lundi 31 mars 2014

" Lettre" à M.le Président de la République Française à propos du désarroi des Français


                                                                                                                                                                                                              Monsieur le Président de la République,



Le résultat des élections municipales d'hier montre le désarroi dans lequel se trouvent les Français. Tout comme en Espagne, au Portugal (et sans parler de la Grèce) , mes compatriotes savent bien que l'heure est venue - à moins qu'elle ne soit maintenant dépassée - d'accepter de faire des efforts ... s'ils sont partagés. 

Il entendent bien aussi que la "rigueur" n'est pas un mot honteux et tabou. Mais les Anglais à qui Winston Churchill promettait en d'autres temps "du sang et des larmes" connaissaient les raisons des sacrifices demandés. Or, Monsieur le Président, les Français comprennent mal : ils constatent que, glissée dans leur boîte à lettre, une "lettre de cachet" vient leur réclamer davantage d’impôts alors même que le train de vie de l'Etat n'a pas changé ; en tout cas, mes concitoyens ne s'en sont pas aperçus. Celui des collectivités territoriales va également bon train. Les patrons dits " du CAC 40 " perçoivent des salaires rivalisant avec le "jackpot" d'un euro-millionnaire...

Bref, mes concitoyens attendent un peu plus de clarté dans les démonstrations et aussi ...des perspectives. Au moment où la croissance semble repartir il est peut-être encore temps de faire un peu de pédagogie sans promettre la lune mais en tentant d'apporter un  rayon de soleil ; Le "mécano " est compliqué mais il faut le démonter et le remonter devant les Français sans craindre le cambouis.

 A défaut, je crains , Monsieur le Président, que les électeurs ne boudent les urnes le 25 Mai et envoient à nos amis européens un message désastreux qui serait entendu comme une volonté de "faire bande à part ". Or, les Français comprennent (sans l'avouer) qu'ils ne peuvent se retirer en un quelconque Aventin : ils le savent. Mais, par dépit, c'est le message qu'ils feront passer. 

Au moment où le moteur franco-allemand se doit de tirer l'Union vers le haut, ce n'est certainement pas le moment qu'une grippe furieuse ne l'emballe ou le rende poussif . 

C'est ce que je crains.  D'où , Monsieur le Président, le souhait d'un bon nombre de Français : une "explication de texte " dépourvue de promesses que l'on ne puisse tenir , un programme - et un calendrier - d'économies de l'Etat , une réforme des collectivités territoriales ...et un brin d'espoir. 

Cela ne suffira peut-être pas mais cela permettra de mettre les pendules à l'heure de l'Union qui - s'il y a cohésion - pourrait jouer, comme au Japon, la carte de la relance ?

Mes concitoyens - au-delà d'un remaniement - attendent de votre part de la pédagogie et un geste fort. Plus qu'un geste en réalité : un engagement et un espoir.

Je vous prie de croire, Monsieur le Président de la République, en l'assurance de ma très haute considération,

                                                      Jean-Maurice DEVALS

samedi 29 mars 2014

Russie : en perte de vitesse ?



C'est à grande vitesse que la Russie a annexé la Crimée, c'est aussi à grande vitesse que les capitaux fuient la Russie . Ce sont 35 milliards de $ qui - sur les deux premiers mois de l'année - auraient quitté le pays (Le Monde.fr du 25 mars 2014 ). 

M. Andreï Klepatch vice-ministre russe de l'économie - toujours selon Le Monde.fr.- aurait indiqué qu'en raison de l'accélération en mars , le retrait de capitaux se situerait désormais entre 65 et 70 Milliards de $.

Les économistes s'attendent à ce que la Banque centrale russe augmente son taux directeur pour enrayer un effondrement du cours du rouble . Mais l'incidence sur la demande intérieure d'une augmentation du coût du crédit ne sera pas sans effet ...au moment où des interrogations demeurent quant aux exportations.

Sans pour autant parler encore de récession il est généralement admis (1) que l'impact de ce retrait de capitaux (conjugué à une baisse probable des exportations de pétrole et de gaz) sur le PIB sera fortement négatif.

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(1) Le Monde.fr cite notamment Euler Hermes qui revoit à la baisse ses prévisions de croissance. Pour Economie Matin.fr  du 25 Mars , la croissance 2014 serait ainsi proche de 0 %.

mercredi 26 mars 2014

Reprise économique en France : le printemps , enfin ?



Les économistes n'y croyaient pas : l'indice manufacturier PMI composite (industries et services) se trouve  à son plus haut depuis deux ans et demi avec 51,6 en mars (47,9 en février dernier) selon Les Echos - 24 Mars 2014 -  citant Markit.

Sans encore parler d'une véritable reprise économique et annoncer un taux de croissance supérieur à 1 % (ce qui , alors, serait miraculeux) ces chiffres sont d'autant plus intéressants qu'ils n'étaient pas attendus . Dans le même temps on note que l'écart du coût du travail se resserre (1) entre la France et l'Allemagne. Ceci expliquerait-il cela ?  

Il reste évidemment à mesurer l'impact de cette amélioration sur l'emploi :

 Ce ne sera pas tout de suite tant que notre croissance n'aura pas franchi le cap de 1,5% . Mais c'est là, peut-être, le signe d'un retournement de tendance.

Indice intéressant  à noter :  les prévisions de croissance au Portugal et en Espagne sont de l'ordre de 1,2 % (2014) et 1,5 % (2015) notamment - pour l'Espagne - du fait d'un sensible redressement de la demande intérieure.

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(I)  Selon COE - Rexecode cité par Les Echos.fr du 26 mars, le coût horaire du travail n'aurait progressé que de 0,2% en France en 2013 contre 2,2 % en Allemagne. 

mercredi 19 mars 2014

RUSSIE / UKRAINE : Vents d'OTAN ?



La position qu'adopte la Russie à l'égard de l'Ukraine en annexant la Crimée ne peut évidemment s'expliquer par un "appel " miraculeux des russophones d'Ukraine en direction d'une "mère patrie" soudainement retrouvée et sollicitée.

L'explication suggérant une opportunité pour faire vibrer la fibre nationaliste russe afin de faire oublier les problèmes intérieurs n'est pas non plus satisfaisante . En tout cas pas à elle seule.

 On peut imaginer par contre que Moscou - en annexant la Crimée au mépris du Droit international - veuille stopper toute avancée imaginée (ou imaginaire ) de l'OTAN . 

Vladimir Poutine garde-t-il en mémoire l'échange (février 1990) entre le Secrétaire d'Etat américain James Baker et Mikhaïl Gorbatchev au cours duquel il aurait été convenu de limiter l'extension de l'OTAN en direction des "marches" Russes ? Promesses non tenues puisque en un même élan les anciennes républiques d'Europe Centrale ont été intégrées dans l'OTAN dès qu'elles ont été admises dans l'Union européenne. Et même l'Albanie qui n'est pas dans l'Union.

 C'est peut-être là le fond du problème . On se souvient d'ailleurs de la réaction de Moscou lorsqu'il s'est agi d'envisager un bouclier anti-missiles implanté en Pologne et Roumanie . Le "bouclier" n'était évidemment pas tourné vers la Russie mais destiné à intercepter d'éventuels missiles venant de " Rogue states " (Corée du Nord, Iran...). Mais bien que non tourné vers la Russie, le bouclier était aux portes de la Russie et ressenti comme une menace immédiate par Moscou venant de son "étranger proche ". 

Bien que la décision d'annexer la Crimée ait été prise au mépris du Droit international , on peut penser que ce type de réflexion (jusqu'où ira l'OTAN ) a influencé la position du Kremlin. C'est peut-être là un élément de dialogue . En parallèle , bien sûr, aux sanctions économiques et financières (1) qui doivent se mettre en place.Mais peut-être faut-il garder dans un coin de sa mémoire les promesses jadis faites à la Russie quant aux "frontières" de l'OTAN?

Quoi qu'il en soit l'annexion illégale de la Crimée ne peut être ni "gage" ni "monnaie d'échange".

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(1)  J'imagine que ce que redoute le plus la Russie (qui tire l'essentiel de ses revenus du pétrole) serait une baisse des cours du pétrole provoquée par une augmentation - ailleurs - de la production ?

mardi 18 mars 2014

Supermarchés et inflation : Scanner prudemment



Scanner ses achats est souvent utile (pas d'attente aux caisses) mais peut se révéler hasardeux . Ainsi une de mes connaissances Sophie L...  s' est aperçue que parfois le prix scanné (code barre du produit) différait du prix figurant sur l'étiquette de ce même produit la marge d'erreur constatée dans certains rayons d'alimentation  pouvant être de l'ordre de 20 ou 30 % .

Deux explications possibles :

a) les étiquettes ne sont pas actualisées en temps réel et diffèrent parfois du montant enregistré par lecture du code barre.

b) le "scan" dysfonctionne à la suite de sautes d'humeur... ( peu probable )

 Sophie n'a pas rêvé : un vendeur du supermarché (dont on taira l'enseigne) en a fait le surprenant constat . Il reste évidemment à savoir si ces erreurs sont monnaie courante .

Au moment où on estime que le taux d'inflation est anormalement bas (0,7 % pour la zone euro ), Sophie se demande si finalement certains scans n'auraient pas tendance à rectifier d'eux même le tir...pour satisfaire à la fin ceux qui redoutent une déflation (!).

dimanche 16 mars 2014

Union européenne : sortie de crise et interrogations




C'est ce qu'indique l'agence américaine de notation Moody's (cf.Le Monde du 15 Mars 2014) en confirmant le AAA de l'Union. La crise de la dette serait donc derrière nous . Certes quelques difficultés demeurent encore  en Grèce quand bien même l'agence ne le mentionne pas. 

Cette notation AAA est assortie d'une perspective "stable " c'est-à-dire qu'il n'est pas envisagé de la modifier dans le moyen terme. De quoi rassurer les marchés et les investisseurs comme le met en évidence la bonne santé de l'euro (1).

Mais , comme on le sait, "une hirondelle ne fait pas le printemps " et les regards demeurent rivés sur la Chine (balance commerciale, indices de production industrielle et de consommation quelque peu décevants) et la Russie qui aura à subir les effets des sanctions économiques des Etats-Unis et de l'Union européenne à la suite de l'annexion de la Crimée. 

S'agissant du risque de déflation - même si la B.C.E.  se montre vigilante et prête à prendre toutes mesures - il semble bien qu'il soit improbable : nous vivrions seulement un cycle de "ralentissement de l'inflation". Ouf!

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(1) Les capitaux qui affluent dans la zone euro confirment l'attractivité de la monnaie européenne ...alors qu'il y a moins de 2 ans les Cassandre mettaient déjà l'euro sur le bûcher.

samedi 15 mars 2014

Qatar / Arabie Saoudite : Frères ennemis ?



Les dissensions règnent au sein du Conseil de Coopération du Golfe réunissant les "Pétromonarchies "  du Moyen-Orient.

 Est-ce parce que le Qatar soutient ardemment (et financièrement) les Frères Musulmans que l'Arabie Saoudite veut marginaliser (tout comme l'Egypte l'a fait) ? Ou bien est-ce parce que l'Arabie Saoudite tente de s'imposer comme "Puissance régionale " au Moyen-Orient et que le Qatar - qui a les moyens financiers à défaut d'une population conséquente - lui fait de l'ombre ? En tout cas " rien ne va plus " entre les deux Etats. 

On peut , à partir de ce constat, se demander à qui va profiter cette "guérilla" : et la réponse probable est : à l'Iran . Téhéran , revenu en grâce auprès de l' Occident (1 ) ne peut que retirer les marrons du feu . Ses ressources (pétrole, gaz) une fois les sanctions économiques levées ne peuvent que le promouvoir en bonne place . Sa population (près de 80 Millions d'habitants) lui confère une "densité " que n'ont ni l'Arabie Saoudite ni , évidemment , le Qatar. 

Les "printemps arabes" dont on disait il y a peu qu'ils n'avaient qu'effleuré les pétromonarchies (cf. Barhein) viennent finalement , par ricochet , atteindre les Etats du Golfe qui - jusqu'à présent - ne se sentaient pas concernés .

 Mais il a fallu choisir : soutien aux Salafistes ou aux Frères Musulmans . La tension entre Doha et Riyad démontre que l'on ne peut aider les deux à la fois . 

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(1) Si tant est que l'on en arrive à un accord global (c-a-d une position claire quant au réacteur d'Arak susceptible de produire du plutonium et aussi quant au site de Fordo où se trouvent des centrifugeuses dites de "seconde génération" et à même de produire de l' UHE.)

mardi 11 mars 2014

Ukraine /Crimée : Drôle d' Etat ... d' âme



Ainsi le " Parlement " de Crimée vient de se prononcer en faveur de "l'indépendance" ! Sous quelles pressions ? Moscou étant heureusement éloigné de Rennes on est cependant rassuré sur le sort de la Bretagne : Elle ne va pas demander son rattachement à la Russie!

 La Catalogne - fière dans l'âme - va -t-elle se détacher de l'Espagne et l'Ecosse du Royaume-Uni ? Le "global village " se défait en ses quartiers...au mépris du Droit International .

Ces palinodies sentent quelque peu le gaz et l'Ukraine en souffre. Le Kremlin tente évidemment de reconstituer un "glacis"...comme au temps de la guerre froide. Alors même que le dégel avait bien commencé (partenariats avec l'Union, avec l'OTAN ). L' un de ces accords de coopération - avec l'OTAN -  s'intitule "Partenariat Pour la Paix" (P.P.P.) . Mérite-t-il toujours ce nom ? 

 La Russie essaie-t-elle d'installer à son Ouest un auvent protecteur avant de tenter de s'ouvrir à l'Est...là où l'attend la Chine ? De pied ferme .

"L'indépendance " de la Crimée est certainement un leurre et aussi un état d'âme que certains ont voulu , à leur manière, instiller en mettant en avant je ne sais quel nationalisme trouble .

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NB. actualisation 14/3/ 2014 :  à l'avant-veille du référendum la désinformation russe va bon train : les panneaux "d'information " font croire à la population de Crimée que l'Ukraine est aux mains des fascistes et que la démocratie est dans le camp de Moscou : bel exemple de manipulation.

samedi 8 mars 2014

France / climat social : challenges ...



C'est un truisme que de dire que le climat social actuel paraît singulièrement délétère : les ''affaires" se bousculent et bousculent tout autour . Au point que cette irruption paraît à certains un peu trop bien huilée.

 Je constate que je ne suis pas seul à considérer que finalement -dans ce contexte - c'est Alain Juppé qui va se trouver mis sur le devant de la scène en prévision d'échéances futures. Son intégrité n'est pas mise en doute ni sa solidité . Il a (dit-on) définitivement renoncé à la "tentation de Venise "!

 M'efforçant d'être " impartial " (1) , je vois bien que ce Gouvernement souffre de ne rien engranger en terme de popularité: Il n'y a pas encore de "retour sur investissement " alors que la France a pris des positions courageuses sur le plan extérieur (Syrie, Mali, Centrafrique, Ukraine). Mais cela - situation de l'emploi oblige - ne passionne pas les Français. Seul un taux de croissance significatif viendrait tempérer leur mauvaise humeur alors que Pôle Emploi égrène des chiffres qui ne préfigurent pas encore une inversion de la courbe du chômage.

 Dans ce contexte de doute et d'incompréhension il est difficile de passer sous silence le ressenti des Français  : un sentiment d' "immobilisme" mis sur le dos des Pouvoirs publics . N'y aurait-il pas un manque ou bien un trop plein de communication ? Pourtant ce Gouvernement comporte - à mon humble avis - au moins un assez bon communiquant et une ''prime'' peut revenir tout autant à Laurent Fabius qu'à Alain Juppé dans l'autre camp .

Face à l'aigreur de beaucoup de mes concitoyens prêts à se laisser tenter par les sirènes populistes , certains peuvent encore éviter que le navire démocratique ne s'échoue... pour avoir trop prêté l'oreille à des chants enjôleurs mais finalement désaccordés.
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(1) je mets quand même cette affirmation entre guillemets (!)

mercredi 5 mars 2014

Israël / Palestine : Quelle bonne volonté ?




Les médias rapportent que le Premier ministre israélien estime improbable un accord dans les délais initialement envisagés par le Secrétaire d'Etat Kerry (fin avril). Dans le même temps le site de RFI (1) souligne que - " selon des statistiques  officielles parues hier" - les mises en chantier ("colonisation") en Cisjordanie ont plus que doublé entre 2012 et 2013 passant de 1000 à 2500. 

On peut donc comprendre les interrogations du Président de l'Autorité Palestinienne qui réclame un  gel de cette "colonisation". Dans ces négociations délicates où l'une des parties attend toujours l'autre on se demande qui fait - ou va faire - le premier pas tant les dossiers à traiter sont nombreux et délicats (Colonisation, Vallée du Jourdain, Capitale de l'Etat Palestinien , Droit au retour, Mont du Temple et Dôme du Rocher...) . 

Pour un profane il semble que la "ligne verte" , celle qui entoure la Cisjordanie et délimite notamment Jérusalem - Est soit plus que discontinue et, de ce fait ,  sujette à bien des interprétations.

 Dommage : comme l'on dit, une fenêtre semblait ouverte...

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(1) RFI 4 Mars 2014

lundi 3 mars 2014

Russie : la nostalgie du passé



Ainsi les chars russes sont en Crimée et l'on évoque un "protectorat" de la part de Moscou qui viendrait ainsi iconiser Sébastopol . Le Kremlin donne quelque peu l'impression de jouer avec le feu : le rouble s'effondre et les investissements étrangers vont probablement prendre le large ...au delà de la Mer Noire. 

Cette situation a des relents de "guerre froide" mais la Russie n'est plus l'URSS et Kiev n'est pas Prague et encore moins Budapest . Avec un P.I. B de l'ordre  de 1800 milliards de $ (moins que la France, 4 fois moins que la Chine et près de 10 fois moins que les Etats-Unis) la Russie ne dispose plus de la même puissance : elle est de plus en plus tributaire du commerce avec l'Occident et avec l'Asie où la Chine - puissance globale montante - n'est probablement pas prête à  faire des courbettes sauf , peut-être, pour retirer "les marrons du feu ".

 Avec une opinion publique fatiguée, déroutée, partagée, le Kremlin a probablement trouvé là (en Crimée) une pièce de théâtre de nature à susciter , enfin , des applaudissements dans le peuple russe . A condition d'en maîtriser jusqu'au bout le scénario...

 L'Occident a tout intérêt à se montrer ferme : l'Ours russe ira sans doute chercher son miel ailleurs mais , dans l'immédiat , il lui faudra sauver la face . Tout comme les pays occidentaux (Union , Etats-Unis ) ne devront pas se dérober pour apporter à  l'Ukraine leur soutien financier.

dimanche 2 mars 2014

Ukraine : la Russie est-elle encore membre des Nations Unies ?



Les bruits de bottes ou de chars commencent à "s'entendre" : gesticulation ou bien volonté de Moscou de renouer avec ses heures les plus noires, Budapest , Prague ? Mais la Russie n'est plus l' URSS tout comme l'Ukraine n'est plus une république soviétique. 

De quel droit la Russie interviendrait-elle en Ukraine? A-t-elle reçu mandat des Nations Unies?

 MM.Poutine et Lavrov font référence à l’intervention de la France au Mali et en Centrafrique mais - dans les deux cas - il y a une résolution des Nations Unies. La France n'est pas intervenue de sa seule initiative!

 Finalement; le Président Russe ne dispose que de l'accord de son Sénat pour une intervention extérieure. L'argument de l'accord bilatéral qui aurait été passé avec l'Ukraine jadis pour "défendre" Sébastopol paraît quelque peu frelaté pour justifier une intervention en Crimée. 

La Russie n'est plus l'URSS et l'Ukraine , bien que proche, n'est pas son territoire. Le Président Poutine est trop fin pour "rejouer " les Sudètes ; trop fin connaisseur des "règles du jeu" en 2014.

samedi 1 mars 2014

" Fin de l'Histoire" ou avènement de Sociétés de "contestation" ?



Dans les années 1992 Francis Fukuyama écrivait "La fin de l"Histoire" : effondrement de l'URSS, fin du "modèle" communiste avec la ralliement au modèle capitaliste...La société consensuelle qu'il imaginait (1) et qui mettait ainsi fin aux soubresauts de l 'Histoire n'est pas du tout celle que nous observons de nos jours.

Les agitations, les manifestations , les révoltes demeurent encore les épines de l'Histoire en dépit de la fin du communisme.

 Au fait, quel lien y a-t-il entre les "printemps arabes" , les soulèvements en Thaïlande, au Venezuela ...et en Ukraine ? Apparemment aucun (sauf si l'on écarte les habituelles fantasmagories du complot et de la manipulation) . Le dénominateur est cependant le même : dans les cas cités, le peuple descend dans la rue et renverse ou déstabilise le ou les pouvoirs en place. 

Je note que les médias (presse écrite et télévisée) font souvent référence à la réaction (ou au comportement) " de la Rue", la rue ne relevant pas d'une considération péjorative mais étant désormais l'expression d'un "peuple" hétérogène, pas forcément "populaire" mais porté par la même colère ou exaspération. 

Nous sommes - bon gré mal gré - entrés dans l'ère des sociétés de contestation: ce moment de l'Histoire n'est pas forcément négatif puisqu'il "fait" l'Histoire. Et ses revendications sont souvent justifiées : dénonciation de corruptions, d'absence de liberté, crise économique et société duale etc...

Il va falloir que l'Occident s'habitue à ces poussées de fièvre qu'il ne sera plus à même de contrôler. D'ailleurs ce n'est pas seulement (c'est évident) l'Occident qui est interpellé. L'Asie connaîtra les mêmes poussées de fièvre.

 Des pans de société vont échapper de plus en plus aux "règles du jeu" (tout comme telle organisation syndicale a choisi jadis de ne pas obéir à un "modèle contestataire"). 

Ce n'est donc pas "La fin de l'Histoire" , une Histoire qui se recroquevillerait sous nos yeux mais un commencement : enthousiasmes, revendications, colères risquent d'être de moins en moins jugulées. 

Faut-il s'en plaindre ?

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(1) Fukuyama reprend notamment l'affirmation d'Hegel selon laquelle les "démocraties ne se font pas la guerre entre elles".