vendredi 14 septembre 2012

Pour une véritable réforme territoriale

Il y a quelques semaines j'avais exprimé le souhait d'une véritable réforme territoriale clarifiant la "pièce montée" des structures administratives. Dans son dernier numéro (2087) l'hebdomadaire Le Point produit un véritable dossier: un réquisitoire sous le titre "Le scandale des Collectivités locales".

Je renvoie donc à ce dossier sous la plume, notamment, de Patrick Bonazza et de Romain Guibert s'agissant des incroyables dérives constatées en région Ile-de-France. J'avais indiqué que ce pourrait être là (à côté de l'intégration européenne et du fédéralisme qu'appelle M. Barroso) un des grands "chantiers" du quinquennat de François Hollande.

 La France ne peut se permettre - au moment où des économies sont indispensables - d'entretenir des baronnies qui tartinent le beurre et l'argent du beurre (voyages d'études, comités régionaux du tourisme ayant pignon sur rue à New-York... ou à Pékin ...ou à Doha!?,immeubles pharaoniques de barons-pharaons qui veulent édifier de nouveaux Guizèh ). Ce sont, selon l' hebdomadaire, plusieurs milliards d'euros qui seraient ainsi économisés en supprimant des strates non indispensables ou, pour le moins, désuètes. Au moment où il urgent de réduire notre déficit - sans risquer de plonger la France dans la récession du fait des ponctions fiscales - la "rigueur" qui s'impose à l’État central doit également s'imposer aux collectivités locales. Et cette "rigueur" justifie que l'on s'interroge sur les doublons .

 C'est ce que Mario Monti a fait - courageusement - en Italie. Serions-nous plus timorés ou plus laxistes avec le risque , dans quelques années, de connaître une situation "à la Grecque" ?

Le défi est évidemment politique car il est plus aisé de ménager et la chèvre et le choux. Quoi qu'il en soit, je redis ma déception de voir supprimer la proposition de l'ancien gouvernement de créer des conseillers territoriaux siégeant à la fois dans les conseils généraux et les conseils régionaux. C'était là un pas en avant vers la suppression des marches d'un escalier où flambeaux et réverbères sont allumés ... en plein jour.


 A l’échelle européenne ce damier - ou plutôt ce jeu de l'oie pour le citoyen lambda -  a-t-il encore un sens? Quel crédit donner aux départements qui ne sont que les sous-ensemble d'une région? Et - toujours à l'échelle européenne - quels sens accorder aux 22 régions métropolitaines alors que la cohérence économique et territoriale plaide pour deux fois moins de Régions? Les communes (plus de 36 000) sont, certes, un échelon de proximité mais les communautés de communes ou d'agglomération ne le sont-elles pas aussi? J'appelle donc de mes vœux (pieux?) une France dont le socle serait 2 entités : les Communautés (de communes ou d'agglomération) et les Régions. 

 Le dossier du Point est sans appel. Le diagnostic est déjà fait dans le rapport de Jacques Attali: il ne reste plus qu'à aller de l'avant. Ce n'est pas , certes, caresser les "barons" dans le sens du poil. Mais l'impopularité (non chez les citoyens mais dans les cercles concentriques du pouvoir) peut être , à terme, payante. Encore faut-il convaincre ses amis politiques : là est le véritable défi pour le gouvernement.

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