jeudi 29 octobre 2015

Primaires américaines : la "semaine française " invitée au débat



La France participe bien malgré elle au débat en vue des élections présidentielles américaines. Cette participation est très indirecte - et pas forcément élogieuse - puisque l'un des candidats républicains Jeb Bush a regretté le 28 octobre qu'un autre concurrent, Marco Rubio, fréquente le sénat au rythme d'une " semaine de travail française".

Notre image de marque quelque peu altérée cet été (conflits Air France, voiturage " UberPop "...) retrouve - enfin - aux Etats-Unis quelque peu de sa fraîcheur .

A la veille de la COP 21 peut-être faut-il s' attendre maintenant à ce que le tonitruant candidat Donald Trump nous rende enfin justice en affirmant que "la semaine à la française" n'est en réalité qu'une contribution positive aux économies d'énergie.

jeudi 22 octobre 2015

Union européenne : Une timide avancée ...emblématique


Alors qu'un élargissement est encore envisagé , la Commission européenne se montre bien timide s'agissant de "l'approfondissement" politique : Au mieux la zone euro aura un seul représentant au FMI (au lieu de 19).mais cela dans ...10 ans.

Mesure emblématique?

De fait la dimension politique est loin d'être clairement exprimée . Alors que la zone euro est appelée à être le moteur d'une Union à 28 ou 29, ce moteur est encore bridé et poussif en dépit de ses 19 chevaux.

 Au moment où le Royaume-Uni se contorsionne  en hésitant entre le oui et le non , il paraît urgent de densifier - autour du couple franco-allemand - le noyau dur de l'Union : sa dimension politique demeure encore trop dans l'ombre .

Mais c'est au Conseil européen d'en décider : sera-t-il moins réservé que la Commission ? Il faut l'espérer alors même que plusieurs Etats semblent encore hésiter (!) à avaliser la simplification de la représentation de l'Union au F.M.I...

samedi 17 octobre 2015

Amarrer la Turquie à l'Union européenne


Il n'y a probablement pas d'autre choix que de relancer le processus d'adhésion de la Turquie. C'est ce qui est en cours à l'initiative de la Chancelière Merkel . Quand bien même la politique de Janus du gouvernement turc nous déconcerte , quand bien même le double langage du président Erdogan nous interpelle, quand bien même l'attentat d'Ankara nous inquiète, il faut désormais , les uns et les autres, choisir notre camp au-delà de suspicions du moment.

Les Kurdes seront, évidemment, dans le camp qui s'opposera à leur inadmissible répression. Ce camp sera aussi celui qui veillera au respect des Droits de l'Homme.

 La Turquie est à une croisée de chemins : d'un côté la pieuvre djihadiste, de l'autre - certes moins risqué - un partenariat stratégique avec Moscou qui avance ses pions au Moyen-Orient au rythme du départ des Etats-Unis.

 On peut certes prétexter la géographie pour renâcler et hésiter.Cependant dans notre monde globalisé existe-t-il encore des murailles de Chine ou des lignes Maginot?  

 Dans ce puzzle en recomposition il nous revient de prendre des paris sur le long terme et , dans le court terme, de resserrer les rangs du "premier cercle " de l'Union. Cela avant qu'un nouvel élargissement n'intervienne .

 Cet élargissement ne pourra d'ailleurs intervenir que si la Turquie satisfait (ce qui ne semble pas être encore le cas) aux critères de Copenhague (Droits de l'Homme notamment).


mercredi 14 octobre 2015

ONU Septembre 2000 : Déclaration du Millénaire et lutte contre la pauvreté



Bizarrement un anniversaire est passé inaperçu : celui de la déclaration du Millénaire (1) unanimement approuvée lors de l'Assemblée générale des Nations Unies de 2000.

Se souvient-on aujourd'hui de l'échéance de 2015 et du rendez-vous alors fixé ? 

C'était pourtant - alors en 2000 - d'ici 2015 que l'on devait atteindre les objectifs ci-après :

- éradiquer l'extrême pauvreté 
pourvoir à l'éducation primaire des garçons et des filles "partout dans le monde"
- réduire des 2/3 la mortalité infantile
-arrêter la propagation du VIH et  maîtriser le paludisme ainsi que " le fléau des autres grandes maladies qui affligent l'humanité ".

Il est vrai que le rendez-vous de 2015 ne constituait pas une "ligne rouge" mais seulement un défi pour les temps futurs . Pourtant telles étaient - en 2000 - les ambitions pour 2015 et le pari souscrit pour l'avenir.

 Certes des progrès dans ces différents domaines ont été réalisés mais les paris ne sont pas tous gagnés. Le silence des médias vaut peut-être mention "peut mieux faire " ... 

__________

(1) Résolution 55/2 de l'Assemblée générale ONU du 8 septembre 2000 dite "Déclaration du Millénaire"

mardi 6 octobre 2015

Air France : "on the air " ...vraiment ?



Absurde et dément voilà le sentiment qu'inspirent les événements d'hier à Air France. Evidemment la France va encore connaitre un déficit d'image : a-t-on déjà vu en Europe ou aux Etats-Unis des cadres d'entreprise se faire violenter de la sorte et obligés - pour s'échapper - de sauter par dessus les palissades la veste lacérée , sans chemise...et la cravate autour cou ?

Nicolas Sarkozy a raison de parler de chienlit tout comme Manuel Valls qui exprime la même indignation.

Une chose m'échappe toutefois : en règle générale les informations sur de possibles ou probables violences "remontent" aux services en charge du renseignement qui, en principe , avisent. Surtout dans un tel contexte . La Direction d'Air France n'aurait-elle pas pu être prévenue de possibles dérapages ? 

Quoi qu'il en soit - car il est difficile de faire le compte à rebours - on ne peut imaginer de "passer l'éponge": démocratie n'est pas anarchie . Quelles que soient les légitimes craintes des salariés .

Ce n'est pas seulement l'image d'Air France  (on the air ?) qui est ternie.

lundi 5 octobre 2015

Moyen-Orient : despotismes et terrorismes




L' Histoire se répète-t-elle ? Déjà début 1998 - donc bien avant 2001 - les Etats-Unis envisageaient une nouvelle intervention en Irak (après 1990-91) afin de se défaire de Saddam Hussein qui refusait l'inspection de sites militaires considérés comme suspects et se comportait en despote . La France dissuada à cette époque les américains (mandat du Président Clinton) d'intervenir (1) comme nous le fîmes à nouveau en 2002.

En 1988 (2)  Saddam Hussein avait tué des milliers de Kurdes avec des produits chimiques ce qui ne souleva guère d'émotion (encore moins de protestations) dans la communauté internationale mis à part quelques communiqués dénonçant l'utilisation d'armes chimiques et un rapport de l'ONU.

En 2003, forts de la "légitimité"que conférait à leurs yeux une réplique au 11 Septembre, les Etats-Unis intervinrent sous les prétextes que l'on sait . Trois ans plus tard, en 2006, l'Irak entra dans une spirale de violences sunnites / chiites (attentat contre la Mosquée d'Or de Samarra) .

De cette violence émergea dès 2006  "l'Etat Islamique en Irak et au Levant " (E.I.I. L) futur E.I. 

Est-ce le même logiciel qui nous guide à l'heure actuelle alors même que frappe un peu partout le terrorisme de Daesh qui - en un délire jubilatoire -  provoque , détruit et tue ? 

Doit-on en parallèle considérer que Bachar El Assad constitue une menace pour son peuple au point que - comme en Libye - la "responsabilité de protéger " (droit d'ingérence) devrait s'appliquer ?

 Est-ce la question que nous nous posons ou bien avons-nous déjà tranché (sans le dire expressément) quant aux priorités ? combattre d'abord le terrorisme et soutenir ceux qui le combattent.

Serait-ce amoral de penser ainsi ?

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(1) Le Nouvel Observateur du 24 Févier 1998 : entretien Jeune Afrique/ Hubert Vedrine  (rapporté dans  Face à l'hyperpuissance . Hubert Vedrine . Fayard 2003). 

(2) Le 16 mars 1988 le régime irakien de Saddam Hussein massacra 5000 Kurdes à l'aide de gaz moutarde à Halabja.