mardi 8 mai 2012

Grèce : mais où sont donc passées les cariatides ?

Difficile de parler de la Grèce en ce moment. On balance entre deux opinions : d'un côté la solidarité avec un peuple qui souffre et , d'un autre, l'impatience et l'exaspération. A se demander si les cariatides ont délaissé l'Erectheion...

Impatience de voir ces tergiversations pour former un gouvernement, exaspération de voir un parti "pro-nazi " montrer le bout de son nez, exaspération devant des tricheries révélées par une récente émission de télévision. 

Ces considérations , si on n'y prenait garde, amèneraient à se dire comme les cariatides qui soutiennent vaillamment l'Erectheion : "laissons tomber" ! Ce serait , alors, le chant du repli et le risque d'une Europe à deux vitesses. Je n'en écarte pas , hélas, la perspective mais alors l'Union ne serait plus exactement l'Union .

 Cela nous apprend au moins une chose ou deux : l'austérité fait surgir et la désespérance et les mouvements "populistes" qui nous rappellent de trop mauvais souvenirs (1933...). 

Ce sera l'enjeu des rencontres et Sommet de mai/juin que d'ébaucher un nouveau chemin qui évidemment ne peut faire l'économie d'économies et de réformes.

 Puisse le peuple Grec accepter ce chemin : il ne mène pas forcément de suite à l'acropole mais la plupart des écoliers se souviennent : Salamine succéda heureusement aux Thermopyles.

Quelques vérités sur " l'hérésie" cathare

Etant né à Albi on me pose souvent deux questions : qui étaient les cathares ? Pourquoi parle-t-on de la croisade contre les Albigeois (et non contre les cathares) au 13 ème siècle? Je vais tenter d'y répondre de manière ( je l'espère ) synthétique dans ce blog.

1- qui étaient les cathares ?

 On a longtemps soutenu qu'il s'agissait d'une religion importée du Moyen-Orient (le Manichéisme) considérant que la création sur Terre était l’œuvre d'un "Dieu mauvais". Cette création était donc condamnable (d'où le serment de chasteté des "Parfaits" - l'élite en quelque sorte -). L'âme n'était que par accident tombée dans le monde matériel qu'il fallait quitter au plus tôt. Deux réflexions: d'abord, ces considérations ne datent pas du 13 ème siècle (époque du catharisme) : elles sont présentes chez les gnostiques du début de l'ère chrétienne (cf. Plotin). Ensuite, c'est dès le 11 ème siècle que des moines mais aussi de simples paysans ont commencé à critiquer l’Église et plusieurs de ses représentants (moeurs dissolues, profits considérables tirés des abbayes, des évêchés, du culte des reliques etc...). Le catharisme est donc en germe dès le 11ème siècle comme aspiration à un christianisme "des origines". Par ailleurs la critique de l’Église "institutionnelle" les conduit à considérer que l'on peut s'adresser à Dieu (au Dieu Bon ) directement sans la médiation du clergé.
 En résumé: une soi-disant hérésie en germe dès le 11ème siècle et qui - probablement - emprunte par la suite des éléments du "manichéisme" mais pas exclusivement. Noter que le catharisme et son souhait de s'adresser, sans entrave, directement à Dieu est assez proche (mais il faudrait préciser cela en détail et je ne puis le faire dans ce blog) d'un mouvement dont fut proche (au 16 ème siècle en Espagne) Sainte Thérèse d'Avila, un moment inquiétée par l'Inquisition espagnole.

2- Pourquoi parle-t-on d'une croisade contre les albigeois? Albigeois et cathares est-ce la même chose?

 Au risque de décevoir il faut préciser qu' Albi n'était pas une cité cathare mais - au contraire - une ville qui avait dénoncé l'hérésie cathare et qui plus tard en a tiré bénéfice. On s'accorde à considérer que l'assimilation albigeois = cathares tire son origine du "concile " de Lombers (Tarn) convoqué par l'évêque du diocèse d'Albi en 1165 pour faire condamner les cathares. On a ainsi mis "dans le même sac" cathares et habitants du diocèse d'Albi en retenant le terme "albigeois" et "croisade contre les albigeois". S'il y avait donc quelques familles cathares à Albi, ce n'était qu'une minorité (sauf à évoquer le rôle important du vicomte Trencavel compagnon du comte de Toulouse.)
 Dans le Tarn , c'est à Lavaur que se trouvait le creuset cathare ( 400 croyants envoyés au bûcher). C'est aussi près de Toulouse, Foix (cf. Montségur, Lavelanet), Béziers que s'étaient ancrés les principaux foyers d'hérésie. Noter aussi que des bastides furent élevés en 1222 (par le comte de Toulouse, Raymond VII ) pour abriter des cathares qui se réfugièrent alors dans l'actuel Tarn . C'est le cas en particulier de la remarquable cité de Cordes (à une demi-heure d'Albi).
 Retenons seulement que l'assimilation albigeois / cathare est un raccourci (découlant du "concile" de Lombers) mais que la réaction contre le haut et "moyen" clergé existait partout dans le sud de la France et que naissait déjà - exprimé dans le domaine religieux essentiel à cette époque -  un esprit de résistance.

lundi 7 mai 2012

France : Europe toute !

Le Président élu ce soir vient d'indiquer que l'avenir de la France se construisait aussi en Europe.C'est une évidence mais il est bon de l'entendre:  Une Union européenne avec un nouveau souffle et de vrais ambitions.

 Derrière les mots , je suis persuadé qu'il y aura des actes et qu'il ne s'agit pas de propos incantatoires. C'est en tout cas un signal clair pour les gouvernements et, bien sûr,  pour les européens. Un  dessein pour l'Union peut se redessiner avec des traits moins timides : Peut-être l'occasion d'un "New deal"?

  Cela supposera - dans un contexte évidemment difficile -  efforts et conviction. Certes, je n'imagine pas que quiconque envisage de dételer l'attelage qui nous lie à l'Allemagne : il est indispensable .

 Quoi qu'il en soit, il est agréable d'entendre les mots de "relance européenne": Ils couvrent fort opportunément les lamentos des partisans du repli . Comme bien d'autres, je sais bien que cette relance ne peut être financée par le déficit budgétaire et que les réformes structurelles sont nécessaires.

J'entends ci et là certains imaginer que la France - laxiste - ouvrirait largement les vannes : C'est penser que l'on perdrait le sens des réalités. La plupart de mes amis savent pertinemment que des réformes doivent être conduites et que l'on peut être rigoureux sans pour autant être austère.

 Ce n'est, certes, encore que des phrases mais elles ont déjà un sens puisqu'elles expriment une orientation et une volonté . Bien entendu le consensus européen est incontournable : comment imaginer que la France puisse faire cavalier seul : cela serait revenir à Napoléon ! Et rares sont ceux qui voudraient reprendre un chapitre d'histoire qui a pris fin à Sainte-Hélène...

Notre "saga" n'est plus celle de la conquête mais celle de l'Union !


dimanche 6 mai 2012

Iran nucléaire / Israël : gesticulations ou négociations?

Selon une dépêche de l'AFP, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pourrait annoncer ce soir des élections législatives anticipées pour le mois de septembre. C'est une donnée de politique intérieure et je n'ai pas à faire de commentaires. Cela dit, rien ne m'empêche de faire un commentaire sur les commentaires que suscite cette (probable) annonce dans la soirée.

 Je lis, en effet, que cela permettrait au Premier ministre israélien de ressouder autour de lui ceux qui ne sont pas favorables à une frappe "préventive" sur les installations nucléaires iraniennes. Qui plus est - selon le même commentaire - cela offrirait une "fenêtre de tir" octobre/ novembre juste au moment où auraient lieu les élections présidentielles américaines. Les commentateurs sont, évidemment, libres de leurs commentaires. Pour autant, je trouve que ce type de "pronostic" est en contradiction avec le processus de négociation ouvert avec l'Iran le 14 avril dernier et qui comporte une nouvelle rencontre le 23 Mai à Bagdad.

S'agit-il de "gesticulations" ou d'une pression supplémentaire alors même que les sanctions économiques semblent porter leur fruit?

 En Février (ou Mars) dernier, j'évoquais un "compte à rebours " qu'est venu heureusement interrompre la rencontre des 5 + 1 à Istanbul : il serait dommage que des commentaires hardis ( à moins que l'on ne dispose d'informations de bonne source) donnent le sentiment à l'Iran que des "frappes" se préparent quelle que soit l'issue des négociations.

 Or, il semble que des marges existent pour "geler" l'option nucléaire militaire de l'Iran : par exemple, un accord pour limiter le taux d'enrichissement de l'uranium. Puisque le Président Iranien soutient que l' U à 20% est destiné à des programmes de recherche médicale, il faut le prendre au mot : il n'est nullement besoin, pour un programme médical portant sur des radio-isotopes de disposer d' U enrichi à 85/90 %. De même qu'il n'est nul besoin (sauf à semer le doute) d'enterrer des centrifugeuses à Fordo, près de la ville sainte de Qom .

 Que Téhéran veuille maîtriser le cycle complet du nucléaire à des fins civiles pour ne pas dépendre d'un pays tiers, on peut le comprendre (et cela est compatible avec le TNP ) mais, alors, nul besoin  de disposer d' UHE, ou d'expérimenter l'usinage de l'uranium métal.

 Si cela restait caché "sous la table" les craintes d' Israël seraient alors justifiées (tout autant que celles des monarchies du Golfe). Mais des négociations sont maintenant en cours, qu'il me semble dangereux de compromettre. 

Ce n'est là que simple commentaire au commentaire lu il y a quelques instants.




vendredi 4 mai 2012

B.C.E : où va l'argent?

Je m'en étais étonné il y a quelques semaines: la Banque Centrale Européenne aurait prêté des milliards d'euros aux banques de la "zone euro" à un taux de 1% . Celles-ci auraient ensuite replacé ces sommes colossales à un  taux supérieur et ainsi engrangé des bénéfices.

 Lorsque j'avais entendu ce commentaire sur la chaîne de TV espagnole "24 horas" j'étais demeuré perplexe: il s'agissait pour moi d'un véritable détournement d'argent. Mais voici qu'un hebdomadaire que je juge sérieux précise que sur les 1000 milliards distribués aux banques en décembre et février, 800 de ces milliards "auraient été déposés à la BCE à des taux supérieurs".

 Si cela est vrai - et je crois que l'information donnée est vraisemblable - ce comportement est inadmissible. Ces fonds devaient aller aux entreprises et aussi aux particuliers. Rien n'en a été. Les banques se sont -osons le mot - comportées en satrapes.

Cela m'amène à penser que le "pacte de croissance" qui bientôt devra se mettre en place suppose une vigoureuse réforme du système bancaire ... et plus de vigilance de la part de la Banque Centrale Européenne.

Je ne puis croire que le gouvernement qui - le 15 Mai - sera en place en France ne réagisse pas.
 L'affirmation d'un volet "croissance" passe, notamment, par la fin de ces dérives...Tout comme l'on attend  des États qu'ils soient vertueux (cf. les indignes détournements de fonds publics opérés par la "ligue du Nord" en Italie) l'on attend aussi des banques qu'elles soient vertueuses et se conforment à un minimum de déontologie s'agissant des fonds ouverts par la B.C.E. (Mais comment la B.C.E a-t-elle pu admettre que ces fonds soient déposés à nouveau dans ses "caisses"?)

Si les banques sciemment sabordent les politiques de relance on ne verra pas de sitôt le bout du tunnel. Je n'imagine pas que ce point ne soit pas soulevé lors du Sommet de Juin. Des cartes majeures sont à rebattre et je suis certain qu'une majorité de pays en est convaincue.

 Si tel n'était pas le cas,je ne verrais (pour ma part) aucune objection à ce que ceux qui "touchent"  soient relégués sur les bancs de touche...

Existe-t-il un "modèle" français ?

Mon fils qui vit (et travaille) à Madrid me disait, hier soir, que la mutuelle de son entreprise (une bonne mutuelle pourtant !) ne prenait ni en charge les soins dentaires ni les verres ou montures de lunette. S'agissant des soins dentaires,la mutuelle se bornait à rembourser ( généreusement) un "détartrage" par an...Il me disait que ses collègues de travail ne le croyaient pas lorsqu'il indiquait comment cela se passait en France : " c'est le Pérou " lui disent-ils...

Cette simple anecdote tend à confirmer qu'il y a bien un "modèle" français s'agissant des soins, des niveaux de retraite, des allocations chômage. Bien sûr, la France "n'est pas le Pérou " mais il y a une tradition du "service public", une exigence.

Cependant ce "modèle" a ses limites: l'absence de "prise de risques". Qu'il s'agisse de la frilosité des banques ou bien des "usines à gaz " que sont - souvent- les offices ou Établissements Publics en charge de favoriser la recherche d'emploi. J'ai été souvent le témoin de laxismes, de routines, de soi-disant "parcours" de formation ou de "remise niveau" ne débouchant sur rien (un entonnoir où beaucoup entrent mais d'où peu ressortent avec un emploi (ou une perspective d'emploi).

Il serait - dans le contexte de crise que nous vivons - paradoxal de parler de "douce France". Pourtant, par rapport à d'autres pays de l'Union il faut admettre que nous bénéficions - en cas de chute - d'un certain nombre de parachutes sans évoquer bien sûr la densité et la pugnacité des réseaux associatifs. 

Faut-il néanmoins se satisfaire de cette situation (relativement) meilleure que chez plusieurs de nos voisins? Je ne le pense pas : il faut, plutôt, que nous apportions notre pierre à un "modèle " européen qui prendrait en compte certaines de nos traditions essentielles de solidarité, de service public et où seraient mis en avant -aussi- les incontournables objectifs de productivité afin que nos "parachutes" ne soient pas exclusivement financés par l'endettement (c'est -à-dire par le "bâton" égoïstement transmis aux générations qui viennent).

lundi 30 avril 2012

La crise en questions

Non,évidemment, que je doute de la réalité d'une crise économique et financière dont pâtissent les peuples (ou le Peuple) de l' Union : je m'interroge cependant sur sa véritable nature, ses déclencheurs et aussi ses prolongements.

1- la durée : la crise a débuté en 2006/2007 en Espagne avec la chute de l'immobilier liée à la hausse des prêts hypothécaires , signe avant-coureur de la crise des subprimes aux États-Unis accentuée par la faillite de la banque Lehman Brothers. Cela fait donc déjà 5 ans... et je suppose que dans quatre-vingt ans il en sera encore question dans les livres d'histoire tout comme de la crise de 1929 partie elle aussi des États-Unis et qui heurta de plein fouet l'Europe quelques années plus tard (mais les marchés financiers n'étaient pas - à l'époque - globalisés).

2- l'ampleur de l'endettement des États de l'Union Européenne: Ces problèmes d'endettement n'étaient pas évoqués il y a 3 ou 4 ans. On semble  les découvrir depuis deux ans via les agences de notation : pourquoi cet absence de signaux, de mise en garde auparavant ? C'est là une réelle interrogation alors même que les pays européens pris en leur ensemble ne sont pas,de loin, aussi endettés que le sont les États-Unis (15 000 milliards de dollars).

3-la mondialisation économique : faut-il croire qu'elle n'existait pas avant 2007 et qu'elle est responsable de tous les maux (délocalisations, diminution relative de la productivité globale ...)? Mais l'évoquerait-on avec autant d'intensité (et parfois comme un paravent ) s'il n'y avait pas eu la tempête financière déclenchée par les subprimes ?

4- l'action de l'Union européenne : En effet - à en croire les économistes - si la Banque Centrale n'était pas intervenue le "navire Europe " aurait sombré. Toutefois, je me pose une autre question : alors que la crise est d'origine financière mais a dégénéré en une crise économique, pour quelle raison l'Union n'a-t-elle pas apporté -jusqu'à présent- de réponse économique ? Est-ce parce que les problèmes financiers relèvent du court/moyen terme alors que la résolution des problèmes économiques relèvent, eux, d'une vision à plus long terme, d'une stratégie que l'Union n'a pu encore mettre en œuvre . Si l'Union européenne avait disposé d'un budget fédéral la "face du monde en eût peut-être été changée " (tel le nez de Cléopâtre...). D' ailleurs je constate que l'économie américaine "repart" : investissements, consommation liée à un vaste marché intérieur...

Mais n'avons-nous pas en Europe un aussi vaste marché intérieur (espace et population ) et aussi des entreprises tout aussi désireuses d'investir si les banques témoignaient d' un peu plus de cran et étaient plus à même de soutenir l'investissement productif?

Ce sont là quelques interrogations dans un contexte si particulier que quelques uns sont tentés par le repli sur soi et les risques d'un nationalisme exacerbé.

 Puisse l'Union brider ces tentations car leur portée n'est pas seulement économique et l'isolement -comme le thermomètre - ne fait pas baisser la fièvre.

 D'où la nécessité pour l'Union de bien déployer ses voiles : à trop rester ancré au port le risque est de demeurer pour longtemps au mouillage...Mais quelque chose me dit que les bateaux aspirent désormais au grand large : c'est un espoir qui doit prolonger le sursaut (MM.Van Rompuy et Mario Draghi) enregistré avec satisfaction la semaine dernière.


dimanche 29 avril 2012

Europe : enfin un sursaut !

Voilà enfin que l'on parle d'Europe : à Bruxelles, Berlin , Madrid, Londres ...et aussi Paris. Il était grand temps !

Un signal a enfin été donné qu'il ne convient pas de noyer sous les interprétations diverses du contenu (qu'il reste à définir) d'une politique de croissance et aussi de rigueur budgétaire . Il serait dommage de brocarder et de persiffler.

 Que les stratégies aient à converger, c'est évident . Mais - au moins - l'Union se fait entendre. J'avais le sentiment jusqu'à ce samedi que l'Union était passée à la trappe et que notre hymne européen était sorti de la gamme en raison des fausses notes.

 Que nos problèmes soient pour autant résolus, je ne suis pas à ce point naïf! Mais l'essentiel n'était-il pas d'affirmer haut et clair que l'on va (enfin) tacher de les résoudre, chacun ne restant pas dans son coin ?

Jusqu'ici j'avoue que je m'interrogeais : à quoi servait une Union désunie ?

 Puissent les mânes de Jean Monnet et Robert Schuman soutenir ces initiatives . L'essentiel n'est-il pas de croire sans trop se faire prier ?

samedi 28 avril 2012

Europe : Un Sommet européen que les nations attendent

Allons-nous attendre longtemps et assister, impuissants, à la chute - un à un - des dominos (avec ce que cela représente, pour les peuples, de souffrances?).

 Je ne suis ni un économiste ni un "politique". Pour autant la passivité de l'Union - en ces moments de doutes - m'interpelle...et aussi m'exaspère.

Si les Etats-Unis n'étaient pas un Etat fédéral, imagine-t-on le Texas, le Kansas ou le New-Jersey livrer seuls une bataille? Non assurément! Eh bien, je pense que nous sommes dans cette situation. Et quelle légitimité aurait l'Union -comme pendant la guerre de Sécession - de bénir une bataille du Nord contre le Sud ?

La bataille que nous avons à livrer et gagner est celle de la croissance, de l'harmonisation des politiques économiques et de la rigueur budgétaire. Nous ne le ferons pas seuls : le moment est venu de donner un nouveau souffle à l'Europe. Il est temps, juste temps.

N'est-ce-pas le mérite des responsables politiques que de savoir rebondir? Il est temps qu'un Sommet européen (je ne sais sous quelle format ) puisse se réunir et - de manière "offensive" - préparer le terrain pour le Grand Chantier que de nombreux peuples de l'Union réclament.

 Ce sera notre "guerre d'Indépendance" en quelque sorte...

vendredi 27 avril 2012

Espagne: l'austérité ne fait pas le printemps !

 Je me pose la question : en dépit des mesures d'austérité courageuses prises par le gouvernement espagnol les nouvelles ne sont pas bonnes: le taux de chômage - on s'y attendait un peu - est désormais de 24, 4 % . Et ce même jour -on s'y attendait moins - Standard and Poor's vient à nouveau de dégrader la note espagnole !

 A se demander finalement à quoi servent les politiques d'austérité ! Je n'irai pas , bien sûr, jusque là mais cela conforte ceux qui appellent de leurs vœux  une vraie politique de croissance pour l'Europe (que cela plaise ou non à tel ou tel pays ...).

Évidemment il ne s'agit pas de faire n'importe quoi : les politiques de croissance devront être adaptées aux spécificités de l'Union mais suffisamment coordonnées pour éviter qu'un Etat ne parte à la dérive.

 Cela apporte, il me semble, de l'eau aux moulins de ceux qui estiment que l'austérité pour l'austérité ne mène à rien  ...sauf à la désespérance. Le courage, la franchise de M . Rajoy  n'ont pas suffi. Quelle leçon en tirer ?

 Les hirondelles, dit-on, ne font pas le printemps : de même les coupes sombres dans le budget espagnol n'ont pas suffi : Les agences de notation n'en ont eu visiblement cure . Ce sont-elles, maintenant, qui font le printemps.

Comment ne pas souhaiter - dans ce contexte - que les cartes de l'Union soient enfin rebattues et que le mot "croissance" ne choque plus : heurterait-il des puritains?

Europe et croissance : enfin une prise de position !

Je reviens sur la "bonne nouvelle " d'hier. L' Union a enfin  parlé d'initiatives pour relancer la croissance .

 Ce qui m'exaspère quelque peu ce sont certains commentaires qui tenteraient d'opposer "croissance" et "croissance " tout comme une dissertation sur le sexe des anges.

 Qu'importe au fond que tel responsable politique (de l'Union) tente de tempérer les propos du Président de la Commission ou bien du Président de la Banque Centrale. La réalité est là : une Europe sans initiative n'est pas mon Europe. Et les querelles sont inappropriées, qui tentent d'opposer une relance keynésienne à une "relance" tout court.

 Absurdes sont les propos de ceux qui imaginent qu'il n'y aura pas de mesure de rigueur : la maîtrise des dépenses publiques est évidemment indispensable que l' on appelle cela "rigueur" ou "discipline budgétaire" . 

Mais les peuples de l' Union (il faut aussi parler des peuples) ont besoin d'espoir. Non pas qu'il soit un  miroir aux alouettes mais un espoir véritable assis sur la volonté des gouvernements et des institutions (Commission, Banque Centrale ). 

Dans le contexte actuel je me méfie des harangueurs de tréteaux (ou par magazine interposé) . Une volonté enfin affirmée pour l'Europe c'est ce qu'attendent les peuples de l'Union , mon peuple...

mercredi 25 avril 2012

Europe - Iran : deux espoirs à ne pas décevoir.

De manière imagée j'évoquais -sur un mode quelque peu ironique - dans un précédent post le "joli mois de Mai " à venir. 2 bonnes nouvelles renforcent mon optimisme : deux "news" en sous-titre dans l'excellent journal de la B.B.C. de ce jour qui, peut-être, sont passées inaperçues (probablement pas cependant la seconde puisque -coïncidence- la Commission et la Banque Centrale se sont exprimées de manière identique).

1-Iran : une déclaration israélienne (venant du ministre de la défense ou du chef d’État-Major?) indiquant qu'il n'estimait plus que l'Iran cherche à développer une arme nucléaire. Cela étant la conséquence des sanctions économiques. Je pense que cette déclaration tempère les craintes éprouvées à l'égard d'une frappe dite "préventive". Je reste persuadé, cependant, qu'il faille rester vigilant: l'option militaire n'est sans doute pas enterrée mais le "processus d'Istanbul " me semble bien engagé et l'Iran (qui veut "sanctuariser" son territoire) a probablement compris qu'il avait-dans la partie d'échec- plus à perdre qu'à gagner.C'est en tout cas je que je pense et je n'engage que moi.

2-Europe : dans la zone euro, on évoque de plus en plus la nécessité de prendre des initiatives en vue de favoriser la croissance. Cela ne veut pas dire que les mesures de rigueur doivent passer à la trappe : je pense que l'on admet qu'il faille combiner les deux politiques : une diminution des dépenses publiques (mêmes draconiennes) et - aussi - des mesures pour ne pas "casser" la consommation et l'investissement. Les européens accepteront probablement ces mesures de rigueur pour autant que l'on ne brise pas tout espoir.  J'en reviens à mon antienne:  coordonner les politiques économiques et financières et aller lentement mais sûrement vers un Etat fédéral . Certains diront que c'est nager à contre-courant car en temps de crise les risques demeurent :  frilosité et repli sur soi. Mais j'ai appris aussi (Charles de Gaulle ... ) qu'il fallait ne pas toujours tenir compte du "sens du vent".



Un si joli mois de Mai ! Mais...

Ce n'est pas encore le mois de mai : on l'attend avec impatience. Mais cette fin avril y ressemble...l'herbe pousse et les chardons aussi. Dans les jardins les pivoines fleurissent et, bientôt, ce sera le tour des rosiers . 

Il faut aussi - sans hâte - parcourir la campagne: On y entend, parfois, des grenouilles près des marais. Étrange ces grenouilles qui chantent en chœur sans prêter attention aux fausses notes.

 Un bœuf, échappé d'un enclos voisin, tente d'imiter une grenouille. Peine perdue : c'est la grenouille qui s'enfle et finit par dire enfin sa flamme au crapaud voisin qui peinait à la séduire. Tant pis pour le bœuf !

J'ai vu, aussi, un lapin qui courrait en zigzaguant : vers on ne sait où ...un terrier peut-être. Pourquoi le lapin s'enfuie-t-il ? Pas de chasseur à l'horizon pourtant ! J'en viens à croire que les lapins sont toujours en proie à leur imagination.

Mais peut-être, finalement,le lapin a-t-il raison : voilà que les grenouilles, elles aussi, s'enfuient...L'une d'elle affirme que l'on chasse dans le pré, à côté, où d'étranges bestioles - mais qui ne sont point de leur famille - tentent d'envahir le marais. Elles n'en ont pas le droit : le marais leur appartient.

 C'est aussi - j'imagine - ce que pense le renard  qui tente de débusquer le lapin. Mais peine perdue : le lapin a trouvé refuge dans un terrier et nargue le renard qui se veut patelin: il se prend sans doute pour Ysengrin!

Le printemps arrive enfin et , dans la campagne, les animaux s'en donnent à cœur joie.

Allons-nous les imiter ? grenouilles, renards ou lapins...

lundi 23 avril 2012

Europe : "crise de foi " ou hymne à la Joie ?

Je ne parle pas , évidemment , de foi religieuse (encore qu'il y aurait beaucoup à dire...) mais d'une foi en l'Europe telle que la possédaient Jean Monnet ou Maurice Schuman. La preuve: cette campagne électorale n'a pas été l'occasion d'en faire un thème fort alors qu'il me paraît essentiel. 

C'est probablement qu'en cette période de crise, parler d'Europe revient à mettre sur la table des sujets bien compliqués pour le commun des mortels ( dette, Banque Centrale, spéculation etc...).

 A nouveau - je l'ai écrit antérieurement - on ne peut réduire l'Europe aux seules "contingences " économiques (même si elle ne sont pas tout à fait contingentes) .

Une de mes amies me parlait, hier, de la jeunesse. Elle me disait qu'elle souhaitait un jour entendre de jeunes européens chanter tous ensemble le beau chant d'espoir et de remerciements qu'est "Amazing Grace" . Elle a probablement raison même si " l'Ode à la Joie" est notre hymne européen tout autant empreint de ferveur .

 L'Europe... les politiques n'en parlent guère (peut-être par convention?) car - pour beaucoup de personnes - ce n'est pas forcément "la joie" en ce moment.

 Mais qu'importe! Je reste persuadé que c'est une erreur de faire abstraction de l'Europe pendant cette campagne.

Alors même qu'on attend un dessein (et un destin ) pour l'Europe .

 Puissent émerger de nouveaux Jean Monnet , Robert Schuman et -aussi - Konrad Adenauer. Pour la refonder (?) ou, en tout cas, donner un vrai sens à "l'hymne à la Joie" trop empreint de tristesse et de nombrilisme en ces temps difficiles.

samedi 21 avril 2012

L'Europe : est-elle mal partie?

J'emprunte ce titre à l'essai de René Dumont: "l'Afrique est mal partie". Cet ouvrage est déjà ancien et je ne suis pas certain que René Dumont ait anticipé la richesse culturelle de ce continent et aussi des taux de croissance maintenant pronostiqués et qu'il ne pressentait pas à l'époque. Il faut donc se poser la question : l'Europe est-elle mal partie? Je ne sais , en vérité, quels sont les critères pour en juger . Il manque - il me semble - à l'Europe un sentiment fort d'identité et de solidarité. Ce dernier mot (certains s'en moquent) serait-il inconvenant?

 Car ce sont les marchés qui imposent la distinction Europe du Nord/ Europe du Sud alors même que l'Europe devrait être perçue comme une "Union" ...Ce qu'elle deviendra immanquablement dans quelques années .

Si tel est le constat, je réponds à ceux qui estiment que l'Europe est mal partie: l'Europe est,aussi, ma patrie.

Que manque-t-il ? Probablement un sentiment d'appartenance  et -aussi- une politique culturelle (au delà des échanges Erasmus ), une vision commune. Bref, un facteur humain que dissimulent encore le foisonnement technocratique des règlementations et qui rendra possible l'indispensable coordination des politiques économiques.

En cette veille d'élection (où je me garderai,évidemment, de prendre parti dans ce blog) , je redis : l'Europe est aussi ma patrie et sa dimension humaine doit être mieux prise en compte : l'Europe n'est pas une simple juxtaposition de balances commerciales mais un élan et  un "vouloir vivre ensemble ".  Au-delà du problème de la dette sur lequel bien sûr je ne jette pas mon mouchoir il n'y a d'Union que celle qui incite à vivre et trouver des solutions ensemble au-delà des fièvres de la conjoncture.

On dira que ce ne sont là que de "belles paroles" . Peut-être. Mais les actes viendront , qui donneront à l'Union sa véritable raison d'être.

jeudi 19 avril 2012

Europe , un nouveau souffle : réponse à des amis "essoufflés"

C'est une "douche froide" lorsque j'évoque avec des amis l'Europe actuelle. Certes, la "sinistrose" est un "mal français". Pour autant on ne saurait vouer aux gémonies ceux qui s'interrogent. 

 J'ai beau évoquer la (relative) stabilité des prix, l'action - dans la tourmente - de la Banque Centrale, le libre-échange, la politique extérieure (plus ou moins commune), mes amis me répondent:
- le chômage est au plus haut
-les prix ont augmenté (non pas l'indice INSEE mais ce que constatent les Français dans la vie courante)
-les marchés financiers sont à l'affût
-pourquoi n'a-t-on pas interdit les CDS (Credit Default Swap) qui permettent de spéculer sur la dette?
-en termes de croissance quelles initiatives concrètes sont prises à Bruxelles?
-que font les banques de l'argent prêté par la Banque centrale sinon le replacer à un plus fort taux d'intérêt?
-quelle politique étrangère sinon un brouillard?

J'ai beau tirer de ma poche mon "credo" européen, ce sont les sceptiques ( de gauche ou de droite) qui parlent le plus fort.

Alors? Je me dis que c'est probablement là le sentiment de la population et qu'il n'y a d'autre alternative que de réinventer l'Europe . Car- il faut en convenir- il manque à l'Union un vrai dessein, une vraie politique de croissance, une véritable politique économique à la fois offensive et défensive, une politique extérieure lisible et affirmée.

Bref, il faut que nous entamions notre "longue marche" vers une Union fédérale . Le chemin sera long et les embûches nombreuses (les fonds de pension, les agences de notation, certains pays de l'Union non membres de la zone euro qui sourient en se cachant à peine derrière leur petit doigt..etc). 

Seul cet espoir d'un Etat fédéral fort, conjuguant harmonieusement le social et l'économique doit pouvoir motiver les eurosceptiques. Non pas les faire seulement rêver mais les encourager, voire - s'il le faut - les bousculer . Car cela est plus facile lorsque l'on voit enfin un horizon!

Puisque l'on ne peut justifier aujourd’hui l'Union par de seuls arguments économiques et financiers, il va falloir lui donner du souffle. C'est ce que je dis à mes amis essoufflés et aussi aux "politiques " qui tiennent les rênes et la boussole... et aussi (je l'espère) une longue vue.

Service de l'Etat ou service de soi-même ?

En cette période (laquelle au juste?...) j'entends des "hauts fonctionnaires" bouger. Ils tremblent et s'accrochent à leur branche : saisiront-ils la bonne liane qui - tel Tarzan - leur permettra de se rétablir d'un coup de rein ?

Je me demande si certains (rares, il est vrai ) "hauts fonctionnaires" mettront à exécution leur déclaration  péremptoire : "moi - disaient certains- je démissionnerai si ce n'est pas "mon" candidat qui passe."

J'attends de voir  avec impatience ce que feront les partisans du "spoil system" , ce  système américain qui "casse" l’administration à chaque élection et qui me semble une hérésie. Que certains "hauts fonctionnaires" français s'en réclament, je trouve cela grotesque.

 Le service de l’État est (du moins je le pense) une sorte de sacerdoce qui transcende les partis et les courants politiques. Ceux qui se sentent - ou se veulent - inféodés à un parti sont des opportunistes, des ambitieux ...ou des moutons de Panurge.

Il est vrai que certains "hauts fonctionnaires" ne songent qu'à leur carrière et restent persuadés - à tort ou à raison - que leur cursum honoris  est tributaire du "politique". Pour ma part, je le regrette car c'est se faire une bien piètre idée de l'intérêt général et de la vie (aussi de l'avis) des Français .

Je plaide (est-il encore temps ? ) pour une haute fonction publique déconnectée des partis politiques, servant le Pays sous un gouvernement de gauche comme de droite. L' État a-t-il besoin de ces soubresauts qui déstabilisent les administrations?

 Je ne le pense pas. A moins que le Service de l’État ne soit - pour ceux-là - que le service d' eux-mêmes. Une pathologie de l' ego en quelque sorte . 

nb- Je note a posteriori (ce 13 juillet ) que certains "hauts fonctionnaires" qui affirmaient , cœur sur la main,qu'ils ne serviraient jamais un gouvernement "de gauche" sont toujours en fonction . La "soupe" est-elle
aussi bonne à gauche qu'à droite ?

lundi 16 avril 2012

Iran nucléaire : le "processus d'Istanbul"

J'ignore quel nom va désigner ce "processus" qui me semble bien parti puisqu'une nouvelle rencontre est prévue le mois prochain à Bagdad. Évidemment, il ne faut pas s'attendre à des résultats significatifs dans l'immédiat : On se souvient certainement que les "accords de Paris "par lesquels l'Iran acceptait un moratoire sur l'enrichissement de l'uranium datent déjà de 2004...et que ce moratoire a été remis en cause en 2005.

 Faut-il faire un parallèle avec la Corée du Nord qui accepte en février un moratoire sur son programme nucléaire et balistique en échange d' un programme d'aide alimentaire et qui - quelques semaines après - annonce le lancement d'un missile "pour mettre en orbite un satellite "? ( Je dis cela indépendamment de toute considération morale - un pays où sévit encore la famine - mais seulement eu égard au non respect des engagements pris.).

 Je ne pense pas que l'on puisse mettre l'Iran et la Corée du Nord sur la même "orbite". Je crois que l'Iran réfléchit sérieusement aux gages concrets qu'il peut donner.
- Serait-ce la limitation du taux d'enrichissement?
- Serait-ce le contrôle étroit par l' A.I.E.A. de l'uranium enrichi à 20% ( destiné -mais qui le croit? - à être utilisé dans le cadre d'un programme médical)? 
-Serait-ce le "gel" du site de Fordo (caché sous les montagnes) et situé (par hasard?) prés de la ville sainte de Qom ? 
-Cela sera-t-il une déclaration solennelle et/ou des assurances clairement données quant à la sécurité d'Israël?

 Car c'est bien là le problème : tant que Téhéran confirmera les propos anciens tenus par l'ayatollah Khomeini et repris depuis quant à la disparition souhaitée (première acception de la traduction de ces propos) ou "prophétisée" (deuxième interprétation de ces même propos), Israël n'acceptera jamais qu'un nouvel État nucléaire soit à ses portes, qui plus est s'il tient et confirme des déclarations offensives et mettant aussi en doute la Shoah.

Après  la partie de "cache cache" dans laquelle s'est complu l'Iran jusqu'à présent, il est grand temps de passer à une autre séquence intitulée " des paroles et des actes " (tout comme l'émission de TV bien connue.).

Le "processus d'Istanbul" , je l'espère, va dans ce sens.

samedi 14 avril 2012

Iran nucléaire : vers un apaisement ?

C 'est enfin une bonne nouvelle que cette reprise des négociations entre l'Iran et les "5+1" à Istanbul. Je note (est-ce un signe? ) que l'Iran n'évoque plus - il me semble - la fermeture du détroit d'Ormuz comme conséquence de l'embargo décidé par l'Union sur le pétrole iranien à compter de juillet.

 Bien au contraire, l'Iran a "renversé la vapeur" en anticipant : c'est l'Iran qui ne vendrait plus de pétrole aux pays de l'Union européenne.Donc si l'initiative  de ne plus vendre revient à l'Iran et non pas à l'Union européenne de ne plus acheter il n'y a plus aucune raison d'envisager une fermeture du détroit d'Ormuz.

Le parlement iranien a confirmé, par ailleurs, les propos du Guide Suprême Ali Khamenei indiquant que le nucléaire militaire n'était pas compatible  avec le Coran . Très bien ...mais c'est exactement ce qui avait été dit en 1979 par l'ayatollah Khomeiny. Sauf que peu de temps après (cf. après que l'Irak ait attaqué l'Iran en 1980 ) les choses changeaient: je pense que Téhéran ne peut nier les accords de 1987 avec le "pyromane" du nucléaire militaire qu'est (ou que fut) Abdul Qadeer Khan. 

Je ne vois pas d'autre issue que de jouer "franc jeu"  et de donner des gages réels : on sait bien que les centrales nucléaires produisant de l'électricité fonctionnent avec de l'UFE (4%) et n'ont nul besoin d'Uranium enrichi à la hauteur de 20 % (Natanz, Fordow) tout comme le réacteur à eau lourde d' Arak ne présente pas d'intérêt pour la filière civile.

Je comprends le souci de l'Iran de se prémunir contre une agression (d'où qu'elle vienne) et  le discours "on n'attaque pas un pays qui possède l'arme nucléaire). Mais il y a des risques difficiles à encourir (l'arme nucléaire dans un moyen-orient "fragile" peut tomber dans des mains irresponsables et jusqu’au-boutistes). 

En tout cas, que ce soit maintenant à Istanbul ou plus tard à Bagdad , je souhaite - comme tant d'autres - que les craintes d'Israël soient apaisées (tout en comprenant aussi que cet État ne puisse supporter une "épée de Damoclès" nucléaire en ayant , par ailleurs, le Hezbollah et le Hamas à ses portes.)

vendredi 13 avril 2012

inflation réelle : le vrai "panier de la ménagère"

Au moment où l'on parle d'inflation "sous-jacente" (de l'ordre de 2,4 % sur un an) attribuée à l'augmentation de la TVA " réduite" ou au prix du pétrole, une amie de ma femme a voulu en avoir le cœur net:

Quelle a été - sans fariboles et en excluant le prix de la balle de ping-pong ou celui de la pompe à vélo -  la véritable augmentation depuis janvier du "panier de la ménagère" ?

 Pour cela, elle s'est rendue dans la même "grande surface" et a acheté (pour plusieurs semaines) exactement les mêmes produits : au total 115 articles différents . Il s'agit de produits de consommation courante : viande, légumes, fruits, conserves, surgelés, pâtes,condiments,riz,café, boissons). Le résultat est surprenant : une hausse moyenne de 13 %

Pourtant, la " grande surface " dont il s'agit se veut une "donneuse de leçons" et se cite souvent en exemple...

Sans qu'il s'agisse d'un produit de "grande consommation" (mais plus nécessaire  et plus"consommé" qu'une  pompe à vélo ) cette amie  a constaté que le prix d'une cartouche d'encre pour imprimante était passé, dans la même période, de 11,90 euros à 13,90 euros (+16,8%). L'encre - elle le souligne - est aussi chère qu'un flacon de parfum : il suffit de multiplier par 5 les 7mml du contenu de la cartouche pour faire la comparaison.

Je ne m'étonne pas - dans ce contexte - que de plus en plus de personnes aillent faire leurs courses dans les "hard discount". Face à l'inflation réelle et que rien a priori ne justifie (pas de relation, il me semble, entre l'encre pour imprimante et le prix du pétrole) on se demande comment est "officiellement" évalué ce même panier.

 L'amie de ma femme précise toutefois que ce sont les "surgelés" qui ont le moins augmenté et aussi (dans des proportions moindres) les boîtes de conserves:  Enfin une bonne nouvelle!