vendredi 25 novembre 2022

Service Public : une "privatisation" rampante ?

 

La décision du Parquet national financier d'ouvrir une information qui - indirectement - pose à nouveau le problème du recours aux cabinets d'étude privés révèle un double handicap : d'abord la tentation de recourir aux interlocuteurs proches des "milieux d'affaires" censés être "près de leurs comptes" ( et donc d'agir plus rationnellement en fonction du dogme "retour sur investissement ") . Ensuite , la porosité des relations entre copains de telle ou telle école sans que cela signifie forcément  "renvoyer l'échelle" mais désir (et souci) de l'entre-soi . 

Cette référence au secteur privé s'accompagne de la marginalisation ou de l'extinction de "corps" de l'administration souvent considérés comme sclérosés et insuffisamment "dans le vent" . Ainsi la réforme de la haute fonction publique - avec la disparition de l'Ena - s'est-elle accompagnée de secousses profondes , certains "corps" (diplomates , préfets ...) étant probablement jugés trop conservateurs . 

Cela revient à poser la question du Service Public . Autant les rentes de situation sont détestables autant la référence au privé et à son éthique variable peut poser problème . Pour autant ne jetons pas les cabinets d'étude avec l'eau du bain mais prudence toutefois dans la rationalité de conclusions qui , souvent , relèvent du court terme . 

La "guerre des talents" (cf. l'ouvrage the war of talents -1997) chère au cabinet McKinsey se profile et inspire - à juste titre ? - bien des réformes en cours .


Aucun commentaire: