dimanche 23 septembre 2012

France / Europe : vagues à l'âme

J'ai l'impression , sinon la certitude, que mes compatriotes sont déboussolés : hausse des impôts, baisse probable de la consommation, augmentation des prix (je parle des prix réels tels que visibles dans les supermarchés pour les produits alimentaires : 10 à 15 % en 4 mois), sentiment que le gouvernement hésite à fixer un cap sauf celui, à pas feutrés, d'une "rigueur" qui ne dit pas encore son nom. Bref, la France est morose.

 Dans la situation actuelle où le désendettement est devenu une "ardente obligation" les Français  comprennent que nous devons tous prendre notre part du fardeau . Pour autant, ils ne sauraient vivre avec pour seul objectif et réconfort cette seule antienne. Si - comme mes compatriotes le perçoivent à juste titre - les mesures de rigueur sont la déclinaison d'une volonté européenne, ils s'attendent peut-être à voir l'Europe sous un autre jour que celui de "père fouettard". D'où la nécessité d'avancer sur l'Union politique et de montrer que l'Europe n'est pas un continent en déclin. Les discours sur le "déclin" de l'Europe que tiennent tels ou tels politiques est loin d'être mobilisateur. Il incite au contraire beaucoup à baisser les bras.

 Certes, l'Union connaît des difficultés économiques mais elle y fait face et saura rebondir.Dès lors,il faut probablement monter d'un ton dans la gamme et dire aux Français que leur avenir - non dans le long terme mais dès maintenant - est dans l'Union à laquelle il faut restituer ses "habits" politiques . Je ne sais de quelle rhétorique il faut user ou plutôt comment affirmer cette conviction. Probablement en incitant l'Union à être plus présente sur la scène politique internationale ( et non pas seulement pour réaffirmer la pérennité de l'euro), en encourageant la mobilité des jeunes - et leur formation - dans les différents États de l'Union : un "parcours" européen par exemple, une sorte de programme Erasmus plus ambitieux , plus vaste.

Au moment où la Catalogne endettée réclame son indépendance, il faut que notre cheminement soit inverse. Cela suppose de la pédagogie, une force de conviction (celle qu'avait le Général de Gaulle concernant l'autodétermination de l'Algérie...).

Cela implique un changement de ton pour que la Fédération des États-Nations qu'appelait de ses vœux Jacques Delors prenne corps et constitue,dans les difficultés et la morosité que nous traversons, un réel dessein... apaisant le vague à l'âme.

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