mercredi 25 juillet 2012

Espagne : aspérités d'une "cure" d'austérité

A différentes reprises, j'ai insisté sur le courage de l'Espagne dans une situation délicate même si ses "fondamentaux" n'ont rien à voir avec ceux de la Grèce. Les Espagnols, eux, ne s'endorment pas au chant des cigales ni des sirènes et serrent les dents ( même s'ils en viennent à se mordre la langue car la potion est amère).

 Le gouvernement Rajoy tient le cap en dépit des manifestations même si elles expriment colère et inquiétude plus qu'indignation.C'est qu'il faut probablement parler aux Espagnols autrement qu'en seuls termes d'austérité. Car les jeunes générations (et aussi les moins jeunes) perdent espoir et -comme autrefois- tentent de trouver leur salut sous d'autres cieux .

 La capacité et le volontarisme des chefs d'entreprise n'est plus à démontrer .On le sait : l 'Espagne n'est pas un pays qui se couche... d'ailleurs l'Histoire en témoigne : c'est au-delà des Pyrénées que Napoléon sentit se lever la tempête . Mais, à l'heure actuelle, ce ne sont plus les tableaux de Goya  que l'on regarde: ce sont les graphiques des agences de notation.

 Le ministre des finances espagnol, Luis de Guindos, est dans l'obligation de constater que les marges de manœuvre sont de plus en plus minces à mesure que l'on réduit les effectifs de fonctionnaires, que l'on gèle les salaires et que l'on supprime les primes de fin d'année.Les efforts ont été colossaux et je reste persuadé que l'Espagne verra le bout du tunnel . Mais non dans le court terme ainsi que le répète avec franchise et dans un vrai souci de transparence son gouvernement. M. Rajoy sait et dit aux Espagnols que les mesures d'austérité (en Espagne le mot n'est pas tabou) n'auront d'effet que dans le moyen terme.

Dans cette attente, la mise en œuvre de l'union bancaire, elle, est urgente . De même que celle des accords du Conseil européen des 28/29 juin . Il est aussi grand temps de songer à coordonner les politiques économiques des pays de la zone euro et d'aller vers une convergence des politiques financières. C'est là un des signaux forts que l'on attend pour montrer que l'Union existe politiquement .

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