samedi 14 août 2021

Talibans / Chine : points d'interrogation

 

Les Etats-Unis se mordent probablement les doigts d'avoir à la hâte (1) quitté l'Afghanistan laissant le champ libre aux talibans . Evidemment c'est la conséquence des accords passés par Donald Trump (Doha , février 2020) avec ces mêmes talibans (qu'il envisageait d'inviter à la Maison Blanche) . C'est aussi un manque de vigilance à l'égard du Pakistan dont les services (ISI) ont apporté leur aide aux talibans , ce que les Etats-Unis ne pouvaient ignorer . Quoi qu'il en soit il s'agit d'une déroute occidentale : le berceau du djihadisme (l' Afghanistan) est en passe de faire le lit de l'islamisme radical en Orient . 

C'est la raison pour laquelle Pékin pourrait bouger (2)  . Cela se ferait discrètement car jusqu'à présent la Chine a ménagé les talibans , refusant de choisir entre la "chèvre et le choux" . Pour autant , ce serait une belle leçon que la Chine pourrait donner aux Etats-Unis (3) et à l'Occident en se plaçant sur le terrain des libertés tout en réaffirmant , par ailleurs , son hostilité au séparatisme Ouïgour . L'intervention de la Chine (ouvertement ou en "déminage" ) semble inéluctable ...quand bien même cela donnerait de la fièvre à Washington . Certes la diplomatie chinoise semble encore hésiter imaginant que les talibans pourraient être des "alliés objectifs" . Mais le pragmatisme chinois devrait à terme l'emporter : l'Afghanistan islamiste n'est pas la Corée du Nord , pion sur l'échiquier asiatique .

__________________

(1) Echec évident pour les services de renseignement américain visiblement pris de court . Leurs interlocuteurs de l'I.S.I (Pakistan) seraient-ils demeurés silencieux ? 

(2) En 2018 Xi Jinping avait évoqué la nécessité d'une "Grande Muraille d'acier" dans la région du Xin Jiang proche de l'Afghanistan . Mais certains prétendaient que la menace de Daesh était surestimée . Tel n'est plus le cas aujourd'hui .

(3) " America is back " (Joe Biden) . Really ?


Aucun commentaire: