vendredi 6 juillet 2012

"La femme de trente ans" ...H. de Balzac deux cents ans après

Je relis la "Comédie humaine" d'H.de Balzac et je constate que , deux siècles après, il n'a pas vieilli. Contrairement à certains de ses personnages qui se sont fanés ainsi Julie d'Aiglemont dans "la femme de trente ans''. Dans ce roman ( 1831) Balzac parle de Julie en ces termes surprenants :

 "Une dame d'environ cinquante ans... se promenait au soleil...La vieille dame si matinale était la marquise d'Aiglemont...".

  Les temps ont bien changé : à cinquante ans, de nos jours, les femmes en paraissent trente et ne se promènent plus , à petits pas précautionneux , dans les parcs sous leur ombrelle. Elles ne sont, pour la plupart, qu'à mi-vie et s'habillent comme leur fille.Faire jeune, tel est le leit motiv.

 Oublier le temps qui passe ...C'est là le "mérite" de nos sociétés qui dénaturent les mots afin de "positiver" à outrance : Combien de fois ai-je entendu à la télévision à propos de telle émission " ce n'est que du bonheur" (!). Fichtre!

 Les personnages de Balzac,eux, ont le mérite d'assumer leur destin (ou leur histoire) telle la "vieille" marquise d'Aiglemont qui, à cinquante ans, s'apprête à clore le livre de sa vie.

Au 21 ème siècle , nous assumons de moins en moins notre "histoire" éphémère. Nous en recherchons toujours de nouvelles quitte à les farder de "poudre aux yeux" en croyant les graver dans le marbre.

 La "Comédie humaine"c'est , finalement , et plus encore, la Comédie de notre temps.

NB- Une précision pour les lecteurs de Balzac: La famille (de) Balzac s'appelait tout bonnement Balssa . Elle était originaire d'un petit village du nom de Montirat (dans le département du Tarn). Ce lieu était au moyen-âge une place forte (près de"La Garde-Viaur") à la limite de la Guyenne qu'occupaient alors (au 14ème siècle)  les Anglais.

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