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jeudi 28 novembre 2024

France : dos au mur ?

 

Nous sommes à deux doigts d'un renversement du gouvernement à l'occasion du vote ( ou du non vote ) du budget .Au-delà des explications et récriminations financières nous en sommes là à la suite d'une erreur de stratégie d'Emmanuel Macron , Président . On sait que des signaux (faibles mais allant grossissant ) sont parvenus dès le dernier trimestre 2023 à l'Elysée : Bruno Le Maire a informé (sur la base d'une note du Trésor) l'exécutif du "dérapage "budgétaire (notamment mauvaise anticipation des recettes ). Au lieu de jouer "cartes sur table" on a reculé le moment de dire la vérité aux Français et tenté de "noyer le poisson" par la dissolution législative de juin dernier . 

Ce que certains (dont moi peut-être ) considéraient comme un calcul gagnant à moyen terme a tourné en désastre politique et levier pour les ambitions des uns et des autres  . La France serait-elle le dos au mur et dans la situation de la Grèce jadis ? Je ne le pense pas . Mais l'image que nous donnons aux investisseurs d'un chaos politique est désastreuse . Alors que les couteaux s'affutent en coulisse , le Président devrait prendre une initiative ...mais il ne peut dissoudre . Certains , à défaut d'autre initiative , appellent à la démission du Président et à de nouvelles élections présidentielles .Je doute qu'E. Macron ait cet esprit de sacrifice . 

Mais il devrait "bouger" car le chaos politique (plus qu'économique) est tel qu'il faut en appeler au peuple d'une manière ou d'une autre . Certes, il est possible que la situation budgétaire se débloque d'ici 48 H (vote du budget de la sécurité sociale et vote du budget si cela bouge à Bercy ) mais la situation politique n'est pas prête à se stabiliser et , dans l'impasse où nous sommes, on ne voit guère de ligne d'horizon.... à moins que le Président sorte cette fois un (vrai) lapin de son chapeau .

vendredi 8 novembre 2024

Finances publiques : à qui la faute ?

 

La dégradation de la situation budgétaire interpelle et inquiète les Français  ...et l'ancien ministre des finances a été , à son tour , interpellé par la Commission des finances du Sénat . 

Sans être expert en la matière je retiens que l'ancien ministre n'était pas informé de la faiblesse des rentrées des recettes fiscales ...cela au nom d'une "étanchéité" (que l'on peut trouver bizarre) entre les services "techniques" et le ministre et son cabinet pour éviter une manipulation politique  . Il y aurait (assure Bruno Le Maire ) le risque - de la part du "politique" -  de "jongler avec les chiffres" et ainsi de justifier un surcroît de dépenses publiques assises sur les recettes espérées . 

Bigre ...L'étanchéité aurait été telle qu'aucun coup de fil n'aurait été échangé entre Inspecteurs généraux des Finances d'un côté à l'autre de la Seine ? 

Je retiens aussi (c'est BLM qui le dit) que Matignon  avait , dès le 13 décembre 2023 , été informé d'une note de la Direction du Trésor faisant état d'inquiétudes quant aux rentrées fiscales . Le ministre aurait - dans ce contexte - proposé des annulations de crédit ...Si Bruno Le Maire dit vrai (et pourquoi mentirait-il à la Commission des Finances du Sénat ? ) il y a eu quelque part , à tout le moins,  un manque de réactivité ou , éventuellement , une dissimulation . La Commission d'enquête de l'Assemblée y verra-t-elle plus clair  et les Français auront-ils droit , un jour,  à la vérité ? 

vendredi 11 octobre 2024

Budget : pour une Commission d' Enquête

 

Comme bien d'autres j'estime , dans le désarroi financier qui est le nôtre , qu'une Commission d'Enquête (issue de la Commission des Finances de l'Assemblée) devrait pouvoir entendre les anciens ministres concernés voire l'ancien Premier ministre , pour déterminer la cause de la situation actuelle dégradée .

 Il est surprenant que Bruno Le Maire , ancien ministre de l'économie et des finances , ait déclaré que "l'on connaîtrait les raison plus tard " ...Nous aurait-ton jadis caché la vérité et , si oui , pour quelles raisons politiques ? Visiblement "il y a un loup ...et c'est flou" . 

Et cette demande de Commission d'Enquêté n'est ni de droite ni de gauche . Elle est de bon sens .  


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NB - Le déficit enregistré est lié à la mauvaise anticipation des recettes bien moindres que ce que l'on imaginait . Pourquoi cette situation n'est pas "remontée" ( dès le premier trimestre 2024 ) auprès du ministre des finances et auprès de Matignon et de l'Elysée ? Faut-il "avaler" le principe de l'étanchéité au nom duquel les administrations  techniques ne communiquent pas , en la matière, avec le niveau politique ?

jeudi 3 octobre 2024

Budget : "faillite" budgétaire ou politique ?

 

Ainsi le nouveau gouvernement se trouve au pied du mur et à la recherche d'une soixantaine de milliards d'euros (économies ou impôts ? ) . Comment se fait-il que cette situation n'apparaisse que depuis quelques mois alors que le précédent gouvernement en avait forcément connaissance ?

Bruno Le Maire avait-il laissé entendre au premier semestre que nous serions confrontés à ce trou béant dans nos finances publiques ?

A se demander si pour des raisons politiques on a caché pendant des mois la vérité aux Français . Est-ce par hasard cette considération et la crainte qui l'accompagnait qui serait à l'origine de la dissolution ? une sorte "d'enfumage politique " en quelque sorte .

mercredi 18 septembre 2024

IMPOTS : "un peu , beaucoup , passionnément ..." ?

 

Cela ne fait que quelques mois que l'on évoque la situation financière "délicate" de la France . Certes il y avait eu les mises en garde de la Commission de Bruxelles et l'échéance budgétaire d'octobre qui aurait déjà poussé Emmanuel Macron à la dissolution ...pour rebattre les cartes . Mais , désormais,  les médias évoquent une inéluctable augmentation des impôts et ...ou une forte réduction des dépenses . 

A croire que l'hexagone depuis 2 ans a fonctionné en vase clos sans tenir compte des avertissements .

On évoque - pour la Chine en Afrique - une "diplomatie du chéquier " . Mais on peut se demander si telle n'a pas été la même stratégie en France alors même que certains partis voulaient un retour de la retraite à 60 ans .

 Et voilà que le serpent se mord la queue . D'aucuns évoquent les stratèges " McKinsey " ou ceux de Bercy qui se seraient fourvoyés ou auraient tiré des "plans sur la comète" en ne songeant pas au remboursement de la dette que certains ( JL Mélenchon ) imaginent effacer comme craie sur le tableau . Souhaitons à Michel Barnier de faire la part des choses . Du rêve à la réalité disait Jaurès ...

mardi 7 mai 2024

SNCF /Gouvernement : prendre des vessies pour des lanternes

 

Vouloir nous faire prendre des "vessies pour des lanternes" , telle semble être l'intention du gouvernement en jurant sur tous les saints que ni le président, ni le premier ministre (ni le second...) n'étaient au courant de l'accord négocié par JP Farandou , PDG de la SNCF dont la finalité était - notamment - d'atténuer la réforme du régime des retraites pour les salariés de l'entreprise publique , de crainte (en filigrane) de représailles au moment des J.O.   

Or l'administration française (au sens large et intégrant les services publics) répond à une telle verticalité qu'il est impensable que le PDG de la SNCF n'ait pas , au préalable , informé - au moins via les directeurs de cabinet - l'Elysée ou Matignon . Cela d'autant que cette négociation était déjà "sur les rails " avant l'arrivée de Gabriel Attal . Lorsque l'on sait qu'un préfet ou un directeur d'administration ne peut bouger le petit doigt sans en référer à son cabinet , cela fait sourire lorsque , les unes après les autres , les autorités "se défilent" ... troquant ainsi à l'envi leur lanterne pour une malheureuse vessie . 

jeudi 15 février 2024

SNCF : A quand la privatisation ?

 

La France est-elle à ce point ingouvernable que des contrôleurs TGV- SNCF fassent - comme toujours à la veille des vacances scolaires - la pluie et le beau temps ? La grille des salaires (3000 euros au départ - plus de 4000 en fin de carrière ) n'appelle pourtant pas la mobilisation de la "Fondation l'Abbé Pierre" , les "Restaurants du Cœur " , ou la Ligue des Droits de l'Homme ...

La concurrence européenne tarde à se mettre en place . Pourquoi  l'Italie ou l'Espagne sont les seules à ouvrir la voie ?

Face à des organisations qui se radicalisent il est regrettable de devoir anticiper une radicalisation du débat politique . C'est cependant ce que me laisse entendre ma voisine Hortense qui - citant De Gaulle - et , donnant de la voix ,  n'admet pas la chienlit dans laquelle pataugent en ce moment bon nombre de nos concitoyens .

samedi 10 février 2024

Mercosur : Haro !

 

Aucun parti politique n'a tenté de défendre le projet d'accord de libre-échange avec le Mercosur (Brésil, Argentine , Paraguay , Uruguay ) que la Commission tentait de négocier . Puisque les agriculteurs  demandaient l'arrêt des négociations des voix unanimes ont retenti à droite comme à gauche pour " élever des barricades" stoppant les négociateurs ...

Désormais des voix nouvelles  fustigent ceux qui fustigeaient le projet d'accord . Ces voix - montant de l'arrière-scène - font valoir que la France aurait eu tout à gagner d'un accord qui aurait généré plusieurs milliards (4 ou 5) de gains d'exportation pour les agriculteurs européens . Ces mêmes voix  font également valoir que les normes environnementales imposées au Brésil auraient pu sauver la forêt amazonienne .Sur le plan politique le Mercosur aurait accroché quelques wagons aux démocraties de Lula ou de Milei ...

Qui a finalement raison : ceux qui regrettent ou ceux qui ont enterré le projet ? En tout cas, cela faisait partie d'un deal avec les agriculteurs . Il  n'était pas forcément gagnant -gagnant . 

vendredi 26 janvier 2024

Quid de la mondialisation ?

 

A juste titre les agriculteurs se plaignent de la concurrence déloyale que leur font les pays étrangers  qui ne s'imposent pas des normes . C'est probablement le cas des pays d'Amérique latine (Mercosur) , du Maghreb , Turquie , Moyen- Orient etc ...A quelques heures de l'intervention du Premier ministre , on se demande quelles sont les marges de manœuvre : simplification administrative , gazole non routier , arrêt  des "normes additionnelles " (???) .

Il n'en reste pas moins un débat de fond : qu'en sera-t-il des importations de textiles du Bangladesh , des batteries en provenance de Chine , des semi-conducteurs de Taïwan , des produits pharmaceutiques dont l'Inde a le quasi monopole ?

 Finalement c'est tout un modèle économique qui est à revoir si les pays européens veulent sauvegarder leur agriculture et leur industrie . Notre "chaîne de valeurs" actuelle ne nous enchaine-t-elle pas ? Et combien de pays européens sont-ils d'accord pour remettre en cause notre modèle basé sur la mondialisation des échanges . La crise agricole actuelle précède peut-être une crise de nos sociétés arc-boutées sur les "dividendes de la paix " (ou que nous considérons comme tels) . 

lundi 22 janvier 2024

Electricité : faire la lumière !

 

Alors que le gouvernement vient d'annoncer une hausse des tarifs d'électricité d'environ 9 % , on n'y voit pas clair : la France est-elle toujours "scotchée" par le système de calcul kafkaïen de l'Europe (1) à savoir un système de prix qui ne tient pas compte des coûts de production de chaque pays mais dont le mode de calcul pénalise la France  (prise en compte du coût "marginal" c'est-à-dire celui de l'unité de production la moins rentable donc la plus onéreuse : celui d' une centrale à gaz) . 

La présidente de la Commission de Régulation de l'Energie , Emmanuelle Wargon , a beau se démener  que l'on y voit goutte .Qui peut répondre à la question ci-après : les Français tirent-ils bénéficie de leur parc nucléaire permettant d'avoir un coût de production le plus faible d'Europe (environ 60 euros le Mégawatt /h) ?     

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(1) C'est ce système que la Commission européenne s'était engagée à revoir en début d'année 2023 ... 

mardi 26 décembre 2023

SNCF : l'aventure près de chez vous !

Prendre le train en France est toute une aventure . Inutile de candidater pour un stage de survie ...il suffit de survivre aux pannes , alertes diverses , suppression de trains , modification d'horaires . 

C'est  ce qui vient d'arriver à ma voisine Hortense : trains supprimés (du fait , paraît -il , d'un moindre nombre de voyageurs ...) , modification d'horaires , très long arrêt en raison d'un bagage oublié , incident sur la voie etc...) .Mais ce qui met Hortense dans tous ses états (et même dans un état second) est que ces incidents se répètent et se multiplient . 

Lorsque je lui ai indiqué que les retards de moins d'une minute au Japon (train Tokyo-Kyoto) suscitaient presque la tentation d'un hara-kiri , Hortense s'est dite perplexe à propos des transports à l'occasion des J.O de 2024 . Elle me dit qu'heureusement nous avons Jean Castex (ora pro nobis ) .  

mercredi 29 novembre 2023

COP 28 / nucléaire : la solution ?

 

Alors que la COP 28 s'ouvre aujourd'hui à Dubaï , il semble bien que l'on ne parlera pas "à mots couverts" du nucléaire civil . En effet , de nombreux experts et plusieurs gouvernements considèrent désormais que seul le développement du nucléaire civil apporte un embryon de solution pour atteindre l'objectif - difficile - de neutralité carbone d'ici 2050 . A défaut , l'augmentation des températures dépasserait + 3 degrés fin de siècle (comparé à l' âge pré-industriel) et les dégâts seraient considérables .

D'ores et déjà les capacités nucléaires civiles augmentent ou vont se développer dans le court terme : Chine, Egypte , Arabie Saoudite ...et dans le moyen terme d'autres Etats font leur compte : Kazakhstan , Ouzbékistan , Philippines, Ghana , Kenya ... . 

De fait, 400 réacteurs sont aujourd'hui en service dans le monde et les experts admettent qu'il faudrait doubler voire tripler le nombre de centrales (1) afin d'atteindre la neutralité carbone en 2050 . Le nucléaire ne sera donc pas évoqué en coulisse mais se glissera dans l'avant - scène de la COP 28 . 

Il restera cependant à bien veiller aux risques possibles de dérive vers une prolifération nucléaire militaire en raison de la barrière ténue entre nucléaire civil et nucléaire militaire (cf. Iran ) .

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(1) revue "Connaissance des Energies + AFP du 28/11/ 2023    

mercredi 18 octobre 2023

Marché électricité : un pas en avant

 

Il semble bien - à vérifier toutes fois - que le marché de l'électricité (basé sur la référence - aberrante - au  prix de revient de la "dernière centrale appelée" c'est-à-dire la centrale - à gaz - la plus chère (prix marginal) soit en pleine évolution . 

A en croire l'article du journal Le Point (en ligne . 18 octobre) le Conseil énergie réuni hier 17 octobre à Luxembourg aurait donné son accord (qui bloquait au niveau allemand) pour que le "prix de référence" ne soit plus celui du gaz (centrales les moins rentables) . 

Si tel est le cas c'est une victoire franche pour la France . A vérifier cependant mais , incontestablement , cela "bouge" ...si la Commission ne met pas "les bâtons dans les roues " !

mardi 19 septembre 2023

Marché de l'électricité : que fait l'Europe , que fait la France ?

 

Alors que les distributeurs - tels Engie - réajustent à la hausse (parfois de 50 %) leurs tarifs d'électricité on ne voit pas (ou on ne sait pas) ce qui se négocie actuellement : le marché européen est-il toujours aussi aberrant c'est-à-dire basé sur le " coût marginal" (soit sur le coût de fonctionnement de la centrale la moins rentable - gaz- ) pour ne pas concurrencer les autres pays européens? 

Car c'est là le paradoxe d'avoir en France une énergie nucléaire à bas prix de revient et de supporter en revanche une tare  qui obère - au nom de l'idéal européen - notre compétitivité  . Engie surfe apparemment sur cette contradiction en ajoutant cependant que nos centrales nucléaires en maintenance ne sont plus autant concurrentielles .

 Qui dit vrai ?

Qui a raison dans ce fatras d'informations ? La CRE (Commission de régulation de l'Energie ) dont l'ex-ministre Emmanuelle Wargon assure la présidence devrait faire une communication si possible "simple et intelligente" ...

vendredi 20 janvier 2023

Crises de la dette , crises des retraites ...

 

En ces moments de tension extrême où "la Rue" est déterminée à faire plier le gouvernement on ne peut que dire "attention danger " . En effet il y a un quasi consensus (au moins de la part des économistes "sérieux") pour prédire et redouter une faillite de notre système de retraite en raison de l'évolution démographique : 4 actifs cotisants pour 1 retraité en 1960, 1,8 actif pour 1 retraité actuellement et 1,2 actifs cotisant en 2050 . Certes la productivité des actifs a augmenté depuis 1960 mais le ratio permettant de pondérer à la hausse les 1,2 est pour l'instant introuvable . Donc , en l'absence de réforme, c'est l'ensemble du système de retraite par répartition qui s'écroule ...au profit d'un égoïste système de retraite par capitalisation qui va forcément réduire les retraites de nos concitoyens les plus modestes .

Pourquoi évoquer un lien avec l'endettement ? Parce que (cf. le quoi qu'il en coûte) certains remettent en cause la réforme en suggérant un endettement possible de la France, la Banque centrale européenne faisant marcher la "planche à billets" . Or l'endettement de la France est à son maximum (3000 milliards d'euros c'est - à - dire l'équivalent du PIB ) . Et en ce moment des voix s'élèvent pour dénoncer - au niveau mondial -  les conséquences de cette situation (endettements publics + privés) qui engendrera hausse des taux d'intérêt et inflation . Une récession menace . 

Il n'y a pas d'alternative crédible à la réforme projetée , l'argent gratuit n'existant pas . Certes des anomalies existent dans le projet de réforme : ainsi au détriment des femmes ayant eu une carrière "hachée " par exemple et qui n'atteindront jamais les 1100 euros net , de même que l'action à l'égard des entreprises qui écartent sciemment les seniors  du marché du travail . 

Il n'en reste pas moins qu'une réforme est nécessaire : la "planche à billet" est une utopie (à moins qu'il ne s'agisse que d'une bêtise ) .   

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NB - Paradoxal de voir les lycéens s'agiter et manifester contre la réforme alors même que ce seront eux qui pâtiront le plus d'avoir à cotiser pour renflouer le système de retraite si rien n'est fait pour un retour à l'équilibre . 

jeudi 12 janvier 2023

GAZ / TRUMP : Donald Trump visionnaire ?

 Lors du sommet OTAN du 11 juillet 2018 , Donald Trump n'y est pas allé de main morte pour "tacler" la chancelière Merkel et fustiger la dépendance de l'Allemagne par le biais du gazoduc Nord Stream (50 % des importations de gaz par l'Allemagne en provenance de Russie ).

Trump avait peut-être (et probablement ) raison lorsqu'il disait : "Elle paie des milliards de dollars à la Russie pour ses approvionnements en énergie et nous devons payer pour la protéger contre la Russie . Ce n'est pas juste ! " . A juste titre Donald Trump s'émouvait de ce que Nord Stream 2 se prépare à acheminer 55 milliards de M3 de gaz par an à l'Allemagne . Le président américain était déjà convaincu que l'exportation de gaz par la Russie avait pour objectif de prendre l'Europe (et singulièrement l'Allemagne) en otage (1)

Cela me rappelle ce que me confiait un universitaire ukrainien en 2009 : "la Russie va rendre les pays européens dépendants du gaz russe et , ensuite, Poutine envahira l'Ukraine et , de là , la Pologne et les Etats Baltes " . C'était en juillet 2009...et nous n'avons pas à l'époque réagi . Il est vrai maintenant que la réaction de l'Otan et de l'Occident  a déjoué les plans de Vladimir Poutine . Il n'empêche :  il s'agissait là de la ficelle qui était au fond de son sac . Comme quoi Trump avait - aussi - quelques grammes de bon sens . 

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(1) Finalement l'administration Biden a accepté Nord Stream 2 , confortant ainsi l'Allemagne dans sa dépendance à l'égard de la Russie . Ce n'est qu'après l'invasion russe que Berlin sursoit à la certification du gazoduc ...qu'une explosion téléguidée mettra hors service . A qui profite le crime ? 

lundi 9 janvier 2023

Electricité : trou noir

 

Les prix de l'électricité ont grimpé depuis quelques mois dans des proportions inacceptables acculant à la faillite des centaines d'artisans . Comment penser que le gouvernernement si attentif au "déminage" n'ait pas anticipé cette situation mettant sur la paille des TPE et PME ? 

On a beau se demander comment les intermédiaires ont pu de la sorte "s'engraisser " on ne trouve pas la réponse à ce constat : alors que 70 à 80 % de notre énergie est d'origine nucléaire (avec un prix de revient d'environ 50 euros le mégawatt ) comment se fait-il que l'on ait pu dépasser les 500 euros le MGW ?

Certes la moitié du parc nucléaire français est à l'arrêt faute de suivi de la maintenance , certes il y a la raréfaction du gaz du fait du conflit en Ukraine ...Mais cela n'explique pas tout et notamment le fait que le prix de l'électricité soit connecté au prix du gaz (lequel a dérapé) . On aimerait finalement bien comprendre pourquoi en se connectant aux autres pays de l'Union la France est tombée dans un "trou noir"

 Certes - et heureusement -  le Président Macron estime nécessaire la déconnexion d'avec le gaz mais sera-t-il suivi par d'autres Etats de l'Union (on sent dès à présent le peu d'enthousiasme de Bruxelles ) ?

 L'action du gouvernement sera jugée notamment sur les initiatives en ce domaine dont l'impact sur l'inflation est évident .

mercredi 23 novembre 2022

Electricité : la Commission propose ...

 

C'est un document (20/10/2022) quasiment passé inaperçu : un "non papier" de la Commission européenne qui soumet à la discussion des Etats- membres un découplage du prix de l'électricité et du gaz .

Il serait envisagé de réformer le marché de l'électricité en évitant les rentes de situation ( de la part notamment des producteurs dits "infra-marginaux " qui tirent profit de leur situation par rapport aux centrales à gaz ) . 

Au lieu du système basé sur le coût marginal (dernière centrale "appelée" donc à prix de revient excessif) , la proposition de la Commission - soumise à la discussion - serait basée sur des contrats à long terme évitant de tomber dans le piège des tranches horaires qui allouent des rentes de situation aux "infra-marginaux" .

 Désolé pour ce charabia ..mais , au-delà , l'idée est intéressante et il n'est que temps !

jeudi 3 novembre 2022

Tarifs électricité : copie à revoir !

 

Fabien Gay , sénateur PCF , dénonce à juste titre la carence du gouvernement quant aux modalités de fixation du prix de l'électricité . Et il n'est pas besoin d'être sénateur communiste pour dénoncer la situation : comme l'on sait la fixation du prix de l'électricité en fonction du" dernier coût de la centrale appelée " (c.-à-d. à gaz donc la moins rentable )  fait l'impasse pour les consommateurs sur le prix réel de l'électricité qui ( notre énergie étant à 80 % d'origine nucléaire)  devrait être réduit .

Or ce n'est pas le cas car nous traînons le boulet du prix du gaz qui alimente - selon le jargon des techniciens - la dernière centrale "appelée " (1) . A juste titre le sénateur Fabien Gay peut (comme Georges Marchais jadis ) dire "c'est un scandale ! '  car s'y rajoute l'obligation pour EDF de vendre à bas prix 25 % de sa production  à des fournisseurs d'énergie dont la plupart ne sont pas des producteurs mais des intermédiaires . Qui plus est - selon ce sénateur - certains opérateurs s'empresseraient de revendre ...à EDF au prix du marché les quantités obtenues à bas coût . Une enquête serait en cours . 

Au moment où l'hiver se profile et où une dizaine de millions de Français vont se trouver (paradoxalement) en ...surchauffe financière au point de ne plus pouvoir se chauffer il est urgent  que l'on revoie le dispositif ARENH (Accès Régulé à l'Electricité Nucléaire Historique) . Cela  de manière à ce que les Français puissent bénéficier des bas tarifs que devrait permettre l'importance du parc nucléaire français . Emmanuelle Wargon , Présidente de la Commission de Régulation de l'Energie (succédant à JF Carenco )  est , pour l'heure inaudible tout autant qu'Agnès Pannier-Runacher , ministre de la Transition énergétique . Le "bouclier tarifaire" suffirait-il ? J'en doute .

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(1) Le tarif de l'électricité est basé sur le "coût marginal" c-à-d sur le prix de revient de la dernière unité produite (donc le prix le plus haut , celui de la "dernière" centrale à gaz utilisée ) . 

jeudi 29 septembre 2022

Marchés énergie : que fait l'Europe ?

 

Alors que des ministres - tel Bruno Le Maire en "col roulé " - nous préparent à de rudes hivers et implicitement agitent le spectre de coupures d'électricité , on est en droit de se demander ce que fait l'Union européenne pour stabiliser les marchés .

Il est effarant de constater la distorsion qui existe au niveau européen entre le prix de production de l'électricité (environ 100 euros MWh) et son coût de commercialisation via les bourses d'échange (marchés spot ou à terme) qui dépasse les 300 euros le MWh . 

Cela tient au fait que le prix de l'électricité sur les marchés est (on l'a déjà dit) dépendant du coût marginal c'est à dire du prix de l'électricité produit par la dernière centrale appelée pour faire l'ajustement . Or ces dernières centrales appelées pour "ajuster" sont des centrales à gaz donc les plus onéreuses .

La Présidente de la Commission , Mme Von der Leyen avait , il y a peu , indiqué qu'une modification de ces règles de marché pourrait intervenir prochainement : quand ? Alors que le coût de production de l'électricité tourne autour de 100 euros le MWh il est surprenant de constater que le prix de l'électricité (marché spot) se situe dans l'Union ce jour à 351 euros (1) . C'est une distorsion que - même en col roulé - il est difficile d'avaler ...  

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(1) curieusement seuls 2 pays européens , l'Espagne et le Portugal , font "bande à part" avec un prix de l'électricité limité  à 115 euros le MWh (marché spot de ce jour ) . Comment font-ils ?