samedi 16 juin 2012

Etats-Unis : le rêve du "Grand Moyen-Orient"

Ce fut la doctrine du Président George Bush. Je ne suis pas certain que ce soit celle du Président Obama ...heureusement. Les dominos sont tombés, les uns après les autres, et ce n'est plus que champ de ruines. Derrière la vision du "Grand Moyen Orient" apparaissait la volonté de faire tomber des régimes autoritaires (Libye, Égypte ...). Mais sans anticiper les lendemains qui déchantent.

 Je renvoie à l'excellent article de Patrick Besson (Le Point, 14 Juin) dans lequel -ironiquement - il indique :

 "Pourquoi la France doit intervenir militairement en Syrie ":

  (à prendre au second degré!)
Je cite : "Après quatre décennies de dictature kadhafienne , le pays respire enfin l'air pur de nos démocraties occidentales.Cela aurait-il été possible sans la saine réaction militaire de l'Otan initiée par Nicolas Sarkozy? Désormais,le pays baigne dans un climat de paix et de bonne entente. (!) La prospérité et la gaieté règnent enfin dans la Tripolitaine et la Cyrénaïque...plein emploi, exploits sportifs , économie remise à flots.etc...". (! ! ! )

Patrick Besson (ne pas confondre avec l'autre Besson dont la veste est plissée à force de la retourner) exprime ce qu'il en est des initiatives pusillanimes qui conduisent droit à la Charia et qui font le malheur des peuples, croyant leur donner espoir.

 Le plus grave est que cette stratégie s'habillait d'un parfum "droits de l'Homme" (sur lequel flottait quelque goût de pétrole). Non que l’Égypte possède - sous ces pyramides - des gisements cachés mais il fallait que les "pions" tombent les uns après les autres. Comme derrière la Syrie se trouve l'Iran..

.La guerre civile syrienne est une réalité et son Président n'est plus soutenu que par lui-même et le clan alaouite. 

 Pour autant, des arrières-pensées sautent aux yeux : le verrou syrien sauté, ce sera au tour de l'Iran. Tout cela trouvant son incohérence dans le projet du "Grand Moyen Orient " (même si George Bush avait finalement mis "un peu d'eau dans son vin".).

J'en viens à l'Iran - l'un de mes thèmes favoris - pour clamer encore que l'Iran joue au "chat et à la souris" pour se doter d'une arme nucléaire "défensive". Puisque nous sommes en pleines métaphores appelons "un chat, un chat ". La question (sera-t-elle abordée à Moscou?) est de savoir si,du fait de la puissance nucléaire israélienne , il est ou non souhaitable - ou possible - de maintenir un équilibre au Moyen-Orient.

 Je crains que non en raison de la vindicte des sunnites à l'égard des chiites. Comment donc trouver cet "équilibre" ? la réponse , c'est probablement Israël qui la détient avec ses 200 têtes nucléaires.

 Les négociations de Moscou (dans la suite du processus d'Istanbul ) devront soit prendre en compte l'ensemble des enjeux du Moyen-Orient soit continuer (à la veille du 1er Juillet, date de l'embargo sur le pétrole iranien) à pousser Téhéran dans ses retranchements et lui démontrer, à coups de vues satellites,en investiguant sur son soi-disant programme de "recherche médicale" qu'il n'a nul besoin d'UHE.

 Mais c'est là prendre "par la barbichette " un enjeu bien plus important qui est la dénucléarisation de l'ensemble du Moyen-Orient. A propos: quelles mesures de rétorsions ont-elles été prises lorsque le Pakistan s'est doté de l'arme nucléaire? Était-ce compatible avec la doctrine du "Grand Moyen Orient" si candidement annoncée par George Bush ? 


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