vendredi 19 octobre 2012

UMP : Fillon ou Copé ?

Ce ne sont pas mes "affaires" et j'ai un peu hésité à écrire ce post. Mais , à la veille du Week-end, il faut bien se détendre...

En clair : pour moi, les "patronages " ne font pas de doutes. Il y a un ''axe'' Nicolas Sarkozy- Brice Hortefeux- Jean-François Copé et (comme on vient de le voir ce soir )... Henri Guaino. En dépit de la complicité Claude Guéant/Nicolas Sarkozy , la récente prise de position de l'ancien ministre de l'intérieur en faveur de François Fillon ne m'étonne guère en raison de la fibre "gaulliste" (ou au moins ''gaullienne'') de l'ex-Secrétaire général de l’Élysée.

 Quant à moi, avec tout le respect que j'ai pour le Général de Gaulle et sa mémoire, je n'oserai faire parler ses mânes. Je note seulement que François Fillon demeure peu ou prou dans une tradition "gaullienne" inscrite dans ses gènes et que Copé , équilibriste, navigue entre récifs et clochers.

A qui va ma préférence ? je n'en ai cure sauf à considérer au passage que l'un me semble avoir le caractère et la vision d'un possible homme d’État, l'autre,astucieux, cherche encore - comme tout renard - le bon terrier (et la portée de lapins qui va avec).

Paradis fiscaux : entre louvoiements et inaction

Je me suis étonné cette semaine que le gouvernement décide, finalement, de ne pas inclure les œuvres d'art dans l'assiette de l' I.S.F. Il paraît que cela aurait pu nuire à la "Place de Paris". Cela nuit surtout à la cohérence et à la crédibilité des Pouvoirs publics en période de crise: les œuvres d'art sont autant de "paradis fiscaux". Il aurait été pourtant aisé de distinguer les œuvres d'art "patrimoniales" (dans les familles depuis des générations) des achats d'opportunité pour échapper à l’impôt. Bref, un couac de plus assez troublant.

Mais j'ai fait un bond lorsque j'ai appris (1) que de considérables capitaux grecs avaient été "prendre l'air" dans les banques suisses : 200 milliards d'euros ! Cette somme équivaut à 60 % du PIB de la Grèce et représente 40% de toute la dette publique de ce pays. Au moment où le peuple Grec est à genoux , cette évasion fiscale est tout aussi troublante (et bien davantage) que l'exonération des "Paradis fiscaux/œuvres d'art". Le gouvernement grec (qui a connaissance de cette évasion fiscale) saura-t-il réagir? Le pourra-t-il?

Il est grand temps que l'Union (et singulièrement la "zone euro") revoie sa fiscalité  au moment où la rigueur (ne parlons pas d'austérité) est considérée comme indispensable pour sortir de la crise économique . 

Un peu plus d'équité est sans doute nécessaire . Elle passe par le "toilettage" des Paradis fiscaux : les " îles Caïmans " sont plus nombreuses que ce que l'on imagine et il est peut-être temps de mettre le nez - sinon le bras - dans ce marigot.

______________

(1)  Ignacio Escolar  : "La crisis en 100 apuntos." (P 217etc...) Éditions Debate. Barcelone 2012.

mercredi 17 octobre 2012

Moyen-Orient/Iran : l' heure de vérité

Tout le monde (ou à peu près) sait que l'Iran possède les connaissances scientifiques lui permettant de fabriquer une bombe atomique. Les documents qu'ont pu compulser en 2006 les experts de l'A.I.E.A. ne laissent guère de doutes : ils contiennent des indications précises quant au moulage de l'uranium métal (permettant de réaliser les 2 demi-sphères). Cela dit, il y a un assez large écart entre le "savoir" et le "savoir faire". 

Mais il s'agit d'une "épée de Damoclès" qui n'est pas acceptable . Ce n'est pas - notamment - supportable pour Israël et il ne fait pas de doute que d'autres États du Moyen-Orient s'engageraient alors dans une course proliférante si l'Iran possédait l'arme atomique. L' Arabie Saoudite et aussi l’Égypte trouveraient probablement (comme le Pakistan dans les années 1975/80) de généreux "facilitateurs". 

Il semble que "l'heure de vérité" pourrait comporter 4 importants "quart d'heures"

a) ratification par l'Iran du Protocole additionnel à l'accord de garanties conclu avec l'A.I.E.A (protocole signé en 2003 mais toujours pas ratifié). Ce serait là un signe tangible de bonne volonté et de transparence.

b) participation et propositions lors de la Conférence d'Helsinki de décembre 2012 sur la création d'une Zone Exempte d'Arme Nucléaire (Z.E.A.N.) au Moyen-Orient. La reprise des négociation avec les 5+1 d'ici fin novembre devrait préparer le terrain.

c) renoncement à l'enrichissement de l'Uranium dès avant le seuil de 20% en échange d'un accord lui garantissant la fourniture de matière fissile (UHE) pour la production d'isotopes médicaux (réacteur de Téhéran). Mais seulement à la hauteur des besoins de ce réacteur de recherche.

d)  clarification de l'usage du réacteur à eau lourde d'Arak à même de produire du plutonium à partir du seul U 238.

Le Président Ahmadinejad devant achever son mandat en juin 2013, il lui appartient de donner d'ici là des gages tangibles de bonne foi : c'est désormais son heure de vérité.
_______

NB- J'ajoute que la signature du T.N.P par Israël (seulement lié par un"accord de garantie" limité avec l'A.I.E.A.) serait plus que bienvenue. Seuls l'Inde, le Pakistan, Israël (parmi les États possédant l'arme nucléaire) n'ont pas signé le T.N.P avec, bien sûr, la paranoïaque Corée du Nord qui l'a quitté en 2003 avec "armes et bagages".

samedi 13 octobre 2012

Moyen-Orient: quelle stratégie américaine?

Le Moyen-Orient est devenu une poudrière et certains n'hésitent pas à comparer la situation à celle des Balkans avant 1914. Certes, il n'y a pas d'alliance formelle comme à l'époque de la Triple Entente et de la Triplice. Pour autant, la Russie et la Chine observent. Mais se contentent-elles d'observer? 

A la différence de la situation à la veille de 1914, on a le sentiment qu'intérêts politiques , commerciaux , stratégies industrielles sont intimement mêlés. D'où la difficulté que nous avons à décrypter une situation porteuse à la fois d'élan démocratique mais aussi de haines et de rivalités. Puissions nous éviter de connaître les épisode sanglants d'une nouvelle "Terreur", celle de 1793...D'autant plus que les missiles ont, désormais, remplacé haches et fourches.

Évidemment - comme l'indique notamment Mme Clinton - la démocratisation est une nécessité pour le Moyen-Orient. Comment pourrait-on dire le contraire? Mais encore faudrait-il que ce souffle démocratique soit partagé par l'ensemble des États du Moyen-Orient. Certes, cela concerne la Syrie, l'Iran, probablement aussi la Jordanie mais, tout autant,les autres régimes autoritaires producteurs de pétrole. Miraculeusement la plupart d'entre eux sont épargnés par le ''printemps'' arabe ou bien dans tel Émirat les rebellions sont rapidement réprimées. Le Golfe - et le pétrole- génèreraient-ils une sorte de saint Chrême? 

 Je ne doute pas de la bonne volonté des États-Unis et , en dépit des évènements actuels, j'ose espérer que la démocratisation est en marche . C'est un vœu. Ce mouvement vers plus de liberté, de solidarité, d'égalité des sexes est celui (puis-je en douter?) soutenu par l'Amérique (1). C'était en tout cas la doctrine du '' Grand Moyen Orient '' qui a accompagné ou précédé le ''printemps Arabe''.

 Mais si stratégie il y a, conjuguant démocratisation et aussi ''garanties'' pétrolières je me dis que les plateaux de la balance doivent être de poids équivalent. La démocratie ne pèse pas moins près des champs de pétrole.

 J'espère que la stratégie américaine est celle de la recherche d'une véritable démocratie dans le Moyen-Orient et que, dans ce bouillonnement de cultures, une impulsion sera donnée au projet de création d'une Zone Exempte d'Arme Nucléaire (ZEAN) au Moyen-Orient. Si les cartes sont mises sur la table à la conférence d'Helsinki, il serait curieux (et aussi tragique) de voir tels ou tels États s'y opposer. Cela est loin d'être incompatible avec le processus de démocratisation que revendiquent, à juste titre, les États-Unis.

_____________

(1) cf.  Donald Rumsfeld à l’hebdomadaire Valeurs actuelles (1er Novembre 2002):
"il n'y aura pas de victoire (contre le terrorisme ) sans démocratisation...Le maintien des modes traditionnels de vie devient de plus en plus problématique : les populations concernées cherchent à bénéficier en même temps des avantages de la civilisation moderne. C'est dans cette situation ambigüe , intermédiaire, où le monde traditionnel sert toujours de référence et où le monde moderne n'est pas encore en place, où le ressentiment est généralisé, que naît l'interprétation extrémisme de l'islam" (entretien accordé à Michel Gurfinkiel ).

lundi 8 octobre 2012

Qatar : un Etat philanthrope ?

Les investissements du Qatar en France (et aussi un peu partout en Europe) sont importants et nous n'avons pas - a priori - à faire la fine bouche. Au nom de quoi empêcherait-on d'ailleurs ce richissime Émirat d'investir? Sauf, bien sûr, s'agissant de secteurs stratégiques (comme le nucléaire). 

Ainsi, le Qatar fait son marché : immobilier, prises de participation, club de football etc...Et, il y a quelques semaines, a été officialisé un Fonds investissement pour les banlieues doté de 150 M d'euros. Ce fonds a pour objet d'aider à la création d'entreprises dans ce que nous appelons pudiquement "les quartiers". 

Il est possible que cet investissement (à la différence des autres) relève de la pure philanthropie et que l’Émirat n'attende pas un "retour sur investissement". D'ailleurs pourquoi se méfier puisque le Qatar a su , à droite comme à gauche, se créer un réseau de "meilleurs amis"?

 On dira évidemment que nous ne pouvons avoir que des relations amicales avec un Etat si richement doté par la nature de considérables réserves de gaz et d'un non moins considérable (85Milliards$) Fonds d'investissement souverain (Qia).

 Il n'empêche : tout le monde (ou à peu près) connaît les liens étroits (religieux et financiers) que le Qatar entretient avec les Frères musulmans dont on sait que l'application de la chari'a est l'un des objectifs. Il n'est pas, non plus, incongru de s'interroger sur l'aide apportée par l'Émirat aux mouvements islamistes au nord-Mali. Altruisme?

Mais ne faisons pas de procès d'intention sauf à apparaître comme farouchement sceptique. Je souhaite ardemment que le Fonds d'investissement banlieues relève de la pure philanthropie...

Pourquoi douter? Les "meilleurs amis" de l’Émirat sont là pour nous assurer que toute idée préconçue est hors de propos. Je le crois volontiers puisque des hommes et des femmes au-dessus de tout soupçon nous l'assurent.
 ___________

NB- Dans un article récent (inspiré par qui?) vu sur le net, les Français -selon les Qatari-  seraient racistes et encore empreints d'une idéologie colonialiste (sic). Cet article plaidait l'action totalement désintéressée (resic) du Qatar en particulier dans les "quartiers". .. Qu'il en soit ainsi !

mardi 2 octobre 2012

Iran/nucléaire : Uranium enrichi à 20 % ou 70% ? Où est la vérité?

Difficile d'y voir clair dans le programme nucléaire iranien : à l'Assemblée Générale des Nations Unies, le Premier ministre israélien vient d'affirmer (croquis à l'appui) que l'Iran enrichissait désormais son uranium à hauteur de 70% c'est-à-dire près du seuil de 90 % (qui est le niveau d'enrichissement nécessaire pour fabriquer une arme atomique). Cela m'a surpris , cette information n'ayant - à ma connaissance - été donnée par aucune autre source. S'agissant, en particulier, du site controversé de Fordo (sous une montagne,près de la ville sainte de Qom), on a évoqué une production d' U enrichi à 20 %.

 Dans le même temps M.Ali Asghar Soltanieh, ambassadeur iranien auprès de l'A.I.E.A. aurait indiqué que son pays accepterait de ne pas aller au-delà d'un enrichissement à 20% (compatible avec les isotopes requis pour la recherche médicale) si l'Occident levait les sanctions économiques.

Je pense que ces propos - s'ils ont été correctement rapportés- ne sont pas tombés "dans l'oreille d'un sourd" : est-ce une piste de négociation?  Ce point est à explorer.

Par contre si l'Iran en est au seuil de 70% comme le prétend le Premier ministre israélien, on est dans un "jeu de dupes".

 Alors, qui dit vrai?

L'A.I.E.A. doit savoir : 20% ou 70 % ? La différence est essentielle.

 Cela d'autant plus que filtrent en ce moment des rumeurs (réalité ou "intox"?) selon lesquelles l'Iran pourrait enfin ratifier le Protocole additionnel à l'Accord de garanties (A.I.E.A), document signé en 2003. Mais tout cela demande à être vérifié , recoupé, décrypté ... tant le double langage est désormais devenu la règle. D'où l'intérêt de l'approche "conférence d'Helsinki" sur la dénucléarisation du Moyen-Orient (en décembre) qui devrait permettre de mieux cerner le jeu (double jeu ? ) des acteurs.

____________

NB- Je me demande pourquoi M.Netanyahou a marqué d'une ligne rouge le seuil de 90% : si le seuil de 20% d'enrichissement de l'U est sensiblement dépassé cela signifie que le programme nucléaire est ostensiblement à vocation militaire. Si "ligne rouge" il y a ce n'est pas à 90 % mais bien avant. C'est là la différence entre la bonne foi mise en avant par l'Iran et l'éventuelle mauvaise foi. (A moins que les 70 % se réfèrent au chemin "virtuellement" parcouru et non au degré d'enrichissement).


lundi 1 octobre 2012

Espagne/austérité : ils dorment dans des boîtes en carton...

Des dizaines de personnes dorment dans des cartons : pourtant ce ne sont pas des SDF que j'ai vus à Madrid : Hommes,femmes, enfants se couvrent de cartons pour s'abriter pendant la nuit sous les arcades de la Plaza Mayor. En plein jour, j'ai vu la tête d'une femme surgir d'une boîte en carton. C'était là sa "maison"...C'est bien la première fois que je vois , en Espagne , la misère ainsi apparente.

 Pendant ce temps , 3000 personnes manifestaient leur colère et leur peur devant le Parlement, près de la Place de Neptune. Il faut dire que le gouvernement de M. Mariano Rajoy en est à son énième plan de rigueur (coupes sombres dans les budgets de la Santé, de l’Éducation... et même une taxe sur les gains à la loterie nationale). 

L' Espagne souffre: des milliers de familles ont été jetées hors de leur appartement, ne pouvant rembourser les prêts hypothécaires largement octroyés par les banques avant la crise. Non seulement les banques ont récupéré leur appartement mais ces pauvres gens doivent rembourser intégralement le montant de leur prêt majoré des frais de justice...Les banques s'engraissent tout en dégraissant! Aberration.

 Cela n'empêche pas les madrilènes de paraître gais. Je dis bien, de paraître. A deux pas de la Plaza Mayor (le coeur de Madrid), la Puerta del Sol est noire de monde : Les madrilènes tentent d'oublier la crise tout en sachant que nombre d'entre eux sont sur le fil du rasoir, pouvant à tout moment perdre leur emploi.

 Ils me disent que l'on a trop aidé les banques, que l'on a fait preuve de trop de mansuétude à leur égard alors même que ces banques n'ont aucun scrupule à jeter des familles à la rue tout en les obligeant  à  rembourser leur crédit . Pourtant leur appartement ou leur maison leur ont été repris...

Le gouvernement espagnol tient le cap de la rigueur mais les madrilènes sont las de ne pas voir la moindre lueur d'espoir. Comment marier austérité et croissance, rigueur et créations d'emploi? Les "oubliés" (qui n'ont plus la force d'être "indignés") de la Plaza Mayor ne font plus de rêve : ils se heurtent aux parois de leur maison...en carton.


mercredi 26 septembre 2012

Europe : Un Budget central pour la Zone euro / Une Union à deux vitesses?

Les déclarations du Président du Conseil européen , M. Van Rompuy (en juillet) et la récente prise de position de la Chancelière allemande, Mme Merkel vont dans le même sens: dans une conjoncture difficile où des mesures d'économie mais aussi de relance sont indispensables, il est impératif de coordonner les politiques financières. 

Outre que ce budget "fédéral" est une voie normale vers l'intégration d’États ayant une monnaie commune, il rejoint (il me semble) l'idée de "project bonds " déjà évoquée visant à soutenir l'emploi et la croissance par des projets structurants.

  La conclusion que l'on ne peut manquer de tirer de ces propositions et initiatives est le constat,finalement, d'une Union à deux vitesses : une "Zone euro" dotée de mécanismes (M.E.S., supervision bancaire...) et institutions spécifiques, prenant ainsi de l'avance par rapport aux dix autres États non membres de la Zone. C'est là une "contradiction" à résoudre qui se pose non pas seulement dans le domaine économique mais qui a forcément des incidences sur l'Union en tant qu'entité politique.

____________

Le débat n'est pas encore lancé ouvertement et,à vrai dire, l'opinion publique ne s'en émeut pas. Elle est davantage préoccupée par les mesures de rigueur en cours et à venir. Elle s'interroge aussi sur la nature des leviers de désendettement : fiscalité (qui risque de geler toute tentative de relance) ou bien "amaigrissement " de l’État et des collectivités territoriales.

lundi 24 septembre 2012

"Théocentrisme", radicalisation des croyances et autres paradoxes

 Alors que l'on assiste à une radicalisation des croyances et à la montée des tensions liées au fait religieux on peut s'interroger sur la portée du théocentrisme moyen-oriental dans une Terre où , désormais, les distances spatiales et temporelles sont abolies. Dieu "géocentré" aurait-il déjà "choisi les siens" qui - actuellement - s'entretuent?

 Je décline quelques réflexions au fil de l'eau en ayant à l'esprit que le Créateur ne peut avoir de préférence et qu'aucune spiritualité - à mon sens- ne l'emporte sur les autres.

1-D'abord, les religions dites "du Livre" ont  un point commun: Dieu s'est révélé aux Hommes directement (Jésus, Mahomet, Moïse, Abraham). Les autres religions ou spiritualités (Hindouisme, Bouddhisme, Taoïsme etc...) ne mettent pas en avant un homme (ou une femme) clairement identifié (Prophète ou Homme/Dieu) ayant eu le privilège d'avoir un contact direct - une Révélation - avec le Créateur de l'Univers quelle que soit son appellation . 

2-Ensuite, ces religions du "Livre" et ces révélations se situent à l'intérieur d' un cercle dont le diamètre n'excède pas 1500 km : le Théos apparaît donc " géo-centré". Est-ce à dire,dans ces conditions, que Dieu a délaissé le reste du Monde en réservant ses révélations - en dehors de tout messianisme ultérieur - à une zone privilégiée? Difficile à croire.

3-Or, dans le temps et l'espace raccourcis qui sont maintenant les nôtres , où les pays deviennent si proches et où la perception de l'Univers (et de "mondes" potentiels) est de plus en plus aigüe, cette focalisation sur une étroite bande géographique est forcément déconcertante puisque seuls 1200 km séparent La Mecque de Jérusalem : C'est donc sur ce seul arc que Dieu s'est révélé de façon directe. Cela peut laisser rêveur : en effet, ce n'est pas la croyance - en ce bassin du Proche-Orient - en un Dieu unique qui peut brider la volonté du Créateur et l'amener à dicter la localisation de ses manifestations . Car ce n'est évidemment pas le monothéisme qui crée Dieu : Il conserve - pour parler un langage commun - son "libre arbitre".

4-Ainsi, de la même manière que beaucoup de chrétiens ont du mal à conceptualiser un Christ Cosmique (tel que le concevait Teilhard de Chardin) et dépassant notre petite Terre, beaucoup ont du mal à imaginer que Dieu (le Créateur de l'Univers) ne se soit directement révélé que par l'intermédiaire d'une sorte de rayon laser balayant un point infime de notre Terre .

                                                             _____________

 A notre époque paradoxale où, conjointement avec des tensions religieuses, certains philosophes (A.Comte-Sponville, L.Ferry...) prétendent (en mettant Hegel à leur sauce) qu'il existe une "spiritualité athée " l’œcuménisme religieux devrait être la réponse apportée tant aux "radicaux" qu'aux prétendus athées . Cette réponse permettrait au moins de prendre un peu de champ là où des religions se radicalisent et où chacun voudrait prêcher pour sa paroisse... au sein d'un Global village.

dimanche 23 septembre 2012

France / Europe : vagues à l'âme

J'ai l'impression , sinon la certitude, que mes compatriotes sont déboussolés : hausse des impôts, baisse probable de la consommation, augmentation des prix (je parle des prix réels tels que visibles dans les supermarchés pour les produits alimentaires : 10 à 15 % en 4 mois), sentiment que le gouvernement hésite à fixer un cap sauf celui, à pas feutrés, d'une "rigueur" qui ne dit pas encore son nom. Bref, la France est morose.

 Dans la situation actuelle où le désendettement est devenu une "ardente obligation" les Français  comprennent que nous devons tous prendre notre part du fardeau . Pour autant, ils ne sauraient vivre avec pour seul objectif et réconfort cette seule antienne. Si - comme mes compatriotes le perçoivent à juste titre - les mesures de rigueur sont la déclinaison d'une volonté européenne, ils s'attendent peut-être à voir l'Europe sous un autre jour que celui de "père fouettard". D'où la nécessité d'avancer sur l'Union politique et de montrer que l'Europe n'est pas un continent en déclin. Les discours sur le "déclin" de l'Europe que tiennent tels ou tels politiques est loin d'être mobilisateur. Il incite au contraire beaucoup à baisser les bras.

 Certes, l'Union connaît des difficultés économiques mais elle y fait face et saura rebondir.Dès lors,il faut probablement monter d'un ton dans la gamme et dire aux Français que leur avenir - non dans le long terme mais dès maintenant - est dans l'Union à laquelle il faut restituer ses "habits" politiques . Je ne sais de quelle rhétorique il faut user ou plutôt comment affirmer cette conviction. Probablement en incitant l'Union à être plus présente sur la scène politique internationale ( et non pas seulement pour réaffirmer la pérennité de l'euro), en encourageant la mobilité des jeunes - et leur formation - dans les différents États de l'Union : un "parcours" européen par exemple, une sorte de programme Erasmus plus ambitieux , plus vaste.

Au moment où la Catalogne endettée réclame son indépendance, il faut que notre cheminement soit inverse. Cela suppose de la pédagogie, une force de conviction (celle qu'avait le Général de Gaulle concernant l'autodétermination de l'Algérie...).

Cela implique un changement de ton pour que la Fédération des États-Nations qu'appelait de ses vœux Jacques Delors prenne corps et constitue,dans les difficultés et la morosité que nous traversons, un réel dessein... apaisant le vague à l'âme.

Mali : quelle Indépendance ?

Le Mali vient de célébrer, hier samedi, le 52 ème anniversaire de son Indépendance. Dans la situation présente n'est-on pas en droit de s'interroger sur la réalité de cette "indépendance"? Un Etat finalement morcelé et où les islamistes font (et défont) la loi, lapidant et amputant au mépris des Droits de l'Homme et de la Charte des Nations Unies. 

Quelle indépendance à la fin lorsque l'on sait que les milices islamistes sont soutenues (au moins financièrement) par l'Arabie Saoudite et le Qatar, lorsque l'on sait que plusieurs "chefs" de ces milices viennent de l'Algérie voisine? 

Mais aussi, quelle est la part de responsabilité occidentale dans ce jeu de massacre? Je croyais (évidemment à demi) que l'Arabie Saoudite et le Qatar étaient des alliés de l'occident : j'en viens finalement à me demander s'il n'y a pas une continuité entre le soutien aux rebelles syriens (qui se disent eux-mêmes tenants d'un islam radical) et leur ingérence au Mali afin de soutenir des djihadistes qui avancent de moins en moins masqués .

 Et l'Algérie dans tout cela? Si certains de ses ressortissants font lien avec ces mêmes djihadistes, Alger doit-il se taire?

 Évidemment, la complexité de la situation est telle que beaucoup de choses m'échappent ...sauf la souffrance de ceux (Maliens et autres) pris sous ces feux croisés d'ambitions, de fanatismes et de calculs.

vendredi 21 septembre 2012

Conférence d'Helsinki / dénucléarisation du Moyen-Orient : la défection d'Israël

Alors qu'une conférence sur la dénucléarisation du Moyen-Orient est prévue à Helsinki d'ici la fin de l'année et rencontre le ferme soutien, notamment, des États-Unis , on apprend qu'Israël sera absent. Cela signifierait-il que Tel-Aviv soit hostile à un projet de Z.E.A.N au Moyen-Orient?

 Cette position me semble quelque peu contre-productive : l'Iran en fera ses "choux gras" et ne manquera pas de mettre en avant les réticences d'Israël à accepter une dénucléarisation de cette zone. Téhéran en tirera forcément son épingle du jeu et - s'il est pris" la main dans le sac" à avancer sur son programme militaire - c'est un argument qu'il mettra en avant.

Au-delà des rencontres en cours (des 5+1) , la seule sortie de l'impasse me paraît être de mettre sur la table ce projet de Z.E.A.N. L'avantage est de forcer les pays concernés à abattre leurs cartes et jeter leurs masques.

Cette option me paraît bien plus réaliste que celle avancée par Kenneth Waltz dans la revue "Foreign Affairs " de juillet-août : Selon lui, un Iran nucléaire face à un Israël nucléaire serait un facteur de stabilité au Moyen-Orient comme ce serait le cas pour l'Asie (Inde/Pakistan). Cette thèse me semble un peu "primaire" car elle fait l'impasse sur des paramètres " incertains" au Moyen-Orient (mouvements non entièrement contrôlables, rivalité chiites/sunnites etc...).

Dans le contexte actuel , aborder un projet de Z.E.A.N. dans la zone serait une incontestable avancée. L'absence d'Israël à la future conférence d'Helsinki est regrettable et sa "chaise vide" sera forcément montrée du doigt comme contradictoire par rapport aux craintes affirmées au sujet du nucléaire iranien.

mardi 18 septembre 2012

Iran nucléaire : la "clé" de l'amiral J.A. Lyons ...

Je tombe, par hasard, sur un article de l'amiral (en retraite) James A. Lyons paru dans le Washington Times du 11 Septembre. La date de parution est-elle une simple coïncidence? Quoi qu'il en soit, l'amiral J.A. Lyons, ancien commandant en chef de la flotte américaine du Pacifique, met en garde à propos du danger que représenterait l'Iran s'il venait à détenir l'arme nucléaire.

 Il en veut pour preuve le "profil"- selon lui - du Président Mahmoud Ahmadinejad qui (je cite) :

  "est membre d'une petite secte extrémiste connue sous le nom de "12" qui croit qu'un homme peut jouer un rôle clé en causant un chaos mondial, ce qui ouvrirait la porte au retour du douzième Iman "caché". Ahmadinejad a démontré qu'il croit avoir été choisi pour être cet homme."

 Cette affirmation est gratuite pourtant elle peut susciter bien des interrogations. Tout comme la "clé" que livre l'amiral.Lyons : il fait référence au concept de la Taqîyya qui, dans la chari'a, justifierait que l'on puisse légitimement tenir deux messages contradictoires simultanément . La Taqîyya serait ainsi une dissimulation autorisée par le Coran . Et l'amiral de poursuivre : "Dans le cas de l'Iran, son démenti continuel d'un programme nucléaire est un exemple majeur". 

Je ne sais que penser des affirmations  de M.Lyons parues le 11 septembre et de ses critiques à peines voilées de l'administration Obama. Mais je suis d'accord au moins sur un point : L' Iran , détenteur de l'arme atomique, ouvrirait la porte à la prolifération nucléaire dans le Moyen-Orient et renverrait dans les limbes le projet de Z.E.A.N (Zone Exempte d'Arme Nucléaire ) dans cette région, projet que suggérait en France Paul Quilès (ancien président de la Commission de la défense) et qui devrait être examiné d'ici fin 2012 à Helsinki comme suggéré lors de la conférence quinquennale de "bilan" du T.N.P. en 2010. 

En tout état de cause la définition d'une "ligne rouge" est indispensable , cela d'autant plus s'il advenait que M.Lyons vît juste en évoquant les mensonges que permettrait la Taqîyya.

Dommage qu'une même "ligne rouge" n'ait pas été définie lorsque le Pakistan se dotait de l'arme nucléaire dans les années 90, ce même Pakistan qui vient de tester hier, 17 Septembre 2012, un missile de courte portée à même de recevoir une ogive nucléaire.

samedi 15 septembre 2012

Extrémismes, récupérations, élections...

 Le film "l'innocence des musulmans", stupidement salué par le corrosif pasteur américain Terry Jones, a mis le feu aux poudres un peu partout dans le monde : Moyen-orient, Asie etc...Pendant que le Pape Benoît XVI prêche au Liban la tolérance, c'est la haine qui prévaut ailleurs .

 On a beau dire que les attentats de Benghazi ont été planifiés, il n'empêche que les manifestations en cours ont pour racine un "film" qui appelle à la haine. Rien ne l'excuse et ce n'est pas au nom de la liberté d'expression que l'on peut passer l'éponge.

 Certes, les salafistes et autres fanatiques ont fait sortir les foules. Mais seraient-elles sorties si ce film bête et méchant n'avait pas été diffusé? A trop vouloir, aux États-Unis, tenir un langage pseudo-patriotique , il dégénère en xénophobie : qu'en pensent les républicains américains? Sont-ils en accord avec les discours du candidat Mitt Romney? Peut-être peut-on avancer que la "récupération" n'est pas à sens unique?

 En tout cas, ce film qui - sous l'impulsion des salafistes et autres djihadistes a embrasé une bonne partie du monde - a porté à l'Occident un préjudice considérable. Je repose la question : au-delà du provocateur,apparemment de religion copte, quels sont les autres provocateurs , quels sont les autres finançeurs, quels sont les profiteurs?

Sans être devin, il y a deux coïncidences : d'une part, le 11 Septembre et , d'autre part, les élections américaines : n'y aurait-il pas , à ce propos, une tentative de récupération savamment orchestrée pour brouiller les pistes? Voilà les questions que l'on peut se poser : d'un  côté des violences intolérables, d'un autre côté l'expression d'une haine xénophobe dont le "producteur/réalisateur" de religion copte n'est, probablement, que le bouc-émissaire.

___________________

Nb- Question: il apparaît comme probable que des islamistes radicaux aient planifié les violences , profitant des manifestations. Pour autant, la diffusion de ce film (tourné au cours de l'été 2011) est-elle pure coïncidence? Est-ce les salafistes qui ont organisé sa diffusion et suscité les mouvements de foule dont ils se sont servis? Ou bien - au contraire - l'extrait du film a-t-il été sciemment mis en ligne (et par qui? ) le 11 Septembre... en sachant pertinemment qu'il heurterait les musulmans? La réponse à cette question n'est pas innocente.

vendredi 14 septembre 2012

Pour une véritable réforme territoriale

Il y a quelques semaines j'avais exprimé le souhait d'une véritable réforme territoriale clarifiant la "pièce montée" des structures administratives. Dans son dernier numéro (2087) l'hebdomadaire Le Point produit un véritable dossier: un réquisitoire sous le titre "Le scandale des Collectivités locales".

Je renvoie donc à ce dossier sous la plume, notamment, de Patrick Bonazza et de Romain Guibert s'agissant des incroyables dérives constatées en région Ile-de-France. J'avais indiqué que ce pourrait être là (à côté de l'intégration européenne et du fédéralisme qu'appelle M. Barroso) un des grands "chantiers" du quinquennat de François Hollande.

 La France ne peut se permettre - au moment où des économies sont indispensables - d'entretenir des baronnies qui tartinent le beurre et l'argent du beurre (voyages d'études, comités régionaux du tourisme ayant pignon sur rue à New-York... ou à Pékin ...ou à Doha!?,immeubles pharaoniques de barons-pharaons qui veulent édifier de nouveaux Guizèh ). Ce sont, selon l' hebdomadaire, plusieurs milliards d'euros qui seraient ainsi économisés en supprimant des strates non indispensables ou, pour le moins, désuètes. Au moment où il urgent de réduire notre déficit - sans risquer de plonger la France dans la récession du fait des ponctions fiscales - la "rigueur" qui s'impose à l’État central doit également s'imposer aux collectivités locales. Et cette "rigueur" justifie que l'on s'interroge sur les doublons .

 C'est ce que Mario Monti a fait - courageusement - en Italie. Serions-nous plus timorés ou plus laxistes avec le risque , dans quelques années, de connaître une situation "à la Grecque" ?

Le défi est évidemment politique car il est plus aisé de ménager et la chèvre et le choux. Quoi qu'il en soit, je redis ma déception de voir supprimer la proposition de l'ancien gouvernement de créer des conseillers territoriaux siégeant à la fois dans les conseils généraux et les conseils régionaux. C'était là un pas en avant vers la suppression des marches d'un escalier où flambeaux et réverbères sont allumés ... en plein jour.


 A l’échelle européenne ce damier - ou plutôt ce jeu de l'oie pour le citoyen lambda -  a-t-il encore un sens? Quel crédit donner aux départements qui ne sont que les sous-ensemble d'une région? Et - toujours à l'échelle européenne - quels sens accorder aux 22 régions métropolitaines alors que la cohérence économique et territoriale plaide pour deux fois moins de Régions? Les communes (plus de 36 000) sont, certes, un échelon de proximité mais les communautés de communes ou d'agglomération ne le sont-elles pas aussi? J'appelle donc de mes vœux (pieux?) une France dont le socle serait 2 entités : les Communautés (de communes ou d'agglomération) et les Régions. 

 Le dossier du Point est sans appel. Le diagnostic est déjà fait dans le rapport de Jacques Attali: il ne reste plus qu'à aller de l'avant. Ce n'est pas , certes, caresser les "barons" dans le sens du poil. Mais l'impopularité (non chez les citoyens mais dans les cercles concentriques du pouvoir) peut être , à terme, payante. Encore faut-il convaincre ses amis politiques : là est le véritable défi pour le gouvernement.

mercredi 12 septembre 2012

Moyen-Orient: Le "printemps arabe" dévoyé

 Les évènements de cette nuit à Benghazi et au Caire voilent de noir la "pierre blanche" qui aurait dû marquer cette journée du 12 Septembre (approbation du M.E.S par la Cour Constitutionnelle allemande donnant ainsi du souffle à l'Union).

 A l'origine ( réelle ou supposée) , un film d'une ridicule indigence dont j'ai vu quelques extraits sur you tube. Ce film est non seulement indigent mais provocateur. Je m'interroge sur son financement : quelles bourses ont été déliées aux Etats-Unis...ou ailleurs?

Pour autant, comment imaginer que l'on assassine l’ambassadeur américain en Libye? Si ce n'est du fait d'un fanatisme qui se répand : de la Tunisie à l' Égypte en  passant par la Libye et gagnant le Machrek. Samuel Huntington,si décrié car considéré comme "simpliste" par de beaux esprits philosophes, avait-il raison en évoquant le "choc des civilisations"?

Je me dis aussi que les États-Unis ont (par naïveté?) fait fausse route imaginant à l'époque de George Bush la doctrine du "Grand Moyen Orient" afin de mettre en place de soi-disant régimes démocratiques. Quand bien même cette stratégie aurait été édulcorée depuis, il en reste des séquelles. L'islamisme radical est en marche et le Moyen-Orient devient un sinistre bourbier : luttes fratricides entre chiites et sunnites, percée des salafistes et des Frères musulmans, djihadistes tapis dans l'ombre attendant que le fruit mûr ne tombe ou bien , mitraillette à la main, se faisant passer pour d'innocents libérateurs. 

Dans ce Moyen-Orient sensible, l'on avance masqué : guerres de "libération" aux enjeux complexes, provocations répondant aux provocations, recherche de nouveaux "partenariats" (cf.Égypte/Chine) etc... 

Mais j'en reviens aux évènements de cette nuit: quelles que soient les erreurs stratégiques américaines misant sur un "printemps" qui n'est pas advenu, quelle que soit la nullité grossière du film réalisé par un sinistre provocateur , rien ne légitime ce déchaînement de violence et l'assassinat d'un dynamique ambassadeur américain (qui, au demeurant, avait soutenu la "révolution" en Libye).

Cet épisode sanglant montre ce qui peut advenir lorsque les foules robotisées sont opportunément manipulées comme les personnages d' un théâtre de Guignol . Un bien sinistre Guignol.

dimanche 9 septembre 2012

France : au diapason de l'Union européenne

C'est ce "chapeau" que je retiens de l'intervention, ce soir, du Président de la République. Sans évoquer le mot d'austérité (si souvent employé par nos amis espagnols), c'est - en raison des circonstances- un évident tournant vers plus de rigueur. La France ne s'exonère pas des efforts décidés au niveau de l'Union pour sortir de la crise économique : elle est au diapason.

 L'effort budgétaire est considérable : 30 milliards d'euros d'économies sur le budget 2013, équitablement répartis (réduction des dépenses + prélèvements) afin d'arriver à l'objectif de 3% maximum de déficit budgétaire en 2013.

 L'emploi est , bien sûr, au centre des préoccupations et - en raison des prévisions de croissance de 0,8% en 2013 - il ne faut pas s'attendre à une nette amélioration dans le très court terme. C'est d'ailleurs ce qu'a laissé entendre François Hollande même s'il l'a indiqué un peu moins brutalement que le Président du Conseil Espagnol qui ponctue chacune de ses interventions en rappelant que le résultat des efforts ne sera visible que dans le moyen terme.

 Le Président espère tout de même une inversion de la courbe du chômage d'ici un an: pari risqué en raison de la sous-utilisation actuelle des capacités de production qui n'incite donc guère les entreprises à investir puisque les marges de croissance existent d'ores et déjà... et ne sont que tributaires de la demande qui va forcément ralentir en raison de l'effort de rigueur.

 La Commission européenne souligne systématiquement que les réformes doivent être structurelles. C'est là  une litote pour évoquer la réforme nécessaire du marché du travail vers une plus grande "flexibilité". Mais le mot , en France, est tabou (tout comme le mot "rigueur"). Pourtant, quelle différence avec la "souplesse" évoquée sans détours par François Hollande ? Aucune en sémantique. S'y rajoute cependant une prise en charge des personnes licenciées (indemnités, formation etc...). " Modèle" danois ?

 François Hollande a montré , ce soir, qu'il avait pris les rênes . A-t-il fixé un cap ? Beaucoup - dans l'opposition - diront qu'il n'a pas encore montré, tel un nouveau Moïse, la "Terre Promise".

 Comme d'habitude le Front National en rajoute avec ses excès habituels (notamment déni de l'Union ) comme si la France pouvait encore trouver rempart derrière une virtuelle "ligne Maginot"!

Pour autant , le Président en a décliné le chemin. Sans dramatisation excessive mais en campant sur le socle de ses convictions , au diapason de l'Union.

________________

NB- Ainsi Bernard Arnault, le  patron de LVMH, veut se faire Belge...surprenante information diffusée la veille de l’intervention du Président. Peut-être apprendra-t-on que ce n'est là qu' "histoire belge" et que Bernard Arnault souhaite seulement acquérir la nationalité gabonaise... (évidemment pour "raisons personnelles"). A moins qu'il ne souhaite trouver refuge - et consolation - derrière le Manneken-Pis...

jeudi 6 septembre 2012

Union : message aux euro-sceptiques qui n'ont pas encore compris

Il y a quelques semaines , j'écrivais que j'étais persuadé de la solidité de l'Euro. Comme il fallait s'y attendre , M.Mario Draghi a "rempli ses obligations" en faisant adopter le programme dit O.M.T. qui prévoit l'intervention de la B.C.E. sur le marché secondaire pour le rachat des obligations souveraines (après appel au M.E.S).

 A ceux qui croient - défaitistes avant l'heure- à un euro moribond , j'adresse mes condoléances. 

Des économistes (qui souvent ne sont que des conjoncturistes à la vision courte) prédisaient une "explosion" de l'euro. Elle n'a pas eu lieu et elle n'aura pas lieu. Car (ce que des "économistes" ne comprennent pas ) l'euro est le symbole et -si je puis dire - le drapeau de l'Union. Tout autant que l'hymne européen. Je regrette que certains prédicateurs ( des mormons? ) ne perçoivent pas encore la dimension politique de l'euro. 

En France l'on sait bien ( du moins les personnes ayant un Q.I. un peu au-dessus de la moyenne) que dans un contexte de mondialisation, il ne peut y avoir de politique économique strictement nationale. Par ailleurs, face à  des tentatives hégémoniques (suivez mon regard) l'Europe - vieux Pays mais qui se renouvelle tout comme une sauvegarde de disque dur peut être actualisée - demeure, en politique étrangère, une voie de recours (et de secours).

 L' Europe, d'expérience, a la vision longue et l'Union est en marche. Elle aura d'ici une dizaine d'années un Président (ou une Présidente) élue au suffrage universel. Ce n'est pas la Pythie de Delphes qui me l'a dit mais le simple bon sens.

 A ceux qui voient un retour aux monnaies nationales, je souhaite de vivre -en rêve - leurs fantasmes. François Hollande l'a compris tout comme Mme Merkel, MM. Rajoy et Monti. Le Président (ou le gouverneur) de la Bundesbank n'a probablement pas intégré la dimension politique de l'euro.Mais on ne peut demander à un "comptable" de trop élargir son champ de vision. 

A ceux qui veulent opposer Europe du Nord et du Sud, je leur demande de s'informer des plans Italiens ou Espagnols: ils comprendront que les cigales sont moins nombreuses que les fourmis. Même sous le Parthénon les fourmis prospèrent (quoiqu'elles n'aient guère que du marbre à grignoter). Les cigales bruissent moins devant les évidences. Le peuple grec sait (en tout cas les jeunes) que les parties de cartes arrosées d'ouzo sont terminées.

 A ceux qui utilisent un langage dual "fourmis contre cigales", je dis que l'Union européenne porte une volonté farouche d'aller de l'avant et que les cigales - si Zeus l'exige - ne tarderont pas à devenir fourmis.

Mais Zeus n'est pas forcément à la Banque Centrale, seulement un cran au-dessus : là où s'exprime le destin des nations.

Barack OBAMA : Pour un second mandat

 Avant une élection qui, forcément, aura un impact sur la planète entière, je veux dire pourquoi  le Président OBAMA doit être, à mon sens, reconduit dans ses fonctions. 

Mon impression (peut-être subjective) est celle d'un homme dont le parcours -en raison de ses origines - n'a probablement pas été facile. C'est l'image de l'Amérique qu'il nous renvoie, celle d'un pays où l'on peut émerger grâce à ses mérites quelle que soit la position de départ (ce qui n'est pas toujours le cas en France où subsistent encore des "castes" qui se reproduisent).

 Au-delà de l'image, je retiens, notamment, la bataille que Barack OBAMA a menée en faveur de la prise en charge de l'assurance-santé: c'est une victoire sur le surprenant égoïsme d'une société américaine parfois excessivement libérale (cf. l'acquisition d'armes).

 Au plan international, l'homme est mesuré et lucide. Il possède les réflexes nécessaires sans tomber dans les travers de Mitt Romney qui joue "les va-t'en-guerre" et  matamores . S'agissant de la "poudrière" du Moyen-Orient et des déflagrations toujours possibles, comment ne pas accorder plus de confiance au Président actuel pour éviter les déflagrations en chaîne (accrues en raison de la désinformation actuelle et des parties de poker ou de billard engagées à grande échelle )? Cela suppose que l'on garde la tête froide pour décrypter et savoir comment réagir au-delà des provocation (Iran/Israël). Le Président Obama s'est engagé - par exemple - dans une politique de désarmement (cf. son discours de Prague de 2009) tout en maintenant l'option "bouclier anti-missiles" en Europe Centrale pour parer à toute attaque irresponsable (cf. Corée du Nord, Iran).

Je sais - sur le plan intérieur - que les républicains désavouent son bilan économique: A croire que les ultra-libéraux américains seraient,par magie, devenus subitement keynésiens : Il est surprenant que l'on critique à la fois l'intervention de l’État fédéral (santé) et que l'on regrette ,en parallèle, son non interventionnisme économique. D'autant qu'aux États-Unis, la F.E.D. a bien plus de marge de manœuvre que notre Banque Centrale Européenne et a pu, ainsi, intervenir directement au niveau monétaire. Les républicains adressent-ils leurs critiques à la F.E.D.?

En tant que Français, je n'ai évidemment pas voix au chapitre (j'attends avec impatience de telles élections à la Présidence de l'Union Européenne..) mais -dans le contexte international politique et économique actuel - nous avons , il me semble, plus besoin du pragmatisme équilibré de Barack OBAMA que des "coups de gueule" incantatoires de MM. Romney/Ryan.

Bonne chance donc, à Barack OBAMA!

lundi 3 septembre 2012

Iran "nucléaire" /Israël : pour en finir avec les doutes

Les médias ne cessent de s'interroger sur une éventuelle attaque préventive d' Israël du fait d'un programme nucléaire militaire iranien . Il me semble nécessaire de passer en revue - rapidement mais objectivement - les arguments justifiant une éventuelle intervention israélienne . Il faut aussi,a contrario, examiner les éléments alimentant les doutes et les présomptions insuffisamment étayées.

1- éléments "en faveur" de l'existence possible d'un programme nucléaire militaire :

1- Accords de 1987 (pendant la guerre Iran/Irak) entre l'Iran (le Premier ministre Mir Hossein Moussavi ) et le "proliférateur" Abdul Qadeer Khan,"père" de la bombe atomique pakistanaise.
2 - Construction dissimulée des usines d'enrichissement de Natanz et Fordo ainsi que du réacteur à eau lourde d'Arak (informations ultérieurement révélées par les Moudjahidin du Peuple).
3- Réticences iraniennes à ouvrir à l'inspection de l'A.I.E.A. les sites de Parchin (maintenant) et de Lavisan-Shian (dans le passé).
4-Déclarations d'anciens hauts responsables de l'A.I.E.A indiquant que l'Iran maîtrise l'usinage de l'uranium métal (technologie nécessaire à la fabrication du "cœur" de la bombe).
5-Accroissement du nombre de centrifugeuses en cascade depuis 2005 (Présidence Ahmadinejad)
6- Refus par l'Iran de ratifier le protocole additionnel à l'accord de garantie avec l'A.I.E.A (pourtant signé il y a près de 10 ans).
7-Fabrication de missiles balistiques (Sahab-3 et Sejil-2) de portée 2000 km (sur la base de modèles Nord-Coréens).

2-éléments de doute quant à l'existence d'un programme nucléaire "opérationnel":

1- Rapport 2011 des 16 agences de renseignement américaines : le programme nucléaire militaire aurait été abandonné en 2003...(information relayée en février 2012 par le Los Angeles Times ).
2- Le général Benny Gantz, chef d'état-major de l'armée israélienne affirme (interview au quotidien Haaretz , 25 avril 2012) que les responsables iraniens "ne décideront pas de franchir le dernier pas pour la production d'armes nucléaires").
3-Si l'Iran détient 189 kg environ d'uranium enrichi, l'enrichissement n'est qu'à hauteur de 20% (alors qu'une bombe nucléaire nécessite de l'uranium enrichi à 90%)
4-l'A.I.E.A ne semble pas avoir contesté l'existence d'un programme médical lié à des réacteurs de recherche requérant de l'uranium enrichi à 20 %
5- Ni les Services américains ni les Services israéliens n'ont apporté de preuve objective (en 10 ans...) de l'existence d'un programme nucléaire militaire iranien alors que des doutes existent depuis lors.
6- En février 2003 - pour justifier une attaque contre l'Irak - de fausses preuves sur un soi-disant programme nucléaire irakien d'envergure ont été présentées à l' O.N.U par le Secrétaire d’État Colin Powell. (l'histoire ne se répète-t-elle pas?).

    Finalement il ne ressort aucune preuve évidente des deux colonnes de ce bilan. Seulement des présomptions. Pour ma part, je suis persuadé que l'Iran possède les connaissances nécessaires à la fabrication d'une bombe (contacts avec le Pakistan, la Corée du Nord etc...). Mais comment expliquer que des Services aussi aguerris que les Services américains ou israéliens n'aient pu - à ce jour - apporter de preuve? Pourquoi l'A.I.E.A ne fait-elle état (dans ses rapports au Conseil des Gouverneurs) que de présomptions alors que d'anciens hauts responsable de cette Agence affirment publiquement, lors de conférences, que l'Iran est à même d'usiner l'uranium métal (ce qui est la "ligne rouge" et le "marqueur" d'un programme nucléaire ayant une interface militaire.)?