dimanche 8 avril 2012

C.G. JUNG : par delà le Bien et le Mal ?

En ce jour de Pâques , j'essaye de mettre en relation le message du Pape Benoît XVI et ce que j'ai lu (et compris?) de la pensée de C.G. Jung. Le Saint Père indique dans son message: "La matière première du monde est bonne, l'être même est bon. Le mal ne provient pas de l'être créé par Dieu, mais existe en vertu de la négation". 

Cela ramène à la distinction du Bien et du Mal , distinction qu'opère Jung entre le Dieu "Suprême" et le Christ. Dieu , selon lui, ne serait pas intrinsèquement "bon" mais une force dynamique intégrant les opposés , le positif et le négatif. Le négatif serait ainsi inclus dans "Dieu le Père" qui n'aurait pas "conscience " de la distinction Bien/Mal.

En revanche, le Christ, émanation de Dieu, s'est incarné et lutté pour se défaire de sa part "d'ombre" (la force négative du Soi). Ainsi le Christ - toujours selon Jung et selon ma compréhension - serait un "Dieu Bon"  à  la différence de JHVH qui ne le serait pas exclusivement . Je reprends deux passages d'une lettre de Jung (27 mars 1954 in "Le Divin dans l'Homme, Ed. Albin Michel 1999, p.317 et suivantes).

1- " De quel Dieu voulez-vous parler: celui du Nouveau Testament ou celui de l'Ancien Testament? Ce dernier est paradoxal, bon et démoniaque, juste et injuste, tandis que celui du Nouveau Testament est défini comme parfait,bon, le Summun Bonum même.Il n'y a rien de ténébreux ou de démoniaque en lui."

2- "Un Père entièrement bon semble être peu probable; ce qui est une constatation difficile à admettre, c'est que le XP (le Christ) lui même s'est efforcé de réformer son père".

  A la lecture de Jung on est en droit de s'interroger sur l'ambivalence de la Création.

Si l'Homme est créé à l'image de Dieu il lui reste un long cheminement à faire (vers la noosphère de Teilhard de Chardin ? ) et une croix encore bien lourde à porter.

Mais, évidemment, Jung n'est pas le messie...

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