mercredi 30 novembre 2022

Unesco / baguette : les Basques se rebiffent ...

 

L'Unesco vient d'inscrire la baguette de pain française au patrimoine culturel de l'Humanité  . Il  s'agit , effectivement, de l'information la plus " croustillante " de la matinée . 

Ma voisine Hortense, pleine de bon sens, en dépit (ou à cause) de ses 85 ans dit que cette décision - bien que longuement mûrie et recuite - ne va pas faire que des heureux : Elle m'assure que le "béret basque" aurait dû entrer simultanément  dans le patrimoine de l'humanité car , on le sait , il accompagne la baguette française (1)

Dès lors , elle craint que les Basques  ne se rebiffent et que l'ETA ne renaisse de ses cendres . Je lui ai fait cependant observer que l'ETA n'opérait qu'en Espagne et avait, désormais , déposé les armes . Mais , quoi qu'il en soit du béret , Hortense m'assure qu'elle "tire son chapeau " à l'Unesco .

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(1) Tout comme , ailleurs, la paella de Valencia , la pizza Napolitana ou le cassoulet de Castelnaudary ...

lundi 28 novembre 2022

Libertés : Vents d'Est

 

Il n'est pas besoin d'être grand clerc ou Pythie ou bien prophète pour sentir qu'en ce moment le monde bouge fort . Certains - pessimistes - diront qu'il "craque" un peu . En réalité le "vent d'Est " qui souffle en ce moment depuis l'Ukraine, l'Iran ou le Chine est plutôt porteur de bonnes nouvelles : il est l'indice d'une aspiration aux libertés individuelles et à la démocratie dont se gaussaient certains . 

A Kiev comme à Téhéran comme à Pékin ou Shangaï les résistances se mettent en place . La jeunesse et aussi des moins jeunes sont dans la rue et font face soit à des invasions pour les rayer de la carte (Russie en Ukraine) soit à des régimes autoritaires (Iran , Chine) . 

C'est dire que le vent d'Est souffle en rafale : certains y verront un désagréable et étouffant  vent venant du Sahara , d'autres au contraire un bol d'air pur . La "fin de l'Histoire" (cf. Fukuyama ) n'est sûrement pas pour demain : rien n'est encore écrit !

samedi 26 novembre 2022

ONU / Ukraine : Une Force de maintien de la Paix ?

 

A l'instar de l'ancienne Société des Nations , l'ONU montre son impuissance dans la résolution du conflit en Ukraine dont les populations sont touchées intentionnellement par des frappes russes . Certains font valoir l'impossibilité pour le Conseil de Sécurité d'aller de l'avant du fait du veto de Moscou . 

Pourtant l'Assemblée Générale de l'ONU a utilisé fin février/début mars la procédure exceptionnelle de "contournement" en cas de blocage au sein du Conseil de sécurité : la procédure dite "de la résolution Acheson  (datant de 1950) . L'Assemblée a adopté début mars une résolution condamnant l'invasion russe à une très forte majorité et en des termes particulièrement cinglants . 

Sur cette base la Pologne a suggéré la mise en place d'une force internationale de maintien de la paix propre à empêcher et sanctionner les crimes de guerre (opérations visant sciemment la population civile) . La proposition polonaise a , cependant , "fait long feu" car cette force risquerait d'être sous commandement OTAN ce qui induirait une co-belligérance dont personne ne veut . Pour autant doit-on abandonner l'idée d'une force de maintien de la paix ? Faut-il concevoir exclusivement une force sous commandement OTAN comme au Kosovo ou en Bosnie ? 

Les Nations Unies se heurtent au même mur que,  jadis, la Société des Nations . Grave constat d'impuissance pendant que l'on retire chaque jour des corps de dessous les gravas 

vendredi 25 novembre 2022

Service Public : une "privatisation" rampante ?

 

La décision du Parquet national financier d'ouvrir une information qui - indirectement - pose à nouveau le problème du recours aux cabinets d'étude privés révèle un double handicap : d'abord la tentation de recourir aux interlocuteurs proches des "milieux d'affaires" censés être "près de leurs comptes" ( et donc d'agir plus rationnellement en fonction du dogme "retour sur investissement ") . Ensuite , la porosité des relations entre copains de telle ou telle école sans que cela signifie forcément  "renvoyer l'échelle" mais désir (et souci) de l'entre-soi . 

Cette référence au secteur privé s'accompagne de la marginalisation ou de l'extinction de "corps" de l'administration souvent considérés comme sclérosés et insuffisamment "dans le vent" . Ainsi la réforme de la haute fonction publique - avec la disparition de l'Ena - s'est-elle accompagnée de secousses profondes , certains "corps" (diplomates , préfets ...) étant probablement jugés trop conservateurs . 

Cela revient à poser la question du Service Public . Autant les rentes de situation sont détestables autant la référence au privé et à son éthique variable peut poser problème . Pour autant ne jetons pas les cabinets d'étude avec l'eau du bain mais prudence toutefois dans la rationalité de conclusions qui , souvent , relèvent du court terme . 

La "guerre des talents" (cf. l'ouvrage the war of talents -1997) chère au cabinet McKinsey se profile et inspire - à juste titre ? - bien des réformes en cours .


mercredi 23 novembre 2022

Electricité : la Commission propose ...

 

C'est un document (20/10/2022) quasiment passé inaperçu : un "non papier" de la Commission européenne qui soumet à la discussion des Etats- membres un découplage du prix de l'électricité et du gaz .

Il serait envisagé de réformer le marché de l'électricité en évitant les rentes de situation ( de la part notamment des producteurs dits "infra-marginaux " qui tirent profit de leur situation par rapport aux centrales à gaz ) . 

Au lieu du système basé sur le coût marginal (dernière centrale "appelée" donc à prix de revient excessif) , la proposition de la Commission - soumise à la discussion - serait basée sur des contrats à long terme évitant de tomber dans le piège des tranches horaires qui allouent des rentes de situation aux "infra-marginaux" .

 Désolé pour ce charabia ..mais , au-delà , l'idée est intéressante et il n'est que temps !

lundi 21 novembre 2022

Iran : révolution à pas comptés

 

Le régime iranien est mis à mal par un vent de contestation populaire , expression - d'abord - d'un mouvement féministe qui , comme une vague , s'étend peu à peu  . Mais cela va bien au-delà de ce détonateur : le "feu aux poudres" gagne l'ensemble de la société iranienne  . Les symboles forts sont bousculés tant à Téhéran qu'en  la ville sainte de Qôm (1) .

Dans ce contexte , le mouvement de résistance iranien est "sur le pied de guerre" . La présidente du Conseil National de la Résistance iranienne , Maryam Radjavi avance un " plan en 10 points " : liberté d'expression  , élections , abolition de la peine de mort , égalité des droits etc.. Etat exempt d'arme nucléaire (cf . le projet de ZEAN au Moyen-Orient )  .

Maryam Radjavi est susceptible de fédérer autour d'elle des oppositions . Il semble qu'elle ne manque pas de soutiens ...à suivre . 

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(1) à peu de distance de Qôm se trouve le site nucléaire de Fordo (où est produit l'uranium enrichi à 60 %)

vendredi 18 novembre 2022

Russie : "plus blanc que blanc " !

 

L'entretien (1) accordé tout récemment à la journaliste Anne Nivat par la porte-parole du ministère des affaires étrangères russe tente de "laver plus blanc que blanc" en rejetant sur les Etats-Unis la responsabilité de la  fracture Occident / Russie . Apparemment et avec la plus grande sincérité Mme Maria Zakharova soutient que les Etats-Unis , dès la dislocation de l'URSS, ont tout fait pour que la Russie ne rejoigne pas le camp européen . Selon elle , les Etats-Unis n'avaient qu'une peur : avoir, face à eux , un ensemble (Europe + Russie) qui serait alors un rival dangereux . 

Mme Zakharova semble convaincue des propos qu'elle tient à l'envoyée du journal Le Point et il n'est pas exclu que le Kremlin , dans le passé , ait tenté de jouer la carte de l'Europe (cf . Gorbatchev et "la maison commune" ) . Pour autant cela ne dédouane pas la Russie aujourd'hui : l'Ukraine a été envahie par la Russie au mépris des accords de Bucarest (décembre 1994) qui garantissaient l'intégrité territoriale et la sécurité de l'Ukraine . Actuellement la "retraite" s'accompagne de bombardements de cibles civiles et les mercenaires de Wagner montent au front en s'abritant derrière de la "chair à canon". 

Pour cela - et en dépit de sa sincérité apparente -  Mme Zakharova ne nous fera pas prendre "des vessies pour des lanternes" .

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(1) LePoint.fr du 17/11/22 . Interview particulièrement intéressante .

dimanche 13 novembre 2022

Ukraine : la lutte finale

 

La libération de Kherson est une date importante . En dépit des interrogations sur les circonstances de la "retraite de Russie" c'est , de l'avis de tous, une journée à marquer d'une pierre blanche . L'Ukraine ainsi poursuit son ancrage européen alors même que la Russie "lève l'ancre" ...on ne sait encore vers quels horizons . Dommage que la Russie se soit engluée dans un conflit semblant dater du moyen-âge , époque des conquêtes territoriales et qui paraissait révolue .

Peut-être fallait-il que la Russie de Vladimir Poutine s'embourbe ainsi pour "renaître de ses cendres" . Car viendra un jour où la Russie - poussée ou non par la Chine -  rejoindra sa "maison européenne" comme le disait  un jour Mikhaïl Gorbatchev au parlement de Strasbourg . 

Le président Zelensky recevra probablement le Nobel de la Paix ...et - s'il existe - Vladimir Poutine aura bien mérité le Nobel de la Guerre . A chacun son "ange"(ou son daemon

samedi 12 novembre 2022

Défi migratoire : sale temps pour la planète

 

L'affaire de l'Océan -Viking démontre que les problèmes migratoires sont devant nous et non derrière nous . Au - delà des flux rendus inéluctables du fait des guerres (de plus ou moins grande intensité) ce sont des migrations économiques et  climatiques qui pointent à un horizon relativement proche .

Il n'y qu'à se référer aux prévisions du GIEC pour s'en convaincre : dans les 30 ou 40 ans qui viennent  une température oscillant aux alentours de + 3 degrés (par rapport à l'âge dit préindustriel soit 1880 ) rendra inhabitables des îles (ou des franges d'îles) du Pacifique et des Caraïbes (1) .  Ce seront même des mégapoles comme Dacca , Lagos, Bangkok ...qui risquent de se trouver "les pieds dans l'eau" .  

Ce ne sont donc pas quelques centaines de personnes - comme dans l'Océan -Viking - qui vont demander refuge en hissant la bannière blanche des ONG mais des dizaines de milliers d'adultes et d'enfants . Et l'on ne pourra alors raisonner seulement  à "cœur ouvert" comme le font si volontiers les organisations humanitaires  . 

Cela doit interpeller à la fois les délégations présentes à la COP 27 ...mais aussi l'Union européenne (puisque ces migrations vont toutes se faire du Sud au Nord ou d'Est en Ouest ) . 

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(1) Un scénario "light " à + 2,5 degrés est envisageable dans les années 2050/60 mais il est improbable que ce scénario soit ramené à + 1, 5 ou +2 degrés comme le souhaitait la COP  21 (Paris) car le "coup est parti" .

mardi 8 novembre 2022

COP 27 : sortir du débat Nord / Sud

 

Ainsi que l'a souligné le Secrétaire général ONU il y a urgence (comme le disait Jacques Chirac en 2002 au 4 ème sommet de la Terre : "notre maison brûle et nous regardons ailleurs ") mais il ne faudrait pas que la COP 27 dégénère en un affrontement "Sud" / "Nord" . Car bien des pays en voie de développement espèrent une aide importante  (100 milliards $ par an ) en contrepartie de leur effort et - tout autant - en dédommagement d'une situation dont les pays industrialisés seraient responsables . 

Deux problèmes semblent émerger :

a) l'hétérogénéité des émissions de Gaz à effet de serre (GES) dans les pays dits du "Sud"  : Inde = 2, 4 tonnes en moyenne de GES par habitant , Chine = 9,7 Brésil/Indonésie = 7, 5 . En découle donc la difficulté à traiter globalement le "Sud". (pour mémoire Union européenne  = 7, 2) .

b) La dispense des pays en développement ( donc essentiellement du "Sud") d'avoir à déclarer les données relatives au  GES ( émission + réduction) . En effet seuls les pays industrialisés (en gros les membres de l'OCDE ) ont accepté et sont tenus - aux termes du protocole de Kyoto de 1997 (cf. annexe 2) - de notifier ces données et de s'engager formellement à  réduire les émissions  . 

Les pays du "Sud" ne pourraient-ils pas accepter la même obligation que ceux du "Nord" (soit de déclarer le niveau de GES et les réductions envisagées) en contrepartie de l'aide du "fonds vert" de  100 milliards $ /an ? Qu'en pensent - par exemple - les pays "pétroliers" du Moyen-Orient ?

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NB - Si aucune initiative importante n'est prise les scénarii GIEC anticipent une hausse de température d' environ 3 degrés en 2100 (par rapport à 1900) contre + 2 degrés (et si possible 1,5 degrés) prévus dans l'accord de Paris (COP 21 de 2015) . D'où montée des eaux et migrations dans les Etats insulaires notamment du Pacifique .

samedi 5 novembre 2022

Occident : tant de haine ...

 

Selon Vladimir Poutine l'Occident serait désormais passé dans le camp de Satan . Et la Russie serait en quelque sorte l'archange Gabriel ou Saint-Michel chargé de remettre notre Terre sur la bonne  orbite . La Chine affiche aussi des valeurs distinctes de celles de l'Occident et les dictatures (Iran par exemple) étalent le même repli sur soi persuadées de détenir la (leur) vérité .

Pourtant une question démange : pourquoi l'essentiel des migrations se font-elles d'Est en Ouest ou bien du Sud vers le Nord ? Les Syriens , les Albanais, les Turcs, les Maliens, les Libyens  etc ...se pressent aux portes de l'Occident et délaissent la Place Rouge tout autant (pour l'heure) que la place Tiananmen ...Il y a là une contradiction qui échappe aux dictatures et aux démocratures . L'Occident tant décrié et objet de vindictes demeure - toujours - un pôle d'attraction .

Certes l'Occident et ses régimes démocratiques ont  besoin de l'Orient tout comme le Yin a besoin du Yan . Spengler il y a cent  ans l' affirmait . Mais le modèle de l'Orient n'est probablement pas le Kremlin ...ni - pour l'instant - le plenum du 20ème congrès du parti communiste Chinois . Qu'on se le dise !

jeudi 3 novembre 2022

Tarifs électricité : copie à revoir !

 

Fabien Gay , sénateur PCF , dénonce à juste titre la carence du gouvernement quant aux modalités de fixation du prix de l'électricité . Et il n'est pas besoin d'être sénateur communiste pour dénoncer la situation : comme l'on sait la fixation du prix de l'électricité en fonction du" dernier coût de la centrale appelée " (c.-à-d. à gaz donc la moins rentable )  fait l'impasse pour les consommateurs sur le prix réel de l'électricité qui ( notre énergie étant à 80 % d'origine nucléaire)  devrait être réduit .

Or ce n'est pas le cas car nous traînons le boulet du prix du gaz qui alimente - selon le jargon des techniciens - la dernière centrale "appelée " (1) . A juste titre le sénateur Fabien Gay peut (comme Georges Marchais jadis ) dire "c'est un scandale ! '  car s'y rajoute l'obligation pour EDF de vendre à bas prix 25 % de sa production  à des fournisseurs d'énergie dont la plupart ne sont pas des producteurs mais des intermédiaires . Qui plus est - selon ce sénateur - certains opérateurs s'empresseraient de revendre ...à EDF au prix du marché les quantités obtenues à bas coût . Une enquête serait en cours . 

Au moment où l'hiver se profile et où une dizaine de millions de Français vont se trouver (paradoxalement) en ...surchauffe financière au point de ne plus pouvoir se chauffer il est urgent  que l'on revoie le dispositif ARENH (Accès Régulé à l'Electricité Nucléaire Historique) . Cela  de manière à ce que les Français puissent bénéficier des bas tarifs que devrait permettre l'importance du parc nucléaire français . Emmanuelle Wargon , Présidente de la Commission de Régulation de l'Energie (succédant à JF Carenco )  est , pour l'heure inaudible tout autant qu'Agnès Pannier-Runacher , ministre de la Transition énergétique . Le "bouclier tarifaire" suffirait-il ? J'en doute .

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(1) Le tarif de l'électricité est basé sur le "coût marginal" c-à-d sur le prix de revient de la dernière unité produite (donc le prix le plus haut , celui de la "dernière" centrale à gaz utilisée ) . 

mercredi 2 novembre 2022

Bolsonaro/ Lula : points d'interrogation

 

Beaucoup ont salué l'élection - de justesse - de Lula da Silva au Brésil . Ils ont probablement salué tout autant le défaite de Bolsonaro que la victoire de Lula . Car la présidence Lula ne sera certainement pas sans ambiguïté : les liens avec Vladimir Poutine sont nombreux et le Brésil (cela se sent ) n'a guère envie de prendre partie en faveur de l'Ukraine ... pour un plat de lentilles . 

Par ailleurs l'on sait que la Chine a plus qu'un pied en Amérique Latine : une quinzaine de pays du sous-continent ont rejoint la "nouvelle route de la soie" et Pékin nourrit (avec Moscou ) de très fortes ambitions ...à quelques encablures des Etats-Unis. Le Brésil peut lui servir de tête de pont sinon de cheval de Troie .

Par ailleurs (et sur un plan purement moral) Lula da Silva (quand bien même il ne serait pas "évangéliste") n'est pas pour autant un enfant de choeur : l'affaire Petrobras l'a conduit plusieurs mois en prison  et il a reconnu le 26 Aout dernier (interview au J.T. El Globo) qu'il y avait bien eu corruption .

 Entre le choléra et la jaunisse il n'y a cependant pas photo !