jeudi 30 mai 2019

Israël / Palestine : le plan de paix a "du plomb dans l'aile"



Alors que le gendre de Donald Trump, Jared Kushner a commencé sa tournée des pays arabes pour présenter le plan de paix qu'il avait savamment mijoté sous la houlette de son beau-père , les chances d'un accord semblent compromises : ce plan devait être présenté fin juin lors d'une conférence à Manama (25-27 juin ) .

Mais il eût fallu que le gouvernement israélien soit à même de réagir. Or l'impossibilité pour M. Benyamin Netanyahou de former un gouvernement de coalition en dépit de son relatif succès aux récentes législatives compromet toute possibilité pour Tel Aviv/Jérusalem d'être en résonance avec le plan américain : il faudra attendre la mi-septembre et les nouvelles élections prévues pour qu’Israël se positionne vis à vis du plan Kushner (en fait du plan Trump) . 

Certes la "communauté internationale " n'en attendait pas de miracles puisque semblait disparaître la notion de "deux Etats" qui est celle toujours exprimée par l'ONU . Au demeurant la légitimation par les Etats-Unis de la souveraineté israélienne sur le plateau du Golan et une part de la Cisjordanie rendait sceptique les plus sceptiques quant à la possibilité pour l'Autorité Palestinienne d'accepter un compromis . Tout comme l'exil - selon le plan Kushner - d'une éventuelle capitale de la Palestine en périphérie de Jérusalem

Au moment où les tensions USA / Iran ne relèvent plus de la seule rhétorique un vent mauvais se lève au Moyen-Orient peu porteur d'un espoir de paix dans le court terme entre Israël et la Palestine . Dommage ...  

lundi 27 mai 2019

Europe : de l'avant !



Le faible écart (0,9 points) en France , en faveur des souverainistes de Marine Le Pen (23,3 %) par rapport à la liste Macron (22,4%)  et la percée des écologistes (13,5 %) ont alimenté lucarnes et gazettes . La vague verte est un acquis européen positif et il faudra en tenir compte : l'avenir de notre planète en dépend tout au moins partiellement si une forte impulsion est assurée par l'Union et si des "signaux forts " sont donnés au niveau international . 

Mais - au niveau de l'Europe - on ne peut parler de vague "bleue-marine" puisque les partis "européistes" sont toujours majoritaires avec environ 430 sièges alors que les partis "souverainistes" restent minoritaires avec environ 170 sièges .

N'en déplaise à M. Bannon , Salvini ou Orban les nationalistes frileux n'ont pas réussi à pirater l'Union et n'ont pu hisser les voiles noires de leurs colères  . 

Tout autant , les grincheux d'extrême gauche sont appelés à rentrer au bercail un peu partout en Europe et singulièrement en France (avec les "insoumis" de M . Mélenchon qui baissent pavillon avec 6,3 % des suffrages). 

Dans la cacophonie des résultats (effondrement de la droite républicaine à 8,4 % et du PS à,6,2 % ) on n'a pas vu , non plus, de vague "jaune" : les"gilets jaunes " ont tous eu besoin de leurs gilets de sauvetage (moins de 1 % des suffrages ...) .    

vendredi 24 mai 2019

Theresa May : Mayday !



Mayday n'est pas un simpliste jeu de mot : le Royaume-Uni est en situation de détresse et lance indirectement un appel à l'Union . Il n'est pas trop tard pour qu'un nouveau référendum remette les pendules à l'heure : les mensonges  et non-dits des Brexiters ont pollué le référendum de 2016 et , de ce fait, il a perdu de sa légitimité quoi qu'en pensent les britanniques légitimistes et légalistes . 

Il est encore temps de rebattre les cartes et de renvoyer - si le Royaume-Uni en décide - Nigel Farage et Boris Johnson en coulisse (comme les Hollandais l'ont courageusement fait hier avec l'europhobe  Thierry Baudet

Car un départ de l'Union ne serait profitable à personne ; sauf peut-être à Trump et à son affidé  Bannon ...En effet sans les britanniques il ne pourrait y avoir un jour de véritable Défense européenne

Par ailleurs, l'Union ne peut uniquement s'arc-bouter sur le "couple " franco-allemand quand bien même il s'agit de l'axe essentiel . Mais le moteur a aussi besoin d'un modérateur .

Mme May à travers ses larmes lance un appel : à ses compatriotes mais aussi à l'Union : mayday dit-elle !

mercredi 22 mai 2019

Europe : une utopie réaliste



En dépit des prétentions de Bannon , Trump, Salvini , Orban , Le Pen et les autres , l'Union européenne demeure le support des valeurs occidentales (y compris celles des Etats-Unis ) .

Comme le souligne Mathieu Lainé (1) , ce sont les philosophies des Lumières et l'ancrage chrétien qui sont à l'origine du projet démocratique et humaniste . Le concept d'Etat-Nation s'est forgé certes sur la base du traité de Westphalie mais ses racines sont antérieures à la guerre de Trente ans .

Lorsque Victor Hugo s'adressait aux nations lors du Congrès pour la Paix universelle (Paris, 1849) l'accent était lyrique lorsqu'il évoquait les futurs Etats-Unis d'Europe mais il était , surtout visionnaire (sans qu'il ait besoin d'une table tournante ) . 

Faut-il tirer un trait sur Hugo , sur Jaurès dont l'encre n'est pas encore sèche parce que des politiciens démagogues et  craintifs sortent de leur poche buvards et papier - mouchoir ?

Au-delà des craintes du court terme des Salvini , Orban , Bannon , Le Pen etc... l'Europe n'est pas une utopie mais une ambition réaliste . Hugo et Jaurès couvrent la voix de Le Pen tout comme celle de Gasperi couvre celle de Salvini .

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(1) essai "Il faut sauver le Monde Libre " de Mathieu Lainé (Editions Plon 2019 )

lundi 20 mai 2019

Bannon / élections : un évangéliste en campagne




Steve Bannon , ancien directeur de campagne de Donald Trump est à l'affiche et les médias s'interrogent à juste titre sur son rôle dans la campagne européenne  . Une chose est claire : il ne veut pas d'une Europe forte susceptible de rivaliser avec les Etats-Unis et d'être un point d'équilibre face à l'arrivée programmée de la Chine . 

M. Bannon est milliardaire : ce n'est pas une maladie mais cela se sait et cela compte tout autant pour le Rassemblement national de Marine Le Pen  que pour la Ligue de M . Salvini . La question que l'on se pose à son propos : fait-il cette opération de sape de l'Union de son plein gré ou main dans la main avec Donald Trump ?

 Mais ce point n'est que mineur puisque Bannon n'agit pas "à l'insu de son plein gré " . Bannon a servi jadis dans les marines et il surfe sur les vagues porteuses : l'immigration en particulier . Pourtant ce thème ne saurait cacher l'essentiel  : l'Union (européenne) fait la force et c'est ce que craint Bannon tout comme Trump installés dans un hégémonisme aux odeurs de 'Manifest Destiny " (évangile américain selon le Président Polk et que reprend l'ancien conseiller de Trump (1)

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(1) Steve Bannon avant de soutenir Trump avait soutenu Ted Cruz lors de la primaire républicaine américaine  et avait déclaré "les flingues , la Bible et celui qui l'a écrite sont ce qui nous rassemble ".

vendredi 17 mai 2019

EDF/ETAT/C.R.E. : qui décide en France du prix de l'électricité ?



Alors qu'une augmentation du prix de l'électricité de 5, 9 % est programmée début juin une autre -plus limitée- pourrait intervenir début Aout aux dires de Jean-François Carenco , président de la C.R.E  (1) . De la sorte la hausse serait d'environ 7 % alors que l'inflation ne devrait pas dépasser les 1, 3 % . Bizarrement le gouvernement ne semble pas réagir bien que cette augmentation aille directement impacter les ménages les plus modestes . Le projet de modification des modes de calcul des tarifs ne semble pas à l'ordre du jour et renvoyé aux calendes grecques .

.Le Conseil d'Etat , saisi par des associations de consommateurs doit se prononcer . Prendra-t-il en considération les critiques de l'Autorité de la concurrence (2) ci-après ?  

"Le dispositif envisagé est défavorable pour 28 millions de clients puisqu'il conduirait à une augmentation des tarifs de 7,7 % HT dont 40% ne correspondent pas à une augmentation des coûts de fourniture d'EDF mais ont pour but de permettre aux concurrents d'EDF de proposer des prix égaux ou inférieurs aux tarifs règlementés ".

Certains s'étonneront de voir l'électricité en France augmenter alors même qu'elle est , dans notre pays  , d'origine nucléaire à 70 % et donc non liée aux soubresauts du prix du pétrole et seulement marginalement impactée par le coût du transport .
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(1) La Commission de régulation de l'énergie (C.R.E.), présidée par un préfet (en retraite) fait partie des structures dites "Autorités administratives indépendantes " (organisations "juteuses" s'il en est ) .

(2) avis 19-A-07 du 25 mars 2019

mercredi 8 mai 2019

Iran / Etats-Unis : bruit de bottes



Ce 8 mai devrait être l'occasion de ne parler que de paix . Pourtant une partie de "bras de fer" se joue en ce moment entre les Etats-Unis et l'Iran . On sait qu'il y a un an Donald Trump s'est retiré de l'accord signé en juillet 2015 entre les 5 + 1 (membres du conseil de sécurité + Allemagne) et l'Iran à propos de son programme nucléaire afin qu'il ne dérape pas dans le secteur militaire .

Depuis lors les Etats-Unis ont mis en oeuvre des sanctions économiques (interdiction d'exportation de pétrole) à l'encontre de l'Iran . Ces dernières semaines ces sanctions ont été renforcées et des forces américaines sont "sur le pied de guerre" : porte-avion , avions de combat etc...

Dans le même temps le gouvernement iranien vient de notifier aux signataires de l'accord de 2015 (dont la France) qu'il ne respecterait pas la clause limitant l'enrichissement de l'uranium et l'utilisation d'eau lourde . Préalable à la dénonciation , à son tour, de l'accord de juillet 2015 par Téhéran ? C'est peut-être ce que souhaitent les Etats-Unis pour - en poussant l'Iran à la faute - légitimer une intervention .

Bref , en ce moment se joue une partie de poker...en souhaitant qu'il ne s'agisse que d'une partie de cartes où le bluff l'emporterait . En ce 8 Mai il faut croire en la paix, mais ...

lundi 6 mai 2019

Europe : une question de survie



A quelques jours des élections européennes il faut faire un constat :

1- Il existe deux forces centrifuges concomitantes , celle des courants nationalistes / populistes (majoritairement d'extrême droite) que tentent de fédérer Bannon et les autres (Orban , Le Pen , Salvini, Abascal etc...) . Il y a aussi celle - moins perceptible car diluée dans une série d'initiatives - des Etats-Unis de Donald Trump : Le président américain s'échine à écarter l'Union européenne de la scène internationale en ressuscitant un monde bipolaire (Chine / Etats-Unis) .

2 -Que deviendraient les Etats européens s'ils étaient pris en tenaille entre les Etats-Unis et la Chine ? Pas grand chose probablement et tant Marine Le Pen que MM. Orban ou Salvini en seraient pour leurs frais même si , se tournant vers le passé , ils estiment pouvoir guérir les écrouelles . L'Europe est , de la sorte , une question de survie pour les nations qui la composent .

3 - Face à la montée des nationalismes il faut ajuster les réponses : Elles sont culturelles tout autant qu'économiques . Le danger de repli sur soi ne se guérit pas seulement par la problématique du "pouvoir d'achat " . Les chocs culturels (dont les problèmes d'immigration et d'insertion ) sont tout aussi importants : l'excellent candidat de L.R. François-Xavier Bellamy l'a bien compris , Nathalie Loiseau un peu moins .

L'Europe que nous voulons n'est pas exclusivement une Europe de dossiers , de recommandations et de directives  techniques . La dimension sociale et culturelle est essentielle : il suffit de parcourir les romans de Houellebecq (entre autres ...) pour s'en convaincre . 

mercredi 1 mai 2019

Les Huns ...et les autres



Les blacks blocs n'ont pas tout à fait l'allure des Huns et aucun Attila , fort heureusement, n'émerge . A moins que Mélenchon ne s'infiltre ou ne s'invite dans le mouvement . Il est vrai , aussi , que Christophe Castaner ne ressemble en rien à sainte Geneviève , ce qui dissuade peut-être le leader des "Insoumis" de trop en faire ...au-delà de la seule rhétorique .

Paradoxaux sont les alléluia de Mélenchon/ Corbière / Garrido : ils se réjouissent de la soi-disant  "convergence des luttes" alors même que les "Gilets jaunes" et Black blocs (c'est le nouveau cocktail à la mode) empêchent les cortèges syndicaux de se former ou , en tout cas , les dénature . 

Le gouvernement , dans ce contexte , joue aujourd'hui  sa crédibilité : devant les Huns ...et devant les autres .