dimanche 20 mai 2012

Iran qui sème le doute - Europe : Grèce qui sème le trouble

Rien ne justifie a priori de réunir sous un même "chapeau" ces deux pays . Pourtant les ressemblances sautent aux yeux: dernière chance pour l'un comme pour l'autre dans des contextes économiques et politiques différents:

Iran: quelques jours avant la réunion de Bagdad (à la suite du "processus" initié à Istanbul ) le directeur général de l'AIEA, M. Yukiya Amano, se rend aujourd'hui à Téhéran afin de se faire une conviction : nucléaire militaire ou non?

Ma conviction personnelle est que depuis 1974 (accords Eurodif) l'option militaire est "sur la table". J'insiste cependant sur un point. Le "détonateur" véritable a été - il me semble - le conflit déclenché par l'Irak contre l'Iran en 1980 (avec le soutien de puissances occidentales et des monarchies du Golfe).

Il ne faut pas oublier que les accords nucléaires "secrets" (technologie militaire) entre Hussein Mir Moussavi  (alors Premier ministre Iranien) et l'irresponsable "proliférateur"nucléaire qu'a été le Pakistanais Abdul Qadeer Khan datent de 1987 (alors que le conflit Irak-Iran n' avait pas encore pris fin et que l'Iran était dans la tourmente).

 La "posture" iranienne me semble ainsi relever davantage d'une "posture" défensive ("on n'attaque pas un pays doté de l'arme nucléaire"). Comme l'indiquait - je crois en 2006 - le Secrétaire à la Défense américain R. Gates, l'Iran est, par ailleurs, entouré de puissances nucléaires et , aussi, d’États sunnites qui ne songent qu'à  renverser l'Iran chiite. Cela n'est évidemment pas une excuse et ce n'est pas un plaidoyer pour l'Iran. C'est un simple constat pour éclairer le contexte. Bien sûr, cela n'excuse aucunement les "tricheries" iraniennes à l'égard de l' A.I.E.A (Natanz, Arak, Fordo, Parchin...) et encore moins les prises d'otages et attentats découlant du "contentieux Eurodif ".

 Je comprends évidemment l'inquiétude d'Israël qui vit encore dans son âme la Shoah et qui ne veut pas que l'histoire se répète . Qu ' Israël demeure fidèle à la doctrine Begin, je le comprends. L'idéal (mais ne rêvons pas trop ) serait une "dénucléarisation" du Moyen-Orient...Un jour peut-être!

 En tout état de cause si l'Iran - comme il l'affirme - n'a qu'une option nucléaire civile, il n'a que faire d'uranium enrichi à 20 % . Mais il faut aussi se rappeler le contexte et rassurer l'Iran tout comme il faut rassurer Israël. L’ Iran est donc, maintenant, "au pied du mur" et doit en terminer avec sa partie d'échec.

Grèce : le pays est aussi au "pied du mur". Les chefs d’État et de gouvernement ont réaffirmé - dans le cadre du G8 - leur soutien à la Grèce au sein de la zone euro et , parallèlement, ont évoqué des initiatives de croissance puisque l'austérité a démontré, en Grèce comme ailleurs,ses limites. Cela,je le souhaite profondément .

 Mais ce soutien à la Grèce a évidemment une contre-partie : que les Grecs démontrent clairement leur adhésion à l'euro. Or, ce n'est pas ce qui se passe en ce moment : retraits massifs de dépôts bancaires, vote en faveur de partis extrêmes prônant la sortie de la zone euro et rejetant toute rigueur budgétaire. Le peuple Grec souffre (tout comme le peuple Espagnol, Portugais, Italien ... et aussi -dans une moindre mesure - Français). Mais ces pays savent bien que la sortie de l'euro serait la pire des choses. Si on proposait à ces pays un référendum "pour ou contre la sortie de l'euro", je suis persuadé que la majorité serait "en faveur du maintien dans la zone euro" et exprimée de manière claire. Telle n'est pas la situation en Grèce d'où sortent des urnes des partis imaginant faire "cavalier seul" .

 Il faut se souvenir  que l'Union européenne a été - dans le contexte difficile d'après-guerre - bâtie pour reconstruire ensemble. Il serait malheureux que la volonté des "Pères fondateurs" de l'Europe soit, ainsi, détournée de ses objectifs . Puissent la sagesse , l'union et le courage l'emporter!


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