dimanche 6 mai 2012

Iran nucléaire / Israël : gesticulations ou négociations?

Selon une dépêche de l'AFP, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pourrait annoncer ce soir des élections législatives anticipées pour le mois de septembre. C'est une donnée de politique intérieure et je n'ai pas à faire de commentaires. Cela dit, rien ne m'empêche de faire un commentaire sur les commentaires que suscite cette (probable) annonce dans la soirée.

 Je lis, en effet, que cela permettrait au Premier ministre israélien de ressouder autour de lui ceux qui ne sont pas favorables à une frappe "préventive" sur les installations nucléaires iraniennes. Qui plus est - selon le même commentaire - cela offrirait une "fenêtre de tir" octobre/ novembre juste au moment où auraient lieu les élections présidentielles américaines. Les commentateurs sont, évidemment, libres de leurs commentaires. Pour autant, je trouve que ce type de "pronostic" est en contradiction avec le processus de négociation ouvert avec l'Iran le 14 avril dernier et qui comporte une nouvelle rencontre le 23 Mai à Bagdad.

S'agit-il de "gesticulations" ou d'une pression supplémentaire alors même que les sanctions économiques semblent porter leur fruit?

 En Février (ou Mars) dernier, j'évoquais un "compte à rebours " qu'est venu heureusement interrompre la rencontre des 5 + 1 à Istanbul : il serait dommage que des commentaires hardis ( à moins que l'on ne dispose d'informations de bonne source) donnent le sentiment à l'Iran que des "frappes" se préparent quelle que soit l'issue des négociations.

 Or, il semble que des marges existent pour "geler" l'option nucléaire militaire de l'Iran : par exemple, un accord pour limiter le taux d'enrichissement de l'uranium. Puisque le Président Iranien soutient que l' U à 20% est destiné à des programmes de recherche médicale, il faut le prendre au mot : il n'est nullement besoin, pour un programme médical portant sur des radio-isotopes de disposer d' U enrichi à 85/90 %. De même qu'il n'est nul besoin (sauf à semer le doute) d'enterrer des centrifugeuses à Fordo, près de la ville sainte de Qom .

 Que Téhéran veuille maîtriser le cycle complet du nucléaire à des fins civiles pour ne pas dépendre d'un pays tiers, on peut le comprendre (et cela est compatible avec le TNP ) mais, alors, nul besoin  de disposer d' UHE, ou d'expérimenter l'usinage de l'uranium métal.

 Si cela restait caché "sous la table" les craintes d' Israël seraient alors justifiées (tout autant que celles des monarchies du Golfe). Mais des négociations sont maintenant en cours, qu'il me semble dangereux de compromettre. 

Ce n'est là que simple commentaire au commentaire lu il y a quelques instants.




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