samedi 31 mai 2014

France 2017 : Gouverner avec le Centre ?



Alors qu' Alain Juppé tend la main à François Bayrou , M. Laurent Wauquiez (1) estime que ce serait  une profonde erreur et-  dit-il - "une combine d'appareil politicien". 

Peut-être veut-il braquer plus à droite imaginant que le Centre est une ligne à ne pas franchir à défaut de faire renaître l'U.M.P de ses cendres ?

La position d'Alain Juppé , favori pour 2017 selon un tout récent sondage (2) paraît , au lendemain du score "monumental" du Front National, non pas une réponse tactique mais l'expression de la volonté de deux homme (lui et Bayrou ) auxquels on ne peut reprocher ni courage ni loyauté. 

Au moment où le P.S. tangue ne sachant quel cap marque la boussole , où l'U.M.P vacille ne sachant où l'entraîne Copé, nos concitoyens ne doivent pas baisser les bras ...ou bien se cacher sous des jupes bleu-marine.

 L'emploi (qui reste le "marqueur" de la vie sociale et politique ) devrait repartir à la hausse au 2 ème semestre 2015 et , plus visiblement, en 2016...soit 1 an avant les Présidentielles. Mais , pour François Hollande, cela risque d'être un peu tard. 

Les journalistes , analystes et autres commentateurs n'observent pas en général la direction du vol des corbeaux et ne consultent pas les haruspices : ils se fient davantage à leur instinct et , accessoirement, aux prévisions de l'O.C.D.E.

 Et tant l'instinct que les calculettes du F.M.I. - et aussi l'avenir que je souhaite pour l'Union européenne - (me) disent que M. Juppé voit juste.

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(1) A.F.P. 31 Mai 2014

(2) Sondage  BVA/i-TV/Le Parisien/Aujourd'hui en France publié ce Samedi 31 Mai 2014 indiquant qu'Alain Juppé serait le favori des Français, Nicolas Sarkozy étant le favori de la droite.

vendredi 30 mai 2014

Présidence de l'Union : surtout pas une "ombre" !



Certains, me dit-on, voudraient écarter la candidature de M.Jean-Claude Juncker à la Présidence de la Commission. Peut-être voudraient-ils désigner une "ombre" sans tenir compte des récentes élections qui placent son parti en tête ?

Au moment où l'Union est à une vraie croisée de chemins ( scepticisme britannique, montée des partis extrêmes, crise en Ukraine etc...) les Chefs d'Etat - outre qu'ils doivent tenir compte des élections ainsi que le prévoit le Traité de Lisbonne - ne peuvent désigner un Président falot. Ils ont même la possibilité de prévoir que ce soit le même homme qui cumule les fonctions de Président de la Commission et de Président du Conseil européen.

 Il est vrai que l'on connait assez peu M. Juncker mais ce serait se mettre à dos le Parlement que de l'écarter. Et en ce moment nous n'avons nul besoin d'une crise institutionnelle au niveau européen.

Il reviendra à l'ancien Président de l'Eurogroupe de donner une nouvelle image de l'Union : moins technocratique, plus politique, davantage réactive.

 Laissons M. Juncker relever ce défi .

Un Pape ...habile



Le voyage du Saint-Père au Proche-Orient n'était pas gagné d'avance. Il a pu, pourtant , ménager les deux parties israéliennes et palestiniennes en donnant à chacune d'entre elles des signes forts qu'elles attendaient.

Au moment où les négociations politiques s'enlisent et se raidissent (position du Hamas, reconnaissance d’Israël comme "Etat Juif", vallée du Jourdain , Mont du Temple etc...) c'est une bien heureuse nouvelle que d'apprendre (1) que le Pape François a réussi à convier au Vatican et Shimon PERES et Mahmoud ABBAS le 8 Juin prochain pour "prier pour la Paix".

 On se souvient , hélas, de la timidité de Pie XII à prendre position lors de la seconde guerre mondiale. La diplomatie vaticane , avec le Pape François, sort de l'ombre (comme il s'en est aussi agi pour Jean-Paul II).

Au moment où les hommes politiques sont souvent décriés ou suspectés, il est intéressant de voir que les grands responsables religieux (tout comme le Dalaï-lama) ont des voix qui portent loin.

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(1) Le Figaro.fr/-actu du 29 Mai 2014

dimanche 25 mai 2014

Europe/élections : L' exception Française ...



Le score du Front National (25 %) m'attriste plus qu'il ne me surprend .  Ce qui me paraît par contre inquiétant est de constater que la France est le seul pays de l'Europe du Sud où l'on assiste à une si forte poussée de l'extrême droite. Ce n'est ni le cas en Espagne, ni au Portugal ni en Grèce. Dans ce dernier pays on assiste certes à une poussée de l'extrême gauche mais ce parti n'est pas à ma connaissance anti-européen alors qu'il s'agit , en France, du "fonds de commerce" (avec l'immigration et la sécurité) du Front National. La poussée de l'extrême gauche en Espagne reste mesurée et l'on ne parle pas de séisme!

Que l'on ne raconte pas que les Français sont plus anti-européens en raison de la situation de l'emploi : l'Espagne et le Portugal connaissent une situation bien pire et l'extrême droite dans ces deux pays ne "pèse" pas grand chose : les 2 grands partis (conservateur et socialiste) sont à peine bousculés. 

La réponse est probablement ailleurs :

1-un vote contre un gouvernement donnant une impression d'hésitation et, par là, décevant.
2-l'effet de notre caractère "grincheux" qui cherche ,à défaut de bouc-émissaire, un défouloir.
3-Je remarque aussi (qu'à la différence de l'Espagne par exemple) les débats en France ont été rares et tardifs. L'absence de pédagogie quant au fonctionnement et à l'action de l'Europe lors de la crise économique explique aussi ce vote attristant

Enfin , dans notre société en permanente évolution dans laquelle on se complet à faire sauter les tabous un à un il n'est pas exclu que des Français aient voulu - en votant Front National - franchir le Rubicon.
 Comme si , à défaut de pouvoir boire du champagne,  on répandait par dépit du vinaigre sur la table !

 Cela dit, n'exagérons pas - sauf sur le plan national - la portée de ce scrutin : les Français croient - en majorité - à l'Europe comme l'indiquait un récent sondage à propos de l'euro . Ils croient moins probablement en leurs représentants politiques.

jeudi 22 mai 2014

Elections européennes : Un vrai Président pour l'Union ?




Les multiples "professions de foi" des partis politiques viennent d'arriver dans les boites à lettre ce matin : difficile de s'y retrouver dans les programmes qui - pour la plupart - se recoupent . Difficile aussi d'y voir clair entre un eurosceptique et un illusionniste ambitieux. Heureusement certains affirment leurs conviction européennes.

 Il s'agit d'élections au Parlement européen : il est donc légitime que chacun plaide pour sa paroisse.  Le rôle de cette Institution est certes important mais - par ricochet - quel est le point essentiel ?

Pourquoi ne pas rappeler que, pour la première fois, le Président de la Commission européenne sera issu du groupe majoritaire au Parlement (à moins que le Conseil - mais cela me surprendrait - ne s'y oppose).

Dès lors, le Président acquiert une vraie légitimité.Et cela d'autant que le Traité de Lisbonne n'exclut pas une fusion (1) des fonctions de Président de la Commission et de Président du Conseil européen. Ainsi Henry Kissinger  pourrait appeler l'Union en direct sans chercher son numéro de téléphone (2).

On peut cependant déplorer que les deux candidats principaux , Martin Schulz et Jean-Claude Juncker n'aient pas fait aussi leur tour d'Europe en image. La faute en revient-elle aux chaînes de télévision ? Ont-elles imaginé qu'en l'absence de candidat crédible français, nos concitoyens allaient se désintéresser du profil et de la crédibilité, du Président de l'Union ?

A défaut de pédagogie le risque - en dépit des positions de MM. Hollande, Valls, Juppé, Fillon et de la toute récente tribune de M. Sarkozy - est de laisser le champ libre aux populistes, aux aigris ou aux joueurs de mirliton.
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(1) Évoqué lors de la Convention sur l'avenir de l'Europe . Le Traité ne l'a pas formellement adopté mais il ne l'a pas écarté.Il suffirait d'ailleurs que les Chefs d'Etat - après les élections européennes - choisissent le même homme.
(2) Boutade de H. Kissinger en 1981 : "l'Europe ? Quel numéro de téléphone ?"

dimanche 18 mai 2014

IRAN/ Nucléaire /5+1 : Qui veut un échec des négociations ?



C'est la question que je me pose en constatant que différents articles de presse soulignent déjà (1) un "échec des négociations" sur le nucléaire iranien alors que la "date buttoir" est fin juillet soit dans 2 mois ....

 Certes les négociations - dans la dernière ligne droite - sont délicates. C'est toujours ainsi et les rumeurs vraies ou faussent viennent troubler le jeu.

 Evidemment il demeure probablement des questions sur le niveau d'enrichissement des centrifugeuses, sur la "neutralisation" du réacteur à eau lourde d'Arak  et aussi sur le programme de missiles balistiques. Mais - au delà de ces questions - il y a les positions de ceux (hors des 5 + 1) qui ne tiennent pas à ce qu'un accord soit trouvé. Soit par hostilité systématique à l'égard de l'Iran soit parce qu'ils ne veulent pas d'un Iran devenu Puissance régionale. 

Ceux-là ont tout intérêt à un échec des négociations. Le jeu d'échec rassemble plusieurs partenaires qui manient - en fonction de leur intérêt - le cheval, la tour ...ou le fou.

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(1) Le Point.fr du 16 Mai 2014 article intitulé " Échec des négociations de Vienne sur le nucléaire iranien"

vendredi 16 mai 2014

Elections européennes : point d'hésitations !



 Point d'hésitations  : j'irai évidemment voter le 25 Mai et affirmer ainsi ma confiance en l'Union . Tout en regrettant aussi que les chaînes de télévision françaises n'aient guère suscité de débats. Or,  ceux-ci étaient d'autant plus nécessaires que le Président de la Commission , cette fois-ci, sortira des urnes. Mais les visages (et les programmes) sont peu connus et la campagne a été morne.

 Néanmoins l'excellente émission de France 2 hier soir 15 mai a permis d'y voir un peu plus clair s'agissant de l'euro : à part un banquier d'affaires qui prétendait vouloir "faire exploser" l'euro (et que personne n'a bien sûr pris au sérieux) les participants ont salué la "saga" de l'euro tout en regrettant que - lors des signes avant-coureurs de la crise économique - la BCE n'ait pas su (ou pu) agir  en amont et qu'il ait fallu attendre la courageuse intervention de M. Draghi. 

Ainsi, les instances communautaires agissent souvent à bon escient mais toujours un peu tard, coincées qu'elles sont par des dispositions d'un juridisme étroit. 

Comment, dans ces conditions, ne pas souhaiter que se mette en place un vrai gouvernement de l'Union avec un Président de la Commission qui n'ait pas à négocier systématiquement avec les 28 Etats-membres (ou , à tout le moins, avec les 18)?

 Le risque (mais qui donc nous pousse dans cette voie ?) est de faire de l'Union un espace de simple libre échange plutôt qu'une puissance politique comme le souhaitaient les Pères Fondateurs . Mais quel est notre choix à nous, européens ?

mardi 13 mai 2014

Europe de la Défense : quand ?



Ce n'est probablement pas le thème qui sera abordé en priorité à l'occasion des élections européennes du 25 Mai . Le situation économique : certainement. L'immigration : sans doute. Les transferts de souveraineté : probablement. Et pourtant la situation à l'Est de l'Union (Ukraine) ou au Nord (Pays Baltes) peut se révéler préoccupante.

 Or l'Union européenne n'a rien à mettre sur l'un des plateaux de la balance. Certes, l'Union n'est pas absente pour observer le démantèlement de l'Ukraine qui se joue en ce moment. Mais on peut douter que la diplomatie sans la force - ou sans la force de la dissuasion - soit efficace. Nous avons tiré un trait sur la Crimée, le ferons-nous pour les républiques "bananières" qui se constituent avant de demander leur annexion?

 On dit que si les intérêts des Etats- Unis sont directement menacés, ils interviendront pour tracer une ligne au-delà de laquelle la Russie ne pourrait aller. Oui, mais que faut-il entendre par intérêts "directement menacés "? Et où se situerait la ligne à ne pas franchir? 

C'est la raison pour laquelle une Europe de la Défense est vitale . Il ne s'agit évidemment pas de sortir (à nouveau ) du commandement intégré de l'OTAN mais d'avoir "en mains" le destin de l'Europe. Surtout lorsque l'évolution de l'OTAN (cf. le sommet de Lisbonne de 2010 et les partenariats suggérés par le rapport Albright ) peuvent nous entraîner sur des théâtres asiatiques. 

La France est seule (ou à peu près) en Afrique. L'Union est seule (sans Défense) alors que se joue peut-être en ce moment son avenir et sa crédibilité qui ne peut se ramener à la seule force de l'euro. 

Puisse le futur Président de la Commission (dont la fonction pourrait-être fusionnée avec celle de Président du Conseil européen) mettre - avec l'impulsion des chefs d'Etat- ce dossier de l'Europe de la Défense bien au-dessus de la pile qu'il trouvera sur son bureau.

 Au-dessus du "Partenariat Transatlantique" (Traité de Libre- échange) en cours de négociation  ?

vendredi 9 mai 2014

La France au repos



Les nombreux "ponts" de ce mois de Mai 2014 amènent à s'interroger sur notre société devenue vagabonde (sauf, bien sûr pour les sans emplois) : La semaine de 35 heures (avec ou sans RTT) au lieu de contribuer à résorber le chômage comme on l'espérait en 1998 est , pour beaucoup, responsable de  la perte de compétitivité de l'industrie française et donc de la faiblesse de notre appareil productif .

Certes, il n'est guère de forum économique où l'on ne mette en avant  notre bonne productivité horaire . Mais il ne s'agit là que de productivité horaire . Et l'on déchante rapidement lorsque l'on examine la productivité globale pour laquelle nous ne sommes pas en si bonne place.

 Le travail  n'est probablement pas une fin en soi mais il existe certainement une corrélation entre le temps travaillé par la population active et le niveau général d'emploi lié aux investissements rendus possibles et attractifs grâce à une meilleure compétitivité . La réponse n'est donc pas d'ordre philosophique (...)  mais bien d'ordre économique .

 Evidemment, à l'échelle d'un pays, la reprise économique ne dépend pas de ce seul élément (productivité) puisque - comme dans un jeu de billard - l'impulsion vient souvent de l'extérieur.

 Encore faut-il que la boule soit ronde et en état de rouler . Si d'aventure elle devenait carrée ce ne serait plus que piètre partie d'un jeu de cubes . 

jeudi 8 mai 2014

Hollande : la France redessinée



Cette réforme se fera "coûte que coûte " . En fait l'expression est inexacte puisque,au contraire, elle sera source d'économie . Le Président est prêt - dans la situation actuelle - à braver toutes les impopularités (celle des élus notamment) et à attacher son nom à une réforme majeure pour la France qu'aucun gouvernement n'avait osé jusqu'ici conduire (crainte que ne se répète le désaveu de De Gaulle à propos de la réforme du Sénat en 1969 ?) .

 Ainsi les Régions seront réduites de moitié et les Conseils Généraux (mais non le cadre  juridique des départements) appelés à disparaître à marche forcée. C'est non seulement le chantier qui est un véritable défi mais aussi le nouveau calendrier que François Hollande vient d'esquisser...bien plus resserré que celui annoncé par Manuel Valls

Rien n'est gagné en raison de l'opposition de nombreux élus prébendaires (je me souviens de tel élu du Nord dont les présidences emplissaient un parchemin déroulé) ou bien convaincus qu'il n'est point de salut hors de leur pré-carré. La voie du Congrès est donc périlleuse. 

Il reste la voie du référendum (celle qu'avait choisie le Général de Gaulle le 27 avril 1969).Mais elle est également périlleuse puisque toute consultation est politisée. Et certains entretiendront (on les voit venir ) l'amalgame jusqu'au bout.

 Il faudra donc attendre que la situation économique s'améliore, que la reprise soit ressentie, que le chômage diminue pour entreprendre cette consultation. Cela veut donc dire attendre 2016 puisque la consultation ne peut (politiquement) être conduite en 2017, année des élections présidentielles.

Un analyste politique hier ou avant hier sur France 5 ou France 24 disait "François Hollande s'est mis une épée dans les reins". L'expression est juste : le Président ne peut reculer ...et n'a rien a perdre.

 Si - comme je le souhaite avec beaucoup de Français - François Hollande sait mettre en oeuvre cette réforme, à défaut de popularité pendant son mandat, il aura à coup sûr une place dans l'Histoire.

lundi 5 mai 2014

GLOZEL : Entre vérité et fantasme



Je vois fleurir en ce moment des articles sur Glozel (1) et surgir les interrogations. Connaissant bien le site et ayant été en contact - à différentes reprises - avec Emile Fradin (qui a découvert - en 1924 - le "mobilier" du Champ des Morts), je vais tenter de faire le point, simplement :

Voici ce qu'il en est :

1- 80 % (à peu près) des céramiques , urnes , objets sont authentiques . En clair les "faux" rajoutés après 1950 sont marginaux.30 % de ce "mobilier" est compris entre - 300 av. JC et 200 après J.C. Le restant date du moyen- âge, et du 18 ème siècle . Qu'en conclure ? que les objets "historiques" ont été reproduits (ainsi que l'écriture) bien après l'âge de fer. Connaissant bien le lieu et ses pratiques "magiques" (encore) , ces reproductions étaient liées à des cultes ou à des pratiques "incantatoires".

2-On me dira " mais "l'écriture" se trouve sur des ossements dont certains sont datés du néolithique voire du paléolithique " ! Eh bien oui mais l'explication en est simple : on peut graver au 2 ème ou 3 ème siècle - et même au 18 ème - des objets plus anciens. Il suffit de se procurer les ossements: soit sur place soit ailleurs : ils serviront de support. Et il ne faut pas oublier que les grottes de Châtelperron se trouvent à une trentaine de km en ligne directe. Comme on le sait le complexe de Châtelperron a donné lieu à l'appellation Châtelperronien datant en gros de 35 000 ans (soit les derniers néandertaliens). Donc les supports (ossements) étaient  disponibles et il suffisait de les graver ultérieurement (cerfs, figures d'hommes ou de femmes stylisées etc...) .

3- Ce qui est, par contre, surprenant c'est le fait que tout ce "mobilier" ait été trouvé tout ensemble (urnes, céramiques gravées pointes de flèche, statuettes) enfoui dans quelques fours de verriers (activité qui a perduré à Glozel et de manière générale en Montagne Bourbonnaise jusqu'au  19 ème siècle ). Probablement on a voulu - quand ? - cacher ou mettre ces objets à l'abri. 

Ainsi ces objets (sauf quelques uns rajoutés dans le but probable de compromettre Emile Fradin) ne sont pas des faux. Par contre ils sont , pour les plus anciens, contemporains des premiers siècles et ne datent pas - et les signes qui vont avec - du paléolithique ou du magdalénien.

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(1) l'énigme de Glozel a soulevé (et soulève) des passions depuis ...1924. Ce qui ressemblait à une écriture (glyphes s'apparentant au phénicien ou au lépontique ) a été découvert sur des céramiques ( les céramiques dites "inscrites") et sur des ossements. On a alors fantasmé : l'écriture de Glozel était donc antérieure à l'écriture phénicienne voir à Sumer! Il faut se replonger dans le contexte de l'époque . Glozel se trouve dans la commune de Ferrières-sur- Sichon à une vingtaine de km de VICHY où se retrouvait "le Tout Paris" de l'époque. Ce devint donc le sujet à la mode dont on dissertait entre deux bains d'eau de Vichy. Et puis c'est en 1922 qu'était découvert le tombeau de Toutankhamon...Pourquoi n'en irait-il pas de même pour Glozel qui deviendrait ainsi le haut-lieu d'une civilisation très ancienne...voire plus tard la terre d'élection d'extra-terrestres? Ainsi se forgea un mythe. La vérité (comme souvent) est entre les deux.  Mais,désolé, il n'y a pas eu de civilisation "glozélienne" antérieure à Sumer et le premier alphabet est bien Phénicien !

samedi 3 mai 2014

IRAN : pendaisons à "plein régime "



Appelons un "chat un chat " : Je suis persuadé que Téhéran souhaite en arriver à un accord global sur le nucléaire . C'est un bon point . Mais ce côté positif rend intolérable les centaines d'exécution par pendaison chaque année. 

C'est à juste titre que l'agence Reuters (23 avril 2014 ) rapporte l'émotion suscitée par l'admission de l'Iran au Comité ad hoc de l' ECOSOC (1) en charge de l'agrément des ONG dans le domaine des Droits de l'Homme.

 Il ne se passe guère un jour sans que les agences de presse ne rapportent la pendaison d'Iraniens. Et je n'imagine guère que ces agences soient manipulées par Israël . Je sais bien que Tel-Aviv ne croit guère à la bonne foi iranienne à l'occasion des négociations en cours sur le nucléaire iranien tout comme Israël met en doute la sincérité de l'Autorité Palestinienne après son alliance avec le Hamas.

Mais quelques soient les sentiments de Tel-Aviv à l'égard de Téhéran , les pendaisons multiples (plus de 300 en 2013 ? ) ne sont pas légende. Telle est donc la situation en Iran . 

Certes, cela n'affecte pas la crédibilité des négociations portant sur le nucléaire; il n'empêche. Cela laisse un goût amer qui ne plaide pas forcément en faveur de l'Iran. Téhéran peut encore se ressaisir. Mais  le veut-il vraiment ?

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(1) Conseil économique et social de l'ONU. Il agrée des ONG qui bénéficient, alors, d'une reconnaissance particulière.

vendredi 2 mai 2014

" Lettre " à un ami Espagnol quelque peu désemparé


                                                              Cher Juan-Carlos,


Tu me dis dans ton dernier message que tu viens de défiler ce 1er Mai sur le Paseo du Prado. Tu me dis aussi - en ce jour Dos de Mayo- que tu as eu une pensée pour tes ancêtres qui jadis se rebellèrent contre le Roi José, frère de Napoléon : Ils étaient aussi , à leur manière , déjà des ''indignés". Mais , tu me le rappelles, nombre d'entre eux ont été fusillés dès le lendemain  . Goya , dans son tableau "Tres de Mayo" en porte témoignage . Heureusement nous n'en sommes plus là !

Pour autant, je comprends bien que les jeunes madrilènes qui ont défilé hier - et aussi les retraités durement ponctionnés - se rebellent contre les mesures d'austérité imposées par votre gouvernement. En proportion, les mesures de ''rigueur'' décidées par le Gouvernement Valls en France ont une saveur de verveine alors que , chez vous en Espagne, M. Rajoy a usé - comme au Golgotha - de lances piquées d 'éponges vinaigrées  . La potion , j'en conviens, a été rudement plus amère. 

Certains cependant m'assurent que - sans être une potion magique - le plan de rigueur (qu'a défendu votre vice-présidente au doux nom de Santa-Maria) commence à porter ses fruits : votre balance commerciale s'améliore, le taux de croissance repart de l'avant, bref : vous sortez - on me l'assure - de la crise. 

Tout de même je suis un peu surpris que tu me dises qu'il n'en est rien : les jeunes gens ( et les moins jeunes aussi ) ont un mal fou à trouver un emploi. Ils vivent en colocation ou bien demeurent chez leurs parents si ce n'est pas chez "mémé'' (qui partage en quatre sa pension sans espoir de la voir se multiplier comme lors du "sermon sur la montagne'' que rapporte la Bible .)

 Tu me dis qu'il te reste quand même le soleil de Madrid et que , dans l'attente d'un emploi, il te réchauffe quelque peu . Tu m'écris qu'assis à la terrasse d'un café (du nom de treinta y uno) près de la Puerta de Alcala tu te prends à rêver en regardant passer les madrilènes fortunés au volant de leur Porsche Carrera rutilante. Car - tu me le rappelles - les fortunes s'exhibent en Espagne alors qu'en France elles se cachent en Belgique ou en Russie. Moins en Russie d'ailleurs en ce moment depuis que l'on s'interroge sur le comportement de M. Poutine dont on m'assure que croyant boire une infusion de tilleul il boit régulièrement de la vodka à son petit déjeuner.

 Je suis d'accord avec toi pour déplorer qu'à la veille des élections européennes le silence le plus complet règne : pas de programme, pas de visage de candidats alors que le futur Président de la Commission sera issu de la majorité au Parlement. 

A ce sujet , je n'ai pas bien compris l'expression que j'ai récemment entendue en Espagne : " no me importa un comino '' . Je ne saisis pas mais j'imagine que cela veut probablement dire que la population a ''d'autres chats à fouetter ''. C'est bien là le problème : on considère que l'Union européenne est source de bien des maux alors que sans l'Union nous serions, depuis longtemps, passés à la trappe ...ou bien devenus Chinois.

Enfin, ne soyons pas trop pessimistes : ton expression favorite est "la vida es una fiesta " . Je suis assez d'accord avec toi (Ronsard aussi qui n'attendait pas que se fanent les roses) mais j'ai, cependant, la nostalgie de ce que vous appeliez la Movida dans les années qui suivirent la mort de Franco . Toute l'Espagne dansait et buvait . Je suis persuadé , Cher Juan, que les Espagnols boivent aujourd'hui tout autant mais, peut-être, dansent-ils moins ?

J'espère que dans ta prochaine lettre tu me donneras de tes nouvelles et que l'emploi que tu brigues auprès d'un Conseil Régional  te sera accordé . C'est mon souhait le plus vif . Tu me parles aussi de la Commission à Bruxelles : excellente idée! Mais , je t'en prie, n'évoque surtout pas le poste dont tu m'as parlé à la Douma de Moscou !

Avec tous mes encouragements, je te prie de croire, Cher Juan-Carlos , en ma fidèle amitié,

                                                                                   
                                                                                            Jean-Maurice