mardi 22 mai 2012

Euro-bonds et project-bonds en questions

Plusieurs pays de l'Union (dont la France) sont favorables à des euro-bonds (c'est-à-dire des euro-obligations) . De la sorte les "encours de crédit" des États-membres seraient mutualisés et les obligations émises par l'Union le seraient à un taux bien moindre que les obligations émises par tels ou tels États de l'Union agissant séparément  qu'il s'agisse de l' Espagne, de l'Italie, de l' Irlande ...et , bien sûr , de la Grèce.

 Mais, évidemment, il y a une contrainte (je m'exprime bien sûr à titre personnel ) : d'abord que soient connues les affectations de crédit (les euro-obligations -il s'agirait là de "project-bonds"- ne pourraient servir à financer des dépenses de fonctionnement mais d'investissement, et n'importe pas lesquels!). Le "droit de tirage" des États de l'Union devrait se situer et à l'intérieur d'une enveloppe dont l'objet serait défini et ce "droit de tirage" lié à un quota variable selon les États et déterminé, notamment, en fonction du rapport dette/PIB.

 Une autre contrainte -essentielle - apparaît : Afin d'ajuster les paramètres ci-dessus (nature de la dépense, quota...) cela suppose une coordination étroite des politiques financières et économiques. Si tel n'était pas le cas, les "euro-bonds" n'auraient pour effet que de creuser les déficits puisque aucun "curseur" (investissements productifs, innovation , création  d'emploi ) ne serait ajusté en temps  réel. Cela nous amène donc à prévoir une réforme substantielle des Institutions afin de coordonner les politiques économiques (et financières) des États.

Soit l'on raisonne à court terme , quelques États de l'Union pourraient considérer qu'il est insupportable de payer ces euro-obligations 1 ou 2 points de plus que le taux de leurs propres émissions. Soit - dans un élan de convergence et de solidarité - les pays de la "zone euro" conviennent que c'est là le seul moyen d'effectuer une relance économique qu'empêche - pour la plupart des pays - leur niveau "d'auto-obligations".

Cela supposera aussi que les États acceptent une transparence (et un contrôle) de leur politique budgétaire.
Ce ne serait pas là aliéner notre liberté mais, au contraire, lui donner un nouveau souffle.

 Cela m'amène à mettre un bémol sur des considérations antérieures imaginant un scénario de sortie de l'Euro de la Grèce: si les euro-bonds permettaient de "relancer" tout en évitant le gaspillage, ce serait peut-être l'occasion de sauver la Grèce (en laissant de côté notre égoïsme bien pensant)...à condition (je le maintiens) que le peuple grec en finisse avec ses tergiversations dont se nourrissent les partis extrêmes (qui tentent en ce moment même de faire d'autres émules - irresponsables- dans l'Union).

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