lundi 25 novembre 2019

5 Décembre :dans le noir ?



La situation est paradoxale : la France se prépare à vivre une journée de grève totale le 5 décembre , grève que certains syndicats souhaitent reconductible . Cependant les considérations économiques , sociales et politiques s'entremêlent au point que l'on n'y voit goutte : bien malin qui distinguerait le blé de l' ivraie dans la réforme des retraites à venir .

Est-ce une convergence des "privilégiés" des régimes spéciaux de retraite ? Est-ce un mouvement gilet jaune bis , les syndicats souhaitant prendre le train en marche ? Dans cette situation où les Français sont dans le noir , il est regrettable que la communication du gouvernement ne soit pas plus claire et  lisible .

Aurait-on peur de parler aux Français en mettant tout sur la table ? Le Président Emmanuel Macron a une carte à jouer : celle de la transparence et du parler vrai ...si ce n'est pas trop tard .

vendredi 22 novembre 2019

"J'accuse" de Polanski : Tribunal de l'Inquisition ?



Alors que des voix s'élèvent en France pour faire déprogrammer le film de Roman Polanski il faut dire combien ce "J'accuse" retraçant l'affaire Dreyfus est une oeuvre de qualité .

 Ce n'est pas - loin de là - une ode au capitaine Dreyfus , personnage au demeurant assez falot , mais  un hymne au courage  et à l'opiniâtreté d'un homme , le commandant Picquart qui va faire innocenter l'officier victime de l'antisémitisme de sa hiérarchie militaire .  C'est une leçon d'histoire à méditer : elle peut contribuer à éveiller et à tirer d'une passivité ambiante . 

Quoi que l'on pense , sur le plan personnel , de Polanski et de ses démêlées judiciaires  , il est absurde de vouloir faire interdire ou déprogrammer une oeuvre qui interpelle et fera date .Faudrait-il , aussi , interdire les films de Woody Allen et faire à jamais se taire Michael Jackson ?

 L'Inquisition serait-elle de retour ? 

mardi 19 novembre 2019

ONU : ZEAN au Moyen-Orient



M. Antonio Guterres, Secrétaire Général ONU , ne se fait probablement pas d'illusion sur la possibilité de créer dans le court terme une Zone exempte d'arme nucléaire (ZEAN) au Moyen-Orient . Il n'empêche : c'est bien le rôle de l'ONU (1) de se préoccuper du problème de la prolifération nucléaire et de voir si le TNP est une "passoire" ou non . 

On s'étonne bien sûr - même si ce n'est pas une surprise - de l'absence des Etats-Unis à cette conférence ...alors même que Washington scrute à la loupe les comportements de l'Iran qui a repris l'enrichissement de l'uranium avec des centrifugeuses de haute technologie . Il y a là (absence USA) un problème de cohérence . Mais on ne peut l'imputer au seul Président actuel des Etats-Unis . Il en est de même depuis des années (exemple en 2015 sous mandat OBAMA)  .

Cohérence donc dans l'incohérence (ou les intérêts bien compris) .

___________

(1) La conférence sur la création d'une ZEAN au Moyen-Orient vient de s'ouvrir ce 18 novembre 2019 , 45 ans après son inscription à l'ordre du jour de l'Assemblée générale des Nations Unies (en 1974 ) . 

lundi 18 novembre 2019

Iran : Etats-Unis à la manœuvre d'encerclement



Si différents lieux , en divers continents , paraissent actuellement s'embraser , il est tout de même surprenant de voir - simultanément  - les populations iraniennes se révolter ainsi qu'en Irak et au Liban . C'est l'espace que l'on dénomme "l'arc chiite " qui prend feu maintenant . 

Les manifestations sont probablement spontanées (lutte contre la corruption en Irak et au Liban , augmentation drastique du coût de la vie en Iran ) mais il n'est pas totalement stupide d'imaginer que les Etats-Unis versent " de l'huile sur le feu " . D'ailleurs la situation économique désastreuse en Iran est la conséquence des sanctions américaines après la dénonciation , par les Etats-Unis , de l'accord de 2015 sur le nucléaire . 

Au Liban et en Irak on ne peut affirmer que les mouvements soient totalement spontanés ni dire le contraire  .

En tout état de cause cela ressemble bien à un encerclement de l'Iran . 

A défaut de diplomatie de la canonnière la diplomatie d'influence et les sanctions économiques ont pour effet de souffler tout autant sur les braises ... et de mettre ainsi le feu . 

samedi 16 novembre 2019

Terre : continents en fièvre



Ce qui surprend actuellement c'est une ébullition concomitante aussi bien en Asie (Hong Kong) au Moyen-Orient (Liban , Irak) , au Maghreb (Algérie, Tunisie ...) en Amérique latine (Mexique , Bolivie, Chili , Equateur ) . Comme si la Terre était prise d'une fièvre soudaine . 

A croire que les partis politiques et les syndicats n'arrivent plus à canaliser les expressions populaires . On pourrait mettre cela sur le dos des réseaux sociaux qui court-circuitent les corps intermédiaires . Mais quelle peut être en Bolivie l'importance et l'impact des réseaux sociaux ? Est-ce eux , par exemple , qui sont à l'origine de la démission et de l'exil d'Evo Morales ou bien une étrange fièvre soudaine ? 

Je n'ai pas la réponse (qui d'ailleurs l'a ? ) sauf à constater qu'une vague - aux relents bien vagues - semble aller d'un continent à l'autre . A la recherche de quoi ?

jeudi 14 novembre 2019

Economie : à quels saints se vouer ?



En "surfant" sur internet on remarque que les constats et les annonces dans le secteur économique sont contradictoires : deux très sérieux journaux ont des visions opposées d'une même réalité . L'un affirme que la production industrielle (situation en septembre) en zone euro est "poussive" , l'autre se congratule en signalant que cette même production industrielle est supérieure aux attentes . 

L'un met en avant les bons résultats de la France (+0,3% en septembre / mois précédent) et des Pays Bas (+1, 2 % ) l'autre braque les projecteurs sur l'Allemagne et l'Italie dont les performances sont moindre . La conclusion est , pourtant , que la croissance industrielle en Aout et Septembre compense le ralentissement de Juillet . Il est amusant (mais aussi inquiétant) que l'économie se prête à des commentaires à la fois optimistes et pessimistes . 

Un chiffre , au moins, n'est pas contesté , celui de la baisse du chômage un peu partout dans la zone euro : 7, 5 % en moyenne . En France avec un taux de 8, 6 % on peut , ainsi , dire que c'est bien mieux que les 10 % d'il y a 3 ans ou bien ...regretter que la France fasse moins bien que certains de ses partenaires européens (dont l'Allemagne ...en dépit du ralentissement de sa production industrielle) . 

A quels saints finalement  se vouer  ?

lundi 11 novembre 2019

Espagne / élections : un loup dans la bergerie ?



L'effondrement, hier, du parti de centre droit Ciudadanos (1) et la montée en puissance du parti l'extrême droite et anti-européen Vox devraient  - en toute logique  - rendre indispensable l'émergence d'une coalition droite républicaine (PP) et parti socialiste (PSOE) . Cette coalition devrait pouvoir se faire sur la base d'un programme orienté au centre . Ce serait la solution la plus rationnelle . Mais elle n'est pas certaine et Pablo Sanchez  (PSOE ) a , de fait , le dos au mur .

Quelles sont les options possibles ?

1-Le parti socialiste n'ayant pas obtenu la majorité absolue , le Président du Conseil en exercice n'a que deux voies : soit une alliance avec l'extrême gauche de Pablo Iglesias (Podemos) soit une alliance avec la droite républicaine (PP) . Un "pacte républicain" avec le PP est l'option qui semble avoir la préférence des espagnols (c'est ce que l'on me dit) .

2-Mais l'option "à gauche toutes" (c-a-d avec le parti de gauche radicale de Pablo Iglesias) ne peut , à cette heure, être écartée . Cependant Pedro Sanchez ne peut ignorer que l'option Iglesias (qui soutient le mouvement séparatiste catalan) reviendrait à faire entrer le loup dans la bergerie . C'est là le danger auquel est confronté le PSOE . 

3 -De son côté, la droite républicaine (Pablo Casado) n'a guère envie de se jeter dans les bras de Santiago Abarcal (parti d'extrême droite Vox) . Cette alliance au demeurant ne lui assurerait pas une majorité aux Cortes tout en l'amenant à tourner (comme Salvini à l'époque ) le dos à l'Union européenne .

                      Il n'en reste pas moins que la poussée de l'extrême droite est inquiétante : elle est en partie liée aux violences récentes en Catalogne ainsi qu'à l'exhumation (me dit-on) des cendres de Franco il y a quelques jours, décision mal vécue par certains qui considèrent qu'il faut "laisser les morts enterrer les morts" . Sans en faire une opération de communication politique - comme certains l'ont pensé - juste avant les élections législatives . 

                     J'ai noté que Marine Le Pen a été une des premières dirigeantes étrangères à adresser un message à M. Abarcal en se félicitant de la poussée de l'extrême droite en Espagne ... Leçons, probablement, à méditer en France ...si l'on veut éviter un "retour de bâton" du Rassemblement national .

_______________

(1) dont le Président , Albert Rivera , vient de démissionner , assumant ce désastre ...

vendredi 8 novembre 2019

Populismes : voie ouverte



Un récent sondage donne Emmanuel Macron et Marine Le Pen à égalité (au premier tour) s'agissant des élections de 2022 . On sait que les sondages ne sont qu'une photo instantanée et que les retouches peuvent être nombreuses d'ici 2 ans  .

Pour autant, la photographie présidentielle semble , cette fois-ci , écornée : elle pâtit d'un certain flou. C'est un risque que de n'être pas totalement lisible (retraites , immigration , SNCF etc...) . 

Le risque est qu'un pan de l'opinion publique - quitte à se saborder - soit tenté par les extrêmes tout comme on jouerait une carte ... à tout hasard, seulement pour voir . Non pas , évidemment , la carte (biaisée) du populisme de Jean-Luc Mélenchon  mais celui de Marine Le Pen et du Rassemblement national . 

Certes , le bon sens , la conscience du rôle de la France au sein de l'Union européenne , ne plaident pas pour un vote d'extrême droite (style Steve Bannon ou Viktor Orban par exemple ) . Par contre la dimension "émotive " (inhérente aux populismes) des scrutins (cf. Trump ) peut jouer un tour à E. Macron . Il devra se méfier du "second tour" : rien n'est joué et le pire (Marine Le Pen ) peut aussi advenir .

lundi 4 novembre 2019

Venezuela : bal masqué ?



Je note que l'on ne parle plus du Vénézuela en ce moment . Mais cela ne signifie pas que la situation s'améliore : les personnages apparaissent seulement à demi-masqués . Alors que l'inflation est à six chiffres , que les files d'attente n'en finissent pas (alimentation, santé) on se demande qui fait quoi . Est-ce un bal masqué ... sans musique ?

Le président auto-proclamé Juan Guaido ne semble pas faire consensus (sauf à Washington et au sein du "groupe de Lima " ) mais le Parlement qu'il préside vient de demander la réintégration du Vénézuela dans le T.I.A.R. (Traité inter-américain d'alliance réciproque) . Ce traité (1948)  autorise l'assistance des autres membres si l'un des pays est attaqué .Pour autant quel pays attaque le Vénézuela ? D'ailleurs la force armée ne peut être utilisée qu'avec l'accord du Conseil de Sécurité ONU . Intox alors ou mascarade ? 

Pendant ce temps le gouvernement de M. Nicolas Maduro resserre les rangs autour des Etats-membres de l'ALBA en évoquant le néo-colonialisme des USA et - selon lui - les camps d'entrainement en Colombie ...qui n'attendraient plus que le "feu vert" de Washington .Cependant je doute fortement que la réactivation du T.I.A.R. autorise les Etats-Unis à intervenir militairement (un organisme régional ne pouvant juridiquement l'emporter sur l'ONU, organisme international ) .D'ailleurs Donald Trump a d'autres chats à fouetter (Chine , Ukraine, Elisabeth Warren ...) et ne songe sûrement pas à se battre pour Caracas .

 Il n'empêche : la population souffre et se désespère de ne pas, encore, apercevoir un petit bout d'horizon.

vendredi 1 novembre 2019

Informatique : faire simple !



C'est un grand "bond en avant " que de pouvoir consulter son compte bancaire , prendre un billet de train ou d'avion sans avoir à se déplacer dans une agence . 

Pour autant , l'informatique complexifie : ainsi ma voisine me dit qu'elle a dû "retrousser sa jupe" afin de pouvoir franchir le Rubicon informatique . Thérèse voulait prendre un billet d'avion pour rendre visite à ses petits enfants à Lisbonne  .  Le site internet de la compagnie lui a demandé le numéro de sa carte bancaire , le code , la dates d'expiration  etc... mais son paiement a été - contre toute attente - refusé .

Thérèse s'est armée de patience et a appelé la compagnie aérienne .Il lui a été indiqué que le paiement n'avait pas été enregistré car sa banque ne lui avait pas transmis un code de validation qu'elle aurait dû, ensuite ,  activer . Elle a donc effectué la transaction par téléphone ...pour gagner du temps (!) .

Ma voisine a , dans la foulée, informé sa banque de ce dysfonctionnement . On lui a dit - last but not least - qu'elle devait désormais télécharger " l'appli sécurité " sur son mobile (à condition qu'il soit doté de l'application  l'i.o.s.) pour obtenir un code de validation ...

Finalement et , de guerre lasse , elle s'est désistée : Thérèse (82 ans ) ne se servira désormais de son téléphone ... que pour téléphoner !