vendredi 23 juin 2017

Europe : un cap



L'Europe est un cap géographique qui affiche désormais un cap politique : la perspective de sortie du Royaume-Uni fait émerger une "nouvelle donne" autour de l'axe franco-allemand rejoint par d'autres pays et du "Nord" et du "Sud" . Ce cap s'exprime sur 2 plans :

1- plan économique : est ouvert le chantier d'un budget de la Zone euro assorti d'un ministre des finances de la zone (un commissaire européen ? ). La coordination des politiques budgétaires n'est donc plus une seule vue de l'esprit.

2- plan militaire : un consensus semble enfin se dégager (grâce à Donald Trump !!) pour bâtir une  défense européenne. Cela suppose que soient mieux coordonnées les politiques extérieures des Etats de l'Union (1).

Pour maintenir ce cap il faudra tenir la barre c'est ce qu'a l'intention de faire Emmanuel Macron par delà les rodomontades de M. Mélenchon. Il faudra que l'Allemagne de son côté entende bien que nous voulons mettre en oeuvre des réformes structurelles profondes (litote...) .

La Chancelière Merkel a acquis certainement la conviction - par delà les échéances électorales toutes proches et la prudence qui va souvent avec - qu'il existe un grand dessein pour l'Europe à conduire et construire ensemble .

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(1) Cf. la nouvelle appellation du Quai d'Orsay : ministère de l'Europe et des Affaires Etrangères.

jeudi 22 juin 2017

vers une société de dénonciation ?



François Bayrou a probablement raison de mettre en garde à l'égard d'un nouveau "mal français" , celui de la dénonciation tous azimuts. Certes, il est légitime que les irrégularités , les illégalités, les actes de violence etc... soient dénoncés . L'article 40 du code de procédure pénale rend d'ailleurs obligatoire pour tout officier public ou fonctionnaire de saisir le Procureur de la République s'il a connaissance d'un délit.

 Pour autant n'assiste-t-on pas avec la caisse de résonance des réseaux sociaux à un emballement de la machine sans que soit garantie la recherche de l'intérêt général ? Les dénonciations - a fortiori anonymes - ne sont-elles pas (parfois) liées à la volonté de déstabiliser ou de se venger ?

 La question (à laquelle on n'a pas forcément aujourd'hui de réponse...) reste posée : les "lanceurs d'alerte" par exemple mettent en garde , montent la garde ...mais aussi,sortant de l'ombre, se mettent en avant.

lundi 19 juin 2017

Chine / Iran : manœuvres dans le détroit d' Ormuz


Des manœuvres navales conjointes Iran / Chine  viennent de se dérouler le 18 juin dans le détroit d' Ormuz ( Golfe persique ) . 2 points à retenir :

1- le détroit d' Ormuz par lequel  transite le tiers du commerce pétrolier mondial (à destination notamment de l'Asie ) est un site ultra sensible de par les tankers qui "font la queue" et la proximité de la V ème flotte américaine ancrée tout près à Barhein.

2- Les relations Chine / Iran s'intensifient au moment où l'administration américaine s'évertue à marginaliser l'Iran. Le "pivot" américain vers l'Asie est rééquilibré en partie par un "pivot " asiatique vers le Moyen-Orient et - au-delà - vers l'Afrique.

On peut en déduire que la stratégie Chinoise de "nouvelle route de la soie" (volet routier + maritime) se concrétise et se décline en termes économiques mais aussi en termes stratégiques (incluant un volet militaire).

lundi 12 juin 2017

"Macronmania" et /ou désir de renouveau ?



Difficile de répondre à cette questions dont les deux termes sont imbriqués. C'est ce que l'on dénomme un "alignement de planètes " : la coïncidence entre un personnage, ce qu'il représente,  et un désir profond de changement dans nos sociétés devenues étriquées alors que le monde est , lui, emporté dans un tourbillon .

Ce désir s'exprime aussi de manière absconse ou perverse : ainsi le Brexit ou telle élection "populiste " aux Etats-Unis ou ailleurs. Mais le sauveur attendu n'est pas forcément le Messie ...

Concrètement - pour conjurer le sort et tourner la page - on porte au pouvoir des partis démagogues ou soi-disant "révolutionnaires" (en terme d'image) ou bien en donnant crédit à un homme politique - tel Emmanuel Macron - qui bouscule avec bonheur les codes et change les apparences augurant ainsi d'une "nouvelle donne" politique que l'on espère avec ferveur.

Mais ce crédit n'est qu'un prêt sur gages dont les Français entendent percevoir des intérêts  : des réformes, la neutralisation de l'islamisme radical ,une relance de l'Union européenne, la moralisation de la vie publique. Bref un chapelet de voeux dont on ne saurait, par un tour de passe-passe, subtiliser les grains et dont le Président de la République est le premier garant.

Zone euro : vers un budget commun ?



Et voilà que l'on parle à nouveau d'un budget de la zone euro : c'est une des pistes évoquées par la Commission européenne pour mieux coordonner les politiques économiques en allant au-delà des politiques monétaires.

L'idée n'est pas nouvelle et est de nature à tirer l'Union d'une certaine léthargie. En attendant que le Parlement européen aiguillonne dans ce sens il faudra cependant se demander jusqu' où aller dans l'intégration économique : faut-il un ministre des finances de la zone euro , faut-il un Parlement de la zone euro , faut-il - dans ces conditions - priver les Parlements nationaux de leur responsabilité en matière de choix budgétaires ou bien l' encadrer ? Cela mérite réflexion et - in fine - décision.

Dans ce contexte la sécession du Royaume- Uni peut être l'occasion pour les 19 pays de la zone euro de rebondir. C'est peut-être aussi une opportunité pour affirmer une solidarité - souvent mise en doute -  entre pays de l'Europe du sud et ceux de l'Europe du nord.

Le Président Emmanuel Macron a déjà appelé de ses voeux ce rebond . La perspective d'une très large majorité de "En Marche ! " au Parlement ne pourra que le conforter dans la mise en oeuvre de ces choix qui - il faut le souhaiter - seront partagés par l'Allemagne.

Paradoxalement notre horizon s'élargit à mesure qu'il se rétrécir pour d'autres (à l'extérieur tout comme à l'intérieur).


samedi 10 juin 2017

Espagne / Catalogne : l'impossible rupture



La Catalogne s'engage dans un bras de fer avec l' Etat espagnol : un référendum éventuellement suivi d'une "déclaration d'indépendance " est mijoté par Carles Puigdemont, le Président de la Généralité de Catalogne. Comme l'ont révélé des "fuites" récentes, s'organiserait - au niveau régional - un allègement des procédures afin que le Parlement de Barcelone puisse accélérer le processus sécessionniste (1). 

En fait la rupture paraît impossible : les Catalans hésitent encore et - à part Podemos - les grands partis politiques ne veulent pas cautionner une aventure sans retour quand bien même la Catalogne tenterait de s'amarrer à l'Union européenne. Au demeurant on saisit mal comment un éventuel Etat catalan pourrait faire l'objet d'une reconnaissance internationale (sauf peut-être de la part du Venezuela ou...de la République du Soudan du Sud...).

Mais :

- M. Puigdemont apparaît décidé à passer outre au jugement d'inconstitutionnalité (2) d'une procédure référendaire sur un sujet éminemment politique et de portée nationale (et donc à ce titre procédure inconstitutionnelle).

- M. Rajoy, Président du Gouvernement est , lui, décidé à tout faire pour éviter une sécession qui - outre le cas de la Catalogne - entamerait un démembrement de l'Etat (et de la Nation) dont l'unité est tardive ( 15 ème siècle) et dont les "autonomies" ont été encouragées après la période franquiste .

Au moment où - après le Brexit - un renouveau de la construction européenne est attendu le mouvement centrifuge de la Catalogne est , par beaucoup d'espagnols, considéré comme un non - sens et , plus encore, comme un  pied de nez à l'Etat central et aussi aux autres collectivités décentralisées.

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(1) cf. Quotidien ABC du 29 mai (article de Mariano Calleja).
(2) résolution du Tribunal constitutionnel du 14 février 2017

mercredi 7 juin 2017

Pourquoi l'Iran est-il sur la sellette ?



Il y a une certaine inconséquence à accuser l'Iran d'être un " Etat terroriste" alors même que l'E.I. commet des attentats sur son sol. Au moins 12 victimes dans l'attentat revendiqué par Daesh ce matin dans l'enceinte du Parlement de Téhéran et près du mausolée de l’imam Khomeini. 

Si l'E.I. s'en prend désormais à l'Iran c'est bien qu'il le considère comme l'un de ses principaux adversaires (rôle des Pasdarans, de la Force Al-Qods dans le combat contre Daesh). 

On peut - dans ce contexte - se poser la question de la position américaine à l'égard de l'Iran (1): est-ce seulement un jeu d'équilibre géopolitique cherchant à favoriser l'Arabie Saoudite wahhabite qui voit en l'Iran chiite un concurrent probable pour assurer un leadership au Moyen-Orient ? Est-ce la crainte que l'Iran ne se dresse un jour contre Israël et que le nucléaire ne refasse surface ?

Bref, les cartes semblent biaisées au moment où le premier adversaire reste l'E.I./Daesh. et que - dans ce combat en cours à Rakka comme à Mossoul  - l'Iran constitue un "fer de lance".

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(1) discours du 21 mai à Riyad  de Donald Trump appelant à "isoler l'Iran " jugé responsable du terrorisme (cf. Le Monde.fr avec Reuters 21 mai 2017). 

dimanche 4 juin 2017

Daesh : convulsions de l'Hydre



L'attentat de Londres hier soir est - au-delà du drame - la preuve des convulsions de l'Hydre.

C'est peut-être le moment de se souvenir comment - dans la mythologie grecque - Héraclès tua l'Hydre de Lerne, monstre à plusieurs têtes : Selon la légende, à l'aide de brandons il en brûla les "racines" afin qu'aucune ne repousse . Ensuite il trancha l'une des têtes, soi-disant immortelle, qu'il enfouit sous un rocher.

C'est probablement , profitant des convulsions , le moment d'éradiquer la tête afin que n'en surgissent d'autres . Car - tout comme celle de l'Hydre de Lerne - la tête n'est certainement pas immortelle .



samedi 3 juin 2017

Organisation de coopération de Shanghai : un rôle clé en Asie



Au moment où les Etats-Unis sont gagnés par la tentation - sélective - du repli (cf. désengagement de l'accord de Paris, distance par rapport à l'OTAN) on assiste en Asie à une montée en puissance de l'Organisation de Coopération de Shanghai (O.C.S.).

Un nouvel équilibre se met en place dans un monde susceptible de redevenir "bipolaire" (USA/ CHINE) . 

Car l'O.C.S. est plus qu' un simple forum : l'Organisation traite d'économie mais aussi de questions militaires (notamment lutte contre les mouvements terroristes). Elle organise aussi des manœuvres navales conjointes . Certains y voient un possible pendant à l'OTAN .

Deux considérations augurent de discussions importantes lors du sommet de l'O.C.S. à Astana (Kazakhstan) le 9 juin prochain . Cette réunion est quelque peu passée sous silence alors que :

1- La montée du terrorisme (cf. attentat de Kaboul le 31 mai qui a fait 90 morts ) va amener les Etats de la région - et d'abord l'Afghanistan - à rechercher des coopérations opérationnelles au plus près du terrain. La Chine tout comme la Russie craignent une poussée islamiste (Asie Centrale, Xinjiang...) et ne devraient pas mesurer leurs efforts. L'Inde connaît une situation identique sans parler,évidemment, du Pakistan où le positionnement des responsables politiques est cependant ambigu .

2- L'O.C.S couvre de plus en plus un espace considérable :

a/ Chine, Russie, Inde, Pakistan , Kazakhstan (et 3 autres Etats d'Asie Centrale)

b/ l'Iran , jusqu'à présent Etat-observateur, va devenir d'ici peu membre à part entière. La Turquie devrait également faire acte de candidature si l'on en croit de récentes déclarations du Président Erdogan qui bascule vers l'Asie.

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                 A Astana va certainement s'opérer un "recentrage" autour de la Chine et de la Russie . Cela en raison de considérations économiques (ressources énergétiques notamment gazières) mais aussi du fait des menaces que font courir en Asie les mouvements extrémistes (Talibans, Al-Qaïda, Daesh) que Moscou comme Pékin veulent neutraliser.

vendredi 2 juin 2017

CLIMAT : L'Amérique isolée


Quels motifs ont poussé Donald Trump à dénoncer les accords de Paris sur le climat ? Est-ce pour allumer un contre-feu alors qu'il est confronté à des problèmes intérieurs (prochaine audition de l'ex-directeur du FBI, James Comey, notamment) ou bien - plus probablement - en raison de son "climato-scepticisme " et de ses engagements de campagne (réouverture de mines de charbon) ?

Mais M. Trump , en faisant ce choix de court terme, n'a pas imaginé combien les Etats parti-prenantes à l'accord de Paris allaient simplement analyser cette posture comme étant l'expression d'un égoïsme américain . 

Ce désengagement ne va pas dans le sens d'une Amérique "great again". 

Le Président Macron a eu mille fois raison de souligner hier soir qu'il n'existait pas de "plan B " pour la Terre et que, partant, l'accord de Paris - négocié - n'était pas à nouveau négociable. 

Il reste maintenant à resserrer les liens après que M. Trump ait tenté de les desserrer. A cet égard le soutien de la Chine est important au point qu'il revêt une dimension politique : un partenariat Union européenne/ Chine aurait - dans ce domaine et d'autres - une vraie signification.

mardi 30 mai 2017

Europe " non alignée " : tournant de l'Histoire ?



Au lendemain de la "tournée" de M. Trump (OTAN, G7) un vent de "non alignement " soufflerait-il sur l'Europe ? Il nous remet en mémoire la politique extérieure de la France des années 1960 à l'époque du Général de Gaulle (reconnaissance de la Chine, discours de Phnom Penh...).

La France se retrouverait probablement plus à son aise dans une Union européenne "non alignée ": ni Washington ni Moscou, telle est peut-être notre ambition et celle aussi de l'Allemagne voire de l'Espagne ou de l'Italie. 

Il y a en ce moment, en Europe, comme une aspiration à ne plus recevoir de leçons quel que soit le maître d'école . Pour autant - et c'est le mérite de M. Trump de le claironner - l'Union européenne devra accepter de prendre en charge sa politique de défense s'il apparaît bien que les Etats-Unis envisagent de mesurer leur engagement au sein de l'OTAN.

Si telle est notre ambition, ce "non alignement" a un coût . Mais , au-delà , il y a la perspective d'une Union européenne politiquement structurée , plus "lisible " dans ses engagements et que l'instituteur -avant de rentrer en classe -  ne fait pas "aligner" dans la cour de création.

C'est peut-être là le chantier qui attend M. Emmanuel Macron , aux côtés de Mme Angela Merkel : un tournant de l'Histoire ?




mardi 23 mai 2017

Corée du Nord / Chine : frères ennemis



Le programme nucléaire nord-coréen inquiète le monde occidental  et la Chine tout autant . Il faut cependant avoir en tête deux éléments :

1- La Chine et la Corée du nord sont - depuis 1961 - liés par un " traité d'amitié et de coopération" c'est-à-dire par un partenariat stratégique : il serait surprenant que d'éventuelles clauses de partenariat portant sur le nucléaire subsistent . A moins qu'il ne s'agisse de nucléaire civil ; mais l'on sait que les cloisons ne sont guère étanches entre nucléaire civil et militaire.

2- Sans l'aide de la Chine le régime de Pyongyang serait exsangue : l'économie nord-coréenne dépend pour les deux tiers du commerce bilatéral (1) avec la Chine : matières premières, produits industriels et alimentaires etc...

Il serait surprenant , dans ce contexte, que la Chine accepte que son ex-allié lui échappe et vole de ses propres ailes , ailes qui - sans elle - ne sauraient porter bien loin.  

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(1) le commerce bilatéral Chine/ Corée du nord  était en 2013 de 6 milliards $ (cf. centreasia.eu / article de M. Michel Duchâtel 22 Mai 2014)

vendredi 19 mai 2017

Présidentielles Iran : modernité à "petites doses"



Il ne fait guère de doute : Hassan Rohani sera reconduit dans ses fonctions de Président de la République iranienne à l'issue du scrutin de ce jour 19 Mai. Le paradoxe est évidemment que son concurrent Ebrahim Raissi, conservateur, se prévaut du soutien du Guide Suprême Ali Khamenei.

 En fait l'Iran est dans un jeu d'équilibre permanent où les dosages sont fréquents au point qu' un "soutien" n'équivaut pas à un "appui" (peut-être d'ailleurs l'accent tonique diffère-t-il en langue farsi).

L'un des enjeux de cette élection - outre la pérennité de  l'accord de juillet 2015 sur le programme nucléaire - concerne les jeunes gens : quasiment deux tiers de la population , la plupart du temps instruits mais qui tournent en rond à la recherche d'un emploi (le chômage des moins de 30 ans se situe dans une fourchette 25- 30 %). Ces jeunes gens - et notamment les jeunes filles - sont en quête d'un avenir dans une société encore rigide où le poids du clergé dans la vie sociale demeure prédominant. 

L'autre considération a trait à la place de l'Iran dans le Moyen-Orient car les iraniens sont aussi farouchement nationalistes et fiers de leur civilisation . D'où , à l'extérieur , des suspicions à l'égard du programme de missiles balistiques iranien symbole de puissance mais qui effarouche tout autant Israël, que l'Arabie Saoudite ...et les Etats-Unis (dont le Président s'envole - hasard - vers Riyad). 

A ceux qui craignent la constitution d'un"arc chiite" jusqu'au Liban , peut-être M. Trump pourrait-il faire valoir le rôle du Hezbollah dans la lutte contre Daesh...

Mais ira-t-il jusqu'à cautionner une vérité évidente alors que l'Arabie Saoudite et Israël redoutent l'emprise d'une force militaire qui enfoncerait un coin et opérerait une "triangulation" redoutée entre Etats Chiites ? 

mardi 16 mai 2017

Europe / Zone Euro : Allemagne / France "main dans la main"



Au delà des enjeux nationaux il y a - par delà la "ligne bleue des Vosges "- notre horizon européen. Car l'avenir de la France est l'Europe quand bien même cette génération n'en serait qu'à moitié consciente. 

L'intégration des politiques économiques, extérieures et de défense se fera qu'on le veuille ou non. Le souverainisme étroit n'est que repli sur soi alors que l'Europe (à 27 ou 19 ) élargit notre vision et garantit  un "non alignement" : ni Etats-Unis ni Russie . 

L'axe franco-allemand est à cet égard essentiel : par delà certains  "dossiers techniques " qui ont pu donner lieu à des interprétations erronées (1) nous partageons un même idéal de paix et la conviction de notre "spécificité "européenne que les britanniques ont - hélas - rejetée . 

La Chancelière et le Président de la République viennent de sceller un nouveau départ . 

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(1) Le Président Macron interrogé à Berlin sur les "eurobonds"  a clairement indiqué qu'il n'était pas question de mutualiser la dette des Etats - membres sauf à les déresponsabiliser. Par contre on peut espérer une relance des investissements au- delà du Plan Juncker .

vendredi 12 mai 2017

Moyen-Orient : les cartes rebattues ...



La diplomatie américaine est en train d'évoluer au rythme de l'évolution de son Président depuis ses propos de campagne . M. Donald Trump semble se sentir désormais investi d'une "mission" puisqu'il estime être à même de réconcilier Israël avec les Palestiniens.

 Son prochain déplacement (d'ici la fin du mois) en Israël et aussi en Palestine est peut-être l'amorce d'un nouveau "processus d'Oslo" gelé depuis 1993.

Le réchauffement des relations avec l'Egypte va aussi dans le sens d'une pacification de cette région du monde en "surchauffe". Le souci existe probablement aussi de rééquilibrer une balance dont l'un des plateaux semblait dangereusement pencher du côté de la Russie .

Les Etats-Unis n'étant plus désormais dépendants du pétrole saoudien en raison de leur quasi indépendance énergétique il sauront probablement rechercher un assouplissement de la Ligue Arabe dont l'influence est notoire (cf. le Plan de Paix Abdallah de 2002 pour le règlement du conflit Israël /Palestine). 

Il restera - à la veille des élections présidentielles iraniennes ce 19 Mai - à montrer (ce qui est probablement plus difficile) que l'Iran est - aussi - un partenaire pour la paix et que l'accord sur le nucléaire de 2015 , âprement négocié, est toujours en vigueur et ne saurait être remis en cause quand bien même la vigilance (notamment inspections AIEA) est de mise .

Il semble bien que Donald Trump qui , un temps, souhaitait "revenir en son jardin" ait désormais l'ambition et la volonté de reprendre la main . Et aussi la constance ...

jeudi 4 mai 2017

Le Front national disqualifié



Hier soir le masque de Mme Le Pen est tombé : invectives, flou et mensonges, tel est le fonds de commerce du leader FN clairement mis en évidence lors du débat entre les deux candidats à la Présidence de la République.

Les réseaux sociaux tout comme les journalistes relèveront approximations et mensonges (1) mais il demeure un point d'interrogation :

1- Comment des gaullistes (des vrais et non des Dupont-Aignan narcissiques) pourraient-ils voter pour une extrême droite que De Gaulle honnissait ? 

2 - Comment des électeurs du "Front de Gauche " de M. Mélenchon pourraient-ils appuyer une candidate dont le discours démagogue est un discours de haine et de division ? 

Le débat (en dépit des ornières où Mme Le Pen a tenté de l'enliser) a eu au moins un mérite : celui de faire tomber les masques .

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(1) Selon Mme Le Pen M. Macron détiendrait un compte bancaire aux Bahamas . Interrogée ce matin par J.J. Bourdin sur BFM TV, la candidate a reconnu qu'elle avait lancé cette accusation sans  preuve. Cette information diffusée hier soir sur des réseaux sociaux aurait notamment été relayée  depuis la Russie.  Le Kremlin est certainement à même de vérifier la source ...

mardi 2 mai 2017

ISRAËL / PALESTINE : la paix au bout du chemin ?



Certes le chemin est encore long mais un pas vient d'être fait par l'organisation Hamas (bande de Gaza) qui, désormais, ne semble plus faire un préalable (1) d'un Etat Palestinien avec les frontières d'avant 1967 (époque de la guerre dite "des six jours"). 

Pour autant le Hamas, contrairement au Fatah / Olp (Cisjordanie), ne reconnaît pas encore l'Etat d’Israël . Toutefois l'annonce faite hier n'est pas sans portée. Elle peut constituer une opportunité pour relancer, comme le souhaite le Président des Etats-Unis, le processus de paix. 

Bien sûr si cette prise de position est intervenue à l'avant-veille de la rencontre à Washington (demain mercredi) , du Président de l'Autorité Palestinienne , M. Mahmoud Abbas avec le Président Trump, cela n'est pas innocent . Cela signifie probablement - comme le souligne la presse - que le Hamas entend "revenir dans le jeu" d'où son intransigeance et ses provocations l'avaient évincé.

La question qui se pose désormais est celle de la priorité enfin reconnue au chemin vers la paix plutôt que la poursuite de la lutte intestine entre les 2 "frères ennemis" , dirigeant du Fatah (d'un côté) du Hamas (de l'autre) .

Au moment où l'un comme l'autre semblent sur le point de "passer la main" le Fatah aurait-il intérêt à jeter de l'huile sur le feu ? Probablement pas ... à moins de vouloir saper les négociations, celles-ci entamées ?

M. Trump saura-t-il calmer le jeu et relancer un "processus d'Oslo" bien oublié ?

En tout cas les Etats-Unis semblent bien être  revenus dans le jeu au Moyen- orient tout comme en Asie .

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(1) voir notamment LEXPRESS.fr avec AFP du 2 mai 2017

samedi 29 avril 2017

"Lettre" au futur Président de la République




                   Monsieur le (futur) Président de la République,


Vous serez dans quelques jours élu Président de la République . Cela ne fait aucun doute. Il vous reviendra alors de prendre position sur différents "dossiers" ou , plutôt, de répondre à plusieurs défis en relation avec nos partenaires de l'Union : celui de la construction européenne avec un vrai gouvernement de la zone euro , celui aussi du positionnement de la France sur l'échiquier mondial : qu'il s'agisse de la neutralisation de Daesh , de la situation en Ukraine, des tensions avec la Corée du nord ou bien de médiations possibles dans le long conflit opposant Israël et la Palestine .

Evidemment il vous faudra convaincre et parler avec la raison mais aussi avec le cœur car nos concitoyens abhorrent le langage technocratique auquel ils préfèrent la langue des signes.  

Au plan Français ce sera - avec la sécurité - la croissance qu'il faudra aller chercher: non pas "avec les dents "mais avec des mesures ajustées pour relancer l'investissement dans un climat de confiance. C'est dire qu'il faudra , comme vous le souhaitez, un gouvernement d'experts mais aussi de femmes et d'hommes ayant une stature politique que leur sensibilité soit de droite (Xavier Bertrand...) ou de gauche (Jean-Yves Le Drian ...)

C'est pour cela que les Français n'ont pas voulu que le Front national tente de franchir les cataractes avec une gondole quand bien même elle aurait pour nom Dupont-Aignan que Mme Le Pen vient de prendre dans ses filets à défaut d'un plus gros poisson rouge.

Mme Marie-France Garaud a tenté, elle aussi, de donner de la voix : elle se dit parler au nom du Général de Gaulle  S'il s'agit d' un "complot" -  une nouvelle fois ourdi -  je ne doute pas que Mme Chirac, comme jadis,  le dénonce...Dans un autre registre Mme Brigitte Bardot , proche du F.N. s'exprimera  : je doute que ce soit au nom de De Gaulle à moins que ce soit pour dire qu'Emmanuel Macron ne devrait pas "vendre la peau de l'ours" sans qu'elle ait été, au préalable consultée.

Plus sérieusement et si vous me le permettez, j'ajoute un dernier mot : le 3 Mai - lors du débat - les Français feront la différence . Seulement je vous suggère de ne pas répondre aux gros sabots de Mme Le Pen avec des escarpins. La sincérité et la compétence doivent prévaloir , le dialogue et l’authenticité aussi comme devait sans doute l'affirmer devant vous Paul Ricoeur, 

                                   Je vous prie de croire , Monsieur le Président ...


vendredi 28 avril 2017

Fascisme de droite, extrémisme de gauche



Il faut appeler un chat un chat : le Front national de Mme Le Pen - derrière un sourire forcé - est un fascisme qui veut croquer "à belle dent" notre démocratie en jouant avec nos peurs (islamisme, chômage ...) et en les récupérant sans autre solution que déclamatoire.

Dans mon entourage j'ai cependant vu - rarement heureusement - quelques amis se faire piéger croyant sur parole ce que promet Mme Le Pen : un village "gaulois" derrière des palissades .

La seule différence réside dans le fait que le Front national ne possède pas de potion magique mais seulement des selfies, des vitupérations et des remugles négationnistes. Certes ce n'est pas , Dieu merci, la France des années 1930 mais peu s'en faut. Imaginer d'ailleurs un Philippot, un Collard, un Bay au gouvernement - autant de Rouletabilles - montre bien l'inanité des promesses faites. 

J'hésite pourtant à qualifier le mouvement de M. Mélenchon de "fascisme de gauche" . On se bornera à parler d'extrémisme de gauche : un banquet où les plats auraient un goût de Maduro-Chavez, de Iglesias- Podemos ou de Yanis Varoufakis. Un repas où au dessert on raserait gratis.

 En attendant M. Mélenchon rase les murs , hésitant à se hisser sur le front républicain. Mais n'est pas Gavroche qui veut...

lundi 24 avril 2017

Mondialisme / nationalisme ?


Certains prédisent la disparition des partis "anciens" (droite/gauche) et suggèrent une autre approche : mondialisme / nationalisme . La tentation - en dépassant des enjeux "vieux jeux"- est de se borner à distinguer la vision large , jeune, nouvelle d' Emmanuel Macron à contre-courant de celle vieillotte, étriquée et démagogique de Marine Le Pen .

Ainsi (en simplifiant) le clivage gauche/droite aurait disparu au profit d'un bipartisme "culturel" (mondialistes contre nationalistes). Mais :

1-Cette distinction nouvelle , intellectuellement attrayante, ne tient pas compte d'une évidence : celle du déficit ou de la dégradation d'image - pour des raisons différentes - des deux candidats "malheureux " François Fillon (droite L.R.) et Benoit Hamon (gauche P.S. ) après leur victoire inattendue aux "primaires". 

2- au-delà de l'image - et de la confiance qui va avec - le positionnement par rapport à l'idée européenne semble plus important qu'il n'y parait : Soit qu'il se concentre sur l'euro (cf. la sécurité monétaire ) soit qu'il s'inscrive dans une ambition européenne en devenir et dans une identité progressivement revendiquée. M. Macron semble incarner un espace en construction alors que Mme Le Pen s'attache plutôt à une déconstruction (retour subliminal au passé, arrêt de la construction européenne).