jeudi 9 août 2018

Guerre du gaz : enjeux internationaux



Le 11 juillet dernier, lors du sommet OTAN, Donald Trump qualifiait la chancelière Merkel de "prisonnière de la Russie" en raison de son appui au projet de gazoduc "Nord Stream 2 " . L'attitude du Président des Etats-Unis tient à la "double entrée " du projet au confluent de l'économie et de la politique :

1-sur la plan économique : les Etats-Unis veulent préserver leurs exportations de gaz (dont ils sont devenus l'un des premiers producteurs en raison des gisements enfouis dans les schistes ). De la même manière la Russie souhaite garantir ses marchés dans l'Union européenne grâce au gazoduc qui relierait , sous la mer Baltique, la Russie à l'Allemagne et donc à l'Europe.

2-sur le plan politique les détracteurs du projet Nord Stream mettent en avant la volonté du Kremlin de s'affranchir de l'Ukraine et aussi - pour les pays de l'Europe de l'Est - les liens de dépendance que cela créerait vis à vis de la Russie . Certains considèrent même que ce gazoduc , sous la mer Baltique , offrirait une "couverture" à la présence de sous-marins russes . C'est notamment l'inquiétude des Etats Baltes . 

Il est difficile de trancher entre les deux versions qui , de fait , ne s'excluent pas : l'économie servant la politique et vice-versa . L'Union européenne semble hésiter quant à la qualification de la finalité d'un projet qui - pour l'instant - n'est pas de sa compétence. 

Le gaz étant considéré comme une voie de "transition " vers le développement des énergies renouvelables , les intérêts politiques, privés, économiques se croisent avec les finalités environnementales . D'où la sensibilité des signes avant-coureurs d'une possible "guerre du gaz" expliquant le "coup de sang" de M. Trump lors du sommet OTAN (où prévalait, en l'espèce, la dimension politique).

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