lundi 1 octobre 2012

Espagne/austérité : ils dorment dans des boîtes en carton...

Des dizaines de personnes dorment dans des cartons : pourtant ce ne sont pas des SDF que j'ai vus à Madrid : Hommes,femmes, enfants se couvrent de cartons pour s'abriter pendant la nuit sous les arcades de la Plaza Mayor. En plein jour, j'ai vu la tête d'une femme surgir d'une boîte en carton. C'était là sa "maison"...C'est bien la première fois que je vois , en Espagne , la misère ainsi apparente.

 Pendant ce temps , 3000 personnes manifestaient leur colère et leur peur devant le Parlement, près de la Place de Neptune. Il faut dire que le gouvernement de M. Mariano Rajoy en est à son énième plan de rigueur (coupes sombres dans les budgets de la Santé, de l’Éducation... et même une taxe sur les gains à la loterie nationale). 

L' Espagne souffre: des milliers de familles ont été jetées hors de leur appartement, ne pouvant rembourser les prêts hypothécaires largement octroyés par les banques avant la crise. Non seulement les banques ont récupéré leur appartement mais ces pauvres gens doivent rembourser intégralement le montant de leur prêt majoré des frais de justice...Les banques s'engraissent tout en dégraissant! Aberration.

 Cela n'empêche pas les madrilènes de paraître gais. Je dis bien, de paraître. A deux pas de la Plaza Mayor (le coeur de Madrid), la Puerta del Sol est noire de monde : Les madrilènes tentent d'oublier la crise tout en sachant que nombre d'entre eux sont sur le fil du rasoir, pouvant à tout moment perdre leur emploi.

 Ils me disent que l'on a trop aidé les banques, que l'on a fait preuve de trop de mansuétude à leur égard alors même que ces banques n'ont aucun scrupule à jeter des familles à la rue tout en les obligeant  à  rembourser leur crédit . Pourtant leur appartement ou leur maison leur ont été repris...

Le gouvernement espagnol tient le cap de la rigueur mais les madrilènes sont las de ne pas voir la moindre lueur d'espoir. Comment marier austérité et croissance, rigueur et créations d'emploi? Les "oubliés" (qui n'ont plus la force d'être "indignés") de la Plaza Mayor ne font plus de rêve : ils se heurtent aux parois de leur maison...en carton.


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