mercredi 19 mars 2014

RUSSIE / UKRAINE : Vents d'OTAN ?



La position qu'adopte la Russie à l'égard de l'Ukraine en annexant la Crimée ne peut évidemment s'expliquer par un "appel " miraculeux des russophones d'Ukraine en direction d'une "mère patrie" soudainement retrouvée et sollicitée.

L'explication suggérant une opportunité pour faire vibrer la fibre nationaliste russe afin de faire oublier les problèmes intérieurs n'est pas non plus satisfaisante . En tout cas pas à elle seule.

 On peut imaginer par contre que Moscou - en annexant la Crimée au mépris du Droit international - veuille stopper toute avancée imaginée (ou imaginaire ) de l'OTAN . 

Vladimir Poutine garde-t-il en mémoire l'échange (février 1990) entre le Secrétaire d'Etat américain James Baker et Mikhaïl Gorbatchev au cours duquel il aurait été convenu de limiter l'extension de l'OTAN en direction des "marches" Russes ? Promesses non tenues puisque en un même élan les anciennes républiques d'Europe Centrale ont été intégrées dans l'OTAN dès qu'elles ont été admises dans l'Union européenne. Et même l'Albanie qui n'est pas dans l'Union.

 C'est peut-être là le fond du problème . On se souvient d'ailleurs de la réaction de Moscou lorsqu'il s'est agi d'envisager un bouclier anti-missiles implanté en Pologne et Roumanie . Le "bouclier" n'était évidemment pas tourné vers la Russie mais destiné à intercepter d'éventuels missiles venant de " Rogue states " (Corée du Nord, Iran...). Mais bien que non tourné vers la Russie, le bouclier était aux portes de la Russie et ressenti comme une menace immédiate par Moscou venant de son "étranger proche ". 

Bien que la décision d'annexer la Crimée ait été prise au mépris du Droit international , on peut penser que ce type de réflexion (jusqu'où ira l'OTAN ) a influencé la position du Kremlin. C'est peut-être là un élément de dialogue . En parallèle , bien sûr, aux sanctions économiques et financières (1) qui doivent se mettre en place.Mais peut-être faut-il garder dans un coin de sa mémoire les promesses jadis faites à la Russie quant aux "frontières" de l'OTAN?

Quoi qu'il en soit l'annexion illégale de la Crimée ne peut être ni "gage" ni "monnaie d'échange".

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(1)  J'imagine que ce que redoute le plus la Russie (qui tire l'essentiel de ses revenus du pétrole) serait une baisse des cours du pétrole provoquée par une augmentation - ailleurs - de la production ?

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