lundi 9 avril 2012

Jung et Teilhard de Chardin : tentative de réponse à un anonyme

Je réponds volontiers à un récent commentaire (1) tout en précisant que je ne suis ni philosophe ni psychanalyste mais un simple "curieux" qui navigue au gré de ses lectures et de ses réflexions. Il faut donc dissocier mon ressenti des textes originaux auxquels je renvoie. Ce que je livre résulte uniquement de ma compréhension (sinon discutable du moins à discuter).

(1) sur la colonne de droite du blog.

1- sur la noosphère: 

Teilhard estime que les pensées positives et la quête affirmée du Christ (dont le "Christ en Soi") s'agrègent et forment une sorte d'égrégore (le noos) susceptible, par son influx,de transformer le monde. 

Cette noosphère est, en quelque sorte, un réceptacle vivant pour le "Christ Cosmique" (qui dépasse - c'est ainsi que je l'entend- la figure de Jésus ). 

Cette approche "mondialisée" et œcuménique lui valut d'ailleurs, au départ, la méfiance de l’Église (avant Vatican II). Une remarque toutefois qui m'est venue à l'esprit en lisant Teilhard de Chardin: il donne le sentiment que ce processus peut se concrétiser dans le court/moyen terme soit quelques vies humaines. Alors même que ce processus me paraît (mais c'est seulement mon interprétation) relever du très long terme. Quoi qu'il en soit je pense que notre monde globalisé est probablement une étape dans le long chemin qu'a à parcourir durant des siècles voire des millénaires notre Humanité.

2- sur la notion de "Dieu le Père" :

 Je n'ai employé cette expression qu'entre guillemets pour distinguer la notion de Christ (incarné sur la Terre) et celle d'un Dieu créateur de l'ensemble de l'Univers. Jung distingue bien la figure du Christ (dont l'Homme perçoit en lui la forme archétypale lorsqu'il parvient à entrer en contact avec son Soi). De manière plus précise, Jung distingue Yahvé (Le Dieu ambivalent) et le Christ (le Dieu Bon ). Mais si l'on se réfère au Nouveau Testament, Jésus nomme le Dieu créateur "Mon Père". C'est donc pour cela que j'ai repris cette dénomination.Cela dit, vous avez tout à fait raison de vous interroger sur la dénomination de Dieu "le Père" car elle est difficilement conciliable avec le Dieu juste/injuste et aussi compatissant/vengeur de l'Ancien Testament.

Je livre à votre réflexion (et à celle de ceux qui liront ce post ) une interrogation (qui est aussi la mienne) : J'ai indiqué ci-dessus que Teilhard de Chardin lorsqu'il parle du Christ -et de la noosphère- évoque, en une sorte de Parousie, la venue du Christ Cosmique (porté notamment par la noosphère mais aussi dépassant notre simple Terre).

 Cela nous mène bien loin : il faut en quelque sorte jongler avec nos microscopes et nos télescopes...

Ne prenez pas mon interprétation comme doctrine, mais seulement comme modeste essai de compréhension à partir des réflexions de Jung et de Teilhard de Chardin qui, à mon sens, se donnent la main: celle d'un Jésuite paléontologue qui possède le recul nécessaire (le télescope) et un médecin psychanalyste qui a consacré sa vie à étudier (avec un microscope ) les images de notre inconscient (en quelque sorte l'ADN de notre Humanité). Tout comme nous regardons à la loupe ce qui , par exemple, se passe en Afrique et au Moyen-Orient (on tue souvent au nom de Dieu...).

 

Aucun commentaire: