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dimanche 27 octobre 2024

Supprimer le Conseil économique , social , environnemental

 

Au moment où , pour éviter un désastre financier, des parlementaires et l'administration de Bercy sont à la recherche d'économies de "bout de chandelle" je m'interroge - comme beaucoup - sur l'intérêt de conserver le CESE qui coûte à l'Etat 50 millions par an (approximativement) . Comme jadis l'avait relevé la Cour des Comptes les rapports que font ses 175 membres (non élus ) sont souvent redondants . On le sait , le CESE est le lot de consolation d'élus en disgrâce ou bien de personnes qu'il faut soit honorer soit récompenser . 

A ce titre j'ai en mémoire la nomination au CESE d'un conseiller général  afin qu'il laisse sa place à un ministre très connu et très politique qui entendait reprendre racines dans ses terres qu'il avait un peu délaissées . Finalement le ministre ne se présenta pas mais le conseiller général en question conserva son poste au CESE ... cette histoire remonte à une quinzaine d'années mais je suis persuadé qu'elle s'est renouvelée . 

Il est vrai que certains me diront que s'il fallait confier la même tache à un cabinet (comme McKinsey ...) cela reviendrait peut-être plus cher . D'où l'intérêt peut-être de confier au CESE la tache de faire un "rapport sur les rapports" ...avant de le supprimer !

jeudi 14 mars 2024

ENA : fleurs , couronnes et vol-au-vent

 

Le récent annuaire est intitulé "SERVIR" et dans un coin en bas à droite et en tout petits caractères "alumni de l'Ena" . Servir est , évidemment, un nom sympathique : qui ne souhaiterait pas servir son pays? Je me demande pourtant si le terme "servir" possède la même résonnance que ENA , surtout à l'étranger (combien d'ENA encore dans les pays du Maghreb et aussi ailleurs ) .

Peut-être que les mouvements "woke" exigeront la même chose pour Harvard ,  Yale ou Princeton . De même verra-t-on fleurir de nouveaux noms pour Oxford et Cambridge : du style "we serve" , "we can" ou "we Try" . 

Le Président qui est parti "la fleur au fusil" pour supprimer le corps diplomatique et le corps préfectoral (avec le risque d'une politisation des nominations ) souhaitait en faire la bannière de son mandat . Mais est-t-on si sûr que la bannière ne soit pas que vol-au - vent ?

jeudi 4 janvier 2024

Non, en France , la médecine n'est pas fichue !

 

A entendre certains commentaires la France serait en bas de l'échelle en ce qui concerne la prise en charge de la  santé . Ce n'est pas ce qui ressort des commentaires de mon ami Hector, 77 ans . C'est l'occasion de ne pas rapporter que des inquiétudes ou de mauvaises nouvelles . 

Hector craignait une occlusion intestinale , son épouse appelle aussitôt les urgences . On lui dit qu'un médecin urgentiste rappelle dans le quart d'heure . C'est ce qui s'est passé sans détours . Le praticien fait par téléphone un "check up" et envoie via l'internet une ordonnance à la pharmacie de garde ( car c'est un dimanche ) . Yvonne, sa femme,  récupère dans l'heure les médicaments et Hector "remonte en selle" (si je puis dire ) .

 Est-ce un cas isolé ? Non ! Mon voisin Raymond s'est fracturé l'an passé le col du fémur . Son épouse - c'est de nuit - appelle le SAMU vers 4H du matin . On envoie les pompiers dès 4H30 . Dès 5 heures il entre à l'hôpital . Un chirurgien le voit aussitôt . Le lendemain il est sur le bloc opératoire et ressort 2 jours après . 

Qui dit mieux ? Les Français, on le sait , sont des râleurs mais autant signaler ce qui marche . Certes une pousse ne fait pas le printemps mais de temps à autre une jonquille est bienvenue .  

lundi 4 décembre 2023

Attentats et soins psychiatriques

 

De plus en plus les actes de terrorisme renvoient à des déséquilibres psychiatriques . Est-on en France réellement désarmé si la famille (c'est le cas de la mère du présumé meurtrier de samedi à Paris ) refuse qu'il soit procédé à une hospitalisation d'office tout en alertant - ce qui est apparemment le cas - sur les risques que présente l'intéressé ?  

Il existe pourtant une procédure dite SDRE (Soins sur décision du représentant de l'Etat ) qui permet , en cas de danger grave , au représentant de l'Etat dans le département de prendre un arrêté d'hospitalisation  sous contrainte . Bien sûr cette hospitalisation ne sera que de courte durée en attendant l'avis d'un psychiatre (dans les 48 et 72 H) . Mais cette procédure permet de passer outre les réticences éventuelles de la famille ( réticences s'expliquant par la crainte de représailles ...) et de briser les élans de violence d'un individu qui , alors , se saurait "dans le collimateur" .

Il semble que le ministre de l'intérieur veuille - à juste titre - confirmer ou aller au-delà de cette disposition existante ( et probablement peu souvent utilisée ) en évoquant un pouvoir de substitution des préfets en cas d'alerte   .

Le terrorisme traduit (entre autre et au-delà de l'idéologie) un déséquilibre psychologique . Raison de plus d'utiliser - lorsque le contexte s'y prête et en cas d'urgence - les moyens dont les autorités sont dotées et qui sont en passe d'être renforcés .

mardi 6 juin 2023

George Orwell : taxer les bassins à poissons ?

 

Ma voisine Odette , 72 ans , est toute retournée : l'administration fiscale aurait constaté - grâce à un drone , un hélicoptère ou un satellite - qu'elle possédait une piscine et qu'elle était sûrement imposable . En fait , ce n'est pas exactement une piscine mais plutôt une sorte de pataugeoire d'une dizaine de mètres carrés . 

Odette vit modestement et s'interroge : pourquoi le gouvernement ne s'en prend-t-il pas plutôt aux paradis fiscaux et aux  vrais fraudeurs ...non pas à ceux qui ont une "pataugeoire " ? Elle me dit "mi-figue mi raisin " qu'elle va retirer de son jardin une table de ping-pong (dont profitent ses neveux ) de peur que - photos à l'appui - elle ne soit bientôt taxable ...(1)

Odette décidemment est en verve ( ou bien très contrariée ) car elle réprouve que l'on s'en prenne au "menu fretin "  plutôt qu'aux gros poissons . Je la rassure : Bruno Le Maire va , aussi , à la "pêche aux gros " ... la preuve :  les drones tournent au-dessus des ports de plaisance !

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(1) Ne serions-nous pas à l'heure de George Orwell  et de Big Brother , celle d'une surveillance généralisée aussi bien dans l'espace privé (un jardin) que dans l'espace public ? 2024 annonce-t-elle le "modèle" 1984 avec seulement quelques années de retard? Cela pendant que la CNIL dort sur ses deux oreilles ...

vendredi 25 novembre 2022

Service Public : une "privatisation" rampante ?

 

La décision du Parquet national financier d'ouvrir une information qui - indirectement - pose à nouveau le problème du recours aux cabinets d'étude privés révèle un double handicap : d'abord la tentation de recourir aux interlocuteurs proches des "milieux d'affaires" censés être "près de leurs comptes" ( et donc d'agir plus rationnellement en fonction du dogme "retour sur investissement ") . Ensuite , la porosité des relations entre copains de telle ou telle école sans que cela signifie forcément  "renvoyer l'échelle" mais désir (et souci) de l'entre-soi . 

Cette référence au secteur privé s'accompagne de la marginalisation ou de l'extinction de "corps" de l'administration souvent considérés comme sclérosés et insuffisamment "dans le vent" . Ainsi la réforme de la haute fonction publique - avec la disparition de l'Ena - s'est-elle accompagnée de secousses profondes , certains "corps" (diplomates , préfets ...) étant probablement jugés trop conservateurs . 

Cela revient à poser la question du Service Public . Autant les rentes de situation sont détestables autant la référence au privé et à son éthique variable peut poser problème . Pour autant ne jetons pas les cabinets d'étude avec l'eau du bain mais prudence toutefois dans la rationalité de conclusions qui , souvent , relèvent du court terme . 

La "guerre des talents" (cf. l'ouvrage the war of talents -1997) chère au cabinet McKinsey se profile et inspire - à juste titre ? - bien des réformes en cours .


mardi 29 mars 2022

Cabinet McKinsey et réforme ENA

 

Il est heureux que ce cabinet auquel font appel (selon les médias) des "cabinets" plus ministériels n'ait pas été appelé à faire une étude sur le sujet , cher au Président Macron , de la disparition de l'ENA (remplacée par un Institut National du Service Public ) . Apparemment et heureusement  tel n'a pas été le cas , ce qui peut évidemment surprendre tant les connexions sont fortes entre ce cabinet et les "cabinets" .

Ainsi , comme probablement d'autres anciens élèves je me suis - jadis il est vrai - fait suggérer d'avoir recours à des cabinets d'étude. En vain! .

Dans telle ville de la périphérie parisienne où la "politique de la ville" tentait de trouver remède aux "quartiers" en voie de sécession , les études pleuvaient plus que les actions concrètes . Mais peut-être que McKinsey aurait pu, alors, suggérer de miraculeuses solutions s'il avait été consulté  . Tel n' a pas été le cas fort heureusement ! 

mercredi 16 février 2022

ENA : Ecole Nationale d'Application ?

 

La réforme de l'ENA ne doit pas "banaliser" l'Ecole en la transformant en simple "institut" quel que soit l'intérêt du tronc commun et de la transformation des Grands Corps en une botte qui ne deviendrait de "sept lieues" qu'après avoir fait ses preuves sur le terrain . Si notre "ENA" est appelée à devenir une "Ecole d'Application" après un cursus universitaire et un apprentissage de terrain , pourquoi ne pas conserver l'acronyme "ENA " : Ecole Nationale d'Application

Cela en souhaitant que la disparition du corps préfectoral ne se traduise pas par une politisation des nominations . L' ENA avait notamment pour objet de tordre le cou au népotisme et de placer au cœur du métier le service de l'Etat...au-delà des ferveurs managériales d'un monde globalisé . Souhaitons que cet objectif demeure encore . 

Débaptisera-t-on un jour Yale ou Harvard pour les appeler simplement "Instituts" ? J'en doute . Il y a des "marques" qu'il faut protéger ...  

vendredi 26 avril 2019

Supprimer l'ENA : pas si facile !



Ainsi Emmanuel Macron confirme (après quelques tergiversations) son intention de supprimer l'ENA . Mais le "maître des horloges" maîtrise-t-il le temps ? 

On peut se le demander car cette suppression ne pourrait être effective - au mieux - qu'à la fin de son actuel mandat présidentiel voire dans un autre temps puisque la scolarité ENA est de 2 ans : cela signifie que les élèves qui ont réussi le concours 2018 et sont entrés en formation début 2019 n'achèveront leur parcours qu'en début 2021 .

De la même manière les candidats qui viennent de s'inscrire ces jours-ci (1) et passeront le concours en Aout 2019 ne sortiront de l'Ecole qu'en 2022 ... à moins qu'entre-temps la réforme ait pris corps : on peut en douter ...à moins que le Président n'affiche le même volontarisme que pour la reconstruction de Notre-Dame ...

Quant au fond , je regrette que le Président n'ait pas eu l'idée (et la volonté) de supprimer le lien entre cabinets ministériels et haute administration plutôt que de supprimer l'ENA : car c'est bien là que le bât blesse (avec la complicité qui va avec ) .

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(1) les candidats aux épreuves ENA en 2019 devaient s'inscrire entre le 1er Mars et le 29 Avril ...pour des épreuves ayant lieu en Aout prochain .

jeudi 18 avril 2019

Supprimer l'ENA : démagogie ?



Sous la décision d' Emmanuel Macron de supprimer l'ENA ne percerait-il pas un relent de populisme et un zeste de démagogie ? Les "gilets jaune" , on le sait, tirent à boulets rouges sur les "élites" et les élèves de l'ENA sont considérés (à tort où à raison) comme faisant partie d'une caste : ils seraient les "intouchables" de la république !  . 

Ancien élève de l'ENA (1) et issu d'un milieu modeste , je suis de ceux - Si ! cela existe ! - dont le père n'était ni archevêque ni conseiller d'Etat . Ainsi le major de notre promotion (1979, Michel de L'Hospital ) était fils d'un petit exploitant agricole  : cela ne l'a pas empêché de faire une brillante carrière au Conseil d'Etat . Tout comme des fils d'ouvriers entraient au début du 20 ème siècle  à, polytechnique , aidés par une bourse municipale ...sans qu'une once de frustration accompagne leur ascension républicaine . 

Que je sache l'ENA est bien moins "élitiste " que Harvard ou Princeton ou Oxford : une fois passé le concours les études sont gratuites et il n'est pas nécessaire de débourser des dizaines de milliers de dollars (ou de livres) ... ni de tenter - comme aux Etats-Unis  - de soudoyer des examinateurs  . Michel Debré , avec l'impulsion du général Charles de Gaulle voulait introduire le mérite et l'égalité à l'époque où existait un système de cooptation . Dommage de vouloir "casser" cet élan républicain !

Pourquoi, au lieu de "casser" on ne réforme pas ? Si l'on considère que les stages "sur le terrain" sont encore insuffisants , rien n'empêche de mettre les élèves encore plus sur le terrain , de faire en sorte que la note de stage s'appuie davantage sur des moments où l'élève aura été " en situation" de manière à tester son caractère au-delà de son sens du service public (qui est - j'ai pu le constater - toujours présent) .

Notre Président a l'ambition de construire et de reconstruire . Parfait . Comme pour Notre-Dame de Paris , il faut applaudir le volontarisme d'Emmanuel Macron . Pour autant l'ENA - que je sache -  n'a pas pris feu ...quand bien même on (qui ? ) tire dessus à boulets rouges avec un mélange d'envie et aussi de beaucoup d'ignorance quant au dévouement de ceux qui se satisfont de servir l'Etat . 

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(1) Sous mon nom et non sous mon pseudonyme 

samedi 12 septembre 2015

La Fonction Publique chôme-t-elle ?


Un récent rapport de la Cour des Comptes (1) destiné à la Commission des finances du Sénat attire l'attention sur l'augmentation de la masse salariale publique (2) et s'étonne de durées de travail parfois inférieures à 35 H par semaine . A juste titre cela interpelle. Il faut cependant nuancer : Il est fréquent que des "cadres" fassent des journées de 10 ou 12 heures mais la moyenne forcément baisse lorsque elle devient générale . La Cour ne distingue probablement pas les situations : en globalisant elle est forcément réductrice. 

L'accent est également mis sur les primes mais là aussi il faut nuancer. Affirmerait-on que les magistrats de la Cour des Comptes ou les Conseillers d'Etat occupent des sinécures parce qu' une "prime d'égout" était (il y a peu ) encore attribuée aux Conseillers d'Etat qui avaient -par ailleurs- la possibilité de travailler en restant chez eux avec des salaires avoisinant 10 000 euros par mois? 

Un vrai problème néanmoins apparaît : l'accroissement irraisonné de la Fonction publique territoriale. Cela signifie que la création de communautés de communes ou d'agglomération n'a pas été source d'économie mais de doublons et parfois de gaspillages .

 La Réforme territoriale en cours évitera-t-elle ces écueils ?

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'(1) "La masse salariale de l'Etat : enjeux et leviers" (Juillet 2015)

(2) Cela concerne surtout la fonction publique territoriale: ainsi la masse salariale aurait augmenté de 4 % en 2014. La masse salariale de la fonction publique d'Etat a augmenté de 0,5 % par an depuis 2006.

mercredi 11 juin 2014

Réforme territoriale : faire "bouger les lignes"




Certes, la nouvelle carte des Régions ressemble quelque peu au "jeu de l'oie" tant les cohérences ne sont pas immédiatement visibles .  3 types de critiques:

1- Celles de certains homme politiques qui veulent renoncer au mariage et vivre en célibataire : c'est probablement le cas en Languedoc-Roussillon comme cela a été  pour la Bretagne. Ces braves gens plaident pour la "singularité" de leur Région. Mais seule la Corse est "singulière"! En fait, leur marquisat leur suffit et ils ne convoitent pas de duché , zone plus vaste et donc plus périlleuse ...

2- Celles d'économistes et d'agences de notation (1) : ils mettent en doute l'objectif de réduction des dépenses de 10 milliards d'euros. Ils ont peut-être raison. Mais ils ne prennent pas en compte la dimension psychologique de l'opération : que le Gouvernement (disons plutôt le chef de l'Etat) accepte de prendre le risque de bousculer barons et baronnies est un premier saut d'obstacle . J'avoue qu'il y a quelques mois je n'y croyais guère.

3- Celles des géographes, des passionnés d'histoire  et de traditions. Certains géographes mesurent avec une règle à calcul les lignes ou les courbes des déplacements pour vouer aux gémonies des Régions ne prenant pas en compte nos transhumances quotidiennes... ou bien le cours des rivières. D'autres, passionnés d'histoire craignent que leur culture ne se fonde dans une "marmite" plus profonde . S'agissant des traditions certaines d'entre elles ne sont que culinaires (appellations attachées à une région). Mais le Gouvernement a sans doute veillé à ne pas marier champagne et eau de Vichy !

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Bien sûr il n'échappera pas que les principales économies viendront avec la suppression des Conseils Généraux et le transfert (aux nouvelles Régions) des compétences du Département en tant que collectivité territoriale. Mais le mouvement - tel un mobile de Calder -  est lancé. C'est là tout le mérite de la réforme : et peu importe si quelques relents de cuisine nous parviennent. Un vent du large finira bien par les dissiper!
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(1) Agence Moody's (cf. Le Monde.fr /AFP du 9 juin 2014)

vendredi 14 septembre 2012

Pour une véritable réforme territoriale

Il y a quelques semaines j'avais exprimé le souhait d'une véritable réforme territoriale clarifiant la "pièce montée" des structures administratives. Dans son dernier numéro (2087) l'hebdomadaire Le Point produit un véritable dossier: un réquisitoire sous le titre "Le scandale des Collectivités locales".

Je renvoie donc à ce dossier sous la plume, notamment, de Patrick Bonazza et de Romain Guibert s'agissant des incroyables dérives constatées en région Ile-de-France. J'avais indiqué que ce pourrait être là (à côté de l'intégration européenne et du fédéralisme qu'appelle M. Barroso) un des grands "chantiers" du quinquennat de François Hollande.

 La France ne peut se permettre - au moment où des économies sont indispensables - d'entretenir des baronnies qui tartinent le beurre et l'argent du beurre (voyages d'études, comités régionaux du tourisme ayant pignon sur rue à New-York... ou à Pékin ...ou à Doha!?,immeubles pharaoniques de barons-pharaons qui veulent édifier de nouveaux Guizèh ). Ce sont, selon l' hebdomadaire, plusieurs milliards d'euros qui seraient ainsi économisés en supprimant des strates non indispensables ou, pour le moins, désuètes. Au moment où il urgent de réduire notre déficit - sans risquer de plonger la France dans la récession du fait des ponctions fiscales - la "rigueur" qui s'impose à l’État central doit également s'imposer aux collectivités locales. Et cette "rigueur" justifie que l'on s'interroge sur les doublons .

 C'est ce que Mario Monti a fait - courageusement - en Italie. Serions-nous plus timorés ou plus laxistes avec le risque , dans quelques années, de connaître une situation "à la Grecque" ?

Le défi est évidemment politique car il est plus aisé de ménager et la chèvre et le choux. Quoi qu'il en soit, je redis ma déception de voir supprimer la proposition de l'ancien gouvernement de créer des conseillers territoriaux siégeant à la fois dans les conseils généraux et les conseils régionaux. C'était là un pas en avant vers la suppression des marches d'un escalier où flambeaux et réverbères sont allumés ... en plein jour.


 A l’échelle européenne ce damier - ou plutôt ce jeu de l'oie pour le citoyen lambda -  a-t-il encore un sens? Quel crédit donner aux départements qui ne sont que les sous-ensemble d'une région? Et - toujours à l'échelle européenne - quels sens accorder aux 22 régions métropolitaines alors que la cohérence économique et territoriale plaide pour deux fois moins de Régions? Les communes (plus de 36 000) sont, certes, un échelon de proximité mais les communautés de communes ou d'agglomération ne le sont-elles pas aussi? J'appelle donc de mes vœux (pieux?) une France dont le socle serait 2 entités : les Communautés (de communes ou d'agglomération) et les Régions. 

 Le dossier du Point est sans appel. Le diagnostic est déjà fait dans le rapport de Jacques Attali: il ne reste plus qu'à aller de l'avant. Ce n'est pas , certes, caresser les "barons" dans le sens du poil. Mais l'impopularité (non chez les citoyens mais dans les cercles concentriques du pouvoir) peut être , à terme, payante. Encore faut-il convaincre ses amis politiques : là est le véritable défi pour le gouvernement.

jeudi 23 août 2012

Le courage d'une vraie réforme territoriale... et des préfectures

Je viens de lire l'article "un peu court" de Michel Revol dans le dernier numéro du Point sur la suppression envisagée de plusieurs sous-préfectures. Bâti après quelques interviews - et beaucoup d'idée reçues- cet article ne correspond nullement à la réalité que je connais . Réduire - au-delà des 3 ou 4 exemples cités forcément caricaturaux - les sous-préfectures à la délivrance de " titres" et au contrôle de légalité est plus qu'un raccourci : c'est méconnaître la réalité de l'action sur le terrain et la nécessité de veiller , à la base, à la l'application des politiques nationales et/ou européennes.

On oublie qu'un sous-préfet est le maillon administratif indispensable qui anime et coordonne les acteurs locaux (services de l’État, partenaires économiques ...) sur des sujets aussi sérieux que l'emploi et l'intégration, la sécurité , les infrastructures , les problèmes environnementaux etc...On oublie qu'il travaille en étroite coordination avec les services de police , de gendarmerie, et évidemment, le Parquet . Il est là,sur place, lorsqu'il y a prise d'otages, accident industriel, dépôt de bilan d'une entreprise (et qu'il faut rechercher un repreneur). Bref, ce sont des généralistes-spécialistes qui travaillent en contact étroit avec les préfets de région qui les réunissent fréquemment (parfois au grand dam des préfets de département).

 On aurait pu, d'ailleurs, poser la question autrement : à quoi servent les préfets dans la mesure où la plupart de leurs compétences (notamment économiques ) ont été transférées aux préfets de région? Sujet tabou car le lobby des préfets (résidant dans des" palais" plus ou moins napoléoniens) est là, qui veille au grain.

 Moins de sous-préfectures, certes, mais des sous-préfets travaillant "main dans la main" avec des préfets de région, eux-mêmes moins nombreux mais couvrant des régions plus vastes, à l'échelle européenne, tel pourrait être l'axe retenu. A cet égard je note que l'Espagne a - depuis belle lurette- supprimé les " governador civil " dans les provinces c'est-à-dire l'équivalent de nos départements.

Par contre, Le Point, si prolixe et vertueux concernant la suppression de sous-préfectures, ne dit rien de ce que devrait être une vraie réforme territoriale, celle qui concerne des élus locaux et non pas seulement des services de l’État . C'est vrai que cela demande un peu plus de courage : on ne s'attaque pas si aisément aux "baronnies" et "marquisats" qui règnent sur les conseils généraux et aussi sur les conseils régionaux aux programmes immobiliers parfois dispendieux si ce n'est nettement pharaoniques.Je le redis: l'empilement des structures territoriales est une "hérésie française" (communes, communautés de communes et d'agglomération, conseils généraux, conseils régionaux etc...).

Plus que d'évaluer les économies réalisées par la suppression de sous-préfectures (dont la Cour des Comptes ignore apparemment la réalité des missions) , il serait opportun de chiffrer les économies faites avec la suppression des conseils généraux (cf. le projet injustement abandonné de conseillers territoriaux), de préfectures et de certaines préfectures de région dont le nombre - toujours à l'échelle européenne - ne devrait pas dépasser la dizaine au lieu des 22 existant en métropole . Mais , évidemment, gare à la fronde dans un cas comme dans l'autre.

 Pourtant le rapport Attali allait dans ce sens...Mais Jacques Attali a dû passer (pour certains) pour un intellectuel, c'est-à-dire pour un"doux rêveur".

jeudi 19 avril 2012

Service de l'Etat ou service de soi-même ?

En cette période (laquelle au juste?...) j'entends des "hauts fonctionnaires" bouger. Ils tremblent et s'accrochent à leur branche : saisiront-ils la bonne liane qui - tel Tarzan - leur permettra de se rétablir d'un coup de rein ?

Je me demande si certains (rares, il est vrai ) "hauts fonctionnaires" mettront à exécution leur déclaration  péremptoire : "moi - disaient certains- je démissionnerai si ce n'est pas "mon" candidat qui passe."

J'attends de voir  avec impatience ce que feront les partisans du "spoil system" , ce  système américain qui "casse" l’administration à chaque élection et qui me semble une hérésie. Que certains "hauts fonctionnaires" français s'en réclament, je trouve cela grotesque.

 Le service de l’État est (du moins je le pense) une sorte de sacerdoce qui transcende les partis et les courants politiques. Ceux qui se sentent - ou se veulent - inféodés à un parti sont des opportunistes, des ambitieux ...ou des moutons de Panurge.

Il est vrai que certains "hauts fonctionnaires" ne songent qu'à leur carrière et restent persuadés - à tort ou à raison - que leur cursum honoris  est tributaire du "politique". Pour ma part, je le regrette car c'est se faire une bien piètre idée de l'intérêt général et de la vie (aussi de l'avis) des Français .

Je plaide (est-il encore temps ? ) pour une haute fonction publique déconnectée des partis politiques, servant le Pays sous un gouvernement de gauche comme de droite. L' État a-t-il besoin de ces soubresauts qui déstabilisent les administrations?

 Je ne le pense pas. A moins que le Service de l’État ne soit - pour ceux-là - que le service d' eux-mêmes. Une pathologie de l' ego en quelque sorte . 

nb- Je note a posteriori (ce 13 juillet ) que certains "hauts fonctionnaires" qui affirmaient , cœur sur la main,qu'ils ne serviraient jamais un gouvernement "de gauche" sont toujours en fonction . La "soupe" est-elle
aussi bonne à gauche qu'à droite ?