vendredi 19 octobre 2012

Paradis fiscaux : entre louvoiements et inaction

Je me suis étonné cette semaine que le gouvernement décide, finalement, de ne pas inclure les œuvres d'art dans l'assiette de l' I.S.F. Il paraît que cela aurait pu nuire à la "Place de Paris". Cela nuit surtout à la cohérence et à la crédibilité des Pouvoirs publics en période de crise: les œuvres d'art sont autant de "paradis fiscaux". Il aurait été pourtant aisé de distinguer les œuvres d'art "patrimoniales" (dans les familles depuis des générations) des achats d'opportunité pour échapper à l’impôt. Bref, un couac de plus assez troublant.

Mais j'ai fait un bond lorsque j'ai appris (1) que de considérables capitaux grecs avaient été "prendre l'air" dans les banques suisses : 200 milliards d'euros ! Cette somme équivaut à 60 % du PIB de la Grèce et représente 40% de toute la dette publique de ce pays. Au moment où le peuple Grec est à genoux , cette évasion fiscale est tout aussi troublante (et bien davantage) que l'exonération des "Paradis fiscaux/œuvres d'art". Le gouvernement grec (qui a connaissance de cette évasion fiscale) saura-t-il réagir? Le pourra-t-il?

Il est grand temps que l'Union (et singulièrement la "zone euro") revoie sa fiscalité  au moment où la rigueur (ne parlons pas d'austérité) est considérée comme indispensable pour sortir de la crise économique . 

Un peu plus d'équité est sans doute nécessaire . Elle passe par le "toilettage" des Paradis fiscaux : les " îles Caïmans " sont plus nombreuses que ce que l'on imagine et il est peut-être temps de mettre le nez - sinon le bras - dans ce marigot.

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(1)  Ignacio Escolar  : "La crisis en 100 apuntos." (P 217etc...) Éditions Debate. Barcelone 2012.

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