lundi 30 septembre 2013

Europe : l'Italie de la "comedia dell ' arte "




On peut comprendre, en effet, que M. Berlusconi rechigne à aller en prison après sa condamnation pour fraude fiscale. Il s'accroche donc à son fauteuil de sénateur; mais ce siège se révèle "chaise percée" car , loin d'être une pantalonnade , la comédie en question fait perdre de la crédibilité à l'Italie et à l'Europe. Le carnaval de Venise serait-il en avance ?

 Mais tant le Président Giorgio Napolitano que le Président du Conseil M. Enrico Letta ne l'entendent pas de cette manière. J'imagine qu'à Bruxelles, M. Mario Draghi, toute honte bue, passera les coups de fils qui s'imposent pour renvoyer dans ses cordes le "comediante" Berlusconi. 

Certains pourraient finalement se dire qu'il n'y a pas deux Europe (Nord et Sud) mais trois : une Europe du nord et deux Europe du sud : l'Espagne et le Portugal (qui sont du sud ) ne font pas dans la "pantalonnade" : ils travaillent, manifestent et souffrent aussi sans que le jeu politique soit mis en péril par des "combinazione" ou - comme en Grèce - par les mensonges d'un gouvernement ancien . 

Ainsi, deux Europe du Sud sont dans l'Union . Le Président Hollande qui entendait les fédérer aura bien du mal . Il n'en sera que plus convaincu - je l'espère - de ne pas casser le moteur franco-allemand. 







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samedi 28 septembre 2013

Nucléaire : Si Israël signait le Traité de non prolifération nucléaire...




 Au moment où il semble que l'Iran veuille donner des gages sur son programme nucléaire en insistant sur son caractère strictement civil (encore à démontrer) il est possible d'imaginer un scénario qui semble hors de portée...pour l'instant. 

Ce scénario pourrait comporter plusieurs séquences : Dans la première, l'Iran neutraliserait son stock d'uranium enrichi à 20 % et mettrait fin à l'enrichissement au-delà de 4% (que ce soit à Natanz ou Fordo). Des clarifications seraient également apportées sur les réacteurs "médicaux" de recherche et sur la centrale d'Arak (plutonium). 

Dans un deuxième temps - et après que les engagements pris aient été tenus - Israël signerait le Traité de Non Prolifération Nucléaire et accepterait les contrôles de l'A.I.E.A.

 Dans un troisième temps (mais les "temps" n'ont pas forcément la même durée) il serait décidé - dans le cadre des Nations Unies - de créer au Moyen-Orient une Zone Exempte d'Arme Nucléaire (comme en Amérique latine par exemple). Cela freinerait les ardeurs des Etats qui - dans la crainte d'une montée en puissance de l'Iran - auraient entrepris (avec le Pakistan ...) de se donner les moyens d'acquérir eux aussi une arme nucléaire.

 Dans une autre séquence Israël neutraliserait ses têtes nucléaires et réduirait le nombre de ses missiles balistiques. 

Est-ce un roman ? Au juste, je ne sais mais on sait que la réalité peut dépasser la fiction. Seule question : combien de chapitres avant que ne soit écrit le mot "FIN"?








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mercredi 25 septembre 2013

République Centrafricaine : Anarchie dans un pays oublié



On parle bien moins de la République Centrafricaine que de la Syrie et pourtant s'y succèdent, meurtres, viols et pillages depuis que le "mouvement" Séléka s'est emparé, en mars 2013, du pouvoir.

A l'évidence l'Etat n'existe plus, aux mains de pilleurs (mines de diamant) et le Président de transition, Michel Djotodia s'est trop compromis avec les violeurs-pilleurs pour exercer la moindre autorité dans un pays qui semble ne plus exister. Au juste, ce pays de 4,5 Millions d'habitants existe-t-il vraiment pour une opinion publique mal informée ou bien plus attentive aux conflits où des "Puissances" sont impliquées?

 Plusieurs centaines de meurtres en quelques mois, des agriculteurs qui ne peuvent plus cultiver leur lopin de terre, des villages rasés...Bref, une guerre qui - jusqu'à ces derniers jours - n'intéressait pas grand monde . Heureusement , en marge de l'Assemblée Générale des Nations Unies, quelques Etats (dont la France qui a sur place 100 ou 200 hommes) se concertent.

 Je note qu'une nouvelle fois on assiste à une guerre de religion: musulmans (minoritaires ) et chrétiens se font face ...en sortant parfois la machette. Religion, dites-vous ? (1)

 Certes, ce n'est pas le Rwanda mais le silence des Etats est effrayant. Les massacres et attentats en Syrie, en Irak "couvriraient" -ils d'autres massacres ? Un remarquable (encore un) reportage de la chaîne de TV France 24 a contribué aujourd'hui à rompre le silence . 

Le Président Hollande a évoqué en séance plénière des Nations Unies ce drame. Je souhaite que les délégations qui ont écouté attentivement - dans un autre registre - l'intéressant discours "d'ouverture " du Président iranien, Hassan Rouhani , aient été aussi attentives au drame qui se joue en ce moment en Centrafrique mise à sac par les bandes de la Séléka. 

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(1) Ces 2 communautés musulmanes et chrétiennes vivaient côte à côte sans violence et sans surenchère il y a quelques années. Mais depuis, l'identité religieuse militante est passée par là : Arabie Saoudite, Qatar ? 







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samedi 21 septembre 2013

Nucléaire iranien : tendre l'oreille ...




La tribune du Président Hassan Rohani parue hier dans le Washington Post a un accent de vérité. Certains (en Israël notamment) prétendent que l'Iran entend, de la sorte, endormir ses interlocuteurs. Certes, ce sont des mots que véhicule cette tribune mais ils ont une logique : je reste persuadé que l'Iran est en recherche d'une "reconnaissance'' après avoir été longtemps marginalisé et considéré comme "l'ennemi à abattre''.

Lorsque M. Rohani évoque une "quête pour le respect et la dignité avec pour enjeu notre place sur la scène internationale '', ses propos ne sonnent pas faux : ils rejoignent le point de vue de Francis Fukuyama (que je cite encore) selon laquelle le besoin de reconnaissance - tant individuel que pour un Etat - constitue la dynamique essentielle des relations (humaines, inter-Étatiques ...). L'Iran s'est- il imaginé un moment que la possession de l'arme nucléaire lui conférerait cette reconnaissance ?

 Mais il ne faut pas, non plus, se leurrer : derrière la probable sincérité des propos du Président Iranien, il y a aussi , implicitement, le combat pour le leadership du Moyen-Orient. Et là, on peut s'attendre à ce que ni l'Arabie Saoudite (1) ni le Qatar ne lui fassent de cadeau . Ni la Turquie ni l'Egypte d'ailleurs.

Ainsi, j'ai 2 réactions aux propos de M . Rohani:

1) la première est de considérer qu'il faut prendre acte de l'engagement de ne pas avoir d'arme nucléaire mais à la condition expresse que les actes suivent (en clair: pas d'enrichissement d'uranium au-delà de 4% c'est-à-dire la certitude d'un usage civil, neutralisation des quelques cent kilos d'uranium à 20 % encore détenus). Suspendre Fordo irait dans le même sens : Sans geste fort, les paroles ne restent que paroles...

2) la seconde est de constater que cette volonté de reconnaissance (ou de "puissance") suppose l'affirmation de l'Iran comme le ( ou l'un des ) leader(s) du Moyen-Orient. C'est là où le bât blesse car il ne s'agit pas de rapports de forces stratégiques ou politiques mais d'enjeux religieux /culturels . Tant que l'hostilité perdurera entre chiites et sunnites, je crains fort que le désir de "reconnaissance" de l'Iran ne soit pas totalement satisfait et ne l'amène à se doter, alors, des moyens de s'affirmer. Le débat portera, alors, sur la nature de ces moyens.

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(1) En 2011, l'Arabie Saoudite semblait être en relation - en vue d'une coopération nucléaire - avec le Pakistan, proliférateur notoire ...









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jeudi 19 septembre 2013

Cumul des mandats : ne pas faire l'impasse sur la réforme territoriale



Les Institutions bruissent  et les parlementaires parlementent : faut-il ou non limiter le cumul des mandats électifs ? Les sondages montrent clairement que les Français sont hostiles  à ce cumul , considérant que le maire d'une grande ville ne peut valablement siéger au Parlement ... Les arguments des uns rencontrent ceux des autres: comment peut-on traiter des affaires du Pays si l'on ignore les réalités locales? Bref, arguments et contre-arguments sont sans fin et se neutralisent.

Mais cette agitation autour du non-cumul des mandats ne fait que masquer l'absence de volonté d'entreprendre une vraie réforme territoriale : le mille feuille administratif que connait la France est directement à l'origine du cumul des mandats. C'est donc à la résolution de ce problème là qu'il convient de s'atteler prioritairement .

Cela fait des années que l'on considère qu'il y a trop de régions , que le département n'est pas le bon niveau de compétence générale, que les communautés de communes et d'agglomération devraient prendre le pas sur les communes...

L'opinion publique le dit, des hommes politiques courageux aussi et foison de rapports (voir Cour des Comptes). Mais les élus de ces instances continuent à défendre leur "pré-carré" qui - à la fin - ressemble à une lande tant le pré s'agrandit de parcelles. Mais voilà, comment mener à bien une réforme territoriale qui divise la classe politique quand bien même l'opinion y est favorable?

 On me dit d'ailleurs qu'il ne faut pas écouter l'opinion sans quoi il n'y aurait pas de réforme...des retraites.


mercredi 18 septembre 2013

Iran/nucléaire : vers un tournant ?



Les déclarations sont multiples en ce moment : celles qui sont prêtées à Téhéran, celles qui sont prêtées au Premier ministre israélien etc...Mais quelle est la part de désinformation, de roublardise, de manipulation ? Difficile de s'y retrouver.

 Si je comprends bien, les Israéliens souhaitent rappeler - à nouveau - que le temps presse pour enrayer le programme nucléaire iranien et éviter qu'il ne s'oriente vers un programme militaire. La neutralisation des armes chimiques en Syrie ne doit pas être , à leur sens, l'arbre qui cache la forêts : le risque nucléaire iranien.

 De leur côté , il semble bien - d'après ce que je lis - que l'Iran veuille faire des gestes plus que symboliques pour atténuer les sanctions économiques qui mettent à mal son économie : arrêter l'enrichissement à 20 % (donc, j'imagine, se limiter à un enrichissement de 4% compatible avec un usage civil) , fermer le site de Fordo (sous les montagnes et près de la ville sainte de Qom). 

C'est donc à une surenchère à laquelle on assiste : exigences d'un côté, promesses de l'autre. Partie de "poker menteur" ou bien réelles avancées ? 

Je constate cependant qu'aucune des deux parties n'évoque, pour l'instant, la création - au Moyen-Orient - d'une Zone Exempte d'Arme Nucléaire  (Z.E.A. N.). C'était pourtant là le souhait de l'Assemblée Générale des Nations Unies lors de la Conférence d'examen du TNP en 2010. 

Mais tout comme s'envolent les belles et bonnes promesses surtout en automne, le projet paraît abandonné (sous la pression de qui ? ) alors que la Haute Représentante de l'Union pour la Politique Étrangère (qui anime le groupe des 5 +1) s'est ralliée cet été à cette proposition. 

Créer une ZEAN reviendrait, enfin, à tenir un langage de vérité ... bien plus réaliste que la chansonnette du moment "Tu me tiens, je te tiens par la barbichette..." (que l'on entend d'ailleurs depuis plus de 10 ans...)









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lundi 16 septembre 2013

François Fillon : un œil sur le "Front" ?



Les récentes affirmations de François Fillon n'excluant pas -  pour les élections municipales (et pour d'autres?) -  d'appeler à voter pour un candidat du Front National s'il avait un profil "compatible "(compétent et non-sectaire) font couler beaucoup d'encre.

 La réaction d'Alain Juppé et son indignation sont assurément sincères. Je m'interroge en revanche sur celle de Jean-François Copé qui , jusqu'à présent, était partisan d'une "droite décomplexée" et dont les propos (avant les élections Présidentielles) avaient une saveur que le Front n'aurait pas reniée. 

Ainsi, le monde politique serait donc en train  de bouillir...Aussi atteint apparemment par cette petite phrase que par les séismes moyen-orientaux : "Comment peut-on être Persan? "

Au-delà de ces marivaudages , je devine que François Fillon , par ces quelques mots lâchés, prépare sa campagne...pour les présidentielles et va - carrément - chasser sur les terres de Copé. Cela aurait-il échappé à notre brillante classe politique? 

Pour autant, il serait présomptueux de passer déjà pour "pertes et profits" François Hollande : sa réaction dans l'affaire syrienne a été courageuse (même si je n'entrevois pas comment - pour aider l'opposition - il pourra distinguer entre les "bons" et les "méchants djihadistes"). Par ailleurs, nous sortons - à pas de loup - de la crise économique et , d'ici 2017, les effets sur l'emploi d'une croissance retrouvée se feront sentir.

 Donc, François Fillon, se place  déjà sur la ligne de départ : qui, du lièvre ou de la tortue, l'emportera?







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samedi 14 septembre 2013

Syrie : une "sortie de crise" sans clore le "dossier"




La réaction à l'utilisation d'armes chimiques en Syrie appelait une réaction. Fallait-il, pour autant, envoyer destroyers et lance-missiles ? Je ne sais. En tout cas, l'Occident (Etats-Unis, France ...) a réagi car le Droit était de son côté. Tout en sachant que des frappes même limitées ne seraient pas innocentes et qu'elles feraient sûrement des victimes tout en allumant de probables mèches.

Je suis convaincu que la France devait réagir : elle l'a fait quand bien même elle a été (j'imagine) quelque peu tenue à l'écart des négociations entre Russes et Américains. Une issue est donc trouvée portant sur le démantèlement de l'arsenal chimique syrien ( dont j'ai lu quelque part que l'Iran en avait , à l'époque, informé les Etats-Unis ...).

 Est-ce à dire que le "dossier" est clos ? Je ne le pense pas : le démantèlement de l'arsenal chimique ne fait pas obstacle à la saisine du Tribunal Pénal International si - notamment - le rapport des experts de l'ONU apporte des éléments et suggère des pistes. Le Secrétaire Général de l'ONU est apparemment bien informé et - même si un accord dont je me félicite a pu être trouvé - il reste que l'on ne peut ranger le gaz sarin dans le "magasin aux accessoires". Il faudra bien un jour que celui qui a donné l'ordre d'utilisation de ce gaz rende des comptes. Personne n'est donc , pour l'instant, blanchi. Ni le gouvernement syrien ni son opposition hétérogène...

La morale , certes, n'est pas un paramètre que la diplomatie a pour habitude de prendre en compte en dépit du progrès, en droit international, des notions telles que " la responsabilité de protéger" qui ferait se retourner dans sa tombe un Talleyrand. Mais peu importe: l'ONU est née de la guerre et elle est bien plus qu' un instrument de "gestion" des conflits . Sa dimension morale existe bien quoiqu'on en dise même si les rapports de force, les considérations de politique intérieure sont aussi là et qu'il faille en tenir compte.

 Pour ces raisons, je pense que  le dossier n'est pas clos ...










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Union européenne / Pays du Caucase Sud : Cap vers un Partenariat oriental?




Il y a quelques jours je m'interrogeais sur le devenir de l'Union pour la méditerranée, projet initié - sous le nom de processus de Barcelone - par Jacques Chirac en 1995 et je constatais que la dimension politique initiale s'était bien estompée. En sera-t-il de même pour le Partenariat oriental proposé par l'Union en 2009 aux pays du Caucase du Sud ?

 Un article du Monde (lemonde.fr/international 12/09/2013) interpelle : la Géorgie semble osciller entre l'Union européenne et la Russie . Elle pourrait rejoindre à brève échéance l'Union eurasienne aux côtés du Belarus, du Kazakhstan...et (peut-être) de l'Arménie et du Kirghizstan .

Certes, l'Union eurasienne n'est a priori qu'une union douanière...tout comme la Communauté économique européenne à ses débuts. Mais la stratégie de Moscou s'essayant de reconquérir ses "Marches" n'échappe à personne.

 Pour autant doit-on penser que le Partenariat oriental a vécu ? Je ne le pense pas car ces pays (et l'Ukraine) sont tout autant attirés par l'Union européenne. Mais la Russie - même avec un potentiel économique limité et une démographie vieillissante - relève la tête : son action au Moyen-Orient n'est pas passée inaperçue tout comme son rôle dans le Conseil de Coopération de Shanghai ainsi que son souci de préserver son "Proche étranger" d'une éventuelle menace djihadiste. 

Je me repose - avec ces données - la question : la Russie se sent-elle attirée par le vent d'Est ou d'Ouest ? Et quel sens du vent va désormais séduire les ex-républiques soviétiques qui, elles aussi, pour certaines d'entre elles, semblent osciller?










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jeudi 12 septembre 2013

Russie : Orient ou Occident ?




Au moment où les Etats-Unis semblent se tourner vers l'Orient , peut-être las d'un Moyen-Orient si complexe et dont ils deviennent moins dépendants (cf. gaz et pétrole de schiste ) , je m'interroge sur le sens que le Président Poutine veut donner à sa politique ou plutôt à l'Histoire de la Russie. 

Que la Russie souhaite reprendre pied au Moyen-Orient c'est compréhensible : ses intérêts économiques y sont nombreux (pétrole, gaz, oléoducs et gazoducs) et les dangers politiques, réels : "diaspora" des djihadistes à la recherche de nouveaux fronts pour tenter de matérialiser leurs fantasmes. Sa présence au Moyen-Orient est d'ailleurs réconfortante car seule à même de calmer les esprits échauffés. Non par idéalisme mais en raison de ses intérêts. Donc, pour le Moyen-Orient "l'affaire est entendue". 

Mais je m'interroge : la Russie balance-t-elle entre l'Europe et l'Asie : entre ses "racines" et ses intérêts économiques (du moins du court terme) ? Je constate que l'Organisation de Coopération de Shanghai est de plus en plus active et présente : au-delà de réflexions économiques , les dossiers politiques sont sur la table ...et l'on ne parle pas que du Caucase puisque l'Iran est convié et  - il me semble - aussi la Turquie en tant qu'observateurs...aux côtés de la Chine , de la Russie et de l'Inde , ce dernier pays étant également membre observateur.

 En poussant un peu la réflexion j'essaye d'anticiper la géopolitique dans 15 ou 20 ans : verra-t-on une Chine dominante avec , dans son orbite, la Russie ? Verra-t-on des Etats-Unis ex-hyperpuissance dans l'orbite de laquelle se trouverait l'Union européenne ? Ou bien les cartes seront-elles rebattues de telle sorte que l'Europe (et l'Union) s'étende jusqu'à l'Oural... en incluant notre rive méditerranéenne ?

 Je ne sais.Mais ce qui m'apparaît évident c'est qu'en ce moment les cartes sont étalées sur la table et qu'elles seront - un de ces jours - rassemblées et bien rebattues. Pour la Paix, je l'espère.










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mercredi 11 septembre 2013

Zone euro / Union bancaire : à la remorque ?




C'est le sentiment que l'on peut avoir aujourd'hui : il semble que le projet d'Union bancaire qui doit donner de la cohérence à la B.C.E. et à la Zone Euro dans son ensemble, soit à "la remorque" des élections législatives Outre-Rhin . 

C'est pourtant - autant que je m'en souvienne - l'Allemagne qui était il y a quelques mois en pointe sur cette initiative. Mme Merkel semble maintenant attendre les élections fédérales et le Parlement européen attend Mme Merkel...Et la directrice du F.M.I (cf. Reuters) attend tout le monde tout en soulignant l'urgence de la réforme (le superviseur unique etc...).

 Parfois certains s'interrogent quant au cap politique et économique de l'Union : quelles sont les marges de manœuvre ? Et bien , il est parfois un peu triste de constater aussi bien en  politique étrangère qu'en politique économique  que l'Union est souvent tributaire de considérations strictement internes aux pays .

Et pourtant nous avons une P.E.S.C. et aussi un Eurogroupe , un Président de Banque Centrale...deux Présidents du Conseil européen et un Président de Commission. Bref tout une "force de frappe" ....

Au moment où les signaux de sortie de crise se multiplient (consommation et investissements) il serait temps d'agir , il me semble.






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jeudi 5 septembre 2013

Iran/Syrie : même combat ?




Sans aucun doute l'utilisation de gaz sarin dans la banlieue de Damas appelle une réaction. Mais cette réaction doit impérativement se garder de "mettre le feu aux poudres" et de porter - indirectement - Al Qaïda "sur les fonts baptismaux". Et, évidemment, de rajouter des morts aux morts ainsi que vient de le dire le Pape François.

Par ailleurs, je ne suis pas en accord avec ceux qui font l'amalgame entre Syrie et Iran . Ces bonnes âmes disent (ou pensent) qu'une frappe "ciblée" sur Damas serait un signal sans équivoque à destination de Téhéran et freinerait ainsi son programme nucléaire. 

Mais on ne peut mettre dans le "même sac" les 2 situations : du gaz sarin a été utilisé en Syrie, c'est une certitude. Par contre l'Iran (signataire du TNP) n'a aucunement procédé à un essai nucléaire et nous n'avons à ce jour - et depuis plus de 10 ans - aucune certitude concernant une éventuelle option nucléaire militaire . Les suspicions dont s'est fait l'écho l'A.I.E.A demeurent des suspicions. D'ailleurs , il n'y a pas si longtemps, la "communauté américaine du renseignement" (une vingtaine d'Agences) considérait que l'option du nucléaire militaire avait été abandonnée en 2003 à l'époque du Président Khatami. 
Qu'en est-il au juste ? Cela nous l'ignorons ...depuis plus de 10 ans .

Dans ce contexte de totale incertitude, il serait paradoxal qu'à travers la Syrie l'on cherche à déstabiliser l'Iran alors même que le Président Rohani s'engage dans de nouvelles négociations. A trop vouloir faire des amalgames et rechercher un effet "boule de billard" , les Etats qui tiennent ce discours risquent de perdre de leur crédibilité et , au contraire, radicaliser les positions. 

 Réagir à ce qui s'est passé en Syrie oui si la certitude est absolue sur l'origine du massacre chimique (d'où l'intérêt du rapport des experts o.n.u. qui peut permettre d'aller plus loin que l'on veut bien le dire)  . Vouloir  rechercher - par une frappe en Syrie - à déstabiliser l'Iran reviendrait à fausser et dévier cet objectif . La position occidentale ne peut être teintée de machiavélisme même si nous devons rester vigilants sur le programme iranien . Au demeurant, je ne pense pas que l'Occident ait un quelconque intérêt à la déstabilisation complète du Moyen-Orient et à l'arrivée au pouvoir de djihadistes sectateurs d' Al Qaïda. Ce point de vue , nous le partageons avec la Russie et très certainement avec la Chine.

 Nous devons réagir à l'emploi d'armes chimiques ; mais nous n'avons pas - pour l'heure - à rechercher un effet "coup de semonce" à l'Iran et à encourager ainsi les Etats qui souhaitent la disparition du régime chiite de Téhéran . Cela d'autant que des contacts sont à brève échéance prévus avec le groupe dit des "5 + 1" ainsi que vient de le confirmer la Haute Représentante de l'Union pour la PESC . En outre,la situation intérieure iranienne est telle que Téhéran a tout intérêt à dissiper les ambiguïtés et arrêter de finasser (Fordo, Arak ...) afin de limiter ou stopper les sanctions économiques . C'est en tout cas mon point de vue.

 Les Etats-Unis ont - ils déclenché le feu sur le Pakistan alors que l'on savait alors dans les années 80 - sans doute aucun - qu'Islamabad se dotait d'une arme nucléaire ?  Des "coups de semonce" , à cette époque, et en raison de faits (et non de présomptions) auraient été bienvenus...

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NB- L'Union européenne (ou plusieurs de ses Etats) - si peu consensuelle quant à l'attitude à adopter - devrait pouvoir demander au moins au Conseil de Sécurité de saisir la Cour Pénale Internationale . Difficile d'imaginer un veto d'un des membres (sauf à prouver sciemment qu'il ne tient pas à ce que toute la lumière soit faite).






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mercredi 4 septembre 2013

Russie : le Conseil de Sécurité devra assumer ses responsabilités (Syrie)




Si j'en crois les agences de presse, le Président Poutine se serait dit prêt à intervenir en Syrie si des preuves sont apportées devant le Conseil de Sécurité concernant l'utilisation de gaz sarin par les autorités syriennes. 

 C'est là une avancée majeure et une position de bon sens : le Conseil de Sécurité ne peut se "voiler la face" si le rapport des experts de l'ONU recoupe les informations recueillies par les Services de renseignement.

 Si tel est le cas, le Conseil de Sécurité devra réagir ainsi que l'a indiqué son Secrétaire Général. La nature de la réaction bien évidemment m'échappe mais je sais qu'il importe de ne pas "mettre le feu" aux mèches qui attendent ça et là au Moyen-Orient.

 Le Moyen-Orient peut effectivement s'embraser si la réaction n'est pas exactement ajustée. C'est pour cela que la position russe paraît déterminante : la Russie peut contribuer à éviter un embrasement en assumant un rôle de "modérateur périphérique".

Il faut, en effet, éviter que certains Etats ou factions se dissimulent derrière les voiles de fumée et , à leur manière et dans notre dos, en profitent pour régler des comptes .

Tout comme je n'imagine pas - comme certains l'affirment - que les Etats-Unis , sous le couvert d'une action humanitaire, veuillent , par effet de ricochet atteindre l'Iran dont ils redoutent le programme nucléaire . 








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Médicaments : combines et naïveté




A juste titre l'on veut faire des économies en raison du déficit de la Sécurité Sociale. Cependant il me semble que certaines "combines" s'apparentent à des manipulations.

 J'ai constaté qu'un médicament vendu librement en pharmacie au prix de 5 ou 6 euros venait d'être retiré en mars 2013 de la liste des produits disponibles."Principe de précaution" pensera-t-on. Et bien non! Car le même produit est désormais vendu (avec ordonnance) sous une autre dénomination mais en "tarif libre" et disponible... pour un prix variant entre 40 et 50 euros . Le prix a donc été multiplié par 8 .

Je me pose la question : y a-t-il une corrélation entre le retrait du médicament jusqu'ici en vente libre et très bon marché et l'arrivée d'un nouveau produit (qui n'est nouveau que par sa dénomination) ?

 Je n'imagine évidemment pas une quelconque "collusion" avec tel ou tel laboratoire mais cela me rappelle étrangement les pratiques que l'on voie dans les supermarchés : des produits dont le prix augmente mais dont l'emballage devient plus alléchant. Ou bien des produits dont le poids a diminué (ce qui revient à constater une augmentation du prix final).

 L'homo œconomicus que nous sommes devenus est bien manipulable ...Tout comme les statistiques censées refléter la variation des prix mais qui ne prennent pas en compte les combines dont je viens de parler et qu'un certain sentiment de lassitude (ou l'inattention) empêche de "mettre sur la table''.









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dimanche 1 septembre 2013

"Le dernier Homme'' n'est pas celui que l'on croit...




L'actualité récente m'a amené à me plonger dans "Le dernier Homme" qui constitue la dernière partie de "La fin de l'Histoire" (Francis Fukuyama, Gallimard, 1992). Contrairement à ce que l'on peut imaginer le "dernier homme" qui vit la fin de l'Histoire n'est pas un homme heureux : il n'est que la compilation de petits bonheurs, toujours à la recherche de son confort et du moindre mal.

 Pas question pour lui de s'exposer, de prendre des risques et - évidemment - d' envisager de donner sa vie pour une cause. Car - à "la fin de l'Histoire" - les causes n'existent plus puisque la démocratie et le capitalisme sont devenus consensuels.

 Contrairement à ce que je pensais, la vision de Francis Fukuyama est loin d'être optimiste : la fin des idéologies (que prédisait Hegel) s'accompagne d'une lassitude. Ainsi , les grands chefs d'entreprises ne seraient pas mus par l'appât du gain mais par le désir de domination et aussi la soif de reconnaissance. Fukuyama, reprenant Hegel et Kojève, considère que c'est là le moteur du monde : cette " soif de reconnaissance" justifie que l'on prenne des risques, que l'on se batte pour des idées...et non pour un feuilleton télévisé.

 Est-ce cela, en définitive, qui expliquerait la montée du radicalisme islamiste ? Se battre pour des idéaux quelles qu'en soient les représentations symboliques ?

 L'Occident avec la recherche de son "petit confort" , de la moindre peine, du moindre risque (cf. le "principe de précaution") serait-il en train de perdre -et non de gagner - cette "fin de l'Histoire" ?

 Un conseil : ne pas se contenter d'effleurer le livre de Francis Fukuyama avec un sentiment d'auto-satisfaction : la "fin" que prédit l'auteur n'est pas forcément heureuse et ne se concrétise pas dans une simple "pêche à la ligne'': quel qu'en soit le poisson.

 C'est une clé intéressante pour décrypter l'actualité.







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