vendredi 30 janvier 2015

Grèves à répétition : un "mal " Français ?


Les grèves se succèdent (SNCF, routiers, médecins, cliniques ...) dont certaines impromptues (RER A à Paris) avec, pour objectif,  de faire pression soit sur telle direction d'entreprise soit sur les pouvoirs publics. Chaque fois - dans la pratique - sont "pris en otage" des usagers qui ne savent plus à quels saints se vouer. Mais les Saints évidemment n'en ont que faire car la grève est interdite au Paradis...

Plus sérieusement (et malheureusement) on est tenté d'établir une relation avec les intentions de vote en faveur de l'extrême droite (1) qu'un récent sondage donne en tête au premier tour des élections présidentielles de 2017 (mais quand même pas au second ). La relation n'est évidemment pas corrélation : juste une "passerelle" parmi d'autres. Car il existe d'autres raisons qui viennent alimenter les interrogations, les doutes de nos compatriotes : un chômage qui ne baisse pas (et qui ne baissera pas tant que la croissance n'atteindra pas 1,5 % du PIB), la poussée de l'islamisme radical, notre "modèle de société" remis en cause par les économies nécessaires (indemnisations , prestations sociales, politique de santé....).

Tout comme en Grèce le parti d'extrême gauche rallie les sans emploi, les laissés pour compte...de même l'extrême droite Française happe les mécontents et ceux qui se sentent rejetés : ceux qui pointent sans trop d'espoir à "pôle emploi" , ceux qui errent sur les quais de métro ou ceux qui ne voient plus - dans leur quotidien - que " des trains passer "...sans s'arrêter.

Cette vision est évidemment pessimiste et donc excessive : nombre de Français sont persuadés que notre pays possède d'évidents atouts (au-delà de la haute couture et des fromages comme le disait en plaisantant Georges Pompidou). Hélas beaucoup d'entre eux ne les distinguent plus et prêtent maintenant l'oreille aux chants des sirènes ...pour rêver.

____________

(1) Entre 29 et 33 % pour la Présidente F.N (cf.Le Monde . fr du 30 janvier 2015 )
.

mardi 27 janvier 2015

Grèce / Espagne : des espoirs ou désespoirs ?


Les Grecs désespérés semblent reprendre espoir : l'émotion l'emporte souvent sur la raison (même au pays des sophistes). Des pensions de retraite réduites, des salaires écornés, une politique de santé qui part à vau l'eau : cela ne peut que renforcer les aigreurs et le doute sur le "vivre ensemble" dans l'Union. 

Evidemment M. Tsipras n'apportera pas de solution miracle, évidemment les applaudissements cesseront et les larmes couleront...à nouveau. Il n'empêche : tout comme en Espagne,  Pablo Iglesias , leader du parti radical Podemos, M . Tsipras apporte une lueur d'espoir quand bien même il s'agirait d'un feu de paille ou celui d' une allumette. 

Les accents de l'Internationale se font entendre à nouveau tout comme celui du "temps des cerises". Mais ces chants n'ont qu'un temps.

Plus curieuses sont les alliances de la gauche radicale et de la droite extrême : je me demande si - en Espagne - M. Iglesias (ancien conseiller de M. Chavez ) pourrait trouver une oreille complaisante chez des ex-franquistes (toutes choses égales par ailleurs comme l'on dit). 

Une dame Grecque interviewée sur France 2 répondait hier ; "finalement, au point où nous en sommes, qu'avons-nous à perdre?".

C'est là ce que je crains pour nos démocraties : qu'elles soient prises en étau entre souverainistes, xénophobes et "nouveaux pauvres" désespérés. 

Certes les 2, 5 % de croissance prévus en Espagne en 2015 peuvent réconforter ; pour autant le parti  politique Podemos continue à croître en dépit de la croissance annoncée.

lundi 19 janvier 2015

Iran / nucléaire : demeurons vigilants



Les négociations viennent de reprendre : faut-il désormais jeter le voile sur les intentions prêtées à l'Iran de se doter d'une bombe nucléaire derrière le paravent du nucléaire civil ? Finalement 2 thèses s'affrontent:

1- L'une soutient que l'Iran est une puissance régionale (actuelle ou en devenir) et qu'il ne convient pas de marginaliser un Etat (théocratique ou pas) qui possède un rôle stabilisateur dans un moyen-orient en proie à des bouleversements ou des basculements possibles (successions difficiles en Arabie Saoudite). Selon les défenseurs de cette thèse ce serait une ineptie de maintenir des sanctions économiques qui (avec la baisse du prix du pétrole) risquent de faire sombrer le pays et lui ôter tout rôle de médiateur ou de "partenaire d'équilibre ". Il conviendrait donc de faire confiance à l'Iran et de considérer que l'uranium n'alimentera que les centrales produisant de l'électricité (telle le site de Busher sur le Golfe Persique). Le "compromis" trouvé supposerait, bien entendu, des investigations soutenues (sur la base du protocole additionnel au T.N.P.).

2- L'autre met l'accent sur le risque majeur que présenterait une bombe nucléaire qui pourrait tomber dans les mains de "fous de Dieu" , de djihadistes dans le contexte actuel de déchaînement contre l'Occident assimilé au mal.  Cette thèse s'appuie sur des éléments de doute bien connus : pendant longtemps l'Iran a dissimulé son programme nucléaire et les milliers de centrifugeuses qui tournent à Natanz ou à Fordo. Les partisans de cette thèse s'interrogent également sur le réacteur à eau lourde d 'Arak pouvant produire du plutonium. Ils soulignent que l'Iran possède (outre les missiles à moyenne portée dont serait doté le Hezbollah) des missiles balistiques d'un rayon d'action de 2500 km (pouvant atteindre l'Europe et justifiant donc le bouclier anti missile envisagé en Europe de l'Est).

Quelles considérations vont l'emporter dans les négociations ? Ce qui est certain c'est que les attentats  récemment commis à Paris ont contribué à faire douter et , peut-être, à ouvrir les yeux quant aux risques islamistes .

 Et si l'Iran - dans son discours - s'abritait derrière la taqiya (mensonge autorisé par le Coran )  étant entendu que - depuis 1988 - il a connaissance (théorique au moins) de la technologie nucléaire militaire (fournie par Abdul Qader Khan, le "père" de la bombe nucléaire Pakistanaise) ?

 Au-delà du risque de prolifération émerge le risque de " non contrôle" de l'arme si l'Iran parvenait à s'en doter (en utilisant comme "socle " l'uranium hautement enrichi - 20 % - destiné à l'un des réacteurs de Téhéran "à usage médical").

Pourquoi Arak , Pourquoi Fordo caché sous les montagnes près de  la ville sainte de Qôm ?

Serait-ce... dans  l'attente de la venue du 12 ème Iman ? 


jeudi 15 janvier 2015

" Le choc des civilisations " : à l'ordre du jour ?


Samuel Huntington avait-il raison lorsque qu'il prédisait il y a presque vingt ans un "choc des civilisations" ? A l'époque les beaux esprits se gaussèrent : de quelles civilisations parlait-on ? Les cultures et les oppositions internes sont si nombreuses que l'on ne peut parler (disait-on) de "choc" entre des plaques tectoniques non identifiées, des ovni en quelque sorte.

 Et pourtant , aujourd'hui, on peut - sans tabou, préjugé ou a priori - se poser la question. Sauf à être aveugle on doit bien constater qu'il y a un "monde" dans lequel la religion (musulmane, hindouiste ...) guide la plupart des instants . Il y a - il faut oser le dire sans se cacher derrière des périphrases - un monde religieux et un monde dans lequel l'individu s'épanouit en tant que personne sans l'express soutien d'une religion...sauf peut-être en des moments symboliques et sociétaux. 

C'est - il me semble - une ligne de fracture :

- Ceux (cf. Francis Fukuyama) qui considèrent que nous sommes arrivés au "dernier homme" puisque les besoins de reconnaissance sont satisfaits par la démocratie libérale.
- Et puis il y a les autres : musulmans, hindouistes, bouddhistes ... qui n'attendent rien d'un bonheur matériel ou qui le relativisent mais qui tous se fondent dans une religion ou un mythe soit avec sérénité soit avec violence ; dans les deux cas au nom d'une religion. 

Ce n'est donc pas un choc des cultures... c'est un choc d'un monde en voie de "déspiritualisation" (1) et un monde où la religion est tout (soit par foi véritable, soit par désespérance soit par frustration ou rancœur). 

Bien évidemment, il serait simpliste de définir 2 camps tant les imbrications et les logiciels personnels sont multiples. Cependant on a beau dire que chacune de ces religions comporte de longues cohortes de "religieux pacifiques et modérés", il n'empêche qu'elles peuvent aussi véhiculer la violence et la mort comme aux siècles de l'Inquisition... et lors de la Saint-Barthélémy.

 Peut-être ai-je tort de faire ces rapprochements mais je crois qu'il ne faut pas jeter Huntington aux oubliettes (2). On peut aussi lire Francis Fukuyama et méditer sur le sens (ou le non- sens) du "dernier homme" que la démocratie libérale a comblé de bonheurs mais privé d'élan , de  thymos.
_________

(1) "Le fait que les Occidentaux identifient leur culture à des liquides vaisselle , des pantalons décolorés et des aliments trop riches,voilà qui est révélateur de ce qu'est l'Occident "  ("Le Choc des civilisations" . S. Huntington .Editions Odile Jacob . 1997. page 59).

(2)  Un bémol toutefois  : Huntington prédit un monde où domineraient 6 ou 7 "civilisations" mais dans lequel un conflit d'une de ces civilisations contre le monde occidental serait improbable. Selon lui domineraient les conflits interethniques . Les événements récents en France et ailleurs en Europe ainsi qu'aux Etats-Unis montrent bien que les conflits peuvent être engendrés - de front - par l'une ou l'autre de ces "civilisations". 

lundi 12 janvier 2015

Djihadisme : combattre , ne pas baisser les bras


Alors que le djihadisme menace la France  (et,au-delà, le monde occidental) rien ne serait pire que de baisser les bras . La lutte sans merci désormais engagée contre le djihadisme est un combat de longue haleine non compatible avec crainte, frilosité ou repli sur soi (1). 

Je pense qu'il faudra probablement mieux tenir nos frontières et revoir ''l'espace Schengen"; cela demandera une coordination au sein de l'Union et une identique volonté. Cela supposera aussi que nous n'écoutions pas le chant des sirènes extrémistes . L'Union ne peut se replier sur elle-même avec pour seul idéal le confort matériel ... et moral. 

Ce combat est prioritaire, tout autant que la lutte contre le chômage . D'ailleurs ces 2 combats se rejoignent puisque la désespérance de certains jeunes les pousse en des chemins suicidaires forcément sans issue.

 L'Occident devrait faire aussi un retour sur lui-même : ses valeurs ne se limitent pas aux valeurs des marchés financiers. Les Européens - et probablement aussi les occidentaux - ont besoin d'un idéal et d'un but pour rompre avec la tentation du laisser-faire , du laisser-aller et aussi du pessimisme que des écrivains - célébrés - véhiculent.

Il appartient à l'Union de donner sens à l'hymne européen en réintroduisant la joie présente dans les paroles mais souvent absente des actes .

La "vieille Europe" doit s'éveiller... Le combat contre le djihadisme sera peut-être ce qui tirera "nos vieux pays " de leur apparente léthargie. Souhaitons - le .

________

(1) cf. l'excellent article de Nicolas Baverez : Le Point n° 2209 p 12 dont je tire la phrase suivante " A terme , l'islamisme perdra car il n'est qu'un nihilisme fondé sur l’idolâtrie de la violence, sans projet politique, économique et social crédible ".

samedi 10 janvier 2015

N 'ayons pas peur !


Les événements horribles qui viennent de se dérouler nous plongent dans le doute : c'est évidemment l'objectif des "djihadistes" de terroriser et de déstabiliser. Plusieurs chemins s'offrent maintenant à nous : l'amalgame et la haine ou bien le sang froid et l'union nationale ...et l'union dans l'Union européenne. 

Pour autant, il ne faut pas se voiler la face : derrière les "djihadistes" bornés il y a forcément des manipulateurs. Au-dessus des marionnettes qui croient agir au nom de l'islam, il y a des islamistes poussés par la haine de l'Occident et de ses valeurs de liberté : pour certains d'entre eux elles seraient incompatibles avec le Coran . 

On peut également se demander qui manipule les manipulateurs : sans sombrer dans un délire paranoïaque on peut penser que des Etats du Moyen-Orient (Arabie Saoudite, Qatar...) ont joué avec le feu en menant un  "double jeu" : financement de réseaux djihadistes (au Moyen-orient , en Afrique...) tout en tirant profit  - en parallèle - d'un "doux commerce" avec l'Occident. 

Ces quelques réflexions montrent combien il est indispensable que nous gardions notre sang froid : avoir peur c'est ce que souhaitent et des " jeunes " écervelés qui pataugent dans le non-sens et peut-être aussi ce qu'attendent certains Etats (ou des "Etats auto-proclamés "). 

L'exhortation de Jean-Paul II est plus que jamais d'actualité : N'ayons pas peur! 

mardi 6 janvier 2015

Europe : extinction de voix ...


Il est tout de même paradoxal que ce soit Mme Angela Merkel qui remette la Grèce à sa place. Parle-t-elle au nom de l'Union européenne ou bien en fonction de considérations électorales? C'est la question que l'on se pose . Car ni le Président du Conseil européen (peu le connaissent) ni le Président de la Commission (plus connu) ne sont audibles en ce moment. 

Tel est bien le problème de l'Union : lorsque se pose un problème important ou bien lorsque apparaît un vrai défi à relever les responsables européens font silence. Certes l'on dira que ce sont là des prérogatives de chefs d'Etat, que les transferts de souveraineté posent problème etc... 

Mais dans ces conditions il ne faut pas s'étonner de l'ignorance - et de la perte de confiance qui va avec - des populations . 

L'Europe - en ces circonstances où retentit la voix de Mme Merkel - paraît aphone et les partis populistes de tous bords vont en profiter : ils sont devenus des attrape-mouches .

Combien de fois faut-il regretter que l'Union européenne manque de lisibilité ? Combien de fois souhaiter que fusionnent les fonctions de Président de la Commission et de Président du Conseil européen afin qu'apparaisse enfin un visage de l'Europe ?

 A défaut, les instances de Bruxelles seront tenues responsables de tous les maux , de toutes les contraintes. Dommage.

lundi 5 janvier 2015

Grève des médecins : urgence " vitale " ?



Ainsi les médecins prolongent leur action par un coup de force : engorger la Sécurité Sociale en "boycottant" la " carte vitale ". Le but : rejet de la généralisation du " tiers payant"', revalorisation des honoraires, refus de voir les pharmaciens empiéter sur leur pré carré (vaccinations), élargissement des compétences des infirmiers (statut d'infirmier clinicien) etc...

Bref, les médecins tentent de prendre en otage et les pouvoirs publics (1) et ... les patients : on me rapporte que des personnes ayant de faibles revenus différent dès à présent des consultations ne pouvant se permettre d'attendre 2 mois le remboursement du fait de l'engorgement - recherché - de la Sécurité Sociale.

Certains me disent aussi que cette profession s'est fonctionnarisée : les médecins seraient de plus en plus "derrière leur guichet " et ce guichet fermerait à heure fixe. Qu'il est loin - regrette-t-on - le temps où le médecin se déplaçait au domicile du patient au milieu de la nuit (ou à tout le moins pouvait être joint à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit)! 

Evidemment il ne faut plus rêver : la médecine (bien souvent) n'est plus un sacerdoce mais une profession...comme une autre. 

Alors ? Si donc les médecins - ou plusieurs d'entre eux - se sont librement "fonctionnarisés" en quoi est-il répréhensible que les Pouvoirs publics imposent des normes administratives ?

A l'évolution de l'exercice d'une profession - jadis considérée à part - répond une "ingérence" (ressentie comme telle) des Pouvoirs publics . Les suspecterait-on de vouloir mieux contrôler les actes? Il est vrai qu'avec le "tiers payant" généralisé rien ne peut échapper : le redoute-t-on ?

____________

(1) Pourtant le projet de loi Santé présenté par Marisol Touraine va bien au-delà de la mesure "phare" du tiers payant : ainsi en est-il du volet "prévention" considéré désormais comme prioritaire.

dimanche 4 janvier 2015

Libye : "Aube" , quelle "Aube" ?


"Aube de Libye" (Fajr libyia) tel est le nom d'une des nombreuses milices qui mettent le pays à feu et à sang depuis l'assassinat du tyran Khadafi. Rares sont ceux qui versent une larme sur sa disparition encore eût-il mieux fallu - à mon sens -  le traduire devant une Cour internationale quels qu'aient été les méandres des procédures qu'un nouveau gouvernement aurait pu entamer.

Mais le constat est que , depuis lors, la Libye est devenue un "camp de base" pour les milices qui vont et viennent dans le Sahel. Des "sous califats" sont également en gestation ou essaient de rejoindre le tronc commun du pseudo-califat "en Irak et au Levant". 

Faut-il réellement admettre qu'en 2011 les stratèges n'aient pas pris en compte (comme en Irak en 2003) le risque de chaos ? Les chrétiens coptes récemment enlevés par l'une de ces milices se posent peut-être la question...si tant est qu'ils en aient le loisir. 

Certes, on dira que l'on peut - vainement ou naïvement - tenter de réécrire l'Histoire mais comment imaginer qu'à l'époque le scénario du chaos n'ait pas été intégré parmi les options hélas possibles ? 

L'opération était pourtant conduite sous l'égide des Nations Unies ...et je n'imagine pas que son seul but ait été l'élimination du satrape. L'avenir du pays devait tout autant être pris en compte. Tout autant...? Où est l'aube dans tout cela ?