franchi les Pyrénées).

Puisse le Président - sans se laisser déborder ni lâcher prise - entendre que nombreux sont ceux qui désirent "la paix sociale" : les réformes sont certes un des moyens mais pas forcément une fin en soi . La "Paix sociale" , elle , est un objectif : elle est actuellement à gagner .

mardi 24 décembre 2019

Chine /Corée/Japon : la Chine aux commandes



Le psychodrame que nous vivons en ce moment en France sur les retraites nous fait oublier ce qui se passe ailleurs dans le monde : le sommet Chine/Japon/ Corée du Sud qui se tient ce mardi 24 décembre à l'initiative de Xi Jinping montre que Pékin sait dépasser des querelles intestines (Chine/ Japon) pour démontrer qu'il reste "maître chez lui" . 

Au moment où , face à la Corée du Nord , les Etats-Unis semblent quelque peu perdre la main , c'est un front uni qui se met en place dans une partie de billard à trois bandes .

Certains considèrent - un peu légèrement - qu'il s'agirait d'une opération de diversion par rapport aux événements de Hong Kong . Mais ce serait une vue à court terme : sur l'échiquier mondial cher à Zbigniew Brzezinski Pékin reprend la main ...sans attendre 2049 .

Il n'est pas exclu , dans ce contexte du moyen terme, que la Chine , en consolidant ses relations avec Séoul , veuille aussi rendre impossible l'unification de la Corée qui passerait alors sous influence des Etats-Unis (1) . C'est une situation inenvisageable : elle handicaperait irrémédiablement la Chine dans sa marche en avant .

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(1) cf. Le Grand Échiquier (Brzezinski 1997/librairie Arthème Fayard/Pluriel 2010 ) : "Etat autrefois tributaire de la Chine , une Corée réunifiée, prolongement de l'influence américaine (et indirectement japonaise),lui serait intolérable " (page 214 )

lundi 23 décembre 2019

Cagnotte grévistes : Une initiative bien trop singulière




Tout à fait dans l'esprit de Noël l'initiative de Jean-Marie Bigard de lancer une "cagnotte" pour les grévistes SNCF ou RATP . Je suis convaincu que Bigard , fervent catholique pétomane y contribuera largement ...sans faire de bruit .

 Pourtant cette initiative apparaît bien trop singulière :

On peut en effet regretter que l'intéressé n'ait pas songé à ouvrir cette cagnotte aux personnes les plus démunies qui n'ont pas été remboursées de leur billet par la SNCF ou qui ont dû assumer des surcoûts de transport incompatibles avec leurs maigres revenus .

C'est un oubli auquel l'on peut remédier : je suggère - pour le calcul du "droit à la cagnotte " -  que l'on utilise l'un des simulateurs financiers que le gouvernement ne saurait tarder à mettre en place . Bizarre que Jean-Paul Delevoy n'y ait pas songé : Il aurait probablement été pardonné de ses fâcheux  et compromettants oublis ...

dimanche 22 décembre 2019

IRAN /CHINE/RUSSIE : Grandes manœuvres (navales)



Certains , un peu hâtivement , estiment que l'Iran est isolé sur la scène internationale du fait de l'accélération de son programme nucléaire (enrichissement de l'uranium + nouvelles centrifugeuses) le mettant ainsi au ban de la communauté internationale .

On sait que cette réactivation du programme nucléaire iranien intervient à la suite du retrait américain de l'accord de juillet 2015 et des sanctions parallèlement imposées par les Etats-Unis . D'aucuns estiment que l'Iran serait désormais à genoux et prêt à tomber comme un fruit mur en raison de la dégradation de son économie et des manifestations de rues qui en découlent .

Rien n'est moins sûr : dans quelques jours , le 27 décembre , des manœuvres navales vont avoir lieu avec la Chine , manœuvres auxquelles pourrait se joindre la Russie puisque - apparemment - un détachement de la marine russe de la mer Baltique se dirigerait vers le port de Chabahar (1) dans le Golfe Persique .

Il est certes regrettable que la tentative de médiation de la France concernant le nucléaire iranien n'ait pas , pour l'instant , porté ses fruits . Mais il serait prématuré d'en conclure que  l'Iran serait isolé sur la scène internationale :  la Russie et la Chine sont en coulisse ...et en manœuvre .Il faut en tenir compte .

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(1) French. xinhuanet.com du 22/12/2019

vendredi 20 décembre 2019

Grèves et anarcho-syndicalisme : Bakounine de retour ?



Les coupures intempestives d'électricité , le blocage de routes s'ajoutant à la grève SNCF et RATP viennent nous interroger : Bakounine , apôtre de l'insurrection et ardent auteur du "catéchisme révolutionnaire" (1866) serait-il de retour ? Peut-être si l'on écoute certains syndicalistes s'exprimant au nom d'une "base" incertaine et tenant un discours que l'on aurait pu prêter aux faux prophètes de la "dictature du prolétariat" .

Mais la pensée du communisme libertaire supposait par définition l'existence de penseurs , ce qui n'est pas tout à fait le cas actuellement :  M. Martinez (CGT) et M. Veyrier (F.O.) sont plutôt des chefs de gare courant derrière des trains déjà en marche .

Il ne s'agit pas de sous-estimer le rôle des syndicats : leur rôle en 1936 a été majeur mais , que je sache , le Front Populaire n'était pas prisonnier de sa base et inspirait les réformes portées par les syndicats . La tradition de "syndicalisme révolutionnaire" dont se rengorgent certains n'est pas un marqueur de l'Histoire de France tout au plus un des "marque-pages"  de notre roman national .

Faut-il ajouter que les syndicats qui sont à l'origine de bon nombre d'avancées sociales ne prenaient pas leurs concitoyens en otage en se trompant volontairement d'interlocuteur dans la sacro-sainte dialectique du rapport de force ? 

Ainsi l'anarcho-syndicalisme dont certains rêvent possède peut-être le goût et la couleur de Bakounine mais sans ses paroles et musique . Cela n'exonère pas , évidemment, la responsabilité du gouvernement qui s'est un trop longtemps complu - après bien des hésitations - à danser une valse à trois temps .

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NB : bonne nouvelle pour Edouard Philippe puisque ma voisine Thérèse (83 ans) a ce matin  "viré sa cuti " . Finalement , elle qui était complaisante à l'égard de la grève SNCF s'est subitement retournée en constatant le raidissement butté de la "base" . "Ce sont des têtes de mule sans compassion" m'a -t- elle dit "le gouvernement ne doit rien lâcher ".  

mercredi 18 décembre 2019

Sur quel pied danser l'arlésienne ?



Un journaliste de télévision a employé hier le mot "foutoir " à propos du pseudo débat sur les retraites et des grèves à répétition qui paralysent le pays ...Ce journaliste  a bien raison d'employer ce terme  :

1- Le gouvernement insiste à juste titre sur l'importance de la réforme projetée : son impact serait identique à celui du programme - en 1945 - du Conseil National de la Résistance ...mais paradoxalement le débat n'est lancé que depuis que les organisations syndicales ont mis l'accent sur la date du 5 décembre . Il a fallu attendre cette date pour que le gouvernement s'exprime et explique . Certes, la réforme figurait , en 2017, dans le programme présidentiel ...mais combien de Français ont-ils pris, alors , le temps de lire entre les lignes ?

2- Les syndicats ont , de leur côté , une lourde part de responsabilité  : en faisant semblant de ne pas entendre - du fait de l'inversion de la  proportion actifs/retraités - qu'il n'y a que 3 options pour éviter la faillite du régime des retraites  : soit augmenter les cotisations des actifs et/ou de leurs employeurs , soit retarder l'âge de départ en retraite ...soit abaisser les pensions (potion difficile à avaler pour un syndicat) .

3- Mais les dés paraissent pipés :

a) le fond de la réforme vise à l'égalité et à l'universalité . C'est-à-dire - pour faire court - à un alignement du public sur le privé dont le régime de retraite est équilibré alors que les régimes "publics" sont déficitaires : ils entraînent une prise en charge d'une part de ce déficit (1) par le budget de l'Etat c'est-à-dire par l’impôt .

b) Or les syndicats ont les mains liées car ils sont majoritairement une émanation du secteur public : le taux de syndicalisation en France est de 11 % mais il est de 19 % dans le "public" et seulement de 8 % dans le "privé" . Dans ce contexte il n'est pas surprenant que les syndicats s'arc - boutent sur la défense du secteur public ...et pour certains d'entre eux sur les "régimes spéciaux ". Des confusions donc ...et des plaidoyers pro domo .

                                       Ainsi nous nageons en eau trouble : le seul moyen d'y voir clair serait d'assurer une transparence totale  : Elle suppose que l'on dissipe bien des ambiguïtés quant à la nécessité d'un alignement sur le secteur privé, principal garant de la croissance de notre PIB et donc de la part sur laquelle sont assises les retraites  .

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(1) Exemple : les cotisations des fonctionnaires ne financent que 25 % des pensions de retraite , 75 % venant du budget de l'Etat . 

dimanche 15 décembre 2019

RATP : vers une privatisation ?




La privatisation d'un pan des compétences de la RATP semble ouverte et c'est peut-être cela qui - au -delà des régimes spéciaux de retraite - explique en partie le raidissement des salariés de l'entreprise publique .

La loi d'orientation des mobilités (adoptée le 18 novembre dernier) dispose en effet que l'ouverture à la concurrence doit intervenir d'ici le 31 décembre 2024 . Certes, la loi prévoit (notamment pour les bus) des contraintes de "service public " afin que la concurrence ne s'effectue pas par un nivellement par le bas . Il n'en reste pas moins que l'ouverture à la concurrence est désormais inscrite dans les textes et bientôt dans nos mentalités . 

Certains l'appellent de leurs voeux au vu de la situation actuelle dans laquelle , de fait , le Service Public n'existe plus , les usagers étant devenus une "variable d'ajustement " dans les négociations gouvernement / syndicats 

vendredi 13 décembre 2019

Retraites : Frères siamois (E.gauche/ E. droite)



Dans la situation , quasiment inédite , que vit la France et dans laquelle le gouvernement sonde les opinions et les cœurs avant de poursuivre sa route, extrême gauche et extrême droite s'en donnent à cœur joie  : frères siamois , ils sont devenus frères d'arme .Il suffit d'entendre - sur un plateau TV - Jordan Bardella (Rassemblement National )  et Adrien Quatennens ("France Insoumise") pour se convaincre qu'ils se donnent la réplique dans une partition musicale à deux voix .

 L'un comme l'autre (1) rêvent du "Grand Chambardement " qui permettrait de prendre une revanche . Les surprenantes erreurs de communication du gouvernement sur la réforme des retraites leur permettent de danser nu-pieds sur les charbons ardents . Evidemment tous deux surfent sur ces erreurs pour masquer la nécessité d'une réforme : car , à défaut et en raison des déséquilibres actifs / inactifs , le seul moyen serait , si l'on ne touchait pas à l'âge de départ (2) d'augmenter les cotisations des actifs ...ou bien de baisser drastiquement les pensions de retraite . 

Rassemblement National et L.F.I. refusant les débats de fond (absence de proposition alternative) s'essayent à retirer les marrons du feu en priant - Dieu ou le diable - pour qu'advienne une dissolution  fantasmée , quatrième dimension de cet étrange séquence .

Peut-être attendent-ils une apparition :  non pas celle de la Vierge mais celle , enfin , d'Emmanuel Macron qui , en raison de la cascade de désinformations , se doit de sortir de son silence : il y a , maintenant , un mur à franchir (qu'en dépit de sa taille Edouard Philippe a du mal à enjamber...) .

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(1) Portes-voix de M. Le Pen (pour l'un) et de J.L. Mélenchon (pour l'autre) .

(2) Dans la totalité des pays de l'Union Européenne l'âge de départ en retraite se situe entre 65 et 67 ans .

lundi 9 décembre 2019

Turquie : L'allié "indispensable " ?



Évoquant , il y a quelques années , le rôle des Etats-Unis dans le monde , la Secrétaire d'Etat américaine Madeleine Albright, parlait de la "Nation indispensable " . En paraphrasant on peut se demander aujourd'hui si la Turquie est bien "l'allié indispensable " . 

Ce pays est depuis 1952 membre de l'OTAN (à l'époque où l'OTAN était directement tourné contré l'URSS)  et voici qu'Ankara se dote auprès de Moscou de missiles sol - air de haute technologie , les S 400 qui posent un problème de compatibilité (et de mise en oeuvre ) dans le cadre de l'OTAN . 

On se souvient aussi que la Turquie avait , il y a quelques années , opéré un rapprochement avec l'Organisation de Coopération de Shanghai qui, parfois, est qualifiée de "OTAN asiatique" sous leadership Chinois ...et Russe . Bien que l'on ne puisse comparer les deux organisations , certains y ont vu le signe d'un rapprochement avec , à terme, un "bloc asiatique" qui n'existe pas encore mais qui pourrait un jour ce constituer autour de la Chine . La Turquie serait donc , pour l'heure,  un allié indispensable : on en jugera .

mercredi 4 décembre 2019

La France à l'arrêt : bal des "ardents" ou bien partie de "cache-cache" ?



Une belle ardeur - ou aigreur - s'empare des 70 % de Français qui apportent leur soutien à la grande grève de demain . Une première réaction serait de dire qu'il s'agit d'une convergence des "aigris" tant les mauvais perdants (Mélenchon , Le Pen , Martinez ... ) jettent de l'huile sur le feu en transformant un projet de réforme - qui mérite réflexion et débat - en brûlot ardent . 

Cependant on peut comprendre que nombre de Français (qui, comme moi , n'y comprennent pas grand chose) se mettent à s'interroger sur la portée de la réforme des retraites envisagée . Si beaucoup admettent qu'il faut lisser les régimes (et notamment les régimes spéciaux) ils ne veulent pas, pour autant , que les nouvelles modalités de retraite "à points" les mettent , eux aussi , au régime

Or des doutes subsistent encore : le calcul de la valeur du "point" , la référence à la totalité des années travaillées et non plus aux 25 "meilleures années " , les bonifications pour enfants , l'intégration des primes dans la Fonction publique etc...

Certes, il est facile de dire maintenant "il n'y avait qu'à " . Pourtant cela saute aux yeux que cette réforme a été mal expliquée , mal préparée , mal discutée bien qu' annoncée depuis deux ans . Alors qu'il s'agit , pour nombre de nos compatriotes , d'un sujet majeur , la pédagogie a fait complètement défaut :  Par exemple il est frappant de constater combien les "Gilets Jaunes " se sont retrouvés ces derniers mois à longueur d'antenne sur les plateaux de T.V. pour débattre avec ministres et experts en tout genre alors que très peu de débats ont eu lieu concernant cette réforme des retraites .

D'où la convergence entre "aigris et "ardents"ou , plus simplement , convergence des "inquiets". Cela, dans une partie de cache-cache  qui ne dit pas son nom et dont on ne connaît pas les règles .

lundi 2 décembre 2019

Sahel : en attendant l'OTAN ...



L'hommage aux 13 soldats récemment morts au Mali amène à se reposer la question de la solitude de la France au Sahel ...quand bien même nous bénéficions d'aides "périphériques" . Il n'empêche que l'engagement de l'Union européenne se fait "a minima " et que les forces de l'ONU ne se traduisent pas par un engagement opérationnel .

Certains , à juste titre , se demandent si l'OTAN ne pourrait pas intervenir comme se fut le cas en Bosnie dans les années 90 . Car la lutte contre le terrorisme fait bien partie des nouvelles missions de l'OTAN . A ce sujet, il faut retenir - cela n'a pas été suffisamment relevé il me semble - la réponse du Secrétaire Général de l'OTAN , Jens Stoltenberg , interviewé ce week-end sur la chaîne "Euronews " : Au journaliste qui l'interrogeait il déclare  " Il faut que la France en fasse la demande et celle-ci sera examinée , de manière - je pense - positive par les 28 autres membres ...".

Comme il serait absurde de baisser les bras (et les armes) devant les djihadistes du Sahel , c'est une interrogation possible . Si l'OTAN existe toujours ...en dépit de l’ambiguïté Turque , ce serait peut-être là l'occasion de le tirer de la "mort cérébrale " dans lequel il serait- dit-on - plongé .  

lundi 25 novembre 2019

5 Décembre :dans le noir ?



La situation est paradoxale : la France se prépare à vivre une journée de grève totale le 5 décembre , grève que certains syndicats souhaitent reconductible . Cependant les considérations économiques , sociales et politiques s'entremêlent au point que l'on n'y voit goutte : bien malin qui distinguerait le blé de l' ivraie dans la réforme des retraites à venir .

Est-ce une convergence des "privilégiés" des régimes spéciaux de retraite ? Est-ce un mouvement gilet jaune bis , les syndicats souhaitant prendre le train en marche ? Dans cette situation où les Français sont dans le noir , il est regrettable que la communication du gouvernement ne soit pas plus claire et  lisible .

Aurait-on peur de parler aux Français en mettant tout sur la table ? Le Président Emmanuel Macron a une carte à jouer : celle de la transparence et du parler vrai ...si ce n'est pas trop tard .

vendredi 22 novembre 2019

"J'accuse" de Polanski : Tribunal de l'Inquisition ?



Alors que des voix s'élèvent en France pour faire déprogrammer le film de Roman Polanski il faut dire combien ce "J'accuse" retraçant l'affaire Dreyfus est une oeuvre de qualité .

 Ce n'est pas - loin de là - une ode au capitaine Dreyfus , personnage au demeurant assez falot , mais  un hymne au courage  et à l'opiniâtreté d'un homme , le commandant Picquart qui va faire innocenter l'officier victime de l'antisémitisme de sa hiérarchie militaire .  C'est une leçon d'histoire à méditer : elle peut contribuer à éveiller et à tirer d'une passivité ambiante . 

Quoi que l'on pense , sur le plan personnel , de Polanski et de ses démêlées judiciaires  , il est absurde de vouloir faire interdire ou déprogrammer une oeuvre qui interpelle et fera date .Faudrait-il , aussi , interdire les films de Woody Allen et faire à jamais se taire Michael Jackson ?

 L'Inquisition serait-elle de retour ? 

mardi 19 novembre 2019

ONU : ZEAN au Moyen-Orient



M. Antonio Guterres, Secrétaire Général ONU , ne se fait probablement pas d'illusion sur la possibilité de créer dans le court terme une Zone exempte d'arme nucléaire (ZEAN) au Moyen-Orient . Il n'empêche : c'est bien le rôle de l'ONU (1) de se préoccuper du problème de la prolifération nucléaire et de voir si le TNP est une "passoire" ou non . 

On s'étonne bien sûr - même si ce n'est pas une surprise - de l'absence des Etats-Unis à cette conférence ...alors même que Washington scrute à la loupe les comportements de l'Iran qui a repris l'enrichissement de l'uranium avec des centrifugeuses de haute technologie . Il y a là (absence USA) un problème de cohérence . Mais on ne peut l'imputer au seul Président actuel des Etats-Unis . Il en est de même depuis des années (exemple en 2015 sous mandat OBAMA)  .

Cohérence donc dans l'incohérence (ou les intérêts bien compris) .

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(1) La conférence sur la création d'une ZEAN au Moyen-Orient vient de s'ouvrir ce 18 novembre 2019 , 45 ans après son inscription à l'ordre du jour de l'Assemblée générale des Nations Unies (en 1974 ) . 

lundi 18 novembre 2019

Iran : Etats-Unis à la manœuvre d'encerclement



Si différents lieux , en divers continents , paraissent actuellement s'embraser , il est tout de même surprenant de voir - simultanément  - les populations iraniennes se révolter ainsi qu'en Irak et au Liban . C'est l'espace que l'on dénomme "l'arc chiite " qui prend feu maintenant . 

Les manifestations sont probablement spontanées (lutte contre la corruption en Irak et au Liban , augmentation drastique du coût de la vie en Iran ) mais il n'est pas totalement stupide d'imaginer que les Etats-Unis versent " de l'huile sur le feu " . D'ailleurs la situation économique désastreuse en Iran est la conséquence des sanctions américaines après la dénonciation , par les Etats-Unis , de l'accord de 2015 sur le nucléaire . 

Au Liban et en Irak on ne peut affirmer que les mouvements soient totalement spontanés ni dire le contraire  .

En tout état de cause cela ressemble bien à un encerclement de l'Iran . 

A défaut de diplomatie de la canonnière la diplomatie d'influence et les sanctions économiques ont pour effet de souffler tout autant sur les braises ... et de mettre ainsi le feu . 

samedi 16 novembre 2019

Terre : continents en fièvre



Ce qui surprend actuellement c'est une ébullition concomitante aussi bien en Asie (Hong Kong) au Moyen-Orient (Liban , Irak) , au Maghreb (Algérie, Tunisie ...) en Amérique latine (Mexique , Bolivie, Chili , Equateur ) . Comme si la Terre était prise d'une fièvre soudaine . 

A croire que les partis politiques et les syndicats n'arrivent plus à canaliser les expressions populaires . On pourrait mettre cela sur le dos des réseaux sociaux qui court-circuitent les corps intermédiaires . Mais quelle peut être en Bolivie l'importance et l'impact des réseaux sociaux ? Est-ce eux , par exemple , qui sont à l'origine de la démission et de l'exil d'Evo Morales ou bien une étrange fièvre soudaine ? 

Je n'ai pas la réponse (qui d'ailleurs l'a ? ) sauf à constater qu'une vague - aux relents bien vagues - semble aller d'un continent à l'autre . A la recherche de quoi ?

jeudi 14 novembre 2019

Economie : à quels saints se vouer ?



En "surfant" sur internet on remarque que les constats et les annonces dans le secteur économique sont contradictoires : deux très sérieux journaux ont des visions opposées d'une même réalité . L'un affirme que la production industrielle (situation en septembre) en zone euro est "poussive" , l'autre se congratule en signalant que cette même production industrielle est supérieure aux attentes . 

L'un met en avant les bons résultats de la France (+0,3% en septembre / mois précédent) et des Pays Bas (+1, 2 % ) l'autre braque les projecteurs sur l'Allemagne et l'Italie dont les performances sont moindre . La conclusion est , pourtant , que la croissance industrielle en Aout et Septembre compense le ralentissement de Juillet . Il est amusant (mais aussi inquiétant) que l'économie se prête à des commentaires à la fois optimistes et pessimistes . 

Un chiffre , au moins, n'est pas contesté , celui de la baisse du chômage un peu partout dans la zone euro : 7, 5 % en moyenne . En France avec un taux de 8, 6 % on peut , ainsi , dire que c'est bien mieux que les 10 % d'il y a 3 ans ou bien ...regretter que la France fasse moins bien que certains de ses partenaires européens (dont l'Allemagne ...en dépit du ralentissement de sa production industrielle) . 

A quels saints finalement  se vouer  ?

lundi 11 novembre 2019

Espagne / élections : un loup dans la bergerie ?



L'effondrement, hier, du parti de centre droit Ciudadanos (1) et la montée en puissance du parti l'extrême droite et anti-européen Vox devraient  - en toute logique  - rendre indispensable l'émergence d'une coalition droite républicaine (PP) et parti socialiste (PSOE) . Cette coalition devrait pouvoir se faire sur la base d'un programme orienté au centre . Ce serait la solution la plus rationnelle . Mais elle n'est pas certaine et Pablo Sanchez  (PSOE ) a , de fait , le dos au mur .

Quelles sont les options possibles ?

1-Le parti socialiste n'ayant pas obtenu la majorité absolue , le Président du Conseil en exercice n'a que deux voies : soit une alliance avec l'extrême gauche de Pablo Iglesias (Podemos) soit une alliance avec la droite républicaine (PP) . Un "pacte républicain" avec le PP est l'option qui semble avoir la préférence des espagnols (c'est ce que l'on me dit) .

2-Mais l'option "à gauche toutes" (c-a-d avec le parti de gauche radicale de Pablo Iglesias) ne peut , à cette heure, être écartée . Cependant Pedro Sanchez ne peut ignorer que l'option Iglesias (qui soutient le mouvement séparatiste catalan) reviendrait à faire entrer le loup dans la bergerie . C'est là le danger auquel est confronté le PSOE . 

3 -De son côté, la droite républicaine (Pablo Casado) n'a guère envie de se jeter dans les bras de Santiago Abarcal (parti d'extrême droite Vox) . Cette alliance au demeurant ne lui assurerait pas une majorité aux Cortes tout en l'amenant à tourner (comme Salvini à l'époque ) le dos à l'Union européenne .

                      Il n'en reste pas moins que la poussée de l'extrême droite est inquiétante : elle est en partie liée aux violences récentes en Catalogne ainsi qu'à l'exhumation (me dit-on) des cendres de Franco il y a quelques jours, décision mal vécue par certains qui considèrent qu'il faut "laisser les morts enterrer les morts" . Sans en faire une opération de communication politique - comme certains l'ont pensé - juste avant les élections législatives . 

                     J'ai noté que Marine Le Pen a été une des premières dirigeantes étrangères à adresser un message à M. Abarcal en se félicitant de la poussée de l'extrême droite en Espagne ... Leçons, probablement, à méditer en France ...si l'on veut éviter un "retour de bâton" du Rassemblement national .

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(1) dont le Président , Albert Rivera , vient de démissionner , assumant ce désastre ...

vendredi 8 novembre 2019

Populismes : voie ouverte



Un récent sondage donne Emmanuel Macron et Marine Le Pen à égalité (au premier tour) s'agissant des élections de 2022 . On sait que les sondages ne sont qu'une photo instantanée et que les retouches peuvent être nombreuses d'ici 2 ans  .

Pour autant, la photographie présidentielle semble , cette fois-ci , écornée : elle pâtit d'un certain flou. C'est un risque que de n'être pas totalement lisible (retraites , immigration , SNCF etc...) . 

Le risque est qu'un pan de l'opinion publique - quitte à se saborder - soit tenté par les extrêmes tout comme on jouerait une carte ... à tout hasard, seulement pour voir . Non pas , évidemment , la carte (biaisée) du populisme de Jean-Luc Mélenchon  mais celui de Marine Le Pen et du Rassemblement national . 

Certes , le bon sens , la conscience du rôle de la France au sein de l'Union européenne , ne plaident pas pour un vote d'extrême droite (style Steve Bannon ou Viktor Orban par exemple ) . Par contre la dimension "émotive " (inhérente aux populismes) des scrutins (cf. Trump ) peut jouer un tour à E. Macron . Il devra se méfier du "second tour" : rien n'est joué et le pire (Marine Le Pen ) peut aussi advenir .

lundi 4 novembre 2019

Venezuela : bal masqué ?



Je note que l'on ne parle plus du Vénézuela en ce moment . Mais cela ne signifie pas que la situation s'améliore : les personnages apparaissent seulement à demi-masqués . Alors que l'inflation est à six chiffres , que les files d'attente n'en finissent pas (alimentation, santé) on se demande qui fait quoi . Est-ce un bal masqué ... sans musique ?

Le président auto-proclamé Juan Guaido ne semble pas faire consensus (sauf à Washington et au sein du "groupe de Lima " ) mais le Parlement qu'il préside vient de demander la réintégration du Vénézuela dans le T.I.A.R. (Traité inter-américain d'alliance réciproque) . Ce traité (1948)  autorise l'assistance des autres membres si l'un des pays est attaqué .Pour autant quel pays attaque le Vénézuela ? D'ailleurs la force armée ne peut être utilisée qu'avec l'accord du Conseil de Sécurité ONU . Intox alors ou mascarade ? 

Pendant ce temps le gouvernement de M. Nicolas Maduro resserre les rangs autour des Etats-membres de l'ALBA en évoquant le néo-colonialisme des USA et - selon lui - les camps d'entrainement en Colombie ...qui n'attendraient plus que le "feu vert" de Washington .Cependant je doute fortement que la réactivation du T.I.A.R. autorise les Etats-Unis à intervenir militairement (un organisme régional ne pouvant juridiquement l'emporter sur l'ONU, organisme international ) .D'ailleurs Donald Trump a d'autres chats à fouetter (Chine , Ukraine, Elisabeth Warren ...) et ne songe sûrement pas à se battre pour Caracas .

 Il n'empêche : la population souffre et se désespère de ne pas, encore, apercevoir un petit bout d'horizon.

vendredi 1 novembre 2019

Informatique : faire simple !



C'est un grand "bond en avant " que de pouvoir consulter son compte bancaire , prendre un billet de train ou d'avion sans avoir à se déplacer dans une agence . 

Pour autant , l'informatique complexifie : ainsi ma voisine me dit qu'elle a dû "retrousser sa jupe" afin de pouvoir franchir le Rubicon informatique . Thérèse voulait prendre un billet d'avion pour rendre visite à ses petits enfants à Lisbonne  .  Le site internet de la compagnie lui a demandé le numéro de sa carte bancaire , le code , la dates d'expiration  etc... mais son paiement a été - contre toute attente - refusé .

Thérèse s'est armée de patience et a appelé la compagnie aérienne .Il lui a été indiqué que le paiement n'avait pas été enregistré car sa banque ne lui avait pas transmis un code de validation qu'elle aurait dû, ensuite ,  activer . Elle a donc effectué la transaction par téléphone ...pour gagner du temps (!) .

Ma voisine a , dans la foulée, informé sa banque de ce dysfonctionnement . On lui a dit - last but not least - qu'elle devait désormais télécharger " l'appli sécurité " sur son mobile (à condition qu'il soit doté de l'application  l'i.o.s.) pour obtenir un code de validation ...

Finalement et , de guerre lasse , elle s'est désistée : Thérèse (82 ans ) ne se servira désormais de son téléphone ... que pour téléphoner !


mardi 29 octobre 2019

SNCF: En attendant la concurrence



En ces jours de Toussaint les grèves inopinées prennent de court les voyageurs pris au piège et qui se désespèrent aux guichets . En réalité les revendications s'apparentent à un alignement de perles maintes fois égrenées (conditions de travail , inconfort des trains , salaires , paiement des jours de grève etc..et défense du Service public) .

La presse se fait l'écho de ces mouvements : il s'agirait , pour les cheminots ,  de se "vacciner" - avant l'hiver -  pour se prémunir du risque de grippage des régimes de retraite . C'est oublier - tout aussi important - que se jouent en ce moment les conditions pratiques de l'ouverture européenne à la concurrence (étapes de fin 2019 et de 2021) . 

Les syndicats paraissent débordés et surpris par des initiatives de la base . Mais est-ce vraiment une surprise ou - dans le cadre des négociations encore en cours de la Convention Collectives Nationale (CCN) -  un mouvement bien orchestré dont les usagers font les frais en attendant de faire demain usage des nouveaux droits de la concurrence ?

vendredi 25 octobre 2019

Russie / Chine : La "Sainte - Alliance"



Il faut probablement regretter qu'après la chute de l'URSS nous n'ayons pas accueilli la Russie dans le giron occidental comme le souhaitaient à l'époque (décennie 1990) Eltsine ou Gorbatchev . Au lieu de cela l'OTAN s'est complu à grignoter les pays d'Europe centrale , ex-républiques soviétiques . 

Désormais tout porte à croire que la Russie a franchi un nouveau Rubicon et se tourne vers l'Asie ...et singulièrement vers la Chine.  Car la Russie a besoin de la Chine pour soutenir son développement (le PIB de la Russie est au niveau de l'Italie alors que celui de la Chine sera d'ici 3 ou 4 ans du même ordre que celui des Etats-Unis) . De la même manière la Chine a besoin de la Russie pour l'aider à franchir les nombreux "cols" de la Nouvelle Route de la Soie

Plusieurs analystes soulignent la dimension "impériale" du comportement de la Russie au Moyen-Orient (relations avec la Turquie , l'Iran ... notamment) . Cette "marche en avant" russe (dans la tradition tsariste) ne peut s'entendre que si , bien que non explicitement visible et affiché, on intègre le fait que la Chine est en appui .

Est-il désormais trop tard pour faire basculer la Russie vers l'Occident et singulièrement vers l'Europe ? Peut-être . A moins que l'Union européenne se démarquant de sa pulsion atlantiste ne redevienne un vrai pôle d'attraction économique ...et politique . Qui sait ?

dimanche 20 octobre 2019

Assurances et harcèlement


Une histoire (presque) vraie  :

Ma voisine Thérèse est dans tous ses états : les assurances qu'elle a contractées avoisinent les 200 euros par mois (hors habitation et voiture) . Elle me dit qu'elle les a souscrites à la suite de multiples relances: fuite sur les canalisations d'eau extérieures , sur les canalisations intérieures , les robinets , pour le chauffe-eau , les radiateurs électriques ... et pour l'éventuelle disparition de son chat ajoute-t-elle en riant ...

Elle me dit qu'il s'agit de harcèlement tant ces assurances (courriers et relances téléphoniques) jouent sur la fragilité des personnes âgées . Thérèse n'en dort pas , la preuve : elle a souscrit une "assurances obsèques" et voilà que , désormais , on veut lui vendre une "assurance longue vie " ! Elle en perd le latin qu'il lui reste .

A 82 ans elle estime avoir encore quelques années devant elle et elle désespère en imaginant les cauchemars des nuits à venir : le dernier courrier reçu la met en garde à propos d'une inondation venant de la chasse d'eau et/ou de la cuvette des w-c .

Thérèse , à toutes fins utiles  , m'a demandé de lui confirmer le numéro des pompiers ...ainsi que celui du Samu (!) .

samedi 19 octobre 2019

Grève SNCF : le mal français



L'accident ferroviaire à l'origine de la grève (pardon : du droit de retrait) est le symptôme du blocage de notre société : le "mal français" écrivait jadis François de Closets . Il est aberrant que , face à un problème réel de sécurité , les syndicats soient obligés de prendre les Français en otage le jour d'un départ massif  .

Il est tout aussi aberrant qu'une réunion "au sommet" n'ait pas eu lieu aussitôt après l'accident au passage à niveau de Saint-Pierre-sur-Vence le 16 octobre . On n'en peut nier la gravité et donc l'émotion du personnel SNCF .

Pour autant, fallait-il , pour sensibiliser le gouvernement et l'opinion , faire jouer la procédure du "droit de retrait " en actionnant un marteau - pilon . Un technocrate (inspection des finances ? ) est-il à l'origine de ce texte ? Pourquoi ne pas prévoir , en de telles situations, un "signal d'alerte" que les syndicats auraient pu actionner et entraînant aussitôt une réunion d'urgence SNCF/ Ministre des transports  / Syndicats ? 

Avec cette grève "inopinée " les syndicats - qu'ils le veuillent ou non - se tirent une balle dans le pied car l'opinion imagine d'autres motifs : prochaines élections syndicales , réforme des statuts mal digérée etc...Bref, tout un chapelet de prétextes illustrant les fantasmes du "mal français" .

lundi 14 octobre 2019

Espagne / élections : balle au centre ?


Les prochaines élections législatives espagnoles du 10 Novembre laissent la porte ouverte à plusieurs combinaisons et feront , de toute manière , pencher plus ou moins la balance à droite ou à gauche  : le Parti socialiste (PSOE) peut choisir de s'allier à l'extrême gauche (Podemos) et - tout aussi bien - de s'allier au parti centriste ciudadanos ( celui-là même qui a ouvert ses bras à Manuel Valls ) .Un accord avec Podemos demeure contre nature et une alliance"objective " avec Ciudadanos reste possible à condition que Albert Rivera ne fasse pas trop monter les enchères .

De son côté, le parti de droite (PP) peut également rechercher les voix de ce même ciudadanos ou bien - plus dangereusement - tenter un "appel du pied" auprès de l'extrême -droite (Vox) .

Ainsi le prochain parlement espagnol pourrait s'apparenter à une salade russe . D'autant plus que ni le parti socialiste (130 sièges escomptés) ni le parti de droite PP (100 sièges espérés) ne recueillent la majorité absolue au Congrès (176 sièges) les jeux sont donc largement ouverts bien qu'ils apparaissent plus largement favorables au parti de gauche PSOE .

L'ambiance de la campagne électorale sera chaude : l'actualité espagnole est , en ce moment , marquée par la condamnation d'anciens leaders sécessionnistes de Catalogne à de fortes peines (9 à 13 ans) et par la décision de la Cour suprême espagnole de faire droit à la décision du gouvernement de transférer ailleurs la sépulture de l'ancien dictateur Franco c'est-à -dire hors du mausolée du valle de los caidos . Ces deux thèmes alimentent les conversations tant à Madrid qu'à Barcelone ...où les folles espérances d'indépendance de la Catalogne sont désormais retombées comme un soufflet trop tôt sorti du four ...

jeudi 10 octobre 2019

Turquie : sortir de l'OTAN ou "feu vert" américain ?



L'acquisition de missiles russes sophistiqués S 400 par la Turquie était déjà un indice du champ qu'Ankara voulait désormais prendre par rapport à l'Alliance atlantique . Aujourd'hui le coup de force de la Turquie en Syrie sur les zones kurdes est un nouveau signal . Mais un signal difficile à décrypter lorsque l'on connaît la position inquiète de Moscou . 

Faut-il croire que le Président Erdogan ait agi sur la base d'une seule "fenêtre de tir " à lui ouverte par le Président Américain ? Ou bien la Turquie teste-t-elle la position de ses partenaires européens de l'OTAN ...et du Conseil de l'Europe dont elle est membre ? 

En tout état de cause le bombardement des Kurdes , nos alliés dans la lutte contre le pseudo "E.I " est inacceptable ...et je n'entends rien à des commentaires de la Maison Blanche (Donald Trump) selon lesquels les Kurdes n'auraient pas aidé les Alliés lors du débarquement en Normandie de 1944 . Absurde et piètre raisonnement .

samedi 5 octobre 2019

Islamisme : En Marche ?



C'est un sujet difficile et partiellement tabou à propos duquel on ne peut pas dire n'importe quoi et - surtout - s'aligner sur le Rassemblement National et "faire Front" avec lui . Mais il est vrai que le sentiment national se délite et que la France apparaît rongée de l'intérieur ... ainsi que cela est apparu clairement ces jours derniers à la Préfecture de Police lors de l'assassinat de 4 policiers par un islamiste déguisé en loup blanc ou en loup solitaire . 

La France est évidemment un Etat de Droit et il n'existe pas de délit d'opinion greffé sur des convictions religieuses . Il n'empêche : le salafisme n'est pas n'importe quel courant du Coran : il véhicule un esprit de conquête et de domination (cf. les deux acceptions du mot "djihad ") . 

Au demeurant l'usage de la taqîya (dissimulation "tactique" d'une finalité subversive et/ou meurtrière) dénoncé - notamment - par le juge antiterroriste Marc Trévidic ou l'ancien procureur Molins rend difficile le décryptage des comportements et rend nécessaire la vigilance . 

Il convient cependant de raison garder et de ne pas souhaiter que se mette en place un Etat policier qui fraterniserait avec George Orwell . Car la religion musulmane a - aussi - une dimension spirituelle et mystique (soufisme par exemple ) que l'on ne peut nier (cf. les penseurs et philosophes + scientifiques du moyen-âge) . Mais , pour cela , il faut faire tomber le voile (et pas seulement celui qui relègue la femme dans une position d'infériorité) .

Soyons-en convaincus :  le mouvement salafiste représente un danger véritable que l'on ne saurait longtemps masquer  . L'islamisme radical ( litote) n'est pas acceptable : il n'est pas besoin de s'appeler Zemmour, Houellebecq...ou Le Pen pour le combattre et le dénoncer .

Dans ce contexte , et au-delà du "compassionnel" de Christophe Castaner, il paraît urgent que  le Président Emmanuel Macron s'exprime ...et agisse . Il est juste temps .

vendredi 4 octobre 2019

OMC : sous influence ?



Ainsi l'Organisation mondiale du commerce (OMC) a fait droit à la demande des Etats-Unis de taxer des importations européennes (avions et différents produits agricoles et industriels) arguant des aides accordées par l'Union européenne à Airbus . L'on sait que l'OMC est a priori indépendante et dispose d'un "Organe de Règlement des Différents " d'une évidente neutralité . Pourtant on ne peut s'empêcher de se poser une question : pour quelles raisons les Etats-Unis qui subventionnent largement Boeing n'ont-ils pas encore été condamnés  ? 

Cela me rappelle une vieille histoire des années 1980 : les Etats-Unis avaient tenté de mettre "à genoux" les sidérurgistes européens et les gouvernements (guerre dite de l'acier) sous le prétexte que des subventions étaient accordées à des aciéries ( en France Usinor, Sacilor ) . Alors que les Etats-Unis agitaient de sérieuses menaces nous sûmes qu'ils faisaient de même avec certaines de leurs aciéries . Finalement cela se termina par un accord . Match nul .

L' OMC est-elle, dans le match en cours, un arbitre exemplaire qui surveille aussi les vestiaires et banc de touche ...où attend Boeing ? A voir .

vendredi 27 septembre 2019

Chirac : Requiem pour un " homme bien "



Comme d'autres sans doute , je veux apporter ma (petite) pierre aux hommages qui pleuvent en ce moment sur le Président Chirac . Au delà de la nostalgie et des affinités politiques il y a - cela a été dit et redit - l'homme . 

A titre d'exemple (un parmi d'autres) je me souviens de l'appel téléphonique de Jacques Chirac alors que j'étais en poste en 1995 à la préfecture de région du Limousin  .  Le Président , inquiet , appelait depuis l'avion qui le ramenait à Paris : il voulait s'enquérir de l'état de santé du fils de l'un des membres de son cabinet qui venait d'avoir un grave accident de circulation . Il a demandé qu'on le tienne personnellement au courant et a , lui-même , téléphoné à deux reprises .

Certains de ses proches ( ceux du "petit cercle " autour de son ex-directeur de cabinet à l'Elysée) ont brossé avec discrétion son caractère . Je retiens pour ma part son regard capté à 2 ou 3 reprises : un mélange de hardiesse, de curiosité et - paradoxalement - d'une pointe d'inquiétude   .

C'était Jacques Chirac ...

mardi 24 septembre 2019

Greta Thunberg en "surchauffe" ...



La jeune Greta a interpellé , au siège de l'ONU , les dirigeants politiques mais elle a dérapé en opposant préoccupations environnementales et développement économique : c'était là une reprise du  langage utopique du Club de Rome en 1970 , celui du souhait d'une croissance zéro à l'époque où la croissance dépassait les 6 % . 

Tel n'est plus le cas aujourd'hui puisque la croissance mondiale n’excédera pas 3 % . D'ailleurs , à défaut de croissance , les plans de lutte contre la pauvreté demeureraient des coups d'épée dans l'eau  . D'où le concept de "développement durable " qui , depuis la fin des années 1980 (1) , associe développement économique et respect de l'environnement . 

Comme l'a souligné Emmanuel Macron il faut se méfier des positions par trop radicales et trop bien "mises en image " ...et "en émotion" .

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(1) cf . le rapport Brundtland (ONU 1987)

dimanche 22 septembre 2019

Climat : l'ONU sur le pied de guerre



Le Secrétaire Général de l'ONU , Antonio Guterres a bien raison de vouloir "secouer" les chefs d'Etat lors de l'Assemblée Générale qui s'ouvre demain . Le GIEC et nombre d'experts sont , plus que jamais , pessimistes : au rythme actuel d'émission de CO2 , la température en 2100 serait de + 3 degrés par rapport à ce que l'on dénomme " l' ère pré-industrielle"(1850 - 1900 ) . Alors même que la COP 21 s'était fixée un objectif de + 2 degrés à ne pas dépasser et la COP 22 , un objectif de +1, 5 sous peine de dérèglement climatique majeur. 

Certains experts considèrent même que les émissions de gaz à effet de serre actuelles se traduiront par une augmentation de + 5 degrés d'ici la fin du siècle . Cela ne signifie peut-être pas grand chose pour les "profanes" mais cela implique la disparition d'Etats insulaires (du Pacifique et des Caraïbes) dont les populations frapperont à nos portes . 

Parmi les points à résoudre ou sur lesquels s'interroger :

1- Quelle peut-être la place du nucléaire (1) dans le monde (les centrales n'émettent pas de CO 2 ) sachant que les énergies renouvelables (éoliennes , photovoltaïque) ne sont pas à même de prendre encore la place du pétrole ou du charbon ? 

2- Comment rendre obligatoire , pour tous les Etats , l'obligation de notifier leur programme de diminution de gaz de serre et de s'en tenir à leurs engagements (2) ?

L'ONU (sous la pression du GIEC notamment ) a sensibilisé les opinions . Depuis le Sommet de la Terre (Rio, 1992) nous savons que la "Maison brûle" (Jacques Chirac l'avait dit au sommet de Johannesburg en 2002) . Désormais il appartient à M. Guterres de veiller à ce que l'on ne noie pas le poisson dans l'eau des voeux pieux . Dernière chance ?

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(1) Alors que la France va réduire le nombre de ses centrales nucléaires , celles-ci vont augmenter dans le monde (passant de 400 environ actuellement à 700 d'ci 2050 )

(2) Le protocole de Kyoto (1997) qui prévoit l'obligation, pour les Etats signataires, de diminuer leur émission de gaz à effet de serre ne concerne en fait que les pays dits industrialisés . 

jeudi 19 septembre 2019

USA / Arabie Saoudite : le Quincy ne répond plus ...



Le " Pacte du Quincy " est tombé dans les oubliettes ou a sombré dans le lac Amer : quand bien même les historiens s'interrogent encore sur l'existence d'un "Pacte" en bonne et due forme , il est probable que Roosevelt, en février 1945 et à bord du navire Quincy, a donné au roi Ibn Saoud des assurances quant au soutien des Etats-Unis en cas d'attaque visant l'Arabie Saoudite : les "majors " américaines avaient négocié cela en amont de la rencontre .

Ce soutien était - il va de soi à l'époque - lié à une garantie d’approvisionnement en pétrole . C'est sur la base de ces considérations que les USA intervinrent lors de la guerre du Golfe : l'Irak ayant envahi le Koweit menaçait l'Arabie Saoudite . 

Ce n'est plus -  après les récents tirs de missiles sur les installations pétrolières de Riyad -  l'heure de discours et actes belliqueux et l'on doit se féliciter que la diplomatie l'emporte : le Président Trump fait-il preuve de sagesse ou bien considère-t-il que la campagne électorale 2020 , désormais ouverte , ne peut prendre le risque d'un enlisement (en Iran ) ? Difficile de faire la part des considérations politiques (élection présidentielle) et économiques (exploitation du pétrole de schiste américain et moindre dépendance à l'égard du Moyen-Orient) .

Il n'empêche , le constat est là : les Etats-unis , au-delà des sanctions économiques , entament peut-être un désengagement du Moyen-Orient . Laisseront-ils pour autant la porte ouverte à une avancée Russe via la Syrie et l'Iran et ouvriront-ils la route (de la Soie ... ) à la Chine ? Trop tôt pour répondre mais pas trop tard pour s'interroger .

jeudi 12 septembre 2019

USA / ISRAËL: chaud et froid ou simple pirouette ?



Le limogeage de John Bolton , conseiller spécial de Donald Trump , jusqu’au-boutiste notoire et proche des milieux évangélistes , pourrait signifier que M. Trump met désormais "de l'eau dans son vin " s'agissant de sa conception binaire du moyen-orient . 

Mais , apparemment , le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou ne l'entend pas de cette oreille : son engagement , à l'avant-veille des élections législatives, d'annexer une part de la Cisjordanie (vallée du Jourdain) est un propos belliqueux qui tranche avec le renvoi dans les coulisses de John Bolton . Or il est peu probable que le Premier ministre israélien ait fait cette annonce sans tâter le pouls de la Maison Blanche . 

Cela accrédite l'idée que les Etats-Unis fonctionnent en ce moment (en politique étrangère tout au moins ) selon le régime de la douche écossaise : tout et son contraire .

Certains analystes "complotistes" évoquaient , jadis, la théorie du chaos à propos de la recomposition du moyen-orient : auraient-ils finalement raison ou n'est-ce qu'une pirouette de plus du Président américain ?

jeudi 5 septembre 2019

Nucléaire/Moyen-Orient : bombes à retardement ?



Alors que l'Iran , sous le coup des sanctions américaines, persiste à s'affranchir de l'accord sur le nucléaire de juillet 2015 en matière d'enrichissement d'uranium c'est , désormais, la Turquie (1)qui déplore que le Traité de Non Prolifération l'empêche de se doter d'un armement nucléaire . 

On serait tenté, dans les 2 cas, de parler de "bluff " : Pour l'Iran , faire monter les enchères avant une nouvelle (re)négociation (si les sanctions américaines sont levées) et pour la Turquie , réaction "épidermique" après son exclusion, par les Etats-Unis, du programme de l'avion de chasse F 35 (2). 

Mais - au-delà des apparences - il n'est pas besoin d'être grand clerc pour s'interroger sur une possible prolifération nucléaire au moyen-orient lorsque , par ailleurs, on constate que l'Arabie Saoudite affiche d'égales ambitions en se dotant d'un premier réacteur nucléaire . Ce réacteur serait certes civil mais il pourrait être l'amorce d'un programme militaire si , comme l'a dit le Prince héritier Ben Salmane , l'Iran poursuivait une "marche en avant " nucléaire . 

Dans ce contexte de risques de prolifération il est urgent lors de la prochaine conférence d'examen du TNP (en 2020)  de prévoir, au moyen-orient, une zone exempte d'arme nucléaire (ZEAN ) comme cela est envisagé depuis plusieurs années mais à chaque fois reporté à la demande des Etats-Unis .

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(1) discours du Président Erdogan à Sivas le 4 septembre 2019
(2) possible mesure de rétorsion après l'acquisition de missiles S 400 par la Turquie auprès de la Russie .

lundi 2 septembre 2019

Pari pour Paris ( élections 2020)



Des amis me disent qu'en dépit des sondages qui lui sont favorables ils hésitent à "parier" pour Benjamin Griveaux aux prochaines élections à Paris : non pas qu'il n'ait pas l'étoffe mais , au delà de la couleur de l'étoffe, il y a les accrocs :  l'habit fait peut-être le moine mais rarement le pape ... et le mépris affiché par l'ancien ministre à l'égard d'autres candidats  demeure un lourd handicap .

Comme on le sait,  la "guerre " avec Cédric Villani est désormais déclarée et le médaillé "Fields" n'emploiera pas des fleurets mouchetés pour résoudre l'équation à plusieurs inconnues qu'il garde cachée sous sa lavallière .

La droite n'ayant pas de candidat adoubé (et suffisamment auréolé) , Anne Hidalgo , l'actuelle maire PS ne devrait pas - me dit-on - avoir de grand souci à se faire ...sauf , bien sûr,  en cas de candidature d'Edouard Philippe .




lundi 26 août 2019

G 7 : renouveau du multilatéralisme ?



Alors que certains , de tous bords , en faisaient  leur "gorge chaude " avant qu'il ne débute , le G7 de Biarritz a  montré que "l'Occident" est à la recherche de cohérence au moment où le multilatéralisme semblait battre de l'aile  : 

Certes , il y a eu beaucoup de bilatéral dans ce multilatéral mais l'Union européenne a parlé d'une seule voix (1) et un équilibre Etats-Unis / Europe est ainsi apparu : aucun tweet rageur du Président américain Donald Trump n'a d'ailleurs assombri l'atmosphère . Intelligemment, Emmanuel Macron a écarté les manœuvres provocatrices du Président brésilien Bolsonaro qui auraient pu transformer le G7 en coulisses d'un journal à sensation (match de ping pong sur invectives) .

1-La piste iranienne est en partie ouverte (intégration des missiles balistiques dans l'accord nucléaire et , en échange , levée des sanctions économiques américaines) . Quand bien même le risque de conflit demeure (si, par exemple,  le ministre iranien des affaires étrangères venait à être désavoué par les "durs" du régime) . Il reste à savoir s'il s'agirait d'un "nouvel accord" ou bien d'un amendement à l'accord de juillet 2015 . Cette distinction est majeure .

2- De même, la guerre commerciale avec la Chine devrait diminuer d'intensité à la mesure du temps qui s'écoule avant l'élection présidentielle américaine ...et l'on sait que Donald Trump pose souvent son regard sur sa montre de campagne . Or une guerre économique à outrance compromettrait très certainement sa réélection .

3-Pour la forêt amazonienne , Emmanuel Macron a fait , opportunément , retentir les tambours et sonner les trompettes . Au delà de la grossièreté de Jair Bolsonaro (2) , c'est , en effet , ce que l'on retiendra : comme le disait jadis Jacques Chirac , il est impératif de réagir sans attendre lorsque la maison brûle...

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(1) Il est vrai que seuls 4 pays de l'Union étaient présents (F, A, I, RU) et trois d'entre eux peu enclins à se mettre en avant .

(2) Des amis lusitanophones me disent - après les saillies de Bolsonaro - que " le Rio " est ainsi , et bien malgré eux , passé de l'état de rivière à celui de ruisseau .

mercredi 21 août 2019

Trump, marchand de "bien(s) "



Au départ on pouvait croire à une plaisanterie lorsque on prétendait que Donald Trump voulait acheter le Groenland . Une Fake-News de plus ? Et bien , non ! M. Trump a voulu bel et bien acheter le Groenland comme jadis les Etats-Unis ont voulu acheter une part du Mexique dans la première moitié du 19 ème siècle ...avant de conquérir par les armes ces territoires (Californie, Nouveau-Mexique...) à l'occasion du conflit  de 1846 .

Il est à souhaiter que les mesures de rétorsion à l'encontre du Danemark n'aillent pas jusque là et se limitent à l'annulation du voyage que devait effectuer, à Copenhague ,  le Président des Etats-Unis ! 

Méfions-nous tout de même d'un Président "marchand de biens" : il pourrait , au G7, proposer à la France de lui céder la Guyane ou la Martinique ...comme jadis la Louisiane .

jeudi 15 août 2019

USA/CHINE : l'heure de la confrontation n'est pas venue...




Y a-t-il du bruit pour rien ? Certainement pas mais il ne faut pas confondre tension et confrontation : Ni Donald Trump ni Xi Jinping n'ont - pour l'heure - aucun intérêt à ce que les tensions actuelles dégénèrent . Le premier , parce que sa réélection en 2020 serait compromise en cas de crise économique aiguë, le second, parce que la Chine n'a pas encore achevé son "programme 2049 " (son horizon de moyen / long terme) . 

On assiste, c'est vrai , à une partie de "bras de fer " mais aucun des deux protagonistes n'a (pour l'instant) d'intérêt à faire plier son adversaire . Ainsi la guerre commerciale enclenchée devra , d'une manière ou d'une autre , se traduire par un armistice qui ne signifie pas une paix pour autant . La paix demeurera "armée" et le stock de missiles de portée intermédiaire, de part et d'autre , ne fondra certainement pas .

Mais l'heure de la confrontation n'est (heureusement) pas encore venue et il est probable que l'Amérique de Trump aura vu - d'ici là - passer beaucoup d'eau sous les ponts du Potomac .

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NB - Ainsi la situation au Moyen-Orient paraît nettement plus préoccupante : une confrontation avec l'Iran (directement ou par Israël interposé) est plus probable dans le court terme qu'une confrontation avec la Chine . 

vendredi 9 août 2019

Situation internationale : carambolages d'été



Un de mes amis , quelque peu anxieux , me demande ce que je pense de la situation internationale en ce mois d’août où "Bison futé " voit souvent rouge . Je ne suis ni grand expert ni prophète mais , pour autant , on peut mettre en évidence quelques signaux forts par delà les "courants faibles ".

1-Le Moyen-orient est dominé par le contentieux iranien et la crainte d'un embrasement . Le messianisme américain fait , aux côtés d’Israël , alliance avec l'Arabie saoudite et le cercle des faucons veut en finir avec les chiites iraniens et le Hezbollah . Le détroit d'Ormuz peut être l'occasion d'en découdre ...sachant que Pékin et Moscou ne seront pas aussi immobiles que les colosses de Memnon .

2-Tout aussi sensible paraît être la situation en Asie : Les tensions à Hong Kong peuvent inciter la Chine à intervenir bien plus directement pour resserrer les liens et montrer que l'enclave politico-juridique n'est que provisoire . Par ailleurs la situation au Cachemire pourrait , après le coup de force de Delhi , dégénérer . C'est aussi un baromètre pour vérifier si , par-delà les solidarités anciennes , il y a une vraie alliance entre Moscou et Pékin quelles qu'aient été les affinités de la Chine et de la Russie avec le Pakistan pour l'une , avec l'Inde pour l'autre.

3-Enfin le pétard allumé en Italie fait quelque bruit : Salvini prend l'initiative de faire exploser la coalition extrême droite / extrême gauche . A vrai dire cette fausse entente aurait déjà dû imploser . 
Cela aura tout de même pour mérite qu'ailleurs en Europe (France , Espagne...) l'entente de la carpe et du lapin n’apparaîtra que provisoire et restera du domaine du faux semblant . 

4- Pendant ce temps l'Union européenne semble dormir . A souhaiter qu'il ne s'agisse que d'une impression : l'Union a , notamment , pour vocation d'être - entre l'Asie et l'Occident américanisé - un balancier encore porteur de "l'Esprit des Lumières " . Esprit es-tu bien là !

jeudi 1 août 2019

Russie : médiatrice ou "tête de pont " de l'Asie ?



Dans 10 ou 20 ans il est possible que la rivalité Etats-Unis / Chine  - qui demeure actuellement sur le terrain économique - ne se traduise sinon par un conflit armé du moins par une tension de tous les instants . 

Cela amène à s'interroger sur la stratégie à moyen-long terme de la Russie : constituera-t-elle un relais pour la Chine ou bien se verra-t-elle progressivement amarrée à l'Europe ?

Il est bien difficile (sinon ridicule) de tenter de prophétiser à cette échelle de temps . Cependant si l'on compare les PIB ( 1700 milliards d'euros pour la Russie et 13000 milliards pour la Chine ) on se rend compte de ce que la Russie se trouve dans une situation de dépendance à l'égard de la Chine . 

La Chine , au-delà des convergences (alliances?) constatées au Conseil de Sécurité ONU,  prend notamment pied dans l'espace Russe (Sibérie) ou dans son "étranger proche" (Nouvelle "Route de la Soie " traversant le Kazakhstan par exemple) . 

C'est un vieux débat qui date des années d'après-guerre au cours desquelles certains voyaient dans la Russie soviétique "l'avant-garde de l' Asie " (1) mais la question se trouve désormais et plus que jamais au cœur non de l'actualité immédiate mais des réflexions sur le (finalement) pas si long terme .

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(1) Voir notamment Henri Massis dans son " Défense de l'Occident " (Plon éditeur, 1956) .

samedi 27 juillet 2019

L'Espagne ingouvernable mais sans dérive "à l'Italienne"



Faute du soutien du parti d'extrême gauche "Podemos" (1) , le Président du Gouvernement , Pedro Sanchez (PSOE, parti socialiste) n'a pu être reconduit . Le Président de Podemos, Pablo Iglesias semble s'être montré trop gourmand s'agissant des portefeuilles  ministériels convoités . 

On peut douter qu'un accord intervienne avant le terme de la mi-septembre en raison de l'antagonisme - voire animosité - entre Sanchez et Iglesias ...mais en politique "toutes les options demeurent sur la table ".

Les cartes sont-elles rebattues pour autant ? Certains - nombreux - souhaitent un accord avec le parti de centre droit , Ciudadanos (le parti d' Albert Ribera ...et celui de Manuel Valls) . Mais Ciudadanos s'est compromis avec le parti d'extrême droite Vox en Andalousie , turpitudes difficiles à digérer .

Le poids des extrêmes tant à gauche qu'à droite pèse donc lourdement dans la balance . En tout état de cause une situation "à l'Italienne " (compromis des extrêmes de droite et de gauche ) se révèle impensable en Espagne : Ouf !

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(1) Parti style Mélenchon , la dimension narcissique/révolutionnaire en moins cependant

lundi 22 juillet 2019

Greta Thunberg / réchauffement : Nouvelle "Jeanne d'Arc " ?



Tout comme "la Pucelle" Jeanne d'Arc , Greta Thunberg est , à sa manière , une "messagère" et - au-delà de la rhétorique médiatique - une "lanceuse d'alerte ".

Demain mardi elle ne sera pas attendue à Chinon pour rencontrer Charles VII mais à Paris , à l'Assemblée Nationale , venue qui , de la part de certains députés soulève des tempêtes au prétexte que tout cela est cirque et manipulation . Pourtant c'est bien de tempêtes qu'il s'agit si les problèmes climatiques ne sont pas pris sans délai à bras le corps : La COP 25 qui se tiendra en Novembre à Santiago du Chili sera confrontée à un défi : comment stopper la hausse des températures si l'on est incapable de stopper les émissions de CO 2 ?  

Alors que la COP 21 (Paris) s'était accordée sur une augmentation de 2 degrés (voire 1,5 degrés) à ne pas dépasser en fin de siècle , les experts (GIEC) pronostiquent une augmentation des températures de + 3 degrés . A défaut de muscler le Protocole de Kyoto (1)sur la diminution du gaz à effet de serre on voit mal comment s'en sortir  :  l'objectif de + 2 degrés ne sera pas atteint . Si telle est la situation des Etats insulaires seront submergés , l'Afrique sera confrontée à des pénuries alimentaires et les flux migratoires s’accéléreront.

Ainsi, en dépit des louables intentions des COP (2) qui se succèdent rien ne bouge vraiment : Trump se cache derrière les mines de charbon des Appalaches et les pays émergents font , eux, grise mine en attendant que soit enfin mobilisé un fonds d'investissement "vert"pour favoriser les énergies renouvelables . En parallèle, le nucléaire - énergie décarbonée- reprend l'avantage (notamment en Chine et en Inde) sans que soient résolus les problèmes des déchets .

Dans cet inquiétant contexte il serait malheureux que la petite suédoise de 16 ans , Greta Thunberg, vienne à Paris prêcher dans le désert . A sa manière, celle d'un témoin accusateur , elle est porteuse d'un "message " qu'il serait désastreux , à l'avant-veille de la COP 25 , de ne pas entendre ... quand bien même serait privilégiée  et  sur-jouée la dimension médiatique .

Quitte à ce que tout cela ne soit que provocation . Car enfin il s'agit de "faire bouger les lignes " ...

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(1) Le protocole de Kyoto signé lors de la COP 3 en 1997 prévoit des réductions de gaz à effet de serre mais la portée obligatoire ne vaut que pour les pays industriels ( c-a-d- en fait les Etats membres de l'OCDE) .

(2) COP = Conférence des Parties ( Etats-Membres de l'ONU + Union européenne)


vendredi 19 juillet 2019

Teilhard de Chardin a-t-il raison ?


Teilhard de Chardin propose la vision d'un Christ "cosmique" quelque peu éloigné du "Jésus de Galilée" du catéchisme . Il est à l'image d'un monde globalisé dans lequel chacun participerait à l'élaboration d'une nouvelle humanité . Cette vision d'un Christ à l'échelle planétaire a conduit l'Eglise à faire passer "à la trappe " Teilhard de Chardin en le réhabilitant tardivement et "avec des pincettes" faute d'en faire un Galilée ou ....un Giordano Bruno .

Pourtant cette image est celle qui s'accorde le mieux avec la vision de l'Univers qu'ont la plupart des scientifiques . Car il est communément admis que notre soleil disparaîtra dans un peu moins de 5 milliards d'années et , notre étoile disparaissant , il en sera de même pour notre Terre (et donc pour l'humanité terrestre) . Or il est également admis - qui plus est dans un Univers en constante expansion - que des milliards d'étoiles ont devant elles des dizaine de milliards d'années avant de s'affaisser lorsque la réaction nucléaire interne  , faute de "carburant" , aura cessé . 

Si l'Univers demeure alors que notre planète aura disparu depuis longtemps c'est que la création n'a pas pour but ultime le seul destin de la Terre : cette simple réflexion semble légitimer la croyance de Teilhard de Chardin en un Christ cosmique dont , en forçant le trait ,  la Terre ne serait qu'une étape (1) et notre humanité qu'une goutte d'eau dans l'océan cosmique .

Ainsi le point Oméga teilhardien ne serait pas le point Oméga de l'Univers .  A moins que le destin de l'humanité ne soit d'ensemencer tout le Cosmos : vaste programme .  A méditer ...sur la plage !

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(1) Une étape qui permet cependant de mesurer le chemin parcouru depuis Adam et Ève , nos ancêtres  symboliques à moins qu'ils ne soient australopithèques dans le temps historique ...


lundi 15 juillet 2019

Europe centrale / Balkans : un enjeu pour l'Europe



Emmanuel Macron est aujourd'hui à Belgrade et , au-delà des contentieux ponctuels, il n'est pas besoin d'être grand clerc pour se convaincre de l'importance stratégique des Balkans (et donc de la Serbie) et de l'intérêt géopolitique de ce voyage . 

Dans le conflit larvé (amical ou inamical) qui se prépare entre Occident et Orient les Balkans demeurent , comme jadis , une des lignes de fracture tant en raison de l'avancée de la Chine que de l'existence , toute proche, de l'escarcelle russe ou bien du giron américain tout prêt à gober . 

La nécessaire intégration , à terme, de plusieurs pays des Balkans occidentaux dans l'Union va évidemment poser un problème de "gouvernance" de l'Union mais - en même temps (!) - l'Union ne peut laisser partir ces pays à la dérive : quelle que soit la rive choisie  le port d'accès doit demeurer en Europe : Il faudra bien trancher ce nœud gordien .

vendredi 12 juillet 2019

François de Rugy , bouc émissaire de la République



Sous le harcèlement médiatique F. de Rugy , ministre de la Transition énergétique, sera-t-il tenté de démissionner ...pour un plat de lentilles ou plutôt quelques homards ? Certains se sont donnés pour ambition de se "faire un ministre" et tout les coups sont bons (1)alors que la probité de Rugy paraît assez évidente ...sauf à considérer qu'il doit lui-même (ou son épouse) signer les menus et qu'il est tenu d'envoyer aux cuisines un acte notarié lorsqu'il s'agit de "dîners de Gala " (...).

En mettant l'accent sur ce que certains qualifient "d'affaire" cela permet d'éviter de parler d'affaires bien plus sérieuses . Rugy, à son corps défendant , devient le "marronnier" à abattre de l'été pendant que des amis politiques lui cirent le parquet . Homards et peaux de bananes en quelque sorte . 

Certes François de Rugy n'est pas un foudre de guerre (2) et se défend trop benoîtement (3) Trop accommodant, voilà qu'il est prêt à être mangé à toutes les sauces .

 Courage ! le tribunal révolutionnaire ne tient pas encore table ouverte dans la rue même si les Fouquier-Tinville courent les cuisines déguisés en homards .

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(1) exemple d'attaque biaisée : prétendre qu'une bouteille de sauternes a coûté 500 euros alors qu'elle s'est contentée de vieillir dans les caves de l'Hôtel de Lassay ...et prendre de la valeur en dormant !

(2) On lui reproche d'avoir prêté une oreille trop attentive aux lobbies du secteur de l'énergie , ce qui expliquerait que le mode de calcul de l'augmentation du prix de l’électricité n'ait pas été revu.

(3) sauf à limoger sa directrice de cabinet bénéficiant d'une HLM à Paris depuis 12 ans alors qu'elle était en poste en province. Mais Mme Klein , à titre compensatoire , sera probablement nommée au Conseil d'Etat , institution à large vocation sociale accueillant des hauts fonctionnaires alertes jusqu'à 70 ans .

lundi 8 juillet 2019

IRAN / USA : Pour une sortie de crise ...



La partie de bras de fer s'intensifie et aucune partie n'entend perdre la face . Mais c'est du nucléaire dont il s'agit et non pas d'un jeu d'innocentes marionnettes . Si telle est actuellement la situation c'est  - qu'on le veuille ou non -  à la suite de la dénonciation par les USA de l'accord de 2015 et de la montée en puissance des sanctions ayant pour but de faire plier le régime iranien . 

Théoriquement il pourrait y avoir 2 options :

1- Négocier un accord concernant les missiles balistiques (qui ne figurent pas dans l'accord négocié par les 5 + 1 en  2015) . Mais , évidemment, les iraniens n'accepteront pas une nouvelle négociation sur des missiles a priori non nucléaires ...sauf (peut-être) si les sanctions économiques américaines sont levées avec un calendrier contraignant et un engagement ferme (1)

2- Créer une "zone exempte d'arme nucléaire " (ZEAN) au Moyen-Orient . Cette création avait été demandée par une large majorité à l'Assemblée générale ONU en 2012  et une conférence devait se tenir à Helsinki mais elle a été , depuis lors, systématiquement reportée à la demande des Etats-Unis . Or une ZEAN serait un gage pour une dénucléarisation du Moyen-Orient dans son ensemble (le pays détenteur , les pays "du seuil " , les pays susceptibles de se doter du nucléaire) . Bien évidemment cette option suppose l'accord d’Israël mais elle a pour intérêt d'appeler "un chat un chat " . Utopie ?   

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(1) Au delà d'une simple promesse susceptible d'être dénoncée comme l'accord de 2015 (cf. le PM Harold Wilson distinguait jadis "promesse" et "engagement "....) .

samedi 6 juillet 2019

Quelle Europe , quelles frontières ?



C'était, hier vendredi 5 juillet , l'objet du sommet de Poznan que d'évoquer la situation des 7 ou 8 Etats des Balkans occidentaux qui souhaitent intégrer l'Union européenne . C'est aussi le moment  de s'interroger sur les frontières de l'Union .

Déjà la situation actuelle à 28 (27 après le départ des anglais) est difficilement gérable : nous avons été témoins récemment des atermoiements pour s'accorder sur le nom du président de la Commission et celui du Conseil européen . Le risque , en passant de 27 à 34  est de "noyer le poisson". En élargissant de plus en plus on risque de "tuer" l'Europe en privilégiant la dimension "marché" c-a-d la dimension économique par rapport à la dimension politique .

Certains diront que l'Union européenne doit se "caler "sur l'OTAN et que l'Albanie ou le Monténégro ont aussi leur place. Mais comment éviter que l'Union ne devienne un "machin" incontrôlé et incontrôlable ?

Face à la Chine qui avance et aux Etats-Unis qui hésitent  l'Europe a tout intérêt à rechercher l'Union sans barguigner . Cependant il y a danger à passer , sans assise ferme quant à la stratégie , à une gestion de type "multinationale " . Or la stratégie' fait encore défaut dans un espace où , par ailleurs ,  viennent mordre les eaux troubles des populismes qui haïssent l'Europe .

vendredi 28 juin 2019

COP 25 : Sur le chemin de Saint-Jacques



C'est un long chemin encore à parcourir avant la conférence de Santiago (Saint-Jacques) du Chili en décembre prochain . Les rencontres préparatoires à Bonn ces derniers jours ne reflètent pas un optimisme béat : l'objectif de la COP 21 (Paris, décembre 2015) est loin d'être atteint s'agissant de la "stabilisation " des températures à + 2 degrés - et si possible + 1, 5 - par rapport à l'époque dite "préindustrielle" . 

Les signaux de détresse envoyés l'an passé par les experts du GIEC restent d'actualité puisque le niveau actuel des émissions de gaz à effet de serre conduit non à une stabilisation des températures en fin de siècle mais une augmentation de l'ordre de + 3 degrés . 

En cet épisode caniculaire, la situation a d'ailleurs quelque chose de prémonitoire quand bien même certains romanciers surfent sur la vague en prédisant une quasi fin de l'humanité d'ici un demi-siècle . N'exagérons pas !

Il en demeure pas moins qu'il est inconséquent d'assister en ce moment au ballet de "petites marionnettes" se livrant à des guerres tarifaires : plusieurs  ONG  à juste titre estiment que nombre d' hommes politiques ne situent leur action (et leurs préoccupations) que dans le court terme . Or le réchauffement climatique - dixit Donald Trump - ne relèverait que du très long terme, les centrales à charbon relevant , elles , du court terme .

Mais il semble y avoir un accommodement des temps : le long terme devient , s'agissant du climat , du court terme :  le chemin de Santiago (du Chili) demande plus que jamais - avant décembre - à être sérieusement balisé (au-delà des seules réflexions sur les échanges de quota d'émission de carbone ) .

dimanche 23 juin 2019

USA /PALESTINE/IRAN : Tout s'achète, tout se vend . Non probablement !



Au lendemain de la deuxième guerre mondiale les Etats-Unis voulurent rétablir l'ordre international en injectant des dollars au moyen-orient (plan Eisenhower ) et en europe (plan Marshall) afin de stopper l'avancée - pressentie - de l'URSS .

 A l'heure actuelle Donald Trump tente d'acheter la paix en proposant des milliards de dollars : c'est ce qu'il compte faire en dévoilant mardi au Barhein son plan de paix pour la Palestine ; c'est également l'offre qu'il fait à l'Iran dans le cadre d'une stratégie "carotte et le bâton " (1) chère , jadis , au Président Théodore Roosevelt en Amérique centrale au début du 20 ème siècle .

C'est finalement le comportement d'un (certain) chef d'entreprise pour lequel "tout s'achète , tout se vend " . En faisant passer le "volet politique " au second plan Donald Trump croit probablement que le "volet économique " l'emportera : en faisant miroiter des fleuves de dollars et le miel des investissements M. Trump est soit réaliste soit illusionniste . 

Certes les dollars sont "bon à prendre " mais c'est faire peu de cas de la conscience politique des peuples et de leurs aspirations . Telle n'était pas la situation en 1945 : la démarche américaine était multilatérale et s'inscrivait dans un contexte de consensus politique . Ce n'est plus le cas ,il me semble , actuellement .

A nouveau , la voix de l'Union européenne est plus que jamais importante et attendue en urgence .
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(1) En l'occurrence , soit revenir à la table de (re) négociation de l'accord nucléaire de 2015 soit asphyxie par garrottage progressif . La tournée de Mike Pompeo , secrétaire d'Etat , dans le Golfe ressemble à un appel à la "mobilisation générale " .

lundi 17 juin 2019

Vers un axe Téhéran / Moscou / Pékin ...et Ankara




La situation , dans le Golfe , est tendue et on n'a pas encore de réponse aux questions que l'on se pose : il y a-t-il eu une attaque des 2 tankers à l'aide de mines posées par l'Iran ou bien est-ce un piège pour faire chuter le régime des mollahs ? 

Quoi qu'il en soit il semble bien , en cas d'offensive américaine, que des chaînes de solidarité (ou d'opportunité) pourraient se mettre en place : Moscou comme Pékin avancent à pas comptés  dans le Moyen-Orient avec ou sans "Route de la Soie "  et il est à parier que l'un comme l'autre ne resterait pas impassible en cas d'intervention américaine . 

De là à estimer que Moscou comme Pékin ...et comme Téhéran poussent au conflit il y a un grand pas . L'axe - auquel on pourrait peut-être ajouter Ankara (1)- demeure virtuel ...pour l'instant . 

Dans ce contexte trouble et dangereux pour la paix on attend impatiemment la voix de l'Union européenne . Mais on cherche toujours et encore ...un porte-voix .


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(1) La Turquie vient d'être sommée par les Etats-Unis de renoncer à l'acquisition de missiles S-400 auprès de la Russie (ce que n'a pas accepté Ankara en dépit de la mise en demeure américaine) . Ces missiles sol - air extrêmement sophistiqués seront livrés début juillet . 

samedi 15 juin 2019

Brexit : le suicide anglais



A juste titre Bernard-Henri Lévy déplore dans un article intitulé "il faut juger les escrocs du Brexit " (1) que la citation à comparaître de Boris Johnson devant le tribunal de Westminster ait été cassée par la Haute Cour de Londres . Le Brexit , on le sait, a été voté par les électeurs anglais sur la base d'informations mensongères habilement distillées avant le référendum .

L'un des prétextes est la contribution financière au budget de l'Union , l'autre tient aux craintes de vagues migratoires, un dernier est la soi-disant perte de souveraineté . Cela est bien surprenant et contradictoire lorsque l'on voit Mme Theresa May faire la danse du ventre devant Donald Trump et Nigel Farage se contorsionner comme un beau diable en jouant du pipeau pour séduire Bannon .

Les jeux sont-ils faits pour autant ?

 D'ici fin octobre de l'eau peut encore couler sous les ponts de la Tamise et un nouveau référendum surgir des eaux . A défaut bien des choses conçues dans l'Après-Guerre partiront à vau - l'eau : le Royaume-Uni a-t-il fait, en conscience , le choix de sa vassalisation à l'égard des Etats-Unis ?

 Rien n'est moins sûr  et comme l'écrit BHL "Le droit au suicide vaut pour les peuples non moins que pour les individus . Mais à condition que ce choix soit libre et consenti, qu'il procède d'une décision mûrement et souverainement consentie ". 

Souverainement ?

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(1) hebdomadaire Le Point n° 2441 du 13 juin 2019 page 140

vendredi 14 juin 2019

USA/IRAN : point(s) d'interrogation ...



En dépit des affirmations du Secrétaire d'Etat américain on ne peut encore - selon ce qu'il semble  remonter de la "communauté du renseignement " - rien affirmer à propos des actes de sabotage sur deux pétroliers à proximité du golfe d'Ormuz . Ce que l'on sait est, qu'à la suite de l'embargo américain , l'Iran est au bord de l'asphyxie et que , dans le passé, il s'est dit en capacité de bloquer le détroit d'Ormuz (30% des flux pétroliers mondiaux) . 

A première vue la responsabilité de l'Iran semble probable . En "seconde vue" il semble aussi possible que l'on ait (on ?) monté un scénario qui pourrait , aux yeux de la communauté internationale , justifier une intervention . On sait qu’Israël , l'Arabie Saoudite ne seraient pas mécontents d'une intervention américaine ...en compagnie des "faucons " d'outre-atlantique . 

Certes il faut se garder des théories complotistes mais il faut aussi se rappeler que ce qui paraît trop évident n'est pas à prendre "au pied de la lettre " : on se souvient évidemment du contexte de l'intervention américaine en Irak (et des affirmations à l'ONU (1) de pseudo préparatifs nucléaires de Bagdad) . On se souvient aussi - cela remonte à 1981 - de l'affaire dite Irangate (2) : la réalité n'est pas toujours simple !

D'autant plus que l'un des tankers attaqué est japonais alors même que le Premier ministre japonais , Shinzo Abbe se trouvait, ce jour là , en visite à Téhéran ...

Quoi qu'il en soit un scénario est en préparation soit pour l'escalade militaire soit pour obtenir que l'Iran vienne à résipiscence à la table de négociation ....pour renégocier l'accord de 2015 ? 

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(1) cf. la fiole de poudre blanche brandie par le Secrétaire d'Etat Colin Powell devant le Conseil de Sécurité de l'ONU le 5 février 2003

(2) vente d'armes par les USA à l'Iran (en dépit de l'embargo officiel ) pour financer une opération au Nicaragua (cf. les contras) .

mercredi 12 juin 2019

Démocratie : carte maîtresse occidentale



C'est un lieu commun de dire que les régimes démocratiques se situent pour la plupart en Occident et que l'Afrique ou l' Asie ne viennent pas en tête si l'on se réfère aux analyses de "The Economist Group " (1) qui sont , depuis plusieurs années , la référence en la matière .

C'est peut-être aussi un lieu commun de concevoir un Occident qui continue à brandir le drapeau de la démocratie alors même que la Chine frappe à notre porte et que nous nous demandons s'il faut la tenir grande ouverte ou bien seulement entrebâillée .

Qu'on le veuille ou non les démocraties (pleines ou imparfaites) se situent en Occident (en incluant l'Australie) et les régimes autoritaires ou hybrides sont - il faut en convenir - en Afrique , en Russie  ou en Extrême Orient ... cela bien sûr à une nuance prés : le Japon et l'Inde (qui possède un régime politique démocratique dans une société encore profondément inégalitaire) . 

C'est une carte maîtresse pour l'Occident que de camper sur ces valeurs de démocratie et de renvoyer dans les ornières et déviances des courants populistes qui , sous prétexte de redonner la parole au peuple , en fait le muselle et le corsète . Attention aux contresens mélenchoniens , lepeniens ou salviniens !

Quand bien même nous anticiperions l'arrivée de la Chine et de l'Inde les jeux  ne sont pas faits pour autant et l'Occident n'est pas finalement si "désorienté " que cela ... à condition que la démocratie fasse toujours partie de son orient .   

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(1) Democracy Index 2018 (dernier classement paru) .

dimanche 9 juin 2019

Inde/Chine : Orient recomposé , Occident désorienté



La Chine avance certes à grands pas vers l'Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique ...au rythme, notamment , de la "Nouvelle route / ceinture de la soie" ...et de la 5 G . Mais ,de son côté, l'Inde vient de franchir la ligne de départ quand bien même les coureurs ne seraient pas encore à égalité . 

Néanmoins la large victoire du Premier ministre Narendra Modi aux législatives (303 sièges sur 545) accompagne la marche en avant de l'Inde (taux de croissance de 7 % , population de 1,4 milliards dépassant prochainement la Chine) . Ainsi l'Asie se recompose avec , d'un côté une Chine puissante et retrouvant ses valeurs confucéennes ancestrales et , de l'autre une Inde qui - plus tardivement que la Chine - désormais s'éveille

Il est grand temps pour l'Occident , quelque peu désorienté , de bâtir de nouveaux rêves (dont une Union européenne forte ) au risque , face à l'Inde et à la Chine, de se trouver désemparé .