jeudi 26 décembre 2019

incendies sociaux incontrôlés, paix sociale à gagner

 De proches parents australiens confrontés à des incendies multiples bien réels  ne comprennent pas ce qu'il  se passe dans une France aux prises avec des incendies sociaux tout aussi hors de contrôle et que l'on arrive pas à maîtriser . 

Ils me  font valoir qu'au Royaume-Uni , bien que divisés par le Brexit , les anglais  ne se flagellent pas en sabotant  leur économie comme c'est le cas en France  .  Ils pensaient tout  d'abord  qu'il ne s'agissait que  de "gauloiseries" mais ils trouvent que le coq chante désormais trop fort et que les poules paraissent bien mouillées . 

Sans vouloir donner des leçons les responsabilités de la crise que nous vivons éclatent au grand jour :

* Une réforme des retraites certainement nécessaire (du fait de la multiplicité des régimes actuels au nombre de 42 )  mais une maladresse évidente dans les modes de communication et d'explication . A Sydney on  ne comprend pas qu'il ait fallu 2 ans de négociations pour n'aboutir ...à rien si ce n'est à focaliser sur " l'âge pivot" , chiffon rouge tendu aux syndicats alors qu'il est loin d'être l'essentiel .

* A Madrid , on ne comprend pas non plus que les syndicats en France en viennent à parler de révolution et que le gouvernement donne l'impression de ne plus gouverner . On me dit qu'en Espagne la "Rue" ne tolérerait pas des comportements de vandales (qui au 4ème siècle ont pourtant franchi les Pyrénées).

Puisse le Président - sans se laisser déborder ni lâcher prise - entendre que nombreux sont ceux qui désirent "la paix sociale" : les réformes sont certes un des moyens mais pas forcément une fin en soi . La "Paix sociale" , elle , est un objectif : elle est actuellement à gagner .

mardi 24 décembre 2019

Chine /Corée/Japon : la Chine aux commandes



Le psychodrame que nous vivons en ce moment en France sur les retraites nous fait oublier ce qui se passe ailleurs dans le monde : le sommet Chine/Japon/ Corée du Sud qui se tient ce mardi 24 décembre à l'initiative de Xi Jinping montre que Pékin sait dépasser des querelles intestines (Chine/ Japon) pour démontrer qu'il reste "maître chez lui" . 

Au moment où , face à la Corée du Nord , les Etats-Unis semblent quelque peu perdre la main , c'est un front uni qui se met en place dans une partie de billard à trois bandes .

Certains considèrent - un peu légèrement - qu'il s'agirait d'une opération de diversion par rapport aux événements de Hong Kong . Mais ce serait une vue à court terme : sur l'échiquier mondial cher à Zbigniew Brzezinski Pékin reprend la main ...sans attendre 2049 .

Il n'est pas exclu , dans ce contexte du moyen terme, que la Chine , en consolidant ses relations avec Séoul , veuille aussi rendre impossible l'unification de la Corée qui passerait alors sous influence des Etats-Unis (1) . C'est une situation inenvisageable : elle handicaperait irrémédiablement la Chine dans sa marche en avant .

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(1) cf. Le Grand Échiquier (Brzezinski 1997/librairie Arthème Fayard/Pluriel 2010 ) : "Etat autrefois tributaire de la Chine , une Corée réunifiée, prolongement de l'influence américaine (et indirectement japonaise),lui serait intolérable " (page 214 )

lundi 23 décembre 2019

Cagnotte grévistes : Une initiative bien trop singulière




Tout à fait dans l'esprit de Noël l'initiative de Jean-Marie Bigard de lancer une "cagnotte" pour les grévistes SNCF ou RATP . Je suis convaincu que Bigard , fervent catholique pétomane y contribuera largement ...sans faire de bruit .

 Pourtant cette initiative apparaît bien trop singulière :

On peut en effet regretter que l'intéressé n'ait pas songé à ouvrir cette cagnotte aux personnes les plus démunies qui n'ont pas été remboursées de leur billet par la SNCF ou qui ont dû assumer des surcoûts de transport incompatibles avec leurs maigres revenus .

C'est un oubli auquel l'on peut remédier : je suggère - pour le calcul du "droit à la cagnotte " -  que l'on utilise l'un des simulateurs financiers que le gouvernement ne saurait tarder à mettre en place . Bizarre que Jean-Paul Delevoy n'y ait pas songé : Il aurait probablement été pardonné de ses fâcheux  et compromettants oublis ...

dimanche 22 décembre 2019

IRAN /CHINE/RUSSIE : Grandes manœuvres (navales)



Certains , un peu hâtivement , estiment que l'Iran est isolé sur la scène internationale du fait de l'accélération de son programme nucléaire (enrichissement de l'uranium + nouvelles centrifugeuses) le mettant ainsi au ban de la communauté internationale .

On sait que cette réactivation du programme nucléaire iranien intervient à la suite du retrait américain de l'accord de juillet 2015 et des sanctions parallèlement imposées par les Etats-Unis . D'aucuns estiment que l'Iran serait désormais à genoux et prêt à tomber comme un fruit mur en raison de la dégradation de son économie et des manifestations de rues qui en découlent .

Rien n'est moins sûr : dans quelques jours , le 27 décembre , des manœuvres navales vont avoir lieu avec la Chine , manœuvres auxquelles pourrait se joindre la Russie puisque - apparemment - un détachement de la marine russe de la mer Baltique se dirigerait vers le port de Chabahar (1) dans le Golfe Persique .

Il est certes regrettable que la tentative de médiation de la France concernant le nucléaire iranien n'ait pas , pour l'instant , porté ses fruits . Mais il serait prématuré d'en conclure que  l'Iran serait isolé sur la scène internationale :  la Russie et la Chine sont en coulisse ...et en manœuvre .Il faut en tenir compte .

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(1) French. xinhuanet.com du 22/12/2019

vendredi 20 décembre 2019

Grèves et anarcho-syndicalisme : Bakounine de retour ?



Les coupures intempestives d'électricité , le blocage de routes s'ajoutant à la grève SNCF et RATP viennent nous interroger : Bakounine , apôtre de l'insurrection et ardent auteur du "catéchisme révolutionnaire" (1866) serait-il de retour ? Peut-être si l'on écoute certains syndicalistes s'exprimant au nom d'une "base" incertaine et tenant un discours que l'on aurait pu prêter aux faux prophètes de la "dictature du prolétariat" .

Mais la pensée du communisme libertaire supposait par définition l'existence de penseurs , ce qui n'est pas tout à fait le cas actuellement :  M. Martinez (CGT) et M. Veyrier (F.O.) sont plutôt des chefs de gare courant derrière des trains déjà en marche .

Il ne s'agit pas de sous-estimer le rôle des syndicats : leur rôle en 1936 a été majeur mais , que je sache , le Front Populaire n'était pas prisonnier de sa base et inspirait les réformes portées par les syndicats . La tradition de "syndicalisme révolutionnaire" dont se rengorgent certains n'est pas un marqueur de l'Histoire de France tout au plus un des "marque-pages"  de notre roman national .

Faut-il ajouter que les syndicats qui sont à l'origine de bon nombre d'avancées sociales ne prenaient pas leurs concitoyens en otage en se trompant volontairement d'interlocuteur dans la sacro-sainte dialectique du rapport de force ? 

Ainsi l'anarcho-syndicalisme dont certains rêvent possède peut-être le goût et la couleur de Bakounine mais sans ses paroles et musique . Cela n'exonère pas , évidemment, la responsabilité du gouvernement qui s'est un trop longtemps complu - après bien des hésitations - à danser une valse à trois temps .

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NB : bonne nouvelle pour Edouard Philippe puisque ma voisine Thérèse (83 ans) a ce matin  "viré sa cuti " . Finalement , elle qui était complaisante à l'égard de la grève SNCF s'est subitement retournée en constatant le raidissement butté de la "base" . "Ce sont des têtes de mule sans compassion" m'a -t- elle dit "le gouvernement ne doit rien lâcher ".  

mercredi 18 décembre 2019

Sur quel pied danser l'arlésienne ?



Un journaliste de télévision a employé hier le mot "foutoir " à propos du pseudo débat sur les retraites et des grèves à répétition qui paralysent le pays ...Ce journaliste  a bien raison d'employer ce terme  :

1- Le gouvernement insiste à juste titre sur l'importance de la réforme projetée : son impact serait identique à celui du programme - en 1945 - du Conseil National de la Résistance ...mais paradoxalement le débat n'est lancé que depuis que les organisations syndicales ont mis l'accent sur la date du 5 décembre . Il a fallu attendre cette date pour que le gouvernement s'exprime et explique . Certes, la réforme figurait , en 2017, dans le programme présidentiel ...mais combien de Français ont-ils pris, alors , le temps de lire entre les lignes ?

2- Les syndicats ont , de leur côté , une lourde part de responsabilité  : en faisant semblant de ne pas entendre - du fait de l'inversion de la  proportion actifs/retraités - qu'il n'y a que 3 options pour éviter la faillite du régime des retraites  : soit augmenter les cotisations des actifs et/ou de leurs employeurs , soit retarder l'âge de départ en retraite ...soit abaisser les pensions (potion difficile à avaler pour un syndicat) .

3- Mais les dés paraissent pipés :

a) le fond de la réforme vise à l'égalité et à l'universalité . C'est-à-dire - pour faire court - à un alignement du public sur le privé dont le régime de retraite est équilibré alors que les régimes "publics" sont déficitaires : ils entraînent une prise en charge d'une part de ce déficit (1) par le budget de l'Etat c'est-à-dire par l’impôt .

b) Or les syndicats ont les mains liées car ils sont majoritairement une émanation du secteur public : le taux de syndicalisation en France est de 11 % mais il est de 19 % dans le "public" et seulement de 8 % dans le "privé" . Dans ce contexte il n'est pas surprenant que les syndicats s'arc - boutent sur la défense du secteur public ...et pour certains d'entre eux sur les "régimes spéciaux ". Des confusions donc ...et des plaidoyers pro domo .

                                       Ainsi nous nageons en eau trouble : le seul moyen d'y voir clair serait d'assurer une transparence totale  : Elle suppose que l'on dissipe bien des ambiguïtés quant à la nécessité d'un alignement sur le secteur privé, principal garant de la croissance de notre PIB et donc de la part sur laquelle sont assises les retraites  .

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(1) Exemple : les cotisations des fonctionnaires ne financent que 25 % des pensions de retraite , 75 % venant du budget de l'Etat . 

dimanche 15 décembre 2019

RATP : vers une privatisation ?




La privatisation d'un pan des compétences de la RATP semble ouverte et c'est peut-être cela qui - au -delà des régimes spéciaux de retraite - explique en partie le raidissement des salariés de l'entreprise publique .

La loi d'orientation des mobilités (adoptée le 18 novembre dernier) dispose en effet que l'ouverture à la concurrence doit intervenir d'ici le 31 décembre 2024 . Certes, la loi prévoit (notamment pour les bus) des contraintes de "service public " afin que la concurrence ne s'effectue pas par un nivellement par le bas . Il n'en reste pas moins que l'ouverture à la concurrence est désormais inscrite dans les textes et bientôt dans nos mentalités . 

Certains l'appellent de leurs voeux au vu de la situation actuelle dans laquelle , de fait , le Service Public n'existe plus , les usagers étant devenus une "variable d'ajustement " dans les négociations gouvernement / syndicats 

vendredi 13 décembre 2019

Retraites : Frères siamois (E.gauche/ E. droite)



Dans la situation , quasiment inédite , que vit la France et dans laquelle le gouvernement sonde les opinions et les cœurs avant de poursuivre sa route, extrême gauche et extrême droite s'en donnent à cœur joie  : frères siamois , ils sont devenus frères d'arme .Il suffit d'entendre - sur un plateau TV - Jordan Bardella (Rassemblement National )  et Adrien Quatennens ("France Insoumise") pour se convaincre qu'ils se donnent la réplique dans une partition musicale à deux voix .

 L'un comme l'autre (1) rêvent du "Grand Chambardement " qui permettrait de prendre une revanche . Les surprenantes erreurs de communication du gouvernement sur la réforme des retraites leur permettent de danser nu-pieds sur les charbons ardents . Evidemment tous deux surfent sur ces erreurs pour masquer la nécessité d'une réforme : car , à défaut et en raison des déséquilibres actifs / inactifs , le seul moyen serait , si l'on ne touchait pas à l'âge de départ (2) d'augmenter les cotisations des actifs ...ou bien de baisser drastiquement les pensions de retraite . 

Rassemblement National et L.F.I. refusant les débats de fond (absence de proposition alternative) s'essayent à retirer les marrons du feu en priant - Dieu ou le diable - pour qu'advienne une dissolution  fantasmée , quatrième dimension de cet étrange séquence .

Peut-être attendent-ils une apparition :  non pas celle de la Vierge mais celle , enfin , d'Emmanuel Macron qui , en raison de la cascade de désinformations , se doit de sortir de son silence : il y a , maintenant , un mur à franchir (qu'en dépit de sa taille Edouard Philippe a du mal à enjamber...) .

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(1) Portes-voix de M. Le Pen (pour l'un) et de J.L. Mélenchon (pour l'autre) .

(2) Dans la totalité des pays de l'Union Européenne l'âge de départ en retraite se situe entre 65 et 67 ans .

lundi 9 décembre 2019

Turquie : L'allié "indispensable " ?



Évoquant , il y a quelques années , le rôle des Etats-Unis dans le monde , la Secrétaire d'Etat américaine Madeleine Albright, parlait de la "Nation indispensable " . En paraphrasant on peut se demander aujourd'hui si la Turquie est bien "l'allié indispensable " . 

Ce pays est depuis 1952 membre de l'OTAN (à l'époque où l'OTAN était directement tourné contré l'URSS)  et voici qu'Ankara se dote auprès de Moscou de missiles sol - air de haute technologie , les S 400 qui posent un problème de compatibilité (et de mise en oeuvre ) dans le cadre de l'OTAN . 

On se souvient aussi que la Turquie avait , il y a quelques années , opéré un rapprochement avec l'Organisation de Coopération de Shanghai qui, parfois, est qualifiée de "OTAN asiatique" sous leadership Chinois ...et Russe . Bien que l'on ne puisse comparer les deux organisations , certains y ont vu le signe d'un rapprochement avec , à terme, un "bloc asiatique" qui n'existe pas encore mais qui pourrait un jour ce constituer autour de la Chine . La Turquie serait donc , pour l'heure,  un allié indispensable : on en jugera .

mercredi 4 décembre 2019

La France à l'arrêt : bal des "ardents" ou bien partie de "cache-cache" ?



Une belle ardeur - ou aigreur - s'empare des 70 % de Français qui apportent leur soutien à la grande grève de demain . Une première réaction serait de dire qu'il s'agit d'une convergence des "aigris" tant les mauvais perdants (Mélenchon , Le Pen , Martinez ... ) jettent de l'huile sur le feu en transformant un projet de réforme - qui mérite réflexion et débat - en brûlot ardent . 

Cependant on peut comprendre que nombre de Français (qui, comme moi , n'y comprennent pas grand chose) se mettent à s'interroger sur la portée de la réforme des retraites envisagée . Si beaucoup admettent qu'il faut lisser les régimes (et notamment les régimes spéciaux) ils ne veulent pas, pour autant , que les nouvelles modalités de retraite "à points" les mettent , eux aussi , au régime

Or des doutes subsistent encore : le calcul de la valeur du "point" , la référence à la totalité des années travaillées et non plus aux 25 "meilleures années " , les bonifications pour enfants , l'intégration des primes dans la Fonction publique etc...

Certes, il est facile de dire maintenant "il n'y avait qu'à " . Pourtant cela saute aux yeux que cette réforme a été mal expliquée , mal préparée , mal discutée bien qu' annoncée depuis deux ans . Alors qu'il s'agit , pour nombre de nos compatriotes , d'un sujet majeur , la pédagogie a fait complètement défaut :  Par exemple il est frappant de constater combien les "Gilets Jaunes " se sont retrouvés ces derniers mois à longueur d'antenne sur les plateaux de T.V. pour débattre avec ministres et experts en tout genre alors que très peu de débats ont eu lieu concernant cette réforme des retraites .

D'où la convergence entre "aigris et "ardents"ou , plus simplement , convergence des "inquiets". Cela, dans une partie de cache-cache  qui ne dit pas son nom et dont on ne connaît pas les règles .

lundi 2 décembre 2019

Sahel : en attendant l'OTAN ...



L'hommage aux 13 soldats récemment morts au Mali amène à se reposer la question de la solitude de la France au Sahel ...quand bien même nous bénéficions d'aides "périphériques" . Il n'empêche que l'engagement de l'Union européenne se fait "a minima " et que les forces de l'ONU ne se traduisent pas par un engagement opérationnel .

Certains , à juste titre , se demandent si l'OTAN ne pourrait pas intervenir comme se fut le cas en Bosnie dans les années 90 . Car la lutte contre le terrorisme fait bien partie des nouvelles missions de l'OTAN . A ce sujet, il faut retenir - cela n'a pas été suffisamment relevé il me semble - la réponse du Secrétaire Général de l'OTAN , Jens Stoltenberg , interviewé ce week-end sur la chaîne "Euronews " : Au journaliste qui l'interrogeait il déclare  " Il faut que la France en fasse la demande et celle-ci sera examinée , de manière - je pense - positive par les 28 autres membres ...".

Comme il serait absurde de baisser les bras (et les armes) devant les djihadistes du Sahel , c'est une interrogation possible . Si l'OTAN existe toujours ...en dépit de l’ambiguïté Turque , ce serait peut-être là l'occasion de le tirer de la "mort cérébrale " dans lequel il serait- dit-on - plongé .