vendredi 4 mai 2012

Existe-t-il un "modèle" français ?

Mon fils qui vit (et travaille) à Madrid me disait, hier soir, que la mutuelle de son entreprise (une bonne mutuelle pourtant !) ne prenait ni en charge les soins dentaires ni les verres ou montures de lunette. S'agissant des soins dentaires,la mutuelle se bornait à rembourser ( généreusement) un "détartrage" par an...Il me disait que ses collègues de travail ne le croyaient pas lorsqu'il indiquait comment cela se passait en France : " c'est le Pérou " lui disent-ils...

Cette simple anecdote tend à confirmer qu'il y a bien un "modèle" français s'agissant des soins, des niveaux de retraite, des allocations chômage. Bien sûr, la France "n'est pas le Pérou " mais il y a une tradition du "service public", une exigence.

Cependant ce "modèle" a ses limites: l'absence de "prise de risques". Qu'il s'agisse de la frilosité des banques ou bien des "usines à gaz " que sont - souvent- les offices ou Établissements Publics en charge de favoriser la recherche d'emploi. J'ai été souvent le témoin de laxismes, de routines, de soi-disant "parcours" de formation ou de "remise niveau" ne débouchant sur rien (un entonnoir où beaucoup entrent mais d'où peu ressortent avec un emploi (ou une perspective d'emploi).

Il serait - dans le contexte de crise que nous vivons - paradoxal de parler de "douce France". Pourtant, par rapport à d'autres pays de l'Union il faut admettre que nous bénéficions - en cas de chute - d'un certain nombre de parachutes sans évoquer bien sûr la densité et la pugnacité des réseaux associatifs. 

Faut-il néanmoins se satisfaire de cette situation (relativement) meilleure que chez plusieurs de nos voisins? Je ne le pense pas : il faut, plutôt, que nous apportions notre pierre à un "modèle " européen qui prendrait en compte certaines de nos traditions essentielles de solidarité, de service public et où seraient mis en avant -aussi- les incontournables objectifs de productivité afin que nos "parachutes" ne soient pas exclusivement financés par l'endettement (c'est -à-dire par le "bâton" égoïstement transmis aux générations qui viennent).

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