lundi 30 juillet 2012

Emploi : le chômage sous-traité

"Pôle Emploi" est un Service Public et le gouvernement mise sur ses performances pour réduire le chômage .  Mais cette structure est-elle réellement opérationnelle?

 Le Président de la République a souligné l'importance qu'il attachait à l'insertion professionnelle, aussi bien des "jeunes" que des "seniors". Pour cela, des recrutements de personnels supplémentaires sont prévus à "Pôle Emploi ". Mais est-ce seulement un problème d'effectifs ou bien un problème "structurel" de management?

 On peut se poser la question comme le relate Le Monde du 2 juillet lorsque l'on voit que "Pôle Emploi" sous-traite la formation ou la remise à niveau de demandeurs d'emploi à des groupes privés côtés en bourse tel le C.L.A.F. (Conseils, logiques,accompagnement, formation) dont il apparaît qu'il ne remplissait pas son cahier des charges et que cela aurait été - un peu trop tardivement - sanctionné (?) par l'Inspection du Travail. La société en question (28 M d'euros de C.A. selon Le Monde ) serait désormais en redressement judiciaire.

 Le gouvernement devrait se poser la question (et je sais qu'il se la posera): est-il légitime de "brader" la formation des demandeurs d'emploi à des groupes privés dont les objectifs ont probablement été insuffisamment précisés (ou contrôlés)? 

Je ne veux pas "casser du sucre" sur le dos de "Pôle Emploi" mais ce que l'on m'indique me déçoit : des demandeurs d'emploi qui "pointeraient" par internet, qui seraient reçus tous les deux ou trois mois par un "conseiller" (dont les conseils seraient a minima), la "momification" de la demande d'emploi dans une "grille de métiers" dont le chômeur se trouve prisonnier. Bref, une vision archaïque me dit-on de l'insertion professionnelle. Pire encore, certains admettent qu'ils vont à "Pôle Emploi " dans le seul but de percevoir le R.S.A. sans se faire d'illusion sur la célérité de la structure. 

Je me dis, de deux choses l'une: ou bien "Pôle Emploi" est un Service Public doté - dans la conjoncture actuelle - de moyens adéquats. Dans ce cas la structure doit être évaluée et contrôlée sur la base de "performances". Ou bien on fait appel à des structures privées sur la base d'un cahier des charges mais avec un objectif qui n'est pas celui d'un sous-traitant non évalué. 

En tout état de cause la formule actuelle : "Pôle Emploi" + sous-traitants (qui bénéficient de financements de l’État et des Régions) côtés en bourse me paraît absconse , ayant pour effet de "diluer le Service Public" en servant soit de paravent soit de "cache-misère" au demeurant payé fort cher.

dimanche 29 juillet 2012

Vel d'Hiv : c'était bien la France !

Polémique aride celle qui s'est développée autour des propos du Président Hollande reconnaissant la responsabilité de la France . Que de bonnes âmes veuillent distinguer la France (éternelle?) de la "France de Vichy", c'est oublier qu'en 1942 une majorité de Français soutenait Pétain au demeurant investi par une large majorité de parlementaires issus du Front Populaire: Le 10 juillet 1940 les pleins pouvoirs ont été légalement dévolus à Pétain ( seuls 80 parlementaires s'y opposèrent sur 649 parlementaires présents).

 Que l'on veuille mettre entre parenthèses "l’État Français " je le comprends : il vaut mieux, pour certains, refouler la honte . Mais la honte existe et il faut faire avec. Que l'on veuille l’exorciser en prétendant que la "vraie France " se trouvait à Londres, je le comprends aussi.

 Mais combien de Français ont, entre 1940 et 1942 rejoint le Général de Gaulle à Londres? Bien peu! En 1942, la Résistance commençait à s'organiser. Mais combien de courageux Résistants? Bien peu. Ceux de la "dernière heure" ne sont pas issus des maquis. 

Oui, la France est responsable de l'horreur du Vel d'Hiv. Oui, ce sont des policiers et gendarmes français qui ont fait ce sale travail. Que l'on ne cherche pas à minimiser notre responsabilité!

 Que telle plume s'envole pour tenter de brouiller la réalité, ce ne sont que plumes d'autruches...celles qui  refusent de voir la vérité en face.

jeudi 26 juillet 2012

Europe : La Banque Centrale prend les commandes

 Une voix s'élève et que l' on l'attendait avec impatience : M. Mario Draghi , Président de la Banque Centrale Européenne a démontré de par ses récentes déclarations que l'Union existait vraiment. Dans le même temps M.Barroso était à Athènes et (j'imagine) disait à nos amis grecs quelques vérités.

L'un et l'autre ont probablement mis l'accent sur les efforts - réels- de l'Espagne et de l'Italie (qui a le courage de supprimer l'échelon artificiel que constituait bon nombre de ses strates administratives). Car il y a effort et effort . Et tous ne sont pas comparables. 

 J'en reviens à un constat : une gouvernance (avec notamment un "superviseur") se met en place dans la "zone euro" qui devient le cœur de l'Union. Je me pose la question: l'Europe qui va de l'avant  est- ce l'Europe des 17 ou celle  des 27?

M. Draghi , de par ses prises de position, se place et sur le terrain éco/financier et aussi sur le terrain politique. L' Union parlera-t-elle aussi fermement ? L’économie est un des plateaux de la balance. L'autre plateau est plus spécifiquement politique et dépendant des chefs d’État ou de gouvernement. Il faudra que ces deux plateaux soient au diapason.

 En tout état de cause, M. Draghi a fait entendre la voix de l'Europe et,finalement, je ne cherche pas à savoir s'il s'agit de celle de l'Union ou bien celle de la "zone euro". En tout cas, la voix porte et elle a été entendue aussi bien à Tokyo qu'à Washington ou Moscou.

mercredi 25 juillet 2012

Espagne : aspérités d'une "cure" d'austérité

A différentes reprises, j'ai insisté sur le courage de l'Espagne dans une situation délicate même si ses "fondamentaux" n'ont rien à voir avec ceux de la Grèce. Les Espagnols, eux, ne s'endorment pas au chant des cigales ni des sirènes et serrent les dents ( même s'ils en viennent à se mordre la langue car la potion est amère).

 Le gouvernement Rajoy tient le cap en dépit des manifestations même si elles expriment colère et inquiétude plus qu'indignation.C'est qu'il faut probablement parler aux Espagnols autrement qu'en seuls termes d'austérité. Car les jeunes générations (et aussi les moins jeunes) perdent espoir et -comme autrefois- tentent de trouver leur salut sous d'autres cieux .

 La capacité et le volontarisme des chefs d'entreprise n'est plus à démontrer .On le sait : l 'Espagne n'est pas un pays qui se couche... d'ailleurs l'Histoire en témoigne : c'est au-delà des Pyrénées que Napoléon sentit se lever la tempête . Mais, à l'heure actuelle, ce ne sont plus les tableaux de Goya  que l'on regarde: ce sont les graphiques des agences de notation.

 Le ministre des finances espagnol, Luis de Guindos, est dans l'obligation de constater que les marges de manœuvre sont de plus en plus minces à mesure que l'on réduit les effectifs de fonctionnaires, que l'on gèle les salaires et que l'on supprime les primes de fin d'année.Les efforts ont été colossaux et je reste persuadé que l'Espagne verra le bout du tunnel . Mais non dans le court terme ainsi que le répète avec franchise et dans un vrai souci de transparence son gouvernement. M. Rajoy sait et dit aux Espagnols que les mesures d'austérité (en Espagne le mot n'est pas tabou) n'auront d'effet que dans le moyen terme.

Dans cette attente, la mise en œuvre de l'union bancaire, elle, est urgente . De même que celle des accords du Conseil européen des 28/29 juin . Il est aussi grand temps de songer à coordonner les politiques économiques des pays de la zone euro et d'aller vers une convergence des politiques financières. C'est là un des signaux forts que l'on attend pour montrer que l'Union existe politiquement .

mardi 24 juillet 2012

Syrie : l'après Assad ?

Les massacres sont évidemment intolérables et les rancœurs amoncelées disqualifient le régime actuel. Aux yeux du peuple syrien et aux yeux du monde.

 Pour autant, il est légitime de s'interroger sur "l'après Bachar-El- Assad" : Que représente le Conseil National d'opposition? Quelle est - en son sein - la place (et l'importance) des Frères Musulmans ?  Les Salafistes pèsent-ils dans la balance? si oui quel est leur poids ? 

L'aide de l'Arabie Saoudite et du Qatar est une réalité.Se limitera-t-elle à un soutien financier et logistique ou bien ira-t-elle plus loin : aider à instaurer un régime "théocratique" sunnite par exemple?

 Voilà autant de questions que je me pose ( et je ne suis probablement pas le seul ) tout en disant l'horreur que m'inspirent les répressions sanglantes qui sont le quotidien que relayent les médias.

 Cela démontre en tout cas que le monde musulman n'est pas "un" mais partagé et divisé entre courants religieux (alaouites/ chiites et sunnites) qui se détestent. Cela a un mauvais goût de Saint-Barthélémy du temps - au 16 ème siècle - où, en France, catholiques et protestants s’exécraient au point de s'étriper...

Europe : la "sortie de crise" sera politique

Au moment où les agences de notation sont à l'affût , constatant la faiblesse des économies grecques et espagnoles, il ne faut pas attendre "la rentrée des classes " pour réagir et agir. L’ Union doit  exprimer clairement sa volonté d'union en termes de gouvernance, de coordination des politiques...et de transferts de souveraineté.

 La crédibilité de l'Union doit être celle d'un Etat et non pas la simple juxtaposition de dominos économiques qui mettent en péril l'édifice.  Tant que cette volonté (exprimée il y a peu par le Président de la B.C.E.) ne sera pas clairement ressentie les marchés -en cet été - continueront à allumer des incendies. Et, pour les éteindre, les lances à eau ne suffisent pas.

 Je suis frappé par le nombre de déclarations qui appellent à plus d'intégration européenne. Je suis frappé aussi par le courage du gouvernement  Italien qui - dans la ligne du rapport Attali - a décidé de supprimer la moitié des "Départements", comprenant que l'empilement des structures territoriales est (comme en France) une absurdité.

 La différence est que un Français l'a écrit mais que ce sont les Italiens - courageux - qui l'on fait. M Mario Monti a dû comprendre que la "sortie de crise" ne s’effectuerait pas "par le bas" mais "par le haut". Non pas à Palerme ou à Florence mais à Bruxelles.
 
Je souhaite que nous ayons ce même courage et ,qu'au-delà des tactiques si astucieuses soient-elles, nous en venions enfin  à parler et penser stratégie.

samedi 21 juillet 2012

Construction Européenne : Banque Centrale et F.M.I. "main dans la main "

C'est une déclaration particulièrement importante que vient de faire le Président de la Banque Centrale Européenne, M. Mario Draghi  : il considère inévitable la marche en avant de l'Europe "vers une union financière, budgétaire et politique". C'est là, en effet, l'aspiration de nombreuses personnes en Europe qui considèrent que pour se "désembourber" l'Union doit aller de l'avant et rebondir. 

C'est un vœu de nature politique : assurer une meilleure lisibilité de l'Europe au sein des nations, aller au-delà de la règlementation tatillonne qui - au nom du principe de subsidiarité - devrait relever des États-membres. Mais ce vœu (ou plutôt ce constat) est aussi de nature économique puisque les propos de M. Draghi reprennent  "mot pour mot'' une phrase essentielle du rapport du F.M.I (euro area policies . Chapitre IV Consultation 12/181. Juillet 2012) qui constate que l'Union doit se doter d'outils plus efficients.

Le rapport appelle de manière très claire à plus d'intégration en matière bancaire, financière et politique. On peut donc parler de "concordance" entre les propos tenus par le Président de la B.C.E. aujourd'hui et les "appels" du F.M.I. d'il y a quelques jours afin que l'Union se dote enfin d'outils efficaces.

Concordance également entre les aspirations des marchés (qui relèvent du court/moyen terme) et les aspirations des citoyens de l'Europe qui , eux, ont une vision à très long terme (tout en considérant que les initiatives relèvent,désormais, du court terme).

 Nous sommes là bien loin de la politique politicienne occupée par les "combats de coqs " dont le seul horizon est...2017.

jeudi 19 juillet 2012

Les Espagnols dans la rue : à la rue ?

Journée difficile pour les Espagnols. Au Congrès de nouvelles mesures d'austérité ont été adoptées et les ministres ( intérieur et finances) ont confirmé que l'Espagne n'avait plus les moyens de maintenir ses services publics. 800 000 personnes ont manifesté à Madrid . Des centaines de milliers ailleurs (Barcelone, Valence, La Corogne, Pays Basque, Andalousie etc...). 

Le mot "austérité" n'est pas tabou. Le gouvernement de M Rajoy est courageux mais les Espagnols n'en peuvent plus. Ils serrent les dents . Ils pleurnichent moins que les Grecs mais je constate que la pilule est bien amère.

 Cette cure rassure-t-elle ? Non, puisque les emprunts à 10 ans émis par l'Espagne ont franchi aujourd'hui le taux de 7%.

 Le gouvernement de M. Rajoy tiendra-t-il le cap? Rien n'est moins sûr. Le PSOE n'est pas en embuscade, il monte au front. Le courage serait-il de droite et les vitupérations de gauche? Ce serait simplifier mais tout peut arriver en Espagne car le courage orgueilleux des espagnols atteint, désormais, ses limites.

 Le dernier rapport (12/181) du F.M.I. n'est guère optimiste et prédit (mais ce n'est plus une prédiction) un taux de chômage de 24% pour l'Espagne en 2012.Au- delà de ces données chiffrées,je retiens que le F.M.I. appelle l'Europe à plus d'intégration (bancaire, fiscale, politique). Il devient urgent que les accords du Sommet des 28/29 juin soient traduits dans les faits et que les peuples de l'Union ne se sentent plus livrés à eux-mêmes. Le risque est le repli sur soi et l’inexorable montée des populismes .

Fukuyama ou la "fin de l'Histoire"...

C'est ce qu'estimait (en lien avec le concept de Hegel et les réflexions de Kojève) Francis Fukuyama en 1989 après la chute du mur de Berlin (9 Novembre). Il estimait que sonnait le glas des régimes dictatoriaux et que l'ère des démocraties, inéluctable,  marquait ainsi la fin de l'Histoire. Ce n'était là qu'un rêve ou une notion bien relative de l'Histoire.

 A l’affrontement Est-Ouest (qu'il s'agisse de la guerre froide ou de la coexistence pacifique) , à "l'affrontement " Nord/sud (en termes économiques et politiques) a succédé un nouveau chapitre de l'Histoire qui n'est pas moins redoutable. D'un côté, des pays "libéraux" (occident traditionnel et aussi Russie ainsi que des pays d'Extrême-Orient ) et, de l'autre, des États islamistes qui se mettent en place progressivement ...à mesure que les "dictatures" tombent. Fukuyama, assurément, n'imaginait pas que de nouvelles dictatures allaient succéder aux anciennes.

 Peut-être n'est-il pas juste de parler d'affrontement mais de nouveaux "modèles" de civilisation agacés tant par le communisme en échec que par l'incohérence de la société de consommation? Le "modèle" occidental (profit + consommation) a été -dans les faits - exporté et a, de la sorte, légitimé une mondialisation économique que les pays émergents alimentent en se dépouillant (consciemment?) de leur culture.

L'islamisation - dans beaucoup de pays - est un fait politique et religieux .Mais c'est aussi la conséquence de frustrations ressenties dans le domaine économique et social . En quelque sorte, la transposition des tensions "Nord/Sud" . Mais le Sud ( ou certains peuples du Sud ) a pris les armes. Et le djihad est évidemment une arme.

L’ Histoire,finalement, n'est pas aussi simple que l'estimait Fukuyama : elle n'est pas linéaire ( les démocraties succédant aux totalitarismes) mais cyclique: loin du mirage des démocraties annoncées, d'autres totalitarismes sont nés ou en gestation. Ils portent d'autres noms et s'expriment - aussi - au nom de Dieu... sans chercher à faire parler les bosons...

mercredi 18 juillet 2012

Régions : le courage d' une vraie réforme territoriale

Les 27 Régions françaises (dont 22 en métropole ) constituent un "modèle" bien dépassé au moment où - mondialisation oblige et aussi relance européenne - il est impératif d'avoir une vision et un champ d'action larges.

C'est, notamment, la vision des chefs d'entreprises pour qui certaines "frontières" administratives n'ont plus aucun sens. Peut-on, par exemple, parler "Auvergne" sans voir les multiples liens qui se tissent avec "Rhône-Alpes"?

Une réforme territoriale visant à réduire le nombre de Régions: une dizaine par exemple , aurait pour effet de renforcer leur poids et - en terme d'aménagement du territoire - prendre acte des synergies qui se développent et qui ne demandent qu'à être traduites dans les faits.

 Last but not least une telle réforme serait source d'économies au moment où il est urgent de nous désendetter.

 Bien évidemment, une telle réforme se heurtera  au "baronnies" ou aux "marquisats" des notables politiques qui tiennent à leur fief. Mais elle est inévitable et il faudra bien , maintenant ou demain, passer outre les "chants du coq" des caciques.

Il faut, évidemment, du courage pour ouvrir ce chantier. Mais, tout comme l'Europe est à structurer (voir notamment le dernier rapport 12/181 du F.M.I.), les Régions sont - elles aussi - à repenser et dans leur taille et dans leur "gouvernance".

lundi 16 juillet 2012

Iran : la guerre "détroit" n'aura pas lieu !

De manière discrète, les Émirats arabes unis viennent de rendre opérationnel  un oléoduc de 360 km évitant le détroit d'Ormuz et débouchant directement sur la mer d'Oman. Par ailleurs, un gazoduc saoudien a été transformé en oléoduc. C'est de la sorte (source: AFP ) 40 % des 17 millions de barils/jour qui transitaient par le détroit d'Ormuz qui échappent à la menace iranienne de fermeture du détroit.

Dans les négociations portant sur le nucléaire iranien, voilà un "argument" avancé par Téhéran qui s'effondre. Ce contexte nouveau  fera-t-il réfléchir les iraniens ? En tout cas, la menace de représailles (fermeture d'Ormuz) est décrédibilisée.

Le "processus d’Istanbul " est-il en panne? J'ai le sentiment que les négociations tournent en rond alors que le responsable du Mi6 vient de révéler ( c'est inhabituel qu'un Service s'exprime de la sorte) que l'Iran est à même d'avoir une bombe opérationnelle en 2014, des attaques ''cybernétiques'' ayant retardé le programme de 4 ans (cf. Daily Telegraph du 13 juillet)

 La question n'est plus de savoir si l'Iran veut ou non déployer seulement un programme nucléaire civil . La réponse est évidemment négative : "l'option" militaire n'est plus une "option" , c'est une réalité. Que l'option nucléaire militaire soit plus "défensive" que ''offensive'', je le crois aussi. Il n'empêche que ce serait là un pas de plus vers le risque de prolifération nucléaire au sein d'une zone ultra-sensible.

Il faut souhaiter que les négociations interrompues depuis la rencontre de Moscou reprennent et que la Russie et la Chine fassent preuve d'une réelle fermeté afin d'éviter l'embrasement du Moyen-Orient si Israël prenait les devants. En cas d'échec de la "voie diplomatique'', c'est -semble-t-il - l'option que se réserve Tel-Aviv . Et , à la différence du détroit d'Ormuz, il serait alors bien difficile de la contourner.

dimanche 15 juillet 2012

France : quelles marges de manoeuvre économiques?

Quelques réflexions :

1- Je ne pense pas - et je le regrette - qu'il y ait d'alternative crédible à la réduction des capacités de production dans le secteur automobile et donc chez P.S.A . On ne peut guère espérer que le groupe puisse revoir du jour au lendemain une stratégie qui s'est révélée inefficace. Seule interrogation, pourquoi ce plan social brutal maintenant alors que le groupe savait (depuis au moins 2 ans) que la France était en surcapacités dans ce secteur . A défaut de stratégie adaptée, les modalités d'une restructuration du secteur auraient pu être examinées avec le gouvernement d'alors. Il faudra donc s'attendre à une rentrée sociale difficile car je n'imagine pas (ce n'est qu'incantation) que l'on puisse réindustrialiser les sites concernés "en un tour de mains".

2- Je m'étonne que parmi les "chantiers" d'économie possible on ne s'attaque pas à une vraie réforme territoriale. Il y avait là un vrai gisement d'économies du fait des doublons : communes, communautés de communes, conseils généraux, conseils régionaux etc...Est-ce pour ne pas faire de la peine aux élus majoritairement socialistes de ces structures? Si telle était la réponse, je serai déçu. Pourquoi balaie -t-on d'un revers de main la création de "conseillers territoriaux"  (qui devaient remplacer les conseils généraux et régionaux) ? Tout n' était pas forcément à jeter dans la corbeille . Moins de structures gigogne et des Régions plus vastes et donc moins nombreuses. Courage donc!

3- La seule marge de manœuvre véritable (à mon sens) se situe au niveau de l'Europe en conjuguant économies et plan de relance. Cela suppose une véritable gouvernance de l'Union (ou de la zone euro)et une modification des institutions .Car j'ai bien peur que la France seule ne soit pas à la hauteur des enjeux et des défis. Je sais que l'on craint les transferts de souveraineté. Mais je ne vois guère d'autre solutions pour rebondir et sortir d'une crise (conjoncturelle ou structurelle? ) qui dure déjà depuis 5 ans. Courage donc!

vendredi 13 juillet 2012

Crise automobille : imprévision!

Les 8000 licenciements annoncés chez P.S.A. font depuis hier l'effet d'une bombe. Mais c'est une "bombe à retardement" tant la situation du secteur automobile était connue. Cela depuis bien longtemps!

Je me souviens d'avoir (il y a deux ans environ) assisté à des '' assises de l'automobile'' avec des experts nationaux, des professionnels , des organismes consulaires etc...

Je me souviens de la description faite avec courbes et histogrammes. Les experts affirmaient , sans nuance aucune, que le secteur de l'automobile était - particulièrement en France - dans une situation de surcapacité. On décrivait cela comme inéluctable.

 J'en déduis que le gouvernement de l'époque - il y a près de deux ans - était forcément informé. Et P.S.A. évidemment ne pouvait ignorer (d'ailleurs il devait y avoir un représentant de P.S.A. aux "assises" dont je parle.).

 Cette annonce de licenciements (un mois après les élections présidentielles) à de quoi surprendre...On invoque le coût du travail en France (surtout si l' on compare à la Roumanie où des équipementiers que je connais se sont déjà délocalisés).

 Mais comment peut-on affirmer que là est la raison des licenciements? alors que l'on savait , il y a un an et demi au moins, que la situation de surcapacité était structurelle?

 Donc, je refuse de prendre pour argent comptant que les licenciements soient uniquement liés au coût de la main d’œuvre. La stratégie de Renault, en meilleure santé, le démontre. Les dirigeants de P.S.A. devraient admettre que la stratégie "bas de gamme" n'a pas été le meilleur choix. Notamment à l'export. Avant d'incriminer les charges salariales ils devraient mettre un peu d'eau dans leur (bon?) vin.

 L'Europe est -globalement - en surcapacité dans le secteur automobile. Mais les pays (et les groupes) s'en tirent différemment avec des stratégies plus offensives et plus fines notamment sur les marchés internationaux.

 En tout état de cause - je l'affirme - il y a près de deux ans "on" savait!

mardi 10 juillet 2012

Obamacare : Etrange Amérique

Je n'ai évidemment pas à me mêler des affaires américaines. En principe. Car le problème soulevé par les manifestations (le 28 juin dernier ) contre la réforme de l'assurance santé aux États-Unis me laisse pantois: les républicains (et aussi le citoyen "lambda") manifestent contre une mesure approuvée par le Congrès et la Cour Suprême qui permet désormais à 30 millions d'américains (les plus démunis) de bénéficier d'une assurance maladie et à une centaine de millions d'autres de ne pas voir leur dépenses de santé strictement plafonnées.

 Les républicains voient là une infamante intervention de l’État. Faut-il laisser les plus pauvres sans soins ? Au nom de quels principes? Faut-il renoncer à un traitement médical coûteux au nom du libéralisme?

 Je ne suis pas certain qu'Alexis de Tocqueville ait pressenti à quelles déviances conduisait le libéralisme à outrance.  Tout comme le droit de porter une arme.

 Étrange Amérique, en effet, celle qui possède à la fois l'esprit du May Flower et de la "Nouvelle Frontière " mais qui, dans le même temps, paraît repliée sur elle-même. Tout comme les hommes et les femmes vêtus à la mode du Far West qui croient (dans les pubs ) que le Far West existe encore. Illusion.

 Difficulté à se déconnecter du passé ou bien étroitesse d'esprit?Je crois plutôt à la première conjecture. Je me pose aussi la question : comment interpréter le remarquable sentiment de solidarité qu'ont les américains et les manifestations contre une réforme qui est une réforme de solidarité?

 Y aurait-il plusieurs formes de solidarité en Amérique ? ou bien distingue-t-ton encore le "bon" cow boy du "mauvais" apache ? A moins que certains - craignant une augmentation d'impôts - veuillent préserver leurs sioux?

dimanche 8 juillet 2012

Tombouctou: l'islamisme aveuglé ...

René Caillé doit se retourner dans sa tombe tout comme les marabouts dans leurs mausolées profanés. Cette folie destructrice des "fous de Dieu " d'Ansar ed - Dine est partout condamnée (sauf, peut-être, chez les wahhabites) mais gageons que les profanateurs ne comparaîtront pas devant un tribunal international.

Ce 21 ème siècle que Malraux annonçait de manière prémonitoire comme "religieux" l'est en effet. Mais c'est là une religion aveugle telles les exactions espagnoles - au nom de Dieu - en Amérique au 16 ème siècle.  Malraux ( qui songeait probablement à la sérénité d'Angkor-Vat ) serait épouvanté et C. de Gaulle avec lui!

 Régression, disions-nous, il y a quelques semaines. Certitude désormais et non plus pressentiment! La charia est en marche (Tunisie, Égypte,Libye) et Dieu sait où elle s'arrêtera! Loin de moi cependant d'assimiler la charia à une force destructrice. Tout au plus une régression. 

Quant aux profanations aveugles de Tombouctou elles ne s'appuient pas comme la charia sur un "code", elles sont absence de code. La haine (et la bêtise) ne comportent , évidemment, pas de code (cf. le dicton : lorsque les limites sont franchies ...)

Ce qui se passe à Tombouctou devrait servir de "clignotant rouge"  non seulement aux pays occidentaux (et parmi eux la Russie)  mais aussi aux pays d'Orient.

 A ceux qui rêvaient d'une autre "donne" pour le moyen-orient (et accessoirement pour l'Afrique) que Tombouctou serve de leçon... pour éviter la destruction de nos cathédrales (s'il est encore temps! )

vendredi 6 juillet 2012

"La femme de trente ans" ...H. de Balzac deux cents ans après

Je relis la "Comédie humaine" d'H.de Balzac et je constate que , deux siècles après, il n'a pas vieilli. Contrairement à certains de ses personnages qui se sont fanés ainsi Julie d'Aiglemont dans "la femme de trente ans''. Dans ce roman ( 1831) Balzac parle de Julie en ces termes surprenants :

 "Une dame d'environ cinquante ans... se promenait au soleil...La vieille dame si matinale était la marquise d'Aiglemont...".

  Les temps ont bien changé : à cinquante ans, de nos jours, les femmes en paraissent trente et ne se promènent plus , à petits pas précautionneux , dans les parcs sous leur ombrelle. Elles ne sont, pour la plupart, qu'à mi-vie et s'habillent comme leur fille.Faire jeune, tel est le leit motiv.

 Oublier le temps qui passe ...C'est là le "mérite" de nos sociétés qui dénaturent les mots afin de "positiver" à outrance : Combien de fois ai-je entendu à la télévision à propos de telle émission " ce n'est que du bonheur" (!). Fichtre!

 Les personnages de Balzac,eux, ont le mérite d'assumer leur destin (ou leur histoire) telle la "vieille" marquise d'Aiglemont qui, à cinquante ans, s'apprête à clore le livre de sa vie.

Au 21 ème siècle , nous assumons de moins en moins notre "histoire" éphémère. Nous en recherchons toujours de nouvelles quitte à les farder de "poudre aux yeux" en croyant les graver dans le marbre.

 La "Comédie humaine"c'est , finalement , et plus encore, la Comédie de notre temps.

NB- Une précision pour les lecteurs de Balzac: La famille (de) Balzac s'appelait tout bonnement Balssa . Elle était originaire d'un petit village du nom de Montirat (dans le département du Tarn). Ce lieu était au moyen-âge une place forte (près de"La Garde-Viaur") à la limite de la Guyenne qu'occupaient alors (au 14ème siècle)  les Anglais.

jeudi 5 juillet 2012

Des marchés marchant sur la tête :Marx avait-il raison?

Au moment où la BCE abaisse son taux directeur (niveau le plus bas) tout comme la banque d'Angleterre et la banque Chinoise afin de relancer l'investissement , les marchés , loin de se réjouir font grise mine. Ils interprètent ces mesures visant la relance comme étant un signe de faiblesse.

 De la même manière, le Conseil européen des 28/29juin ne les satisfait plus pleinement : ils attendent la mise en œuvre des décisions . Et voici que les taux obligataires en Espagne et en Italie repartent à la hausse...

Alors? finalement, tout ça pour rien! Devrait-on , dans ces conditions, faire exactement l'inverse : augmenter les taux directeurs, ne pas envisager des mesures de relance et surtout ne pas s'en donner les moyens?

 Ce ne sont plus - je le constate - les États qui influent directement sur l'économie mais les marchés. Que sont les marchés ? ils sont devenus une hydre à plusieurs têtes  et je me dis - hélas- que Marx avait peut-être raison : le capitalisme est déréglé s'il impose sa loi aux États. On n'entend plus que cela : les "marchés"...il faut rassurer les "marchés"...et les mesures prises loin de rassurer font frémir et donnent aux marchés la fièvre quarte.

 C'est pour cela (notamment) que j'aspire à une Europe enfin structurée , de vrais États-Unis d'Europe afin de tenir tête aux marchés, aux spéculateurs sans morale aucune ( cela je le savais déjà ) mais qui ont, en plus, la capacité de nuisance de ceux qui - à défaut de courage - ne songent à épargner...que leurs fonds de pantalon.

mercredi 4 juillet 2012

Emploi et Pôle Emploi : les malheurs de Clara...

C'est une histoire "du quotidien" , celle qui est arrivée à notre amie Clara . Notre amie a été professeur de piano pendant 15 ans. Les circonstances diverses l'ont contrainte à cesser son activité . Désormais, elle souhaite renouer avec son ancienne profession.

1-Clara s'est inscrite, il y a deux mois, à Pôle emploi . Elle s'est d'abord étonnée qu'on ne lui demande pas de produire un curriculum vitae précis . Il y a 3 semaines, on a jugé finalement opportun qu'elle l'élabore mais en utilisant expressément une "grille de mots" qu'on lui a remise. Clara - depuis 15 jours- travaille sur cette grille inutile . Elle va retourner cet après midi à Pôle Emploi avec son C.V. "aux normes"... qui sera probablement encore à revoir dit-elle . Elle s'interroge sur la réactivité de Pôle emploi et sur les journées perdues : 3 semaines pour faire valider un C.V !

2-  Clara, voyant que "Pôle Emploi" tarde à valider le C.V., met une annonce sur internet afin de proposer des cours de piano . Voilà qu'elle reçoit avant-hier un appel d'un monsieur.Elle se dit : "ça y est, c'est pour une École de Musique". Mais le ''monsieur'' lui propose une séance de photos.Clara se voit offrir 3000 euros pour poser nue...avec des ''poses suggestives''.Notre amie tombe...des nues et l'envoie "promener". Mais,depuis, un "numéro masqué" la harcèle sur son téléphone portable . Elle ne répond pas, espérant que le "numéro masqué" décrochera avant elle.

Je me dis que certaines personnes dans l'extrême besoin auraient pu se laisser abuser par de telles propositions . Clara , finalement,va porter plainte contre un "homme masqué" qui décortique les demandes d'emploi et, à coup de milliers d'euros, tente de débaucher les personnes qui ne recherchent qu' une... embauche honnête.

Dans cette tentative de "fishing", bien évidemment, Pôle Emploi n'y est pour rien mais je suggère toutefois qu'il assouplisse ses "grilles" d'élaboration de C.V....Pour ne pas désespérer Clara!

mardi 3 juillet 2012

Iran nucléaire : des missiles peu opportuns

Alors que les experts du groupe des 5+1(membres permanents du Conseil de Sécurité + Allemagne) se réunissent aujourd'hui 3juillet à Istanbul pour tenter de dénouer l'imbroglio de l’Uranium hautement enrichi (dont l'Iran n'a pu démontrer quelle serait son utilisation pacifique), Téhéran procède à des essais de missiles dont le Shahab 3 (2000 km de portée) . Donc capable d'atteindre Israël et ...bien au-delà.

 Est-ce une réplique à l'arrivée de navires de guerre américains dans le détroit d'Ormuz? En tout cas c'est une réponse probable au "boycott" de l'Union concernant le pétrole iranien (depuis le 1er juillet ). 

L 'Iran est probablement dans une situation délicate:
1- Téhéran n'arrive pas à justifier l'enrichissement à 20 % de l'uranium
2-la Syrie (alliée de l'Iran ) sombre dans le chaos
3-les querelles internes au sein du Pouvoir sont particulièrement vives

Dans ce contexte, une étincelle suffirait à mettre "le feu aux poudres". 

Si Téhéran ne fait pas un effort et renonce à produire de l'UHE ( qui n'a rien à voir avec son programme nucléaire civil ) le risque est qu'Israël, pressentant une menace , passe à l'action . 

Que l'Iran ne lui en fournisse pas, de la sorte, l'occasion ( et la justification) !

dimanche 1 juillet 2012

Quel avenir pour la "Zone Euro" au sein de l'Union?

Des mécanismes financiers, budgétaires, fiscaux se mettent en place dans la "Zone Euro " et l'on ne peut que constater les convergences - et les problématiques - des 17 pays qui utilisent la même monnaie. Les préoccupations concernant , notamment, une politique de croissance supposent , notamment, la mise en œuvre de politiques monétaires évidemment facilitées par une monnaie commune.

 Il n'échappe à personne qu'une gouvernance propre à la  "Zone Euro" se met en place avec des outils spécifiques et une coordination économique de plus en plus étroite. Est-ce -dans ce contexte - iconoclaste que de constater qu'il existe deux Europes ? Non pas une Europe du "sud" et une Europe du "nord" mais un premier cercle , les 17 pays qui partagent la même monnaie et les 10 pays qui- pour telle ou telle raison -ont souhaité "garder le large" (comme la Grande-Bretagne qui n'a pas signé le Traite sur la stabilité ).

 On ne peut - pour autant - imaginer un "fédéralisme" de la Zone Euro qui -  passant de l'économique au politique - laisserait de côté les autres États. C'est là une question que je pose : peut-il y avoir à terme une Union intégrée d’États qui ne partagent pas la même monnaie? Va-t-on , de la sorte, vers une Union à deux vitesses dont le centre de gravité serait la "Zone euro".

 En tout cas, c'est elle - via l'Eurogroupe- qui donne,aujourd'hui, l'impulsion . L'excellent rapport Arthuis (mars 2012) va même jusqu'à suggérer un ministre de l'économie pour la "Zone euro"....

Il est temps, il me semble, de clarifier tout cela . Notamment dans l'optique d'une intégration plus poussée (qui ne concernerait que les pays de la "zone euro" et dont il serait dommage de laisser d'autres pays sur la touche). Une monnaie sans Etat est , de fait, une gageure et l'intégration (vers le fédéralisme) des pays partageant cette monnaie est , plus qu'un souhait, une probabilité.

Mais alors il faudra "retailler" le costume de l'Union  (sans trop,cependant, le rétrécir).