vendredi 26 juin 2015

Peut-on en finir avec DAECH ?



 La série d'attentats ce jour en France et en Tunisie signifie - au moins- qu'il convient de mener une guerre sans merci contre l'E.I.  tant sur notre sol qu'en Syrie/Irak  ou en Afrique .

Un excellent journaliste de Radio France, M. Hénin, soutenait il y a peu - lors d'une conférence - que l'on accordait trop d'importance à Daech . Ainsi on faisait le jeu des terroristes : leur but étant de terroriser avant une "bataille finale" qui (selon une "prophétie"fantasmée) aurait lieu près d'un village du nord-est de la Syrie (...)

Le conférencier soutenait que, de la sorte, on "mordait à l'hameçon" des djihadistes. 

Mais comment imaginer que l'on puisse détourner la tête et acquiescer lorsque le coordonnateur américain de la coalition, le général John Allen indique (lors d'une réunion au Qatar début juin) qu'il faudra toute une génération pour se défaire de l'E.I. ? 

Le Président Hollande et le Premier ministre Valls disent ce jour (c'est en tout cas le sens de leurs propos) qu'il faut "éradiquer l'islamisme". Sage position que de nommer l'ennemi : tant que l'E.I. sera debout des djihadistes de tout poil tenteront (en France et ailleurs) de l'imiter

La France et l'Union européenne aux côtés des Etats-Unis - et avec la Russie - doivent croiser le fer - et aussi les renseignements - sans attendre une génération . 


jeudi 25 juin 2015

France /une nouvelle ONG ? : "Travellers Watch org." / "Voyageurs en colère"



Non évidemment cette ONG n'existe pas (encore) . Cela dit elle pourrait un jour se créer tant les voyageurs sont devenus des vaches à lait d'ailleurs mal traites) : les taxis" en colère" (contre le groupe VTC américain Uber et contre UberPop) bloquent les aéroports (1) les cheminots" en colère" sont à l'origine de multiples perturbations sur les lignes SNCF, les contrôleurs aériens "en colère" déposent - eux aussi - un préavis de grève. 

Bref il n'y a guère que les voyageurs qui n'expriment pas ouvertement leur colère...Les manifestants manifestent soit parce que les réunions ou négociations avec les Pouvoirs publics "tournent court" soit tout simplement parce que c'est , pour eux, un moyen d'exister . 

Ils en appellent ainsi à nos concitoyens en leur suggérant - exerçant ainsi un habile effet de levier - de manifester eux aussi. Pendant ce temps le gouvernement... gouverne sans être à même d'assurer le respect de la liberté de circulation telle qu'affirmée par la Déclaration universelle des droits de l'Homme en son article 13 : "Toute personne a le droit de circuler librement ...".

Va-t-on assister à la création d'une nouvelle ONG afin de garantir ces droits, une ONG qui s'intitulerait "Travellers Watch org. "et qui aurait son mot à dire à la veille des grandes transhumances françaises (car - curieusement - les "colères" sont particulièrement vives en ces moments)  ?

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(1) La violence accompagnant le blocus des gares et aéroports est un "mauvais coup" pour les taxis. Ils se sont aliénés une partie de l'opinion publique qui connait maintenant l'offre alternative que représente Uber Vtc.

mercredi 24 juin 2015

Nucléaire : l'Iran tient-il ses engagements ?



Dernière ligne droite probable avant un accord. C'est cependant à juste titre que les 5 +1 s'interrogent sur la validité des engagements pris par l'Iran afin d'assurer qu'il n'y a pas de "dérapage" militaire du nucléaire . 

Ainsi en 1998 l'Iran - pour montrer sa bonne foi - a-t-il signé un document dénommé "protocole additionnel au TNP ". Ce faisant, Téhéran acceptait l'accès de l'A.I.E.A à ses différents sites avec un très bref préavis. Il s'agissait là d'un geste de bonne volonté et de transparence.

 On peut , en effet, croire en la bonne volonté de l'Iran mais à condition que les engagements pris et souscrits soient effectivement  respectés : Or le "protocole additionnel" signé il y a plusieurs années n'a toujours pas été ratifié par le Parlement iranien. Bien au contraire , on semble assister (depuis quelques jours) à un raidissement de Téhéran.

 A juste titre on se pose la question : veut-on cacher quelque chose...sur le site militaire de Parchin ou ailleurs ? Au moment où la désinformation tente de semer le doute et de faire échec aux négociations il est urgent que Téhéran choisisse son camp...vraiment.

jeudi 18 juin 2015

"Lettre" à un ami grec désemparé



                             

    Cher Demetrios,


Dans ton courrier reçu ce jour du bicentenaire de la bataille de Waterloo (est-ce par hasard?) tu me dis craindre une déroute pour ton pays : une sortie de l'euro et un retour à la drachme que tu qualifies (un peu grossièrement) de "monnaie de singe". 

Je n'ignore pas que M.Alexis Tsipras croit en son étoile ...et en son ministre de l'économie . Il ferait cependant mieux de relire Homère : Ulysse ne s'est pas laissé endormir par la nymphe Calypso

Tu me répondras que M.Varoufakis n'a rien d'une nymphe et tu as certainement  raison . Mais j'insiste à propos des leçons de l'Odyssée : Ulysse n'est pas resté éternellement prisonnier de Calypso ; il  est finalement retourné à Itaque . C'est ce que l'on peut souhaiter de mieux en ce jour où l'Eurogroupe tente de trouver une issue à cette situation qui te fait m'appeler au secours.

 Ainsi que tu le devines, je n'y puis rien : de nombreux augures (le ministre de l'économie allemand par exemple) intègrent déjà une sortie de la Grèce de l'euro. La directrice du F.M.I. s'interroge aussi. Bref la bataille en cours s'apparente à un possible Waterloo pour ton pays ...ou encore à un Trafalgar pour tes armateurs  .

 Il reste tout de même un espoir : L' Union européenne redoute davantage que la Grèce ne sombre dans un chaos qui voilerait pour longtemps la lumière que nous tend Prométhée .

 Ne soies donc pas pessimiste à l'extrême : Alexis Tsipras se dira qu'il vaut mieux rejoindre Itaque et que M.Varoufakis n'est qu'un mirage sorti de la lampe d' Aladin. 

Les sages réunis à Luxembourg ou à Bruxelles (près de Waterloo) se diront alors qu'une issue est politiquement nécessaire à condition que Calypso ne s'enfonce pas encore davantage dans la mer. 

   Crois, Cher Demetrios, en mes amicales pensées en te suggérant cependant de vérifier à Delphes que mon (relatif) optimisme tient bien encore la rampe.

samedi 13 juin 2015

David Lodge : un romancier à (re) découvrir



Dans le monde de David Lodge (le nôtre) les routes et les destins se croisent : dans un aéroport, un bureau ou sur un campus d'université. C'est d'ailleurs le titre d'un de ses livres : "Un tout petit monde'' (préfacé par Umberto Eco en 1984) le meilleur à mon sens d'une dizaine de romans .

Il est assez rare pour une série romanesque de "crever l'écran'' à ce point . C'est pourtant le cas.

 Le hasard n'existe pas chez David Lodge :  les destins prennent la place qui leur est naturellement  assignée tout comme la pièce d'un puzzle à l'échelle de la Terre vue depuis une navette spatiale.

Ces romans écrits d'une plume alerte restituent un décor qui devient soudain notre environnement  et font provisoirement oublier le quotidien de notre "Tout petit monde" : celui , par exemple, du si commenté voyage à Berlin du Premier ministre ou bien de la relaxe tant espérée par Dominique Strauss - Khan ...

Bref, un vrai "petit monde"dont nous avons depuis longtemps oublié de lire la préface .

samedi 6 juin 2015

" Etat islamique '' : Fin en 2045 ?


Le général John ALLEN (coordinateur américain de la coalition internationale) indiquait ces jours derniers (1) à l'occasion d'un forum à Doha qu'il faudrait''attendre une génération ou plus avant de vaincre l'idéologie de l'E.I".

Réalisme ou fatalisme ?

 Peut-être conviendrait-il - pour ne pas attendre si longtemps - d'élargir nos présomptueuses (et peu efficaces) coalitions ? Ainsi l'Iran  est l'un des "fers de lance" dans le combat à mener mais il y a tout lieu de compter aussi avec la Russie et la Chine.

Pourquoi ne les mentionne-t-on pas alors que la Russie comme la Chine sont tout autant menacées que nos nations occidentales par l'islamisme radical ?

 Bien sûr on n'imagine pas que Moscou comme Pékin demeurent dans l'ombre sans agir ou réagir. Mais peut-être conviendrait-il face à une menace systémique de montrer que la coalition n'est pas seulement celle d'un l'Occident exclusivement américain ou européen ?

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(1) Journaux Libération et La Croix du 3 juin 2015 ( dépêche AFP) 

mercredi 3 juin 2015

Hausse du chômage : pourquoi s'indigne-t-on ?



Depuis 2 jours les commentateurs commentent et les hommes politiques (de droite, du centre, de la gauche radicale) condamnent : le chômage a augmenté de 0,7 % en avril alors que l'on s'attendait (disent-ils) à une baisse. En fait qui peut le croire lorsque l'on sait que la croissance pour 2015 se situera aux alentours de 1% ?

Or les économistes "sérieux" (c'est un pléonasme...) savent que le taux de chômage ne baissera pas de manière visible tant que  la croissance ne  passera pas la barre des 1,5 %, ce qui n'arrivera pas avant 2016 et cela sous conditions : maintien du bas prix du pétrole, parité inchangée de l'euro face au dollar....

On est donc en droit de se poser la question : pourquoi s'étonne-t-on et s'indigne-t-on alors que l'on sait que la croissance reste insuffisante ? Certes les critiques politiciennes ont leur raison d'être mais pourquoi est-on surpris ?

Évidemment une des questions a trait aux réformes "structurelles"  (fluidité - selon le terme usité - du marché de l'emploi, réduction des coûts horaires etc...).

La question est celle-ci : faut-il poursuivre, faut-il aller plus loin , faut-il faire comme l'Espagne (dont le taux de croissance avoisine les 2 % mais qui ne peut pour autant faire baisser aussitôt un taux de chômage de 23% ) ? Dans ce contexte ambigü les Espagnols viennent - lors des toutes récentes élections municipales/régionales - de placer en " pôle position" le parti de gauche radicale Podemos tant ils se sentent indignés ?
  
La lecture économique est une chose, la lecture politique en est une autre...