vendredi 19 mai 2017

Présidentielles Iran : modernité à "petites doses"



Il ne fait guère de doute : Hassan Rohani sera reconduit dans ses fonctions de Président de la République iranienne à l'issue du scrutin de ce jour 19 Mai. Le paradoxe est évidemment que son concurrent Ebrahim Raissi, conservateur, se prévaut du soutien du Guide Suprême Ali Khamenei.

 En fait l'Iran est dans un jeu d'équilibre permanent où les dosages sont fréquents au point qu' un "soutien" n'équivaut pas à un "appui" (peut-être d'ailleurs l'accent tonique diffère-t-il en langue farsi).

L'un des enjeux de cette élection - outre la pérennité de  l'accord de juillet 2015 sur le programme nucléaire - concerne les jeunes gens : quasiment deux tiers de la population , la plupart du temps instruits mais qui tournent en rond à la recherche d'un emploi (le chômage des moins de 30 ans se situe dans une fourchette 25- 30 %). Ces jeunes gens - et notamment les jeunes filles - sont en quête d'un avenir dans une société encore rigide où le poids du clergé dans la vie sociale demeure prédominant. 

L'autre considération a trait à la place de l'Iran dans le Moyen-Orient car les iraniens sont aussi farouchement nationalistes et fiers de leur civilisation . D'où , à l'extérieur , des suspicions à l'égard du programme de missiles balistiques iranien symbole de puissance mais qui effarouche tout autant Israël, que l'Arabie Saoudite ...et les Etats-Unis (dont le Président s'envole - hasard - vers Riyad). 

A ceux qui craignent la constitution d'un"arc chiite" jusqu'au Liban , peut-être M. Trump pourrait-il faire valoir le rôle du Hezbollah dans la lutte contre Daesh...

Mais ira-t-il jusqu'à cautionner une vérité évidente alors que l'Arabie Saoudite et Israël redoutent l'emprise d'une force militaire qui enfoncerait un coin et opérerait une "triangulation" redoutée entre Etats Chiites ? 

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