samedi 30 juin 2012

Pétrole iranien/embargo : anticipations, conséquences.

On l'avait quasiment oublié! c'est pourtant à compter de demain ,1er juillet, que s'applique l'embargo décidé par l'Union européenne quant à l'achat de pétrole iranien...et (rappelons-nous) la menace alors exprimée par Téhéran en début d'année de bloquer en représailles le passage des tankers par le détroit d'Ormuz.

 Quelques rappels : l'Iran exporte - approximativement - 3 millions de barils par jour. Et les principaux acheteurs sont asiatiques : la Chine, l'Inde, la Corée du Sud, le Japon importent à eux seuls 1, 4 M de b/j . (cf. statistic Review of World Energy BP - 2011). La part des pays de l'Union était quant à elle (en 2011) d'environ 20 % avec 0,6 M de b/j , part en forte diminution depuis l'annonce de la décision d'embargo, la plupart des pays ayant trouvé (cf. Total ) des approvisionnements alternatifs.

 Il faut donc relativiser l'incidence de l'embargo sur l'économie iranienne d'autant plus que plusieurs pays d'Asie (Chine notamment ) ont envisagé de se substituer à l'Union. Une conclusion s'impose : un blocage du détroit d'Ormuz pénaliserait largement l'Iran .

 Mais il faut avoir en mémoire que c'est plus du tiers du pétrole "mondial" qui transite par ce détroit. D'où une "crise" inévitable en cas de blocage. 

Les négociations concernant le nucléaire iranien ( uniquement à propos de l'uranium hautement enrichi ) avaient pourtant bien commencé et la récente "étape" de Moscou avait été "franche" à défaut de se traduire-encore - par un accord...

L 'Iran - personne ne le conteste - est tout à fait légitime à mettre en œuvre un programme nucléaire civil. Mais un tel programme énergétique ne nécessite pas de l'uranium enrichi à 20 % !

Un enrichissement à hauteur de 3,5 à 4 % suffit pour un programme civil .

 Pourquoi ce seuil  de 20 % (atteint par l'Iran ) pose-t-il problème ? Réponse: c'est la voie ouverte à l'option nucléaire militaire car il n'y a pas de saut technologique entre 20 et 90% (seulement des centrifugeuses en plus et... quelques mois supplémentaires).

vendredi 29 juin 2012

L' Europe en cordée !

Voilà un accord - disons un compromis - qui fera date. Il faut saluer et la conviction et la tactique du Président François Hollande soutenu par Mario Monti et Mariano Rajoy.

 Il faut ,aussi, saluer le sens (le bon sens) des responsabilités de Mme Merkel. Elle n'a pas fait obstacle aux demandes du "Sud" de recapitaliser directement (via le M.E.S.) les banques en souffrance. 

Mais (ne l'oublions pas) se mettent en place désormais des mécanismes de contrôle qui sont l'embryon d'une coordination des  politiques économiques. 

Attendons les propositions que doit faire d'ici 3mois M.Herman Van Rompuy : je ne doute pas qu'elles aillent dans le sens de l'intégration que - comme bien d'autres - j'appelle de mes vœux. 

Ce 29 juin restera un jour faste pour l'Union ( ou à tout le moins pour les pays membres de la "zone euro"). 

L' Europe est demeurée encordée : bonne nouvelle que voilà. Stratégie payante des pays du "Sud"et sens des responsabilités de l'Allemagne (qui attend avec impatience, j'imagine , la déclinaison des "quatre piliers" que prépare M . Van Rompuy pour mieux soutenir l'édifice).

jeudi 28 juin 2012

Union européenne : l'urgence d'un signal !

Il me semble, ce soir, que l'on avance à grands pas. Mais (au-delà des divergences ''conjoncturelles'') il faut un signal fort. Et ce signal ne peut être que politique.

 Bien sûr,il faudra mutualiser l'endettement mais cela ne peut se faire sans l'annonce d'une coordination des politiques économiques et fiscales.

Ce que l'on attend (tant en France qu'à l’Étranger) c'est un "feu vert" donné pour entreprendre une "Grande Marche": celle qui conduit à une intégration des politiques (et pas seulement des politiques économiques). J'exclus évidemment de ces souhaits les partis extrêmes ou xénophobes qui vivent dans un autre temps.

Certes, il faut insister sur la notion de "solidarité" (et le Président Hollande a raison) mais comment croire durablement - et faire croire - à une nécessaire "solidarité" si aucun message politique (en ce sens la Chancelière Angela Merkel a aussi raison) n'est délivré exprimant bien plus qu' une "solidarité'' qui ne serait que de façade , telle une bouée jetée à la mer en période de tourmente.

 La "solidarité " doit être la traduction d'un "vouloir vivre ensemble" et refléter une volonté politique qui - jusqu'à présent - a été insuffisamment affirmée.

Sans porter un jugement sur les institutions actuelles, il est évident que nous sommes encore loin d'une "Union européenne" au sens des "États-Unis d'Europe".

 Il faut, maintenant, sauter le pas et mettre en chantier une réelle réforme des institutions et poser les jalons d'une élection -au suffrage universel - d'un Président de l'Europe.

 Certains diront:utopie! Je réponds : réalisme!

 Que les difficultés actuelles soient pour les chefs d’État et de gouvernement l'occasion de rebondir.

 L' Histoire leur en saura gré.

mercredi 27 juin 2012

Moscou / "printemps arabes": des propos de bon sens

Ainsi, c'est depuis Israël (Jérusalem ou Bethléem) que Vladimir Poutine a appelé à une transition "civilisée" les États en proie aux spasmes du ci-devant "printemps" arabe.

 Cette déclaration - en Israël - est loin d'être neutre. Certes, les propos du Président Russe sont frappés du coin du bon sens au moment - même si cela a été par la suite démenti - où l'on prêtait au nouveau Président Égyptien l'intention de dénoncer les "accords de Camp David " , pierre angulaire et contribution majeure à la stabilité du Moyen-Orient.

 Finalement, il apparaît que les propos prêtés au Président Égyptien ne seraient qu'une grossière manipulation en provenance d'une "agence" non officielle de Téhéran. Mais il n'y a pas de fumée sans feu et on doit s’interroger sur le contexte (et la raison) de cette opération de "désinformation".

 En tout cas , ce qui est certain, c'est que les élections égyptiennes - comme on pouvait le supposer - ont fait bouger les lignes. Que les Frères Musulmans soient d'obédience sunnite alors que l'Iran est chiite, cela apparait finalement secondaire par rapport à leur détestation commune de l’État d'Israël.  Sunnites et Chiites sont certes plus "frères ennemis" que "frères musulmans". Mais l'histoire du 20 ème siècle nous a  démontré qu'il y avait eu des alliances contre nature. Donc, restons vigilants. 

Je ne doute pas, par ailleurs, que Vladimir Poutine ait prêté une oreille attentive aux craintes exprimées par Benjamin Netanyahu et Shimon Peres à l'égard du nucléaire Iranien. Je constate d'ailleurs que les exigences formulées par Israël (arrêt de l'usine d'enrichissement de Fordo, fin de l'enrichissement, transfert de l'UHE ) rejoignent les positions du groupe des "5+1 ". Seule différence (sauf erreur de traduction du communiqué de presse), Israël fait référence à l'arrêt de tout enrichissement d'uranium en Iran alors qu'à ma connaissance seul le dépassement du seuil de 20% pose problème (premiers pas vers l'option militaire) alors même qu'un enrichissement inférieur à ce seuil est tout à fait compatible avec un programme nucléaire civil.

Quoi qu'il en soit, les propos de M. Poutine sont de nature à rassurer Israël en proie à un symptôme d'encerclement que suscitent les "printemps" arabes . Tout comme l'Iran est en proie aux mêmes symptômes (pays sunnites, États nucléaires) . Mais dans l'échelle du temps ces symptômes ne revêtent pas tout le même danger et la même urgence dans le traitement.

dimanche 24 juin 2012

Egypte : Un risque de retour au Moyen-âge ?

Du haut de ses pyramides, bien des siècles nous contemplent... Mais comme les pyramidions érodés, je crains que l’Égypte - elle aussi - ne s'érode.

 Je n'ai pas à contester dans ce blog la légitimité d'un vote populaire mais j'en entrevois les conséquences : le réseau des Frères Musulmans conforté, les alliances clairement exprimées (le Hamas) celles -sous la table - un peu moins: Avec le Hezbollah par exemple.

 A nouveau, je me demande si le rêve américain d'un "Grand Moyen Orient" n'était qu'un rêve ... devenu cauchemar. Peu à peu, les "pions " (mais beaucoup étaient pipés ) tombent et je crains, si nous n'y veillons, un retour à une "aube" qui ne sera pas l'aube "dorée" des pyramides.

 Ce n'est pas seulement aux États-Unis et à l'Europe (encore peu audible) qu'il revient d'être vigilants mais aussi à la Russie et à la Chine ...Un Moyen-Orient qui risque de s'embraser (cf. les craintes d'Israël à l'égard de l'Iran ) ne serait profitable à personne et moins encore à l'idée que nous nous faisons de la Civilisation (place de la femme, liberté d'expression etc...).

Pour l'heure, ne soyons pas exagérément pessimistes - tout en pensant à Israël encerclé - mais attentifs. Et puis on peut se dire qu'après le Moyen-Âge, il y a la Renaissance!

vendredi 22 juin 2012

Europe : décidé, je soutiens Mme Merkel !

Ma voix ne vaut probablement pas grand chose et mon "soutien" reste forcément virtuel. Pour autant, je constate que seule l'Allemagne de Mme Merkel pousse en avant le lourd mais inévitable dossier de l'intégration européenne.

 Peut-être n'ai-je vu - jusqu'à présent - chez Mme Merkel qu'une ''Madame la rigueur" mais j'ai probablement eu tort et je le regrette. Mme Merkel a mille fois raison de souhaiter une intégration politique de l'Union. Elle a , aussi, raison de ne pas accepter gabegie et dépenses inconsidérées.

 A ceux qui croient à un affrontement François Hollande /Angela Merkel , je dis : non;il ne peut avoir lieu car si tel était le cas, l'Union sombrerait. Cela, je ne le pensais pas aussi fortement il y a quelques semaines. Mais, à la réflexion, je ne voyais pas assez loin.

 D'ailleurs le souhait du Président de la République d'avoir un "plan de croissance" est en voie d'être exaucé. Et ce plan (avec notamment des project-bonds) sera d'autant plus crédible que l'Union ira - d'un pas décidé - vers l'intégration des politiques.

 A ceux qui regrettent des abandons de souveraineté, je dis "voyez la Grèce, voyez l'Espagne -et d'autres! sont-ils souverains quand leur peuple désespère  et ne sait à quels saints se vouer"?

Certes, la France -avec son Histoire - n'est pas le Texas et il ne faut pas imaginer un "Fort Alamo": les transferts de souveraineté devront se faire progressivement . Nous ne perdrons pas notre âme à nous intégrer dans une Europe souveraine. Charlemagne était-il un sot de ne pas se contenter d'un "pré carré" hexagonal? Notre histoire de France sera un élément de l'Histoire de l'Europe. 

A l'ère de la mondialisation, il serait catastrophique de nous enfermer dans de mentales "lignes Maginot". N'en déplaise aux démagogues qui font leur lit  (ou plutôt leur litière) de la misère de plusieurs pays du "Sud".

L' Angleterre franchira-t-elle le pas ? Je ne sais. Elle peut "caler". Mais je ne crois pas qu'elle veuille, isolée et endettée, demeurer seule dans son île.

jeudi 21 juin 2012

Vers des Etats-Unis d'Europe : urgence !

Cela fait bien longtemps que je dis qu'il s'agit là du véritable horizon de l'Union. Sans gouvernement fédéral l'Europe restera à la merci d'une tempête, bousculée par les marchés ou perdant son temps dans des querelles arides

 Je n'ai évidemment pas de conseil à donner au Président François Hollande mais il me semble urgent qu'il prenne la mesure de l'enjeu et enfourche ce "cheval de bataille '' , bataille dont personne ne contestera la légitimité.

 La Chancelière allemande, Mme Merkel, semble également appeler de ses vœux une plus grande intégration économique et fiscale. Mais, au-delà du gouvernement économique qui est inéluctable (sinon l'Union se défera) il faudra y ajouter un vrai volet politique. Un budget commun et une parole commune sont indispensables.

 A la veille du sommet de Rome, je pense que François Hollande, Mario Monti, Mariano Rajoy ont vraiment cette volonté. Le temps presse. Si, finalement, les "euro-bonds'' ne sont plus la priorité, la mise en place (ou l'annonce) d'un vrai gouvernement économique est, elle, une nécessité.

 Messieurs, la "balle est dans votre camp " et - à l'évidence- Mme Angela Merkel la saisira .

Hiver arabe : La Charia en marche ...vers la régression

Un jeune couple a reçu - au Mali - 100 coups de fouets pour avoir entretenu une relation hors mariage ...et cela s'est passé à Tombouctou en plein 21ème siècle. Dommage que Voltaire ne soit plus de ce monde car il aurait dénoncé ces comportements moyenâgeux, inadmissibles et - à la télévision - la voix de Voltaire aurait porté tout autant que sa plume lors de "l'affaire Callas ''.

 Pour l'heure, rien de tel au Maroc ni en Tunisie ni en Égypte. Mais cela pourrait advenir. A défaut de Voltaire, Bernard-Henry Lévy prendra -t-il sa plume ? J'attends. 

Tout comme les résultats officiels des élections présidentielles en Égypte . Quelle sera l'attitude des Frères Musulmans dans un cas comme dans l'autre? Et qu'en sera-t-il de ses liens avec le Hezbollah?

 Raison de plus, à mon sens, d'être "droit dans ses bottes" à propos du nucléaire iranien . Sans que l'on sache exactement encore ce qu'il vient de se passer à Doha, il convient d'être vigilant.

 A la crise économique dont nous sortons à peine, il ne faudrait pas que nous ayons , sur nos talons, un islamisme conquérant et butté. 

Bien évidemment, ce n'est pas l'Islam - grande religion- qui est en cause mais l'amalgame que l'on fait de plus en plus entre cette religion du Livre (ou son interprétation) et un comportement politique qui véhicule un fanatisme d'un autre temps .

 Voltaire au secours!

mercredi 20 juin 2012

David Cameron, "donneur de leçons" : la paille dans l'oeil du voisin

Dans "Le Point " (news) Philippe Tesson et Hervé Gattegno s'en donnent à cœur joie pour "gloser" sur les moqueries de M. Cameron à l'égard de la politique fiscale de la France à l'occasion du G 20 au Mexique.

Mais ont-ils jeté un œil sur la situation économique et financière de la Grande-Bretagne? M. Cameron voit,il me semble, la "paille dans l’œil du voisin" mais non pas la poutre dans le sien.

Il faut savoir que la Grande-Bretagne est l'un des pays les plus endettés du monde (plus de 1000 milliards de livres soit 1200 milliards d'euros).

 La dette représente 950 % de son P.I.B (dont 600 % pour les banques). Dans l'échelle des pays les plus endettés, la Grande-Bretagne dépasse (dans l'ordre) et en fonction du ratio "dette/ P.I.B": le Japon , la Suède, l'Europe, la Norvège , les États-Unis (source: Haver Analytics,Morgan Stanley Research).

Je me dis - dans ce contexte - qu'il serait bien peu opportun de '' dérouler un tapis rouge" devant le hall d'entrée de certaines banques anglaises... 

Un peu plus de solidarité européenne serait sans doute un moindre mal !

mardi 19 juin 2012

Iran nucléaire : encore du fil à retordre

Les négociations , à Moscou, sur le nucléaire iranien ont été - selon Mme Ashton - "âpres et franches". Cela signifie en clair que l'on n'a pas " tourné autour du pot". Les iraniens se doivent de justifier les besoins dont ils font état...pour leur programme médical.

 Les experts vont se réunir le 3 juillet à Istanbul : obtiendront-ils une réponse et sur ce programme médical si avide d' UHE et sur le site de Fordo enterré sous des montagnes proches de Qom?

 Un détail : pourquoi ne remonte-t-on pas un peu plus dans le temps. En 1986 par exemple où (pendant la guerre Irak/Iran) le Premier Ministre Hussein Mir Moussavi signait un accord "secret" avec le "père" de la bombe atomique pakistanaise ? Cet accord portait-il sur le programme médical ou plus particulièrement sur les centrifugeuses? Ne portait-il pas aussi sur la technologie de l'uranium métal (indispensable pour fabriquer une bombe) et aussi sur les plans de celle-ci dont l'A.I.E.A a eu connaissance.

Mme Ashton a raison: il ne faut plus jouer au "chat et à la souris" mais poser les bonnes questions auxquelles l'Iran ne peut se soustraire. Évidemment, il faut - comme toujours - dissocier tactique et stratégie. Oui (à mon sens) Téhéran veut se doter de l'arme nucléaire.Mais si l'on pousse un peu plus loin, il faut se demander pourquoi? éléments de réponse:

a) "légitimer" un statut de grande puissance régionale
b) la crainte d'une déstabilisation à l'initiative des monarchies sunnites
c) l'étau que constituent les puissances nucléaires qui l'entourent : Israël, Pakistan, notamment (sans parler de la Russie, de l'Inde  et - plus loin- la Corée du Nord...)

dimanche 17 juin 2012

Elections en France et en Grèce : fierté sans austérité!

Le parti socialiste détient en FRANCE la majorité absolue: C'est - pour le Président de la République - le gage d'avoir désormais les mains libres. Non pas pour dénoncer les mesures de rigueur,nécessaires, mais - avec les autres pays du G20- afin de rechercher un "consensus" en faveur de la croissance.

 Les premiers résultats  connus en GRECE vont dans le même sens : une volonté de demeurer dans l'euro. Mais il ne s'agira pas de prendre le "plus petit dénominateur commun " possible. Un espoir reste: il faut le transformer! Mais la rigueur s'impose (l'austérité peut-être en moins).

Je me réjouis que les partis "extrêmes" n'entrent à l'assemblée nationale française que par la "petite porte".

Fini, je l'espère, du tintamarre du "Front National " et des tentatives de l'UMP (cf. Mme Nadine Morano ) pour faire alliance avec le F. N.

 Regrets pour François Bayrou, homme droit s'il en est, et pour Ségolène Royal battue par l'UMP et un tweet vengeur...

samedi 16 juin 2012

Etats-Unis : le rêve du "Grand Moyen-Orient"

Ce fut la doctrine du Président George Bush. Je ne suis pas certain que ce soit celle du Président Obama ...heureusement. Les dominos sont tombés, les uns après les autres, et ce n'est plus que champ de ruines. Derrière la vision du "Grand Moyen Orient" apparaissait la volonté de faire tomber des régimes autoritaires (Libye, Égypte ...). Mais sans anticiper les lendemains qui déchantent.

 Je renvoie à l'excellent article de Patrick Besson (Le Point, 14 Juin) dans lequel -ironiquement - il indique :

 "Pourquoi la France doit intervenir militairement en Syrie ":

  (à prendre au second degré!)
Je cite : "Après quatre décennies de dictature kadhafienne , le pays respire enfin l'air pur de nos démocraties occidentales.Cela aurait-il été possible sans la saine réaction militaire de l'Otan initiée par Nicolas Sarkozy? Désormais,le pays baigne dans un climat de paix et de bonne entente. (!) La prospérité et la gaieté règnent enfin dans la Tripolitaine et la Cyrénaïque...plein emploi, exploits sportifs , économie remise à flots.etc...". (! ! ! )

Patrick Besson (ne pas confondre avec l'autre Besson dont la veste est plissée à force de la retourner) exprime ce qu'il en est des initiatives pusillanimes qui conduisent droit à la Charia et qui font le malheur des peuples, croyant leur donner espoir.

 Le plus grave est que cette stratégie s'habillait d'un parfum "droits de l'Homme" (sur lequel flottait quelque goût de pétrole). Non que l’Égypte possède - sous ces pyramides - des gisements cachés mais il fallait que les "pions" tombent les uns après les autres. Comme derrière la Syrie se trouve l'Iran..

.La guerre civile syrienne est une réalité et son Président n'est plus soutenu que par lui-même et le clan alaouite. 

 Pour autant, des arrières-pensées sautent aux yeux : le verrou syrien sauté, ce sera au tour de l'Iran. Tout cela trouvant son incohérence dans le projet du "Grand Moyen Orient " (même si George Bush avait finalement mis "un peu d'eau dans son vin".).

J'en viens à l'Iran - l'un de mes thèmes favoris - pour clamer encore que l'Iran joue au "chat et à la souris" pour se doter d'une arme nucléaire "défensive". Puisque nous sommes en pleines métaphores appelons "un chat, un chat ". La question (sera-t-elle abordée à Moscou?) est de savoir si,du fait de la puissance nucléaire israélienne , il est ou non souhaitable - ou possible - de maintenir un équilibre au Moyen-Orient.

 Je crains que non en raison de la vindicte des sunnites à l'égard des chiites. Comment donc trouver cet "équilibre" ? la réponse , c'est probablement Israël qui la détient avec ses 200 têtes nucléaires.

 Les négociations de Moscou (dans la suite du processus d'Istanbul ) devront soit prendre en compte l'ensemble des enjeux du Moyen-Orient soit continuer (à la veille du 1er Juillet, date de l'embargo sur le pétrole iranien) à pousser Téhéran dans ses retranchements et lui démontrer, à coups de vues satellites,en investiguant sur son soi-disant programme de "recherche médicale" qu'il n'a nul besoin d'UHE.

 Mais c'est là prendre "par la barbichette " un enjeu bien plus important qui est la dénucléarisation de l'ensemble du Moyen-Orient. A propos: quelles mesures de rétorsions ont-elles été prises lorsque le Pakistan s'est doté de l'arme nucléaire? Était-ce compatible avec la doctrine du "Grand Moyen Orient" si candidement annoncée par George Bush ? 


G 20 : un consensus pour une relance ?

La réunion des 18/19 juin aura à "gérer" deux problèmes : 

1-Celui d'une éventuelle sortie de la Grèce de la zone euro (on aura , alors, connaissance du résultat des élections grecques . Et il est exclu qu'Athènes puisse vouloir "à la fois le beurre et l'argent du beurre".).

2- Le second problème a trait à la rigidité de l'Allemagne pour laquelle le mot "relance" n'est pas traduisible en allemand.

 Les pays du G20, alors que pointe une reprise mondiale, sont légitimement agacés par le mélodrame européen et des discussions arides entres pays du "Sud" et pays du "Nord" de l'Union. Je comprends l'agacement à la fois de la Chine et -aussi- celui des États-Unis.

 Je n'irai pas , bien sûr, jusqu'à penser que nous leur demandions de faire le ménage dans l'Union.
En principe nous sommes assez grands. Mais un consensus doit se dégager pour faire de la relance économique un objectif, que cela plaise ou non à Berlin.

 Faut-il parler de rapports de force ou, seulement, d'un apport de bon sens (un peu de sel Attique, seule chose que nous puissions, désormais, emprunter à la Grèce...) ?

vendredi 15 juin 2012

La "médiocrité " de l'Europe ?

Mme Merkel craint la "médiocrité" et souligne que les réformes économiques et financières doivent primer et d'abord le désendettement.

 Évidemment : qui n'est pas d'accord (sauf la Grèce peut-être) sur l'urgence du désendettement et sur des contrôles plus rigoureux de l'endettement ?

 Mais Mme Merkel me semble oublier la dimension politique de l'Union européenne. Si l'on n'avance pas sur la réforme des institutions ( et notamment en allant vers un gouvernement fédéral ) quelle sera la crédibilité des mesures prises ? On voit qu'en Espagne l'aide dégagée par l'Union n'a pas pour autant rassuré les marchés. Le politique doit précéder l'économique ( ou bien être simultané).

 Les États- Unis se méfieraient-ils d'une Europe véritablement intégrée? Je ne l'espère pas. En tout cas , j'écarte mes doutes (la méfiance longtemps affirmée de Washington envers Bruxelles...)

 Une Europe forte se doit de l'être politiquement ( et - en concomitance - économiquement). Certes le "modèle "allemand est à prendre en considération sans pour autant s'aligner.

 D'ailleurs que ferait l'Allemagne - minoritaire dans l'Union avec les pays du "Nord" - sans la France, l'Italie, l'Espagne ? Quel serait son poids  politique ? Ce n'est pas un excédent de balance extérieure qui donnerait davantage de poids aux pays du Nord!

De grâce évitons un discours sécessionniste (le "Nord" contre le "Sud"). Cessons de parler rapports de force et mettons- nous rapidement d'accord pour sauter le pas qui nous conduira - avec ou sans la Grèce - à un Etat fédéral . Il éloignera les cigales et les sirènes et, aussi, la corruption qui va avec!

NB- Il serait dommage que Mme Merkel prenne ombrage de récents entretiens à Paris avec des membres du SPD et, encore plus, de nos excellentes relations avec M.Mario Monti, homme politique compétent et respectable qui veut , lui aussi, "changer la donne européenne". A la "veille" du 50 ème anniversaire du Traité de l’Élysée, la Chancelière se devrait d'éviter de clamer que l'Allemagne est le seul "étalon or " de l'Union.

jeudi 14 juin 2012

Europe : "Project Bonds", un levier pour la relance économique

Certains d'entre mes "lecteurs" s'interrogent sur les project bonds. Je leur dirai d'abord que je ne suis pas un économiste "officiel". Ensuite, je voudrais préciser quelques points: l'aide de la BCE ne peut servir seulement à mutualiser tout type d 'endettement. Ce serait exonérer les États de l’Union de leur responsabilité.

 Mais il y a 2 types de dettes : 

1-celle que j'intitule "passive" et qui sert à financer l'endettement lié au fonctionnement

2-l'autre que je qualifie "active"a pour objet de financer des projets structurants (investissements) aidant à la relance économique.

 J'estime que les project bonds sont des mesures utiles. Cela suppose, évidemment, que le "projet" reçoive l'accord de l'Union. Bien évidemment il ne peut s'agir que de projets de taille dépassant les projets habituellement éligibles aux fonds européens classiques (Feder, Feader...etc). Ils doivent s'inscrire dans la stratégie industrielle et économique de l'Union. Ce qui supposera -en amont- une coordination des politiques économiques.

 Les project bonds n'exonèrent en rien les États de réformes de structure, cela afin de limiter notamment les dépenses de fonctionnement souvent liées aux "doublons" entre les différents niveaux de décision (c'est le cas en France avec l'empilement des structures de décision ).

 La mutualisation de la dette ne peut se faire les yeux fermés : on ne saurait mutualiser par exemple l'endettement extravaguant de certaine régions espagnoles (la région de Valence par exemple). On ne saurait également mutualiser les dettes liées à des usages anciens de corruption (Grèce, Italie). 

Les project bonds sont des leviers économiques et non pas un blanc-seing donné à tout type de dette. Ils doivent être avalisés par un Conseil des ministres en charge de l’Économie des États-membres.

mercredi 13 juin 2012

Atout Pique plus qu'atout coeur!

 Je ne peux me résigner - au vu de ce déferlement médiatique - à me taire! La compagne du Président de la République n'est pas en ligne...avec la France. 

Voilà qu'elle allume un "contre-feu " en affirmant à une journaliste que son soutien au candidat socialiste dissident n'était pas l'expression d'une jalousie à l'égard de l'ex-compagne du Président, Ségolène Royal. 

"Vengeance dans le sérail" sera le titre d'un probable film à venir.

 Qu'il y ait un flou sur le statut de la soi-disant "Première Dame", je veux bien le croire. Mais "la Première Dame" a dérogé et, passant une "cordelette turque" à Ségolène Royal, elle la passe aussi autour du cou de François Hollande.

 La droite ne peut que s'esbaudir de ce "poignard dans le dos". Mme Royal sera battue par le socialiste dissident arrivé en 2ème position puisque les voix de droite (cf. appel de Dominique Bussereau) se reporteront sur le candidat non investi pour faire échec à Mme Royal . 

Ce n'est pas - loin de là - que j'affectionne Mme Royal dont je connais à la fois l'ambition mais aussi la fragilité et les limites. Mais cela m'exaspère de voir le Président trahi par les siens. A moins qu'il ne s'agisse que d'une bévue ...mais peut-on admettre pareille "bévue" , connaissant le contexte, de la compagne du Président ? 

La presse s'en donne à cœur joie en France et à l'étranger. Pauvre France ! Georges Pompidou affirmait que la France n'était pas que le pays des vins , du fromage et de la haute - couture. Elle devient le Pays dont la "Première Dame" a perdu , déjà, l'estime des Français.

Pauvre Tunisie !

J'ai vécu en Tunisie il y a quelques décennies, mon fils Xavier y a fait ses premiers pas à Salambô et aussi près du Bardo. J'ai le souvenir d'un pays tolérant et paisible. Je me rappelle la gentillesse des Tunisiens...et je découvre sur les écrans de télévision un pays où s'affrontent salafistes et paisibles musulmans.

Non, je ne crois pas ( l'ai-je cru ?) au "printemps arabe" qui véhicule la haine, "casse" les sociétés, qui brise l'édifice patiemment construit (en Tunisie) par Habib Bourguiba. La Tunisie était (au deux sens du terme ) un pays de "lumières". Je me demande : que sont nos amis devenus ? sont-ils pris dans la tourmente?

Je me risquerai à faire une comparaison : tout comme , en Europe, on assiste à une montée du populisme et des partis extrêmes, on assiste au Maghreb et au Machrek à un déferlement de haine (sous le couvert d'un pseudo-sentiment religieux).

 Le djihad serait-il , aussi, une réponse à la crise économique que connaissent la plupart de ces pays? Je m'interroge .

 Ou bien s'agit-il de la faillite de la stratégie américaine de "grand moyen-orient" voulant - soi-disant - "libérer les peuples" afin d'avoir un accès plus facile aux champs de pétrole? Je ne sais. Mais les pots cassés sont là , bien là, avec des sociétés en débandade. 

Pauvre Tunisie!

Déchiffrer Glozel:

J'apporte - avec modestie -une nouvelle contribution au décryptage des "tablettes inscrites" retrouvées enterrées dans le "Champ des Morts" en 1924 par Émile Fradin : revenant du sud marocain , j'ai noté avec surprise que plusieurs glyphes de Glozel s'apparentaient à l'écriture berbère . Est-ce une coïncidence ? je ne sais.

 En tout cas l'on sait que les berbères viennent d'Asie et ils n'est pas inconcevable que certains aient fait halte à Glozel. Je soumets cela - à tout hasard - aux archéologues patentés et aux chercheurs de bonne foi.

Cela ne remet pas, pour autant, en question les datations au C14 et par thermoluminescence qui donnent comme période la plus ancienne le 4ème siècle AV.JC. 

C'est tout de même une piste plus sérieuse à creuser que les élucubrations de Robert Charroux ou de Von Däniken (celles d'une extra-terrestre "piste aux étoiles").

Bonne chance et bon courage à ceux qui -comme moi- estiment que Glozel ne relève ni du mythe ni du fantastique (encore moins des fantasmes) mais n'est en rien une "station néolithique "comme l'ont cru naïvement et Émile Fradin et le docteur Morlet (archéologue amateur ayant "parrainé" Émile Fradin)

mardi 12 juin 2012

Dame de pique ou Dame de coeur ?

Au regard des grands enjeux d'un monde - et d'une Europe - en crise et/ou en profondes interrogations cela semble marginal,anodin et j'ai hésité à écrire ces quelques lignes. Pourtant je ne puis cacher que les "bras m'en tombent": la compagne du Président entre en campagne et médiatise une position politique totalement contraire à celle de son compagnon ! Du jamais vu ...

 Certes, la compagne du Président est journaliste, certes elle a - légitimement - souhaité conserver une indépendance et ne pas être emmaillotée dans le statut figé de "Première Dame". Néanmoins, je ne comprends pas qu'elle se mêle (pour des raisons affectives ou autres ...) de ce qui se passe à La Rochelle. Quoi que l'on pense, qu'on l'aime ou non, Mme Royal ne méritait pas cette pique de la Première Dame.

 Ce tweet "assassin" encourageant- de fait- à voter pour un élu dissident afin de barrer la route à Mme Royal n'est pas digne. Je n'imagine pas cette situation dans quelque pays d'Europe et - évidemment - aux États-Unis. Non, ce n'est pas digne.

 Les querelles de sérail existeraient-elles encore? La France, dans l'Union, a suffisamment de problèmes à résoudre (j'évoquais hier la montée du populisme ) pour s'épargner ce genre de pièce de théâtre de boulevard.  La Dame de pique fait - quelque part - mal au cœur.

lundi 11 juin 2012

Europe: montée des populismes/équation du repli

On ne peut, évidemment, comparer la situation de certains pays de l'Union à la situation de l'Allemagne dans les années 1930. Pas d'Hitler moustachu, pas de référence à Nietzsche, pas de mythe du surhomme...Mais cependant la poussée de l'extrême droite dans plusieurs pays de l'Union a de quoi inquiéter.

 Faut-il constater l'équation : crise au carré + peurs = repli sur soi + xénophobie ? Je le crains. On cherche en fait un exutoire à ses angoisses et - forcément - des boucs émissaires. Quoi de plus facile que de jeter l'anathème sur les institutions européennes et les "métèques"? Si l'Europe ne prend pas garde, les égoïsmes vont la bousculer. Il faut donc aller vite et prendre de vitesse la perversité des désespérances. Quels que soient ses mérites la B.C.E n'est pas la réponse adéquate aux angoisses qui se traduisent par l'appel à des forces politiques extrêmes.

 Les États-Unis sont issus d'un espoir , celui que portaient les passagers du Mayflower. L' Union européenne n'a pas encore trouvé cet élan...dommage! Mais il est encore temps. Il faut plus que trouver des "éléments de langage". Il faut plus qu'agir en réponse aux marchés! Nous assistons depuis trop longtemps à une partie de ping-pong: apaiser les marchés, les agences de notation etc...Ce n'est pas faire - je le déplore - de la politique que de tenir un langage exclusivement comptable. Bien sûr, il faut réduire notre dette, faire des réformes de structures. Mais cela n'est pas suffisant.

 Je pense que le Président de la République a bien intégré ces données : mener de pair les réformes et donner à l'Union un espoir, lui assigner une mission... (sans avoir évidemment recours à un langage nietzschéen). Sans quoi, les populismes de tous bords dont la démagogie n'a d'égale que le vide des discours vont submerger le sud et bientôt le nord. Je me refuse à tout pessimisme outrancier mais la menace est là, aussi dangereuse et perverse qu'une dégradation d'une notation par les agences de rating.

 Puissent les politiques responsables, ceux qui vont au-delà des calculs que leur impose leur ambition, prendre conscience du danger. Puissent les États-Unis nous aider dans cette ambition. Dans un monde déboussolé où l'islamisme radical sert de couverture et de paravent , puissent les démocraties - notamment celles de l'Union - faire la part des choses , hiérarchiser les finalités et ne pas baisser la tête!

samedi 9 juin 2012

Dette : l'honneur espagnol ?

Un bref tour d'horizon de la télévision espagnole : de gauche à droite (et vice versa) qu'il s'agisse de M Perez Rubelcalva (leader de l'opposition) ou de la porte-parole, vice-présidente du gouvernement (Mme de Santa Maria) on indique que l'Espagne fera front et ne sollicitera pas d'aide de l'Union.

 Il s'agit, à mon sens, d'une façade (en Espagne - comme en Chine - il ne faut pas "perdre la face"). Mais il est improbable que le gouvernement puisse dégager les (probables) 80 milliards d'euros pour recapitaliser les banques les plus atteintes. 

J'ai aussi entendu un espagnol "de la rue" soutenir qu"une aide de l'Union signifierait une "intromission" supplémentaire dans la souveraineté nationale... et des efforts encore plus drastiques.

Mme de Santa Maria a - à juste titre - souligné que l'Espagne n'était pas la Grèce, que le pays possédait des ressources : je la croie volontiers. Mais l'économie "de la brique " va mal , on ne peut le nier. 

Au-delà de ce discours de façade , j'ai noté le consensus des partis (dont le leader du parti basque). Quoi qu'il advienne, les partis ne se lanceront pas des tomates . Déjà ça! En attendant donc le deuxième rapport d'audit (après celui du FMI ) on gagne un peu de temps: cela préservera-t-il l'honneur espagnol ?

 Mais l'union de la classe politique est réel et je suis persuadé que les espagnols feront front et trouveront l'occasion de revêtir d'un "habit de lumière" l'aide de l'Union . Car ce n'est pas une honte que d'accepter la solidarité européenne et, derrière les Pyrénées, ce n'est pas un autre monde.

 Il faut faire mentir le philosophe qui prétendait , au 18 ème siècle, "vérité en deçà des Pyrénées, mensonge au-delà". Nous sommes tous dans le même bateau et il serait dommage de hisser des voiles contraires;