mercredi 18 décembre 2019

Sur quel pied danser l'arlésienne ?



Un journaliste de télévision a employé hier le mot "foutoir " à propos du pseudo débat sur les retraites et des grèves à répétition qui paralysent le pays ...Ce journaliste  a bien raison d'employer ce terme  :

1- Le gouvernement insiste à juste titre sur l'importance de la réforme projetée : son impact serait identique à celui du programme - en 1945 - du Conseil National de la Résistance ...mais paradoxalement le débat n'est lancé que depuis que les organisations syndicales ont mis l'accent sur la date du 5 décembre . Il a fallu attendre cette date pour que le gouvernement s'exprime et explique . Certes, la réforme figurait , en 2017, dans le programme présidentiel ...mais combien de Français ont-ils pris, alors , le temps de lire entre les lignes ?

2- Les syndicats ont , de leur côté , une lourde part de responsabilité  : en faisant semblant de ne pas entendre - du fait de l'inversion de la  proportion actifs/retraités - qu'il n'y a que 3 options pour éviter la faillite du régime des retraites  : soit augmenter les cotisations des actifs et/ou de leurs employeurs , soit retarder l'âge de départ en retraite ...soit abaisser les pensions (potion difficile à avaler pour un syndicat) .

3- Mais les dés paraissent pipés :

a) le fond de la réforme vise à l'égalité et à l'universalité . C'est-à-dire - pour faire court - à un alignement du public sur le privé dont le régime de retraite est équilibré alors que les régimes "publics" sont déficitaires : ils entraînent une prise en charge d'une part de ce déficit (1) par le budget de l'Etat c'est-à-dire par l’impôt .

b) Or les syndicats ont les mains liées car ils sont majoritairement une émanation du secteur public : le taux de syndicalisation en France est de 11 % mais il est de 19 % dans le "public" et seulement de 8 % dans le "privé" . Dans ce contexte il n'est pas surprenant que les syndicats s'arc - boutent sur la défense du secteur public ...et pour certains d'entre eux sur les "régimes spéciaux ". Des confusions donc ...et des plaidoyers pro domo .

                                       Ainsi nous nageons en eau trouble : le seul moyen d'y voir clair serait d'assurer une transparence totale  : Elle suppose que l'on dissipe bien des ambiguïtés quant à la nécessité d'un alignement sur le secteur privé, principal garant de la croissance de notre PIB et donc de la part sur laquelle sont assises les retraites  .

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(1) Exemple : les cotisations des fonctionnaires ne financent que 25 % des pensions de retraite , 75 % venant du budget de l'Etat . 

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