mercredi 12 septembre 2012

Moyen-Orient: Le "printemps arabe" dévoyé

 Les évènements de cette nuit à Benghazi et au Caire voilent de noir la "pierre blanche" qui aurait dû marquer cette journée du 12 Septembre (approbation du M.E.S par la Cour Constitutionnelle allemande donnant ainsi du souffle à l'Union).

 A l'origine ( réelle ou supposée) , un film d'une ridicule indigence dont j'ai vu quelques extraits sur you tube. Ce film est non seulement indigent mais provocateur. Je m'interroge sur son financement : quelles bourses ont été déliées aux Etats-Unis...ou ailleurs?

Pour autant, comment imaginer que l'on assassine l’ambassadeur américain en Libye? Si ce n'est du fait d'un fanatisme qui se répand : de la Tunisie à l' Égypte en  passant par la Libye et gagnant le Machrek. Samuel Huntington,si décrié car considéré comme "simpliste" par de beaux esprits philosophes, avait-il raison en évoquant le "choc des civilisations"?

Je me dis aussi que les États-Unis ont (par naïveté?) fait fausse route imaginant à l'époque de George Bush la doctrine du "Grand Moyen Orient" afin de mettre en place de soi-disant régimes démocratiques. Quand bien même cette stratégie aurait été édulcorée depuis, il en reste des séquelles. L'islamisme radical est en marche et le Moyen-Orient devient un sinistre bourbier : luttes fratricides entre chiites et sunnites, percée des salafistes et des Frères musulmans, djihadistes tapis dans l'ombre attendant que le fruit mûr ne tombe ou bien , mitraillette à la main, se faisant passer pour d'innocents libérateurs. 

Dans ce Moyen-Orient sensible, l'on avance masqué : guerres de "libération" aux enjeux complexes, provocations répondant aux provocations, recherche de nouveaux "partenariats" (cf.Égypte/Chine) etc... 

Mais j'en reviens aux évènements de cette nuit: quelles que soient les erreurs stratégiques américaines misant sur un "printemps" qui n'est pas advenu, quelle que soit la nullité grossière du film réalisé par un sinistre provocateur , rien ne légitime ce déchaînement de violence et l'assassinat d'un dynamique ambassadeur américain (qui, au demeurant, avait soutenu la "révolution" en Libye).

Cet épisode sanglant montre ce qui peut advenir lorsque les foules robotisées sont opportunément manipulées comme les personnages d' un théâtre de Guignol . Un bien sinistre Guignol.

Aucun commentaire: