Relisant Jean-François Deniau , diplomate et romancier , homme d'aventure et de courage (l'un n'allant pas sans l'autre) je me rappelle , alors qu'il était - en 1976 - , ambassadeur en Espagne combien le personnage me parut étrange : d'un côté l'ami proche du roi d'Espagne Juan-Carlos avec lequel il faisait des régates et de l'autre l'homme apparemment timide qui devenait soudainement mal à l'aise lorsque ses collaborateurs tentaient de lui présenter un inconnu . Au point qu'alors stagiaire on mît plusieurs semaines avant de lui être présenté . Bernard Pivot si prolixe dans ses émissions me parut un jour tout replié sur lui-même lorsque j'empruntais avec lui - en 1978 je crois - l'ascenseur menant au 2ème (ou 3ème ) étage d'Antenne 2 . Idem pour François Maistre , remarquable acteur et comédien , qui - à l'occasion du tournage du film Mont-Oriol (auquel j'assistais en tant que stagiaire ENA lors du module "entreprise" ) s'éclipsa soudainement lorsque je me présentais à lui en déclinant ma "qualité " (!) .
En revanche des hommes qui - pour le public - étaient considérés raides et distants m'apparurent , vu de près et en discutant , d'une étonnante amabilité voire d'une grande "douceur " dans les propos : tel fut le cas pour les premiers ministres Michel Debré et Pierre Messmer . L'un m'invita près d'Amboise à déguster un sandre , l'autre me "tuyauta" lorsque , à titre personnel , je voulus faite dater au Carbone 14 une relique insigne qui fait , en partie , la renommée d'Argenteuil .
Etrangeté des personnages qui paraissent doubles , conjuguant courage et douceur , esprit d'aventure et timidité . Tout comme je fus , jadis à Libreville , surpris par la poignée de main "glissante" de Jacques Foccart , grand résistant et homme qui , à l'époque de la Françafrique ou du S.A.C ., n'avait pas froid aux yeux .
Etrangeté des personnages complexes dont l'habit " ne fait pas toujours le moine" et qui laissent aux historiens ou aux journalistes tout le loisir de décrypter .
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