vendredi 28 décembre 2018

E. Macron : quadrature du cercle ?



C'est un simple constat que d'évoquer une situation aussi complexe que la quadrature du cercle . Et on regrette que le Président - comme jadis F. Mitterand - ne puisse avoir recours à une pythonisse tant il paraît difficile de rebattre les cartes ...

Quelle carte pour 2019 ? C'est bien là la question et il serait outrecuidant d'y répondre ... sauf à laisser courir son imagination . Car , depuis l'affaire Benalla  , depuis les "gilets jaunes" on constate qu'en France - et particulièrement en cet hiver - les rouages sont grippés .

Faute de vraies courroies de transmission le Président ne peut dissoudre l'assemblée ...sauf à jouer "quitte ou double" et à exposer la France à des situations incongrues (M.Le Pen , JL Mélenchon) .Prendre l'initiative d' un référendum ? Le Président Macron serait sanctionné tant des ressentiments (injustes bien souvent et absurdement haineux) à son égard courent sur les réseaux sociaux ...Alors que faire ? Peut-être nommer un nouveau Premier ministre ...

En fait on  ne sait plus sauf à tomber sur une évidence : on ne peut sortir d'un cercle doublé d'un carré que par le haut . Ascension donc , après Noël .., en s'efforçant d’élever le débat qui va être engagé .

Comme le disait jadis F. Hollande (qui tente un retour en scène) tout tient dans la confiance . A Emmanuel Macron d'en renouer les liens . Ce sera difficile sauf à trancher quelques nœuds gordiens  et tenter de reprendre pied avec le levier international et européen ...tout en sachant que ce levier ne saurait être catapulte et que reprendre pied ne signifie pas d'emblée reprendre la main . Une "longue marche " l'attend .


lundi 24 décembre 2018

Démocratie française : paradoxes et illusions



A la veille de Noël, de ses fifres et hautbois on ne peut que s'interroger sur des contrastes : le Tribunal administratif de Montpellier (donc l'Etat) interdit une crèche dans des locaux municipaux de Béziers alors que - dans le même temps - des "gilets jaunes " entonnent à Paris des chants antisémites et que l'on tente , près des Champs Elysées , de lyncher des policiers . Contraste donc ...

Tocqueville se retournerait dans sa tombe s'il constatait aujourd'hui - au delà de l'Amérique qu'il observait - les travers actuels de la démocratie française . Elle baigne dans les illusions et se heurte aux paradoxes : le mouvement des "gilets jaunes " qui exprimait un ras-le-bol à l'égard de mesures incomprises ou brutales dégénère maintenant en un vibrion anarchiste ou fascisant dans lequel extrême droite et extrême gauche tentent de faire leur beurre et tirer les marrons du feu . 

Les citoyens sont déboussolés : que l'Etat se trouve dans l'incapacité de mettre fin aux violences , aux saccages de commerces et monuments,  et cela dans une démocratie est inconcevable ...alors que dans le même temps on focalise sur une crèche qui est - aussi - au-delà d'une croyance, l'expression d'un rêve enfantin . A. de Tocqueville est bâillonné et l'on s'interroge : les médias lui tendraient-ils aujourd'hui un micro alors qu'il est confisqué par des "gilets jaunes " qui se rengorgent en regrettant de ne pouvoir "débusquer" (!) le Président du Palais de l'Elysée ? 

Dans ce rocambolesque (et tragique) contexte on ne peut que s'interroger sur l'exemplarité de la  "Démocratie françaises" . Il est vrai qu'après 1793 est arrivé Bonaparte ...et puis Napoléon . Hegel un instant fasciné s'est vite aperçu qu'il s'était fourvoyé (1).

Ainsi donc et avant d'imaginer une "lame de fond" dont les "gilets" seraient la romantique expression et le signe avant-coureur l'on devrait se demander s'il n'y a pas là l'expression d'une faiblesse de notre démocratie incapable de s'affirmer .

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(1) lettre de Hegel à son ami Niethammer "j'ai vu l'Empereur , cette âme du monde ..."( octobre 1806)

samedi 22 décembre 2018

USA : retour à la maison ?



Ainsi les Etats-Unis ne seraient plus les "gendarmes du monde" et entonneraient désormais le refrain isolationniste de James Monroe . C'est en tout cas la position de M. Trump qui donne l'impression de sacrifier son bon ami Netanyahou en se retirant de Syrie ...et en laissant ainsi un espace à prendre par l'Iran (et aussi par la Turquie) . 

Faut-il croire en une vision stratégique d'un repli "à la maison" ou bien à un pur calcul comptable en raison du coût d'un maintien sur place des forces spéciales américaines?  Si les calculs demeuraient strictement financiers il est à craindre (ou à souhaiter selon le camp) que les Etats-Unis plient bagages de leurs bases en extrême-orient (1)

 Faut-il s'attendre à la remise en cause de la stratégie de "containment " de la Chine (comme cela a été le cas dans le domaine économique avec le retrait US de l'accord TPP négocié par Obama ? ) .

Si  M. Trump avait une vision réduite à un prisme financier on pourrait alors se demander si , à terme, il n'envisage pas de remettre en cause le traité de San Francisco (1951 et 1960) au terme duquel les marines américains "campent " au Japon (Okinawa en particulier) . Cela ferait bien l'affaire de la Chine ...qui , comme on le sait, se sent aujourd'hui pousser des ailes .

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(1) Lors de sa campagne électorale M. Trump avait déploré le coût de la présence américaine au Japon (50 000 soldats environ dont un peu plus de la moitié sur l'île d'Okinawa : au total un coût d'environ 6 milliards $ que le candidat trouvait alors exorbitant )

jeudi 20 décembre 2018

Référendum : amnésie médiatique ?



Alors que les "gilets jaunes " vibrent au son du refrain "référendum d'initiative citoyenne" tout chaud issu du programme de la campagne présidentielle 2017 de Jean-Luc Mélenchon (Parti France insoumise) , un silence radio tient lieu de commentaire  concernant l'actuelle procédure référendaire inscrite dans la Constitution et non utilisée jusqu'ici dans son aspect "initiative populaire" .

Car depuis la révision constitutionnelle de 2008 (mandat de Nicolas Sarkozy) l'article 11 prévoit bien - sans en employer mot à mot l'expression - un " référendum d'initiative partagée"  (c'est-à-dire couplant initiative parlementaire et expression des électeurs ) . 

Plutôt que d'enfourcher le programme de M. Mélenchon (et la récupération qui va avec) il aurait été judicieux de rappeler ce qui existe déjà dans la constitution , outil qui n'a jamais été - à ce jour - utilisé . Cela suppose que 20% des députés décident de lancer un projet ou thème de référendum et que 10 % des électeurs soutiennent cette proposition .

Est-ce si difficile ? Ne peut-on imaginer qu'à la suite du"débat national" prévu durant les 3 mois prochains , sa conclusion et les mesures qui en découlent fassent l'objet d'un référendum d'initiative partagée associant donc parlement (qu'il n'y a pas lieu d'écarter) et le peuple (qu'il convient d'associer étroitement comme partie prenante et force vive du débat national ) ?

Mais si l'on veut aller plus loin et parfaire encore la procédure de "référendum d'initiative partagée" on peut aussi inverser les leviers : une proposition de loi constitutionnelle pourrait donner l'initiative aux 10 % de citoyens et le "soutien" à 20 % des parlementaires : nous serions donc , dès lors , dans une situation de référendum d'initiative partagée à  prééminence populaire ...donc citoyenne (CQFD) .

mardi 18 décembre 2018

Réformes ou tracasseries : confusion




Les sociologues et analystes de tous bords n'en finissent plus de tenter de décrypter le phénomène "gilet jaune" . Certes il y a les laissés pour compte de la mondialisation , les populations oubliées de la "périphérie" mais il y a , aussi , dans l'esprit des gouvernants , la confusion entre réformes et tracasseries . Georges Pompidou l'avait bien compris qui disait "il faut cesser d'emm....les Français".

Or nombre d'initiatives ne sont que tracasseries désuètes ou mal expliquées : les 5 euros de réfaction d' APL pour les étudiants , la limitation de vitesse à 80 km/h , le remplacement des chaudières à fioul ...et le compteur d'électricité Linky venant subrepticement interférer avec notre vie privée sans explication et "à la hussarde " . 

C'est probablement pour contrer une vague condescendante de tracasseries et de pseudo réformes (à la différence de la réforme - acceptée - de la SNCF ) que bon nombre de Français veulent prendre la parole avec un "référendum d'initiative citoyenne".  Nos concitoyens réclament cette parole comme " droit d'usage " ...sans forcément avoir en tête qu'une telle procédure existe déjà (au moins partiellement) dans notre Constitution .

lundi 17 décembre 2018

COP 24 : demi - succès / demi - échec



La COP 24 n'a pas soulevé d'enthousiasme : elle donne quelques munitions à l'accord de Paris (COP 21) mais ces balles sont encore " à blanc " . Car les "munitions" ne sont que des clauses techniques : des prescriptions pour lutter contre le réchauffement climatique sans s'assurer que le traitement sera efficace . Car il n'y a guère de mesure nouvelle adoptée à Katowice : aucune accélération de la lutte contre le réchauffement (pas de modification du rythme de diminution du gaz à effet de serre ) si ce n'est des voeux pieux et un appel pressant du Secrétaire général O.N.U.

Certes, la COP 24 aura précisé le mode d'emploi technique des mesures et  elle aura indiqué comment  assurer la transparence des efforts de chaque Etat signataire . Mais l'on se situe toujours sur une trajectoire + 3 degrés fin de siècle alors que l'objectif de la COP 21 (et de la COP 22) était de +2 degrés (avec un souhait de + 1,5) .

Il n'est pas étonnant que les "petits Etats insulaires " ne soient pas satisfaits surtout lorsqu'ils voient les USA , l'Arabie Saoudite , la Russie remettre en cause le rapport alarmiste du GIEC . Certains disent qu'il aura été davantage question des mines de charbon américaines ...ou polonaises .Pas un mot (apparemment) du nucléaire pour tenter de trancher le débat entre les tenants du nucléaire propre ( car décarboné ) et ceux qui soulignent les risques de dépendance liés à l'approvisionnement en uranium et aux embarrassants déchets des centrales . 

Bref, la COP 25 qui se tiendra l'an prochain au Chili (après défection du Brésil) aura encore fort à faire pour que les îles Marshall et les îles Fidji retrouvent le sourire . La France sera-t-elle , l'an prochain, davantage partie prenante qu'elle ne l'a été (cf.gilets jaunes...) cette année à Katowice ? La voix de la Chine portera-t-elle et aura-t-elle sa place dans la "Nouvelle Route de la Soie" alors que les Etats-Unis iront peut-être encore "au charbon" ?

vendredi 14 décembre 2018

ZONE EURO : De l'avant !



La morosité ambiante (mouvements populistes , terrorisme ) masque évidemment les avancées . C'est pourtant une avancée majeure de voir enfin se concrétiser l'idée - portée par la France - d'un budget de la zone euro . Certes le schéma adopté est moins ambitieux qu'imaginé au départ puisque son objectif sera d'abord la convergence des politiques économiques plus que la mise en place d'un "mécanisme anti-crise" . 

Mais la volonté de faire converger les économies de la zone euro est essentielle pour aller de l'avant et stopper le " détricotage " que des mouvements extrêmes (de droite , de gauche ou bien - comme en ce moment - "sans genre" ) mettent à leur programme en vue des prochaines élections européennes. 

Au moment où les Etats-Unis prennent leur distance avec l'Europe, au moment où, à l'Est , un "bloc asiatique " est en voie de constitution autour de la Chine , il est essentiel que l'Union européenne se fasse entendre . Pour cela , en son sein , il est heureux que le premier cercle des 19 de la zone euro parlent d'une même voix sur le plan économique , préalable (qui sait , bientôt ? ) à une même voix sur le plan politique .

mardi 11 décembre 2018

Inde / Chine : le défi djihadiste



Loin de Paris et des "gilets jaunes" (un défi - aussi - pour la France ) il existe d'autres défis dans des régions plus excentrées : le défi djihadiste en est un et , loin d'être une pomme de discorde, il semble de nature à rapprocher l'Inde et la Chine , deux nations sœurs et pourtant ennemies .

Ainsi la province autonome chinoise du Xinjiang est le théâtre d'une répression sévère de la part de Pékin (cf. les camps de rééducation) mais elle pose aussi problème tant à l'Inde qu'à la Chine : des islamistes proches du parti islamique du Turkestan pourraient faire cause commune avec les Talibans qui inquiètent New-Delhi depuis l'Afghanistan et le Pakistan proches . 

Le problème est d'autant plus sérieux qu'il est à un croisement : d'un côté la nécessaire défense des Droits de l'Homme (et donc la protection des minorités) et , de l'autre, le retour de Syrie de djihadistes Ouïgours partis combattre Bachar-El - Assad et , aussi , de fait ,  soutenir Daesh .

Les rumeurs "complotistes" vont bon train : certains soutiennent que ces djihadistes seraient ( en sous  - main ) soutenus par les Etats-Unis, d'autres qu'ils seraient aidés par la Turquie . Bref , tout cela n'est pas clair et d'aucuns se souviennent de l'existence - aux Etats- Unis - d'un gouvernement en exil de la ci-devant République du Turkestan oriental .

 Ainsi les menaces islamistes sont un point de rencontre (heureux ou malheureux ? ) entre la Chine et l'Inde, deux nations essentielles du continent asiatique , continent qui est en voie de structuration autour de 3 pôles (Inde , Chine , Japon ) mais qui - pour l'heure - se regardent encore en chiens de faïence .  

dimanche 9 décembre 2018

La France a-t-elle perdu ses repères ?



Un pays sans repères ? C'est ce que l'on ressent en parcourant la presse internationale : Le tohu - bohu de ces dernières semaines est difficilement décryptable depuis Washington , Moscou ou Pékin . Peut-être aussi depuis Rodez, Toulouse ...ou Vaison-la- Romaine . 

Car bien d'autres pays de l'Union européenne ont connu des moments difficiles  dans lesquels les plus pauvres , les classes moyennes , les retraités ont été mis à l'épreuve :  Espagnols , Portugais , Grecs  et aussi  Italiens (qui se sont révoltés dans les urnes ) . Mais , de violences urbaines , point !

Faut-il admettre que nos concitoyens qui ont revêtu leur gilet jaune se sentent pousser des ailes , emportés par une ardeur toute révolutionnaire ? Alors même que notre pays est "champion " des prélèvements (1) pour assurer un maximum de services (éducation , santé ...) des Français dressent des barricades et de nouveaux gavroches lancent des pavés . Pourquoi , comment en est-on arrivé là ?

En réalité la France a perdu son identité sociale et culturelle : Les exclus de la "France périphérique " sont les exclus tout court d'une nation qui perd progressivement son unité . Cette unité est celle que recherche M .Mélenchon dans les vapeurs (opiacées...) des appels à l'insurrection . Elle est aussi , probablement, le credo de Mme Le Pen lorsqu'elle se drape dans les plis d'un nationalisme étriqué et offusqué . 

Au-delà de la taxe carbone , la colère exprimée par les "gilets jaunes "est celle d'une quête d'unité et d'identité . Une quête désespérée de reconnaissance , d'identité et d'unité à reconstruire...

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(1) Les prélèvements atteignent 1000 milliards d'euros dont 750 milliards sont redistribués .

jeudi 6 décembre 2018

Elysée : faire face , reprendre la main



Au moment où les institutions de la République sont menacées , il appartient au Président de la République de faire face plutôt que de faire "gros dos"comme certains ( peut-être à l'Elysée ou chez "En Marche " ) le lui soufflent . 

Vouloir laisser transformer une revendication financière en crise politique est une aberration . Non , la France ne peut s'asseoir à la table des nations populistes qui se barricadent . La France de 2018 est certes l'héritière de 1789 mais , plus encore, des Lumières . En tout état de cause elle ne se reconnait pas dans le triste épisode de 1793 .

Certes, il y a - comme le dit  le sociologue Christophe Guilluy - une "France périphérique" et une classe moyenne en partie déconnectée du monde globalisé , certes il y a des revenus précaires , certes la solidarité est nécessaire ainsi qu'une juste redistribution des revenus , mais cela ne justifie en rien que l'on aide les "casseurs " à casser les valeurs républicaines et que l'on chamboule les institutions en dansant la carmagnole . 

Le Président Macron - plutôt que d'attendre samedi et de faire le constat de possibles ou probables violences - a tout intérêt (il me semble ) à faire face et d'en appeler aux Français qui encore lui font confiance .

samedi 1 décembre 2018

Paris brûle-t-il ?


La jonction pressentie des partis extrémistes et des "casseurs" de tous poils a , une nouvelle fois, fait dégénérer une manifestation prétendument pacifiste .

Mais cet après-midi une cassure s'est produite :  un symbole de l'unité républicaine et de la mémoire nationale a été souillé : à l'Arc de Triomphe de l'Etoile , le tombeau du soldat inconnu a été piétiné par des "gilets jaunes " probablement éméchés (1) et se voulant à l'assaut d'une nouvelle Bastille .  

Cet après midi les "casseurs" ont cassé et ont taggé un lieu qui pour les Français est un sanctuaire . Une page semble s'être tournée de l'unité nationale : alors que l'extrême droite de Marine Le Pen et l'extrême gauche de Jean-Luc Mélenchon ont soufflé sur les braises les voici qu'ils tentent , à pas feutrés, de s'éloigner des casseurs . Finalement ce sont , eux aussi , les casseurs de nos institutions.

Aujourd'hui l'unité nationale se trouve bien malmenée : Emmanuel Macron aura fort à faire pour réconcilier nos concitoyens tant la bêtise et la haine ont assombri la flamme sous l'Arc . Le mouvement des "gilets jaunes" s'est trouvé pris en otage : le plat qu'il entendait servir était peut-être trop faisandé ...

Je m'interroge: que répondre à ma voisine qui me demande pourquoi les appels à l'insurrection véhiculés par certains "gilets jaunes " ne tombent pas sous le coup de la loi ? Veut-on refaire 1789 ou bien 1793 ? J'en doute , heureusement ...

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(1) Il semble bien que les auteurs des violences ne soient pas exclusivement des "casseurs" ou des extrémistes encartés mais aussi des "gilets jaunes" prétendument pacifistes mais saoulés par des vapeurs insurrectionnelles .  

mercredi 28 novembre 2018

Arabie Saoudite : quel nucléaire ?



A juste titre le journal Le Point (cf.Le Point. fr) de ce jour s'interroge sur la portée des négociations en cours entre les Etats-Unis et l'Arabie Saoudite concernant un important contrat d' une quinzaine de réacteurs nucléaires qui vont être progressivement mis en service . 

Il se peut que le royaume envisage l'ère post - pétrole et qu'il ne s'agisse que d'un contrat "civil ". Mais , comme on le sait , il n'existe pas de paroi étanche entre nucléaire civil et nucléaire militaire : les centrifugeuses en cascade peuvent aussi bien fournir de l'uranium enrichi à 5 % qu'à 90 % . C'est bien là où le bât blesse : le TNP n'interdit pas le nucléaire civil (et même l'encourage) ; or le "dérapage " peut intervenir à tout moment en dépit des contrôles de l'A.I.E.A . ainsi que cela s'est probablement passé en Iran dans la période 1990- 2005 .

 Comme il est peu probable que le Président Trump reprenne à son compte le projet (dans les limbes) d'une zone exempte d'armement nucléaire (ZEAN) au Moyen-Orient il ne reste plus qu'à croiser les doigts ou s'assurer que l'Arabie Saoudite respecte bien à la lettre - et dans son protocole additionnel - le TNP . 

jeudi 22 novembre 2018

Contrer la récupération politique, expliquer ...




La jonction des extrêmes (Rassemblement national , France insoumise) est en marche : profitant de la timidité ou de l'opportunisme du P.S. et de L.R.. le collectif Mélenchon / Le Pen entend prendre l'Elysée comme jadis la Bastille . Pendant ce temps les députés LREM demeurent inaudibles , incapables de rassurer la " France d'En Bas " qui , déconnectée, exprime l'angoisse des matins et lendemains qui déchantent . 

Dans ce mouvement des "Gilets Jaunes " souffrance , frustration , rébellion se mêlent en un détonnant cocktail : le gouvernement aurait tort de n'y voir qu'un éphémère désenchantement et de ne pas saisir au bond les propositions (celles de Laurent Berger / syndicat CFDT par exemple ) appelant à un débat national concernant la transition écologique . 

Ce besoin de comprendre et de débattre est essentiel pour nos concitoyens : à défaut , ils rejettent ce qui paraît technocratiquement imposé quand bien même (comme le dit justement E. Macron ) la France demeurerait encore "terre de réformes " .


dimanche 18 novembre 2018

Iran : le rebond



Paradoxal peut-être de parler de "rebond" alors que l'Iran doit faire face aux sanctions américaines qui affectent ses exportations de pétrole . Pourtant la donne semble se modifier en sa faveur au fur et à mesure de la défaveur qui , désormais, frappe le prince héritier d'Arabie Saoudite . 

Ainsi les Etats-Unis font un pas en avant en demandant des comptes au prince Mohamed Ben Salman quant à son rôle dans l'assassinat à Istanbul de Jamal Khashoggi . La situation au Moyen-Orient semble donc s'inverser au profit de la Turquie et , par ricochet , de l'Iran ...si tant est qu'une alliance Ankara / Téhéran ...et Moscou soit possible . 

La stratégie d'affaiblissement de l'Iran conduite par les Etats- Unis semble ainsi trouver ses limites : la balle revient , désormais, dans son camp .

mardi 13 novembre 2018

"Gilets jaunes" : fronde populaire et vide politique



C'est un trop plein d'interdits et de prélèvements qui vont faire descendre dans la rue et sur les routes les "gilets jaunes" . Ces Français tentent d'exprimer une inquiétude que les partis et les syndicats sont incapables de relayer au quotidien .

Trop vite , trop peu d'échanges , trop peu de débats quant aux modalités de la transition écologique . Beaucoup de nos concitoyens ont beau retenir leur souffle qu'ils sont époumonés dans une course contre la montre sans ligne d'arrivée . Ils découvrent seulement maintenant que les voitures au diesel (et les chaudières à fioul) sont à mettre au rebut .

Fronde populaire donc mais aussi espace politique vide que les "gilets jaunes " vont s'empresser d'occuper avec leur trop plein d'inquiétude . Le gouvernement est peu relayé sur le terrain  et l'opposition n'a rien à dire ...sauf à vitupérer, récupérer et "entrer en résistance " (contre quoi ? ).

Les partis politiques (de droite et de gauche) s'agitent, incapables d'observer autre chose que le coefficient de la marée annoncée le 17 Novembre . Et face aux "gilets jaunes " les syndicats , eux , déplorent de se trouver marrons .

Car les Français , trop habitués à leur GPS , cherchent la ligne d'horizon : c'est ce qu'ils attendent de leur Président .  Mais voient-ils autre chose - en ces jours de commémoration - que la "ligne bleue des Vosges "  ? Il est urgent d'avoir une mise en perspective . Elle fait défaut .

vendredi 9 novembre 2018

CHINE : fin de la "Longue Marche "




Certains de mes amis découvrent l'aboutissement possible (probable) de la "Longue Marche " de la Chine depuis Mao . Il est vrai que prendre conscience des étapes de la "reconquête" chinoise n'est pas chose aisée . 

Pourtant les étapes s'enchaînent : mise à niveau économique ( même PIB que les USA en 2025) , mise à niveau militaire (parité avec les USA en 2030 ) et , à partir , de 2049 - pour les cent ans de la Chine socialiste - instauration d' un nouvel ordre mondial (encore difficile à cerner) . Les "Nouvelles Routes de la Soie " dans leurs composantes terrestres et maritimes sont probablement les leviers économiques et politiques pour achever le long parcours de la Longue marche

Une question revient souvent dans les conversations : le bras de fer Occident /Asie sera-t-il pacifique ou bien court-il le risque de dégénérer en combats véritables (ou plutôt en neutralisations informatiques / technologiques ) ? Nul à ce jour le sait . 

L'Occident - à juste titre - se préoccupe du réchauffement climatique mais ne parait pas anticiper une fracture des tectoniques politiques . Peut-être a-t-il raison (?) . Mais dans ces plaques qui pourraient un jour se chevaucher mes amis soulignent que l'Union européenne devrait veiller à bien amarrer la Russie : ils ont certainement raison (c'est aussi mon point de vue) ...S'il n'est pas trop tard !

dimanche 4 novembre 2018

Permis "trottinette" et permis " piéton"



Evidemment un "permis circulation piéton " serait une incongruité pourtant , à l'heure des permis pour trottinettes voire des "permis vélo ", notre société patine en faisant le plein des interdits . 

A quand les boucheries interdites tout comme la chasse ...et - pourquoi pas - la pêche ?

Sous le couvert d'écologie  c'est une hyper-réglementation qui se met en place  : une de mes voisines met en cause le gouvernement qui - selon elle - s'attache à tout réglementer (vitesse à 80 km heure , vitesse des trottinettes , compteurs Linky etc ...) . Je lui réponds que tout cela est à l'image de notre société qui ouvre le parapluie en permanence ...sauf lorsqu'il en va de son portefeuille (essence).

La France - voire l'Europe - seraient-elles un pâle reflet des Etats-Unis ? (qui vivent au demeurant une contradiction entre désir de liberté individuelle et coquille du "politiquement /socialement correct" )  

vendredi 2 novembre 2018

Elections USA : des caravanes à point nommé


Les caravanes de candidats à l'immigration aux Etats-Unis seraient-elles bienvenues ou - en tout cas - venues à point nommé pour sauver le "soldat Donald" ? C'est ce que je lis en me disant qu'il s'agit là de considérations complotistes qui dénaturent la vérité . Pourtant  - et c'est une divine surprise pour lui - il faut bien constater combien M. Trump peut ainsi surfer sur la vague xénophobe en apportant de l'eau au moulin : les américains "de souche " savent que , d'ici 30 ans, ils seront une minorité . 

Ainsi les "complotistes" imaginent que les caravanes venant du Honduras, du Guatemala , du Nicaragua etc...ont été prises en charge par des "passeurs" appartenant à CIA . Ces "passeurs" les conduiraient ainsi  à bon port en leur ouvrant les eaux tel Moïse :  Tout comme jadis les camionneurs du Chili étaient téléguidés en 1973 par l'Agence pour bloquer le pays et se défaire ainsi de Salvador Allende .

Rocambolesque que tout cela ? Probablement et tout frais sorti d'un thriller ...  A moins que la langue de feu de la "destinée manifeste"  chère au Président James Polk ne soit venue adombrer le Président Donald Trump de manière inattendue ...mais avec tambour et trumpettes .

mardi 30 octobre 2018

IRAN / Sanctions américaines et Union européenne




On parle en ce moment davantage de l'élection présidentielle au Brésil - à juste titre probablement - que des sanctions américaines qui vont pleuvoir sur l'Iran dans 5 jours (le 4 novembre ) . C'est un symbole de l'unilatéralisme américain que ces sanctions portant sur le pétrole et le gaz  : leur extraterritorialité interpelle les Etats de l'Union . Devraient-ils  - et aussi leurs entreprises -  " baisser pavillon " (certains diront "baisser leur pantalon ") et laisser leur place à d'autres Etats moins frileux , Chine par exemple  ?

Cette deuxième vague de sanctions (après celle du mois d’août ) pourrait avoir pour effet immédiat une chute des ventes de pétrole iranien ...et donc une augmentation du prix du baril venant ainsi grever  les économies mondiales . 

A  moins que ...l'Union européenne ne parvienne à mettre au point un mécanisme évitant de se plier aux oukases américaines (supprimer "l'empreinte dollar") . Un système de compensation entre Etats commerçant avec l'Iran est envisageable mais il suppose une volonté politique de l'Union de ne pas se laisser damer le pion (et dicter sa conduite) par les Etats-Unis . 

La solution technique est possible ... à condition que la volonté politique soit aussi de la partie . L'Union a besoin en ce moment d'émettre un signal fort pour confirmer qu'elle n'est pas affaiblie par les circonstances  . Chiche !

vendredi 26 octobre 2018

Japon / Chine : heureuse rencontre




Ainsi le Japon de Shinzo ABE renoue - enfin - avec la Chine de Xi Jinping . Sans vouloir plagier certain le petit pas d'hier est ,en fait, un grand pas : Tokyo et Pékin ne se regardent plus désormais en "chiens de faïence " (1)

Faut-il pour autant considérer que le Japon est sur le point de basculer dans une "union asiatique" en gestation que représente aujourd'hui l'Organisation de Coopération de Shanghai ? Il est trop tôt pour le dire avec certitude . Mais il n'empêche que la Chine et le Japon prennent conscience de leur complémentarité en termes d'échanges commerciaux et de culture .  

Certains considèrent que ces embrassades sont le fruit de la guerre commerciale déclenchée par les Etats- Unis : pris dans le collimateur de Washington , les deux Etats se seraient ainsi résolus à faire bloc.Mais, au-delà du court terme, on ne peut exclure ,des deux bords , le sentiment qu'ils ont d'appartenir à une même civilisation orientale . Les pièces du puzzle semblent s'emboîter .

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(1) Le Premier ministre japonais est ,depuis hier jeudi, en visite officielle en Chine et dit vouloir aplanir les différents jadis surgis en mer de Chine orientale .

jeudi 25 octobre 2018

LINKY : Le journal "LE MONDE " contredit-il HULOT ?




Le journal " Le Monde " est-il réellement impartial ? C'est la question que l'on peut se poser en lisant l'article d'Anne-Aël Durand dans Le Monde . fr daté du 25 octobre 2018 : le journal affirme  que l'on ne peut refuser la pose d'un compteur "intelligent " du type Linky . Ce n'est pas ce qu'affirmait Nicolas Hulot .

On est surpris que le " quotidien de référence " n'ait pas poussé ses investigations car dans un courrier du 14 novembre 2017 (adressé à un élu d'Occitanie et signé de sa plume ) Nicolas Hulot écrit après avoir plaidé en faveur des compteurs communicants :

"Toutefois, le refus de remplacement d'un compteur Linky par un particulier est possible "  .

Le ministre , quand bien même il ne le serait plus , a engagé dans sa réponse le ministère de la transition écologique . Par ailleurs , Le Monde a-t-il lu la directive européenne (1) en la matière qui préconise de s'assurer de la rentabilité pour le consommateur ? Et , dans le même sens , le rapport de la Cour des Comptes (2) pour qui le déploiement du Linky va avant tout bénéficier à ENEDIS , filiale d'EDF plus qu'au consommateur ? Le journal a dû aussi avoir connaissance des interrogations  formulées par la CNIL  le 27 mars dernier (3).

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(1) La directive européenne 2009/72//CE du 13 juillet 2009 vise à dissocier producteur d'électricité et transporteur afin de favoriser la concurrence (au profit du consommateur) . Elle conseille aux Etats-membres de s'assurer que ces compteurs ont bien pour objectif une économie pour le particulier . A défaut, elle suggère d'en limiter le champ d'action aux entreprises .

(2) rapport du 7 Février 2018 soulignant la "rémunération avantageuse "pour ENEDIS et regrettant le faible impact pour le particulier (p.255 à 263 ) .

(3) Mise en demeure de DIRECT ENERGIE "en raison d'une absence de consentement à la collecte des données de consommation issues du compteur communiquant LINKY "

mercredi 24 octobre 2018

Corps électoral : le danger des extrêmes



La frontière droite / droite extrême (Rassemblement national) apparaît de plus en plus ténue au-delà du positionnement officiel des appareils : c'est l'enseignement du récent sondage IPSOS qui place Marion Maréchal devant Laurent Wauquiez , Président du parti "Les Républicains" .

Les problèmes du moment (affrontements violents entre bandes de "jeunes" en Île -de- France , malaise récemment exprimé par les enseignants) se rajoutent à des interpellations plus anciennes (immigration clandestine ,  hausse des carburants , ponction sur les retraites des aînés... ) . Et tout cela fait le lit des extrêmes en suscitant craintes et émotions négatives chez nos concitoyens .

Le silence du Parti socialiste (devenu muet depuis les présidentielles) tout comme la probable perte de crédibilité de l'extrême gauche de Jean-Luc Mélenchon vont dans le même sens et risquent de préparer des lendemains qui déchantent .

A moins que l'Union européenne  ne retrouve ses couleurs bien estompées en ce moment . A quand, après les slogans America first  et Rêve Chinois  , une "musique" européenne qui fasse mouche ? Puisse la tournée des Etats de l'Union que fait en ce moment le Président Macron y contribuer .

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(1) baromètre Ipsos pour l'hebdomadaire Le Point (numéro 2408 daté du 25 octobre 2018)

mardi 23 octobre 2018

USA : course aux armements ?



La décision de Donald Trump de se retirer de l'accord USA/ URSS de 1987 sur les missiles de moyenne portée (nucléaires et conventionnels) relance la question d'une nouvelle escalade dans la course aux armements . En lisant des articles de presse de l'époque on constate combien cet accord  entre Ronald Reagan et Mikhaïl Gorbatchev était , il y a 30 ans , porteur d'espoir (1) .

Est-ce à dire que la décision de Donald Trump nous renvoie à l'époque de la guerre froide ? En fait il semble bien que la Russie ait déjà menacé de se retirer de l'accord arguant (en 2007) qu'il désavantageait la Russie au moment où les Etats-Unis mettaient en place un bouclier anti-missile en Pologne et Tchéquie dont l'objectif était - pour les Russes - ambigu . Ce n'est donc pas une surprise en soi que la pérennité de l'accord soit désormais mise en doute .

La Russie est , certes , concernée au premier chef par la dénonciation de l'accord mais n'est-ce pas , aussi (surtout ?) un signal envoyé à la Chine ? Les Etats-Unis , au-delà d'une menace Russe, chercheraient ainsi à fourbir leurs armes dans le cas où Pékin ferait monter en puissance son arsenal  militaire . Washington craint -il que la Nouvelle Route de la Soie ne cache un "Nouveau Sentier de la Guerre " ?

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(1) L'accord INF de 1987 prévoyait la destruction progressive de l'arsenal des missiles à moyenne portée par les USA et l'URSS . 

samedi 20 octobre 2018

KHASHOGGI : Le Washington Post en première ligne




Tout comme dans l'affaire du Watergate en 1974 le courageux et opiniâtre journal Washington Post se trouve en première ligne pour dénoncer l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi dans les locaux du consulat d'Arabie Saoudite à Istanbul . 

On sait que l'entourage du prince héritier Mohammed Ben Salman tente de trouver une explication "rationnelle " à la mort (désormais avouée) du journaliste opposant . On sait aussi que cette explication enlèverait une épine du pied du Président Trump et du Secrétaire d'Etat Pompeo (1) ... et aussi des Etats qui comptent sur Riyad comme soutien dans une offensive contre Téhéran .

Mais cela n'explique évidemment pas la venue d'un commando saoudien à Istanbul quelques heures avant la "disparition " du journaliste . Face à la crainte et/ou l'hypocrisie de certains , le rôle de la presse - et tout particulièrement du Washington Post - est majeur .

Morale vs/ intérêts du court terme : c'était le credo de ce journal lors du Watergate il y a 44 ans . Ce l'est probablement encore .

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(1) Au delà des considérations morales Donald Trump semble privilégier la concrétisation des contrats d'armement (de l'ordre de 100 milliards de dollars) conclus en 2017-2018 avec l' Arabie Saoudite ... et des négociations en cours (satellites? ) .

mardi 16 octobre 2018

Jamal Khashoggi : une affaire d'Etat




On a parlé cet été , à propos d'Alexandre Benalla , d'une "affaire d'Etat" . Les partis d'opposition ont tenté , un peu vite , de faire leur choux gras de cette affaire rocambolesque . En revanche la disparition de l'opposant saoudien Jamal Khashoggi est , elle, une vraie affaire d'Etat . S'il se confirmait, le meurtre du journaliste dans les locaux du consulat saoudien à Istanbul révélerait la vraie nature du régime de Riyad ... 

Il sera intéressant de voir quels pays gardent un silence pieux et ceux qui , au delà de l'indignation de façade , exigent de connaître la vérité . Cela , tout autant que des Etats, concerne aussi les entreprises ...mais le business peut-il s'indigner ?

Le Conseil des Droits de l'Homme des Nations Unies ne peut ignorer cette ignoble séquence . Au moment où l'on parle de réchauffement climatique le pétrole saoudien pèserait-t-il d'un tel poids dans la balance qu'il faille passer un assassinat par pertes et profits ? 

dimanche 14 octobre 2018

Compteur LINKY : feu aux poudres ?



Le Figaro et l' AFP de ce jour (1) rapportent qu'un compteur intelligent électrique Linky " installé il y a une quinzaine de jours dans un pavillon du Loiret a explosé samedi entraînant un incendie  " . 

Comme on le sait , Linky est un "compteur très intelligent " . Trop ? En dépit de cela et selon le Le Figaro / AFP : "c'est l'explosion du compteur qui a provoqué l'incendie " a assuré le commissariat de Chalette-sur-Loing (Loiret) .  Le journal de poursuivre : "en quelques secondes , le couloir s'est embrasé et les flammes n'ont pas tardé à se propager etc... ". 

Ainsi - face au lobby des pro-linky (qui - selon la Cour des Comptes - profite surtout à ENEDIS , filiale d'EDF ) on est en droit de s'interroger sur l'efficacité d'un compteur si intelligent  : Aldous Huxley se poserait (m'assure-t-on) la question. Le compteur intelligent "tout connecté" nous conterait-il l'histoire inversée du  "meilleur des mondes " ?

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(1) Le Figaro.fr avec AFP du 14/10/2018

samedi 13 octobre 2018

E. Macron : rien ne va plus ?



Il faut appeler un chat un chat : Emmanuel Macron semble , actuellement , dans l'oeil du cyclone après l'affaire Benalla , le départ de Hulot et celui de Collomb ainsi qu'à la suite de dérapages de communication (clichés aux Antilles sans trop de doigté ...) . 

Au moment où la chancelière Merkel est quelque peu affaiblie , à quelques mois d'un Brexit (sec ou en douceur) il est pourtant urgent que l'Union européenne se dote d' un leader (ou ,disons, d'un "animateur ") dont la voix porte ... jusqu'aux Etats-Unis (Trump n'est peut-être pas aussi sourd qu'on le pense) et jusqu'en Chine .

E. Macron semble avoir (dit-on) le talent de rebondir (cf.la résilience chère à Raffarin) : on attend ce rebond en souhaitant que la balle ne s’emmêle pas dans le  filet.

Profitera-t-il de la cacophonie dans le P.S. et aussi chez Les Républicains ? " Rien ne va plus" disent les croupiers mais les jeux qui suivent restent ouverts .

jeudi 11 octobre 2018

Asie / O.C.S. : New deal !


Le "déclin de l'Occident" d' Oswald Spengler est en passe de devenir  , cent ans après , notre nouveau livre de chevet et un nouveau credo : Alors qu'il y a un siècle , en 1918 , Spengler s'inquiétait d'une possible fin de la civilisation occidentale (1) engluée dans un matérialisme déconcertant , voici que l'Asie se réveille pour de bon . 

Il faut admettre que ce continent de 4,5 milliards d'habitants est en train de s'émanciper et de faire bloc : l'Organisation de Coopération de Shanghai (3,5 milliards d'individus) regroupe désormais la Chine, la Russie, l'Inde , le Pakistan  (1). Cela au -delà des rivalités traditionnelles Inde-Pakistan et Chine - Inde .

Certains considèrent l'OCS comme un "faux nez" de la Chine (ou de la Russie) sans prétention stratégique et hégémonique . Mais d 'autres font remarquer que l'Iran et la Turquie sont devant la porte - comme observateurs - et prêts à entrer . Des pays du Moyen-Orient pourraient ainsi basculer. Certes l'OCS n'est pas une réponses aux inquiétudes et aux présupposés de Spengler mais ce peut être un indice : celui d'un basculement possible de l'axe (géopolitique) du monde d'ici 2030 .

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(1) Pour certains ce déclin se mesure à l'aune de tweets rageurs et/ou de la mise en scène spectacle (c'est-à-dire de Donald Trump à ...Mimi Marchand ....)

(2) à côté des ex-républiques soviétiques d'Asie centrale  bien pourvues en pétrole et en gaz 

vendredi 5 octobre 2018

CLIMAT / COP 24 : Les enjeux de Katowice



D'ici quelques semaines la COP 24 va se tenir en Pologne (Katowice) . Et les interrogations sont nombreuses : alors que les experts du GIEC sonnent l'alarme puisque , selon le rythme actuel d'émission du gaz à effet de serre , la température fin de siècle serait de + 3 degrés , que faire ? Qu'en pensent les Etats insulaires qui risquent d'être submergés d'ici une ou deux générations ?

Comment limiter encore l'émission de CO2 alors que nous somme déjà , en 2018 , sur une tendance de + 1, 5 degrés en 2050 ? Faut-il stopper le nucléaire (1) alors même que des spécialistes restent sceptiques en considérant que les énergies renouvelables ne sont pas à même de prendre quantitativement la place du nucléaire ?

Il sera intéressant de vérifier lors de cette COP si les Etats (ceux qui ont adhéré au protocole de Kyoto ) sont à même de décliner leurs engagements de diminution de dioxine de carbone et de méthane .  Certes il existe le consensus de l'accord de Paris (COP 21) mais ne faut-il pas parler - hélas - d'un consensus "mou" puisque il n'a pas de portée obligatoire (et d'ailleurs les obligations de Kyoto sur le CO2 n'engagent que les pays industriels) .

Qu'en pensent l'Etat des Fidji qui - à juste titre - redoute d'être submergé ? Et qu'en pense (ailleurs) le lobby industriel BusinessEurope (2) qui freine des quatre fers en s'opposant à la Commission européenne qui voudrait baisser l'émission de CO2 de 45 % d'ici 2030 (ce qui , évidemment, ne fait pas le jeu de certains industriels ) .

Devons - nous , en renonçant progressivement au nucléaire , aller vers un nouveau mode de vie ?Question subsidiaire : sommes nous à même d'accepter des comportements radicalement différents  ? Combien faudra-t-il de générations ? La COP 24 (3) devra nous éclairer sur les choix à faire sans tarder pour nous préparer à passer le relais à nos enfants et petits enfants ...Une ère nouvelle que nous sommes encore bien loin d'intégrer , un nouveau logiciel à mettre à jour .

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(1) L'énergie nucléaire est dite "décarbonée" car les centrales n'émettent pas de gaz à effet de serre (CO2 , méthane etc...)

(2) BusinessEurope est présidé par Pierre Gattaz , ancien Président du MEDEF

(3) La COP 24 aura lieu à Katowice du 3 au 14 décembre 2018

jeudi 27 septembre 2018

Zone Euro / budget : Il est grand temps



Pierre Moscovici , Commissaire européen aux affaires économiques remet sur la table le dossier cent fois évoqué de budget de la zone euro : à la fois levier pour encourager l'innovation et aussi mécanisme stabilisateur - en renfort de l'Union monétaire - pour éviter les crises financières et les à-coups sociaux dans la zone euro . 

Si son principe semble acquis (sommet franco-allemand du 19 juin 2018) il reste qu'un long chemin reste à faire si l'on veut tenir l'objectif de 2021 : montant du budget (entre 10 et 50 milliards ? ) et son financement (1) .

Alors que l'on se préoccupe des prochaines échéances électorales européennes , le budget de la zone euro devient essentiel pour stopper les forces centrifuges que convoient des forces populistes 

Au moment où la Grande-Bretagne se prend les pieds dans le Brexit et est en proie à des convulsions politiques internes , il est grand temps que le "premier cercle " de l'Union européenne apparaisse comme rassembleur ...et moteur : un budget aiderait en favorisant la convergence des politiques économiques . Un budget de la zone euro permettrait aussi (et surtout) de tester la volonté de l'Italie de demeurer dans l'Union sans fuite en avant comme jadis la Grèce .

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(1) Un financement par une taxe sur les transactions financières a été évoqué . Mais , en France , la TTF ne rapporte guère qu'1 milliard d'euros (dont un peu plus de la moitié vient alimenter le "fonds vert pour le climat "). Il faudrait donc en revoir l'assiette et / ou le % de taxation et lui donner une dimension européenne .

mercredi 26 septembre 2018

ONU : mais où est passée la Chine ?



Hier, lors de l'Assemblée Générale ONU , Emmanuel Macron était bien seul pour enfoncer le clou du multilatéralisme après les rodomontades de Donald Trump qui s'est complaisamment affiché comme le "nec plus ultra" des Présidents américains , faisant fi de Roosevelt, Wilson , Kennedy ...voire des Pères Fondateurs . 

Alors que M. Trump appelait "sus à l'Iran " , sus à la CPI, sus au Conseil des Droits de l'Homme... à la régulation migratoire concertée , à l'accord Climat , le Président Xi Jinping était absent , tout comme Narendra Modi ou bien Vladimir Poutine .

Est-ce à croire que la Chine ne veut pas enfourcher le cheval de bataille du multilatéralisme et préfère , mine de rien , ouvrir les chemins (devenus autoroutes terrestres et maritimes ) de la "Nouvelle Route de la Soie " ? Pourtant la Chine s'est positionnée comme défenseur (voire quasi leader) en matière de changement climatique . L'absence du dirigeant - incontesté - de la Chine déconcerte ...à moins que certaines des vitupérations de M . Trump aient trouvé , à Pékin , un écho . 

Dommage s'agissant de la première puissance mondiale de demain .

dimanche 23 septembre 2018

Valls / Barcelone : seul dans l'arène ?



A priori et sur le papier il y a peu de chances qu'en juin 2019 Manuel Valls devienne maire de Barcelone à la place de Mme Ada Colau . Certes Valls aura le soutien du parti politique de centre droit  Ciudadanos mais le morcellement est tel en Catalogne que l'appui d'Albert Rivera (président de Ciudadanos) ne suffira pas . 

Pourtant , au-delà de la pure arithmétique , E. Valls pourrait brandir - dans cette arène - une muleta : une alliance autour d'une plate-forme d' anti-indépendantistes (les constitutionnalistes) . C'est à cela que travaille - me dit-on - Manuel Valls . Il pourrait être - dans l'ombre - appuyé par le P.P. (Partido Popular, droite) alors même que le parti socialiste (PSOE) ferait, lui, la "fine bouche".

Une alliance pourrait-elle aussi se produire chez les indépendantistes ? c'est moins probable en dépit des voeux du philosophe Jordi Graupera. L'actuelle maire de Barcelone , Ada Colau , aura du mal à rassembler autour d'elle d'autant que le parti d'extrême gauche Podemos (Pablo Iglesias) semble hésiter à promouvoir une candidature unitaire indépendantiste .

Seul dans l'arène ou , plus probablement , à la tête d'une - encore incertaine - coalition ?

jeudi 20 septembre 2018

Corée réunifiée : enjeux du 1 + 1



Tout comme l'Allemagne , tout comme le Vietnam, la Corée sera tôt ou tard réunifiée . En appui des déclarations des deux chefs d'Etat ce 19 septembre il y a la réalité d'une même famille arbitrairement divisée .Ainsi les gesticulations sur le nucléaire auront-elles permis de faire avancer l'histoire. 

Mais en même temps , se joue une autre pièce : la montée en puissance de la Chine que les Etats-Unis tentent de freiner ( bases militaires , guerre commerciale etc...) . Dans le scénario qui se met en scène la Corée occupe une place stratégique : poste avancé dont les enjeux diffèrent selon que prédomine une alliance avec les Etats-Unis ou bien avec la Chine . Qui l'emportera ? 

Gageons que Washington voudra éviter un basculement d'une Corée réunifiée dans un échiquier dont Pékin manipulerait les pièces . Quel pavillon battra la Corée à quelques encablures du Japon et à proximité de la très convoitée mer de Chine orientale ? C'est là la question .

jeudi 13 septembre 2018

L'Iran , force " centrifuge "



Ce sont de nouvelles centrifugeuses que l'Iran se prépare à mettre en place après avoir annoncé une  élévation du seuil d'enrichissement de l'uranium (sans toutefois qu'il ait été indiqué qu'il s'agirait d'un niveau militaire soit supérieur à 20 %) . Ainsi 3000 à 4000 centrifugeuses seraient programmées à Natanz et à Fordo . Il semble cependant que l'Iran reste globalement en dessous du seuil de 5000 prévu par l'accord de 2015 ...et bien loin des 10 000 en service avant l'accord . 

En même temps (dans une démarche "centrifuge") l'Iran se rapproche de la Chine qui ne plie pas l'échine devant les oukases américaines .Alors qu'une "nouvelle route " ferroviaire Chine /Iran passant par Téhéran va devenir opérationnelle , Pékin confirme ses achats de pétrole iranien . Un nouvel axe stratégique se met donc en place (Téhéran - Damas - Moscou -Pékin ) qui pourrait donner du "fil à retordre" aux Etats-Unis .

Washington veut faire plier Téhéran mais la Chine devient ,maintenant , plus qu'une monnaie d'échange . Qui gagnera ou perdra au change ?

lundi 10 septembre 2018

Compteur Linky : ne pas s'en laisser conter

Ne pas s'en laisser conter dit-on de plus en plus à propos des compteurs . Car :

A - QUANT A LA FORME :

1- Enedis soutient que l'obligation de laisser installer les compteurs Linky découle du document dit " Conditions Générales de Vente " élaboré par EDF : ce texte prétend que le libre accès au domicile se fait en application de l'article R 341-4 à 8 du code de l'énergie . En réalité cet article du code de l'énergie ne mentionne aucunement le libre accès obligatoire aux domiciles privés .

2- D'ailleurs la liberté de refuser l'installation est bien confirmée dans le courrier du ministre de la Transition écologique (à l'époque Nicolas Hulot) adressé le 14 novembre 2017 (page 2 ) au maire de Loubaut (09350).

3- Enfin le Code Pénal (article 226-4) sanctionne toute introduction dans le domicile d'autrui à l'aide de manœuvres, menaces, voies de fait ou contrainte (hors cas où la loi le permet mais , en l’occurrence, la loi n'autorise aucunement Enedis à "forcer les portes ") . Le Tribunal administratif de Toulouse (ordonnance du 10 septembre) vient de confirmer ce point  : Enedis ne peut "forcer les portes ".

B- QUANT AU FOND :  RAPPORT DE LA COUR DES COMPTES ( 7 FÉVRIER 2018) 

La Cour a conclu que le bénéfice de l'installation de ces compteurs "intelligents" se faisait au détriment du consommateur (et au bénéfice d'Enedis ) :

a) page 263 : "les gains que les compteurs peuvent apporter aux consommateurs sont encore insuffisants . Ce sont eux qui justifient l'importance de l'investissement réalisé " . En effet la directive européenne de 2009 (point 55 des "considérants ") conseille aux Etats membres de s'assurer de l'existence d'un bénéfice pour le consommateur .

b) page 262 à propos de la protection des données individuelles : "l'exploitation des données individuelles permet de connaitre les habitudes des usagers (heure de lever ou de coucher par exemple ) la composition du foyer ou encore la présence ou non de personnes au domicile" ...Ce questionnement est donc bien réel et justifié .

c) page 255-7 Linky profite à Enedis : ''la rémunération d'Enedis s’élèvera, en prenant en compte l'ensemble des incitations à 10,3 %  de la valeur actualisée des actifs ...Ainsi le différé tarifaire et les incitations financières permettront à Enedis de bénéficier de conditions de rémunération avantageuses" .
 
C- CONCLUSION : LE BÉNÉFICE NON POUR LE CONSOMMATEUR MAIS POUR L’OPÉRATEUR. 

Derrière les considérations techniques ou juridiques les vrais enjeux sont d'ordre commerciaux : dans un contexte de libre concurrence qui se met en place les opérateurs cherchent à minimiser les coûts (économiser sur les relevés par du personnel , économiser sur la recherche de pannes , profiter des flexibilité des courbes de charge ) . Dans ce contexte les autres considérations (respect de la vie privée , économies pour le consommateur final ) passent au second plan au regard de la stratégie commerciale d'EDF/ENEDIS et des autres distributeurs présents ou à venir sur un marché "juteux".                                  

Inde : vent d'est ou vent d'ouest ?



L''achat de 36 avions Rafale par l'Inde en 2016 donne lieu en ce moment à des échanges vifs entre le Premier ministre Narendra Modi et le leader de l'opposition Rahul Gandhi (accusations de favoritisme voire de corruption ) . S'agit-il d'une passe d'arme avant les législatives de 2019 ou bien y a-t-il anguille sous roche s'agissant d'un contrat de 7, 8 milliards d'euros ? 

Au-delà de la polémique en cours il faut avoir en tête que les ventes d'armement sont souvent un "marqueur" de politique étrangère : et il faut se demander si l'Inde cherche à se rapprocher du camp occidental ou bien fera partie à terme (long terme ?) d'un bloc asiatique qui pourrait se constituer sur la base de l'Organisation de Coopération de Shanghai . 

A l'heure actuelle la méfiance à l'égard de la Chine l'emporte et les Etats-Unis veillent à répondre aux demandes de New-Delhi (drones par exemple ) dans le cadre notamment du partenariat militaire renforcé par le LEMOA (1) . Mais de quel côté va pencher la balance au moment où l'Inde envisage d'acquérir (2) des systèmes de missiles S 400 auprès de la Russie ? Vent d'Est ou vent d'Ouest ?

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(1) Logistics Exchange Memorandum of Agreement (Aout 2016/USA/INDE)
(2) Ces discussions ont donné lieu à une mise en garde de la part de Washington .

lundi 3 septembre 2018

Arctique / réchauffement : Conférence ONU ?



Le réchauffement climatique ne fait pas , apparemment, que des malheureux : la fonte des glaces dans l'arctique est devenue un enjeu économique majeur . L'arctique recèle 13 % des réserves mondiales de pétrole et 30 % de celles de gaz . 

Des projets et des investissements seraient d'autant plus confortés que la fonte des glace ouvre la voie à un nouveau passage vers l'Asie via le détroit de Béring, réduisant de 15j le temps de navigation actuel empruntant le canal de Suez . 

Il s'agit là pour la Russie et aussi pour la Chine d'enjeux majeurs . La preuve : le renforcement de la présence militaire russe (défense anti-aérienne en particulier) . Il est peu probable que ces moyens ne servent qu'à la protection des pétroliers et méthaniers brise-glace ...

Les défis économiques et environnementaux sont de ce fait en balance (1) . Et le profit du court terme ne doit pas prévaloir : une conférence sur l'Arctique serait bienvenue dans le cadre de l'ONU et en relation avec les COP à venir (2)

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(1) La Russie se dit sensible aux questions environnementales (programme de 300 M $ soutenu par le PNUE et la Banque mondiale , zones de protection spéciale au nord de la péninsule de Yamal ...)

(2) Ce point pourrait être évoqué demain mardi 4 septembre à Bangkok (session de préparation de la COP 24 qui se tiendra en décembre prochain à Katowice ) 

dimanche 2 septembre 2018

Accords Minsk 2 : qu'en reste-t-il ?



Alors que se déroulent aujourd'hui 2 Septembre les funérailles d'Alexandre Zakhartchenko , "chef " de la République autoproclamée de Donetsk tué dans une explosion ce 31 Aout, il y a 2 jours , on doit s'interroger : les accords de Minsk du 11 février 2015 sont-ils  toujours et réellement en vigueur ?

Certains - à juste titre - se demandent à qui profite le crime puisque il semble bien que l'explosion n' a pas eu lieu par hasard . Plusieurs versions circulent souvent contradictoires .

Au-delà des accusations - de part et d'autre - cette disparition du dirigeant du Donbass montre aussi la fragilité des accords de Minsk ( poursuite de bombardements , réforme constitutionnelle en attente , échange de prisonniers toujours en cours ...) . 

Au-delà des tensions au Moyen-Orient , au-delà des "guerres" commerciales , des situations conflictuelles demeurent aux portes de l' Union européenne : on a un peu trop tendance à l'oublier . Paris et Berlin veillent-t-ils ? Ce sont eux , pourtant, les garants des accords de Minsk 2...et non , a priori , les seuls Etats-Unis (via Kurt Volker , envoyé spécial de Donald Trump) .

vendredi 31 août 2018

Ecologie : virage ?



Si l'on se fie au souci de cohérence des propos du Président , le successeur (femme ou homme ) de Nicolas Hulot ne devrait pas être seulement un "technicien" mais un porte-drapeau de l'écologie . Non pas qu'il faille rêver "bio-bobo" mais parce que notre planète Terre est probablement à un tournant . Les enjeux climatiques ne sont pas ceux du siècle prochain mais nous concernent dès maintenant . C'est là un leitmotiv d'Emmanuel Macron et des propos tenus urbi et orbi .

Et , pour tenir tête aux lobbies (ils existent, je les ai rencontrés) , il faut plus qu'une personne de "dossiers" . Qu'il s'agisse de l'émission du gaz de serre , du nucléaire (énergie non carbonée mais qui, à terme , peut poser problème du fait des déchets radioactifs ) , de l'intromission connectée dans la vie privée ,  il faudra savoir prendre des virages et certains tournants peuvent être dangereux . 

Ce ne serait pas faire ombre au Premier ministre que de choisir une personnalité de convictions pour que la France puisse, sciemment, assumer son rôle de "porte- drapeau " de la lutte contre le réchauffement climatique . 

Mais tout cela est peut-être un rêve et tout comme , par delà l'océan , Trump n'est pas un rêveur (mais un manager du court terme) on ne peut demander à Emmanuel Macron de ne pas songer à l'écheveau politique, aux élections européennes ...et tutti quanti . Hélas ...

jeudi 30 août 2018

Vénézuela : Ils votent avec leurs pieds ...



Bien que le président Maduro ait été réélu en mai 2018 les Vénézuéliens désertent un pays qui connaît l'incroyable inflation de 1 000 000 % . La dégradation de la situation de la république bolivarienne met à mal non seulement les Vénézuéliens mais hypothèque les efforts d'intégration économique et politique de plusieurs pays d'Amérique latine : ceux qui , au fil des années , avaient rejoint l'ALBA, le MERCOSUR et , plus récemment, l'UNASUR . 

Les 2 millions de réfugiés du Vénézuela qu'ils aillent au Pérou en Equateur, en Colombie  ou en Argentine illustrent la difficulté pour le sous-continent latino-américain de voler de ses propres ailes . Pendant ce temps les Etats-Unis , changeant leur fusil d'épaule avec le Mexique , négocient avec lui un traité de libre échange dont la portée est économique mais aussi politique .

Il est regrettable - pour les latino-américains - de voir s'écrouler un rêve , celui de Bolivar , mais peut-être n'était-il qu'un château de cartes ?

lundi 27 août 2018

Retraites, solidarité ...and so on


La perspective de n'augmenter les retraites que de 0, 3 % que vient d'évoquer le P. M.  Edouard Philippe  interpelle puisque l'inflation  sera probablement 5 fois supérieure. 

Certes la croissance 2018 sera inférieure de 0,2 points par rapport aux 1,9 % prévus mais des pistes d'économies sont possibles dans d'autres poches : les inspecteurs des finances de Bercy ne manquent pas d'imagination s'agissant des recettes dites "de poche" .

Car les retraités ne sont pas tous des nantis et ne sont ni taillables ni corvéables à merci ( mon voisin me le rappelle et j'en suis convaincu) . Ainsi s'agissant - par exemple - des retraites de la Fonction publique , elles sont gelées depuis 10 ans : les retraités avancent en âge ...sans avoir droit à un avancement (!)

Certains mettent en avant un élément moralisateur : la solidarité entre générations et notamment avec celles qui paient , de par leurs cotisations , la retraite des aînés . Mais ils oublient de mentionner que la solidarité "intergénérationnelle" est souvent  une réalité familiale quand bien même elle ne serait pas institutionnalisée et criée sur les toits .

Il est vrai que les retraités ne grimpent que rarement sur les toits ...


vendredi 24 août 2018

TRUMP : A+ ou AC ?



Des amis , retour d'Amérique,  me disent comment à Washington et New York on se fait des "gorges chaudes " des tweets de Donald Trump : certains affirment même qu'il s'enverrait des tweets à lui-même ... Tel serait le sort du A+ dont il s'affuble "se trouvant si beau en ce miroir ". 

Mais - au-delà de la plaisanterie - cela mérite réflexion . Certes, si le Président des Etats-Unis était l'objet d'une procédure d'impeachment , il est possible que l'économie occidentale connaisse quelque soubresauts ou une laryngite momentanée . Certes il faut bien admettre que la situation économique américaine est au beau fixe et que le Dow Jones est un des marqueurs du mandat de M. Trump . L'on peut aussi considérer que les mesures économiques et sociales de Barack Obama expliquent l'embellie actuelle dont se réjouissent les indices boursiers .

Mais à bien écouter les conversations de certains à Washington on voit bien que le A+ que s'attribue M. Trump ne fait pas l'unanimité : la politique étrangère "à rebrousse-poil" compromet la solidarité occidentale tout comme les guerres commerciales entamées . L'OTAN se cherche et ne se retrouve que difficilement engoncé qu'il est dans des considérations comptables . 

Certains prétendent donc que la note C serait plus justement méritée . D'autres (qui sont échaudés par la noria des affaires) insistent pour une notation plus équilibrée : A C disent-ils ...

mardi 21 août 2018

LINKY : ENEDIS contredit N. HULOT


Des e-mails sont envoyés par ENEDIS (filiale d'EDF) informant de la pose du compteur "intelligent" Linky . La littérature qui accompagne ces mails est sans nuance : Selon Enedis la pose est obligatoire et il s'agirait de l'application d'une directive européenne .

 En résumé : "passez votre chemin braves gens "...

Mais voyons cela de plus près :

1- Nicolas HULOT, ministre de la transition écologique adresse le 14 novembre 2017 un courrier à un élu d'Occitanie dans lequel il indique "le refus de remplacement d'un compteur par un particulier est possible ". Ce courrier est signé de la plume du ministre d'Etat lui-même. Un particulier peut donc s'opposer au changement de son compteur (une entrée intempestive dans le domicile  sans autorisation et/ou par intimidation constitue évidemment une infraction ). Le ministre admet que l'on puisse refuser Linky , Enedis réfute .

2- La directive européenne  2009/72/CE du 13 juillet 2009 n'impose pas le dispositif Linky : Il s'agit d'un texte de portée générale concernant la sécurité d'approvisionnement dans l'Union , la concurrence dans le choix du fournisseur , la dissociation entre production et transport, la protection du consommateur . Bien au contraire, la directive , au point 55 du préambule et des considérants (1) fait explicitement référence au gain pour le consommateur final :

Début de citation " Il devrait être possible de baser l'introduction de systèmes intelligents de mesure sur une évaluation économique . Si cette évaluation conclut que l'introduction de tels systèmes de mesure n'est raisonnable d'un point de vue économique et rentable que pour les consommateurs dépassant un certain niveau de consommation d'électricité , les Etats membres devraient pouvoir tenir compte de ce constat lors de la mise en place des systèmes intelligents de mesure ". Fin de citation.

On voit donc que le texte approuvé par le Parlement européen et la Commission est prudent, réaliste et a le souci de la protection du consommateur puisque il est demandé aux Etats membres d'appliquer la directive en fonction de l'évaluation économique .

Or la Cour des Comptes émet des doutes quant aux considérations économiques et financières . Dans son rapport du 7 Février 2018 elle considère que les conditions du déploiement du Linky profitent surtout à ENEDIS et pas suffisamment aux consommateurs :

"Les conditions de rémunération d'Enedis sont généreuses et devraient être revues "

"Les gains que les compteurs peuvent apporter au consommateur sont encore insuffisants . Ce sont pourtant eux qui justifient l'importance de l'investissement réalisé " .

                             Ainsi , d'où que l'on regarde , depuis Paris ou Bruxelles le bât blesse et les contradictions sont nombreuses . Que les réticences viennent d'une méfiance s'agissant de la collecte de données privées et d'une gestion énergétique "en tutelle" ou de considérations plus écologiques le constat est le même : ENEDIS tente de passer en force en tenant des propos différents de ceux du ministre et en s'éloignant de l'objectif final de la directive européenne : la protection prioritaire du consommateur . Dernier point (non secondaire) en France la protection de la vie privée (notamment l'accès au domicile) est du ressort de la loi . Or EDF et ENEDIS se réfèrent à des textes (Conditions Générales de Vente ) qui sont en lien avec un décret (30 décembre 2015) sans caractère législatif . 

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(1) Cet article ne semble pas avoir été relevé et on peut se demander ce qu'en pense la Commission de Régulation de l'énergie ...

lundi 20 août 2018

Sainte Chapelle : Lumière et ombres



Un proche parent résidant en Australie et ne connaissant pas la Sainte Chapelle (Paris, dans l’île de la Cité) me disait qu'elle constituait un "écrin de lumière". C'est effectivement l'impression que donnent les vitraux : transparence et ardeur de la foi du moyen-âge. 

On sait que la Sainte Chapelle a été édifiée (1241-48 ) à la demande de Louis IX pour accueillir la Couronne d'épines du Christ que Saint Louis venait d'acquérir auprès de Byzance pour la colossale somme de 135 000 livres soit la moitié des revenus du royaume de France .

Cette multitude de reliques  - Saint Louis acheta et rassembla aussi un morceau de la Croix, de la Sainte Éponge,  de la Sainte Lance , du Saint Sang , une pierre du Saint Sépulcre - plonge dans la perplexité : Ainsi à quelques kilomètres de Paris, à Argenteuil, on vénère la Tunique du Christ dont la datation au Carbone 14 effectuée par le Commissariat à l'Energie Atomique renvoie pourtant à l'époque mérovingienne (1).

Quoi qu'il en soit de l'authenticité des reliques vraies ou fausses , l'expression de la foi donna lieu à des chefs d’œuvres architecturaux : certains sont devenus des musées, d'autres demeurent de vrais lieux d'inspiration . L'authenticité des reliques reste finalement secondaire tout comme la Joconde va bien au-delà de son modèle .

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(1) La datation donne une fourchette  530 - 650 . Une contre-analyse réalisée quelques mois après par un autre laboratoire situe la relique dans une période 670-880 donc , toujours, dans le Haut Moyen-âge .

jeudi 16 août 2018

Turquie : Erdogan cherche " nouveaux amis " ...



Face à une crise économique inédite on s'interroge sur les "portes de sortie " de la Turquie . Au-delà de l'affaire Brunson, au-delà du questionnement sur le positionnement d'Ankara par rapport à l'OTAN la question est : de quel côté de la balance le plateau penchera ?

Car depuis quelque temps la Turquie regarde vers l'Asie . Va-t-elle restée amarrée à l'Occident ou bien voguer vers le grand large, celui de la Chine, de l'Organisation de Coopération de Shanghai ? Si - comme le dit désormais Erdogan -  la Turquie est à la recherche "de nouveaux alliés" on peut se demander si Moscou et Pékin sont à même de lui offrir un "parapluie " économique et financier lui permettant de sortir la tête hors de l'eau et évitant à la livre turque de plonger . C'est actuellement peu probable : la Russie n'a pas les moyens et la Chine est , pour l'heure, trop prudente .

Mais un renversement des alliances est possible : la Turquie pourrait rejoindre la Chine, la Russie; l'Inde, le Pakistan ...et l'Iran au sein de l'Organisation de Coopération de Shanghai dans un "bloc asiatique" en constitution en dépit , encore , de rivalités internes ... à moins que l'Union européenne n'abatte une carte (incertain en ce moment) .

D'ailleurs est-il opportun " d'exclure la Turquie de l' OTAN " comme le souhaite Bernard-Henri Lévy (1) ? Pas sûr , bien que la Turquie recherche de nouveaux boucliers qui font grincer des dents le commandement OTAN : tel le système de défense anti-missile S 400 acquis récemment auprès de Moscou ...

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(1) hebdomadaire Le Point du 9 Aout 2018 

samedi 11 août 2018

Force spatiale : "nouvelle donne " américaine ?



Les récentes déclarations du vice-président américain Mike Spence suscitent de multiples réactions : une nouvelle "guerre des étoiles" est-elle désormais le nouvel horizon militaire des Etats- Unis ?

Certains se moquent : le concept mis en avant par Reagan en 1983 date quelque peu et il ne s'agirait donc que d'un "pétard mouillé" . Certes on n'est pas à la veille d'une "Star War " mais on aurait tort de négliger les propos de Mike Spence  : ils ne font que reprendre le discours de Donald Trump du 14 Mars 2018 dans lequel il évoquait déjà la création d'une force spatiale . 

Au moment où les Etats-Unis anticipent un rattrapage de leur puissance économique et aussi militaire par la Chine d'ici 2030, ils tentent de prendre l'avantage sur un autre terrain : pas forcément celui des missiles en orbite mais de la possibilité de neutraliser via les GPS les systèmes de communication au sens large (téléphone, flux financiers, flux énergétiques etc...) .

C'est là un nouveau concept du "champ de bataille" qui aurait pour effet de désorganiser et de déstabiliser l'adversaire ...ou le concurrent .

jeudi 9 août 2018

Guerre du gaz : enjeux internationaux



Le 11 juillet dernier, lors du sommet OTAN, Donald Trump qualifiait la chancelière Merkel de "prisonnière de la Russie" en raison de son appui au projet de gazoduc "Nord Stream 2 " . L'attitude du Président des Etats-Unis tient à la "double entrée " du projet au confluent de l'économie et de la politique :

1-sur la plan économique : les Etats-Unis veulent préserver leurs exportations de gaz (dont ils sont devenus l'un des premiers producteurs en raison des gisements enfouis dans les schistes ). De la même manière la Russie souhaite garantir ses marchés dans l'Union européenne grâce au gazoduc qui relierait , sous la mer Baltique, la Russie à l'Allemagne et donc à l'Europe.

2-sur le plan politique les détracteurs du projet Nord Stream mettent en avant la volonté du Kremlin de s'affranchir de l'Ukraine et aussi - pour les pays de l'Europe de l'Est - les liens de dépendance que cela créerait vis à vis de la Russie . Certains considèrent même que ce gazoduc , sous la mer Baltique , offrirait une "couverture" à la présence de sous-marins russes . C'est notamment l'inquiétude des Etats Baltes . 

Il est difficile de trancher entre les deux versions qui , de fait , ne s'excluent pas : l'économie servant la politique et vice-versa . L'Union européenne semble hésiter quant à la qualification de la finalité d'un projet qui - pour l'instant - n'est pas de sa compétence. 

Le gaz étant considéré comme une voie de "transition " vers le développement des énergies renouvelables , les intérêts politiques, privés, économiques se croisent avec les finalités environnementales . D'où la sensibilité des signes avant-coureurs d'une possible "guerre du gaz" expliquant le "coup de sang" de M. Trump lors du sommet OTAN (où prévalait, en l'espèce, la dimension politique).

mardi 7 août 2018

USA : quelle stratégie pour le moyen-orient ?



Il est clair que les Etats-Unis veulent faire plier l'Iran : ils comptent pour cela sur l'effet induit des sanctions économiques. Selon Washington la population iranienne se révolterait devant la perspective d'un chamboulement monétaire et d'une baisse concomitante des revenus . Ils tablent aussi sur la faiblesse des entreprises occidentales qui préfèrent ne pas échanger leur "plat de lentilles"  contre des investissements ou des marchés en Iran .

Joueront-ils la carte du "pourrissement" en imaginant que le régime tombera comme un fruit mur ou bien tenteront-ils d'aller plus loin avec une option militaire intégrant aux côtés d’Israël les Etats de l'Organisation de Coopération du Golfe pilotée par l'Arabie Saoudite ? Dans l'une ou l'autre de ces situations il est probable que l'on assiste d'ici peu à une redistribution des cartes .

Mais dans ce "jeu " on se posera des questions : Quel nouveau Moyen-Orient ? le "monde sunnite" revêt-il une unité allant de Riyad à Rabat ? Le pétrole est certes une arme mais contre qui se retournera-t-elle ? Quelle sera l'attitude de la Chine, puissance mondiale montante ? Dernière question liée à la précédente : est-ce le chant du coq d'une puissance encore dominante ou bien le chant du cygne ?


samedi 28 juillet 2018

SNCF / RTE : La pagaille en continu



Certes, le président de la SNCF. Guillaume Pepy a raison - devant la désorganisation régnant à la gare de Paris-Montparnasse (1) - de clamer que ce n'est pas la SNCF qui est "en panne" mais que tout vient du dysfonctionnement de R.T. E. (le distributeur d'énergie,filiale d'EDF). 

Au-delà d'un "règlement de comptes " style OK Corral entre deux responsables il faut bien constater que la SNCF paie de malchance : incidents et désorganisation l'an passé à la même époque, au même endroit , grèves à répétition , pertes de chiffre d'affaire ...et perte d'image. 

Bref, c'est à ce point la poisse que l'on peut se demander si ce n'est pas , à nouveau , Alexandre Benalla qui se trouve à la manœuvre (!).

Trève de plaisanterie : Certains de nos concitoyens se demandent à la fin s'il ne faudrait pas aussi , dans ce domaine, une commission d'enquête pour se préoccuper de l'interconnexion entre la SNCF et son fournisseur d'énergie .
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(1) Une des plus importantes gares de France desservant l'Ouest et le Sud-Ouest de la France (Bordeaux , Toulouse ...) .

mercredi 25 juillet 2018

ORMUZ/ PÉTROLE : Un " casus belli ..."




Le Président américain qui tient à mettre l'Iran à genoux peut provoquer une crise à la fois politique et économique . On sait que par le détroit d'Ormuz passent les tankers véhiculant le tiers des flux pétroliers mondiaux . 

En cas de fermeture du détroit par l'Iran (ce qu'a évoqué le porte parole du ministère iranien des affaires étrangères) ce ne sont pas - évidemment - les seules exportations iraniennes qui seraient concernées mais celles de l'ensemble des pays producteurs de pétrole du moyen-orient (ceux , à tout le moins, qui ne disposeraient pas d'oléoducs de capacité suffisante permettant de "contourner" le détroit d'Ormuz) . 

Bien sûr il peut s'agir d'une carte de "poker menteur " mais l'engrenage peut tout aussi bien (comme dans le film Fantasia de Walt Disney ) ne plus être ensuite maîtrisable . 

Cela montre que la dénonciation, par les Etats-Unis, de l'accord négocié sur le nucléaire iranien (juillet 2015) ouvre la voie à une situation d'incertitude avec des issues étroites ...tout aussi étroites que le détroit d'Ormuz. D'autant plus que la Chine est largement dépendante du pétrole du moyen-orient...et que la "nouvelle route de la soie " passe aussi par Téhéran .

Le "bruit de bottes " que certains relaient pourrait annoncer une crise importante en cas d'intervention américaine . Mais il faut espérer que le bon sens - et le multilatéralisme - l'emportera . Quand bien même certains Etats pourraient , bien imprudemment, se réjouir d'une action militaire ...

samedi 21 juillet 2018

E.Macron : il serait temps ...



Alors que l'opposition et certains médias assimilent déjà  "l'affaire Alexandre Benalla "à une "affaire d'Etat"(1) il serait temps que le chef de l'Etat s'exprime (après l'audition du ministre de l'intérieur par la commission d'enquête ?) . 

On peut comprendre que le Président préfère que la Justice "fasse son affaire " de cette affaire mais celle-ci prend une tournure politique qui ne peut manquer de troubler ceux des français qui font confiance à Emmanuel Macron .

Peut-être souhaite-t-il - au-delà du douteux personnage qu'est A. Benalla - "couvrir" son cabinet ?

Mais le silence gardé est mal interprété et les réseaux sociaux bruissent d'interrogations dont certaines , boueuses, ternissent l'image du Président . Certes Benalla aura - s'il est mis en examen - à répondre devant la Justice (tout comme les "casseurs") mais cela ne suffira pas à désamorcer la grenade dont s'est saisie - par opportunisme - l'opposition et qui vise désormais l'Elysée .
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(1) Il est ridicule de mettre - comme le font M. Mélenchon ou Mme Le Pen - cette affaire sur le même plan que le Watergate , le Rainbow warrior , ou l'affaire Ben Barka . Mais l'opposition extrême a vu la faille de la communication élyséenne et , ne pouvant entrer par la porte , tente de rentrer par la fenêtre .


mardi 17 juillet 2018

L'Amérique que nous aimons



Après la prestation contestée de Donald Trump à Helsinki et , suite aux propos inappropriés voire jugés mensongers tenus devant Vladimir Poutine, des voix s'élèvent aux Etats-Unis : au Congrès bien sûr mais aussi dans la presse (et pas seulement démocrate) et - ce qui serait surprenant en Europe - au sein même des agences de renseignement . 

Si du haut de notre histoire il nous arrive de toiser les Etats-Unis en les taxant de naïveté et de "suivisme " dans les modes et ses excès, il faut en convenir : les américains ont , plus que de la naïveté, de la "fraîcheur " et aussi une droiture (un sens moral ?) qui nous manque parfois à nous , vieille Europe . 

L'Amérique que nous aimons n'est peut être pas à la Maison Blanche aujourd'hui, elle est en tout cas toujours très proche de la statue de la Liberté .

lundi 16 juillet 2018

Faut-il quitter l'OTAN ?


Un sondage récent (1)  effectué auprès de ses lecteurs par le magazine Le Point indiquait qu'à 0, 2 point près (50 , 1 % -  49, 9 %) les Français se posaient effectivement la question de l'opportunité de demeurer dans l'OTAN . Ces hésitations sont en partie liées au comportement de Donald Trump qui s'adresse à ses homologues en "maître d'école" . Mais la condescendance du Président américain n'est pas un critère suffisant pour se prononcer s'agissant d'enjeux majeurs de sécurité . 

Etat des réflexions :

1-Certes , certains estiment que la Russie n'est plus une menace et que le Pacte de Varsovie est depuis longtemps enterré : oui mais l'annexion de la Crimée est toute récente ainsi que le souhait russe de contrôler l'Est de l'Ukraine . De la même manière des pays d'Europe centrale tout comme les Etats baltes (et aussi la Norvège) n'excluent pas de possibles tensions avec la Russie si elle renouait avec la tentation impérialiste qui serait - selon certains - inscrite dans ses gènes depuis l'époque tsariste . Encore qu'avec un PIB de 1500 milliards de $  la marge de manœuvre russe se trouve limitée . Mais pour autant il s'agit d'une puissance nucléaire majeure et la Chine est un allié potentiel . Cela rend donc moins évidente l'option "départ de l'OTAN " . 

2-Une autre considération , par delà le "rapport de force " militaire , a trait à nos valeurs de civilisation que nous entendons aussi défendre . Sur ce plan , quand bien même les Etats-Unis - en raison du discours nombriliste de l'actuel président  - se déconsidèrent, il ne faut pas oublier ce que nous partageons avec eux : notre attachement aux valeurs républicaines , à l'esprit des Lumières ; bref, à tout ce qui fonde notre civilisation . Notre cœur demeure (pour l'heure) à l'Ouest et aussi notre raison...quand bien même Donald Trump (sanctifié par le courant évangéliste, par l'extrême droite et le courant néo-conservateur) nous paraîtrait irraisonnable et imprévisible .

3-Pour en revenir aux considérations militaires , il est également clair qu'une sortie de l'OTAN serait absurde tant que n'est pas mise sur pied une défense européenne . Or celle-ci se trouve encore balbutiante , freinée par la règle de l'unanimité  et par une coopération insuffisante en matière d'armement. Par ailleurs la coopération militaire privilégiée que nous entretenons avec  le Royaume-Uni (cf. Lancaster  House ) survivra-t-elle au Brexit ? Le rapport d'Hubert Vedrine (2012) sur le bien fondé du retour de la France dans l'organisation intégrée de l'OTAN mettait en avant la nécessité de privilégier la cohésion de l'Union dont certains Etats demeuraient attachés à l'Alliance . La question de la "survie " de l'OTAN impacte donc directement l'Union sur le plan politique . 
                                                             
4 - Finalement l'OTAN a encore - pour l'heure - sa raison d'être notamment si (comme cela a été souligné au sommet de Lisbonne en 2010 ) la lutte contre le terrorisme entre bien dans les nouveaux concepts de l'Alliance . Tant que notre partenariat avec la Russie ne sera pas totalement clarifié (et dénué de sous-entendus) il est préférable de ne pas affaiblir le rapport de force qu'introduit l'OTAN ...et qui n'est pas exclusivement militaire mais repose sur des valeurs partagées. Plutôt que de juger et trancher à chaud se rappeler que le mandat de M. Trump n'est pas éternellement renouvelable ... Au-delà , lorsque l'Union disposera d'une vraie Défense européenne (en 2030 ? ) la question évidemment se reposera et comme disent les américains "toutes les options seront sur la table " .
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(1) sondage en ligne effectué par Le Point . fr le 13 juillet 2018