lundi 15 avril 2019

chômage : quadrature du cercle ?



La revendication liée au pouvoir d'achat est étroitement dépendante du niveau d'emploi et donc du taux de chômage . Et pour la première fois depuis une dizaine d'années le taux de chômage est passé sous la barre des 9 % (8,8 %) . Cette amélioration évidente est , pour l'essentiel , liée au taux de croissance du PIB qui a atteint, en 2017, 2,3 % :  on sait qu'il y a un lien (loi d'Okun) entre croissance et réduction du chômage . 

Mais , entre-temps, la croissance du PIB a diminué (1,5 % en 2018 et 1, 4 % de probable en 2019 ) Alors comment maintenir le cap d'un taux de chômage en dessous de 9 % si la croissance mollit ? C'est probablement une question qui se pose tant au niveau national qu'au niveau de l'Union . 

Certes on peut se réjouir que le ralentissement de l'inflation (1, 1 %)  donne "un coup de pouce" au pouvoir d'achat mais cela ne suffira pas et des économistes vertueux considèrent, de leur côté, qu'il faut un taux d'inflation suffisant (2 % ?) pour ne pas décourager les investisseurs qui agissent en fonction du taux de rentabilité . Qui a raison ?

Peut-on maintenir , voire relancer , le moteur économique par le déficit budgétaire ? Ce n'est pas évident et cela prouve que la réponse à ces questions dépend en partie de la politique de l'Union et singulièrement de la zone euro . 

Quelques heures avant l'intervention du Président sur la conclusion du "grand débat " c'est une des (multiples) questions qui se posent : il ne peut y avoir un "choc politique " s'il n'y a pas en parallèle un "choc économique " positif : c'est plus qu'une question technique de réglage ...pour le "maître des horloges " .

vendredi 12 avril 2019

Julian Assange : un bouclier , une "levée de boucliers"



Immédiatement après l'arrestation hier 11 avril  , dans l'ambassade d'Equateur à Londres , de Julian Assange on assiste à une " levée de boucliers " de la part de journalistes et de sites qui veulent encore croire à l'indépendance et en la transparence dans l'observation de la vie politique .

C'est que Assange est un bouclier qui - quitte au risque d'être lui même manipulé - tente de dépasser les manipulations , les non-dits et les secrets aussi bien protégés que les secrets d'alcôve . Mais on sait qu'il n'y a plus , de nos jours, de secrets d'alcôve ...et il faut bien que le monde politique se fasse (comme d'autres institutions) une raison .

Ce qui surprend c'est la coïncidence des interventions : un président d'Equateur nouvellement élu , une Premier ministre britannique en difficulté (et qui veut peut-être , ailleurs , donner des gages ) un président des Etats-Unis qui semble ( après avoir jadis applaudi Assange au moment des e-mails de Hillary Clinton ) maintenant découvrir que l'australien est un damné de la terre et qu'il faut , sinon le mener au bûcher du moins le traîner jusqu'au pilori .

Certains regrettent que les autorités françaises soient silencieuses ...elles ne le sont pas , je l'espère , car cela renvoie aussi à Voltaire et aux Lumières (toute proportion gardée , bien sûr ) .

mercredi 10 avril 2019

Israël/Palestine :pour qui sonne le glas ?




Loin de moi l'idée ( saugrenue ) de ne pas reconnaître la légitimité de l'élection de M. Netanyahu et sa capacité à former un gouvernement de coalition (droite + extrême droite) . Certes, l'administration américaine lui a donné un sacré "coup de main " mais cela est de bonne guerre .

En revanche - dans le contexte actuel - on peut regretter que l'on ait surfé sur des actes qui sont autant d'huile jetée sur le feu  : décision de Donald Trump d'admettre la souveraineté israélienne sur le plateau du Golan , volonté de M. Netanyahu d'annexer une partie de la Cisjordanie , toutes initiatives qui sont en contradiction avec les résolutions du Conseil de Sécurité des Nations Unies (tout comme l' a été le transfert de la capitale de Tel-Aviv à Jérusalem , initiative qui marginalise et "délégitime " la Palestine ) .

Ainsi sonne le glas pour la solution à deux Etats . Cette option , privilégiée par l'ONU est désormais "sous cloche " ...il n'est nul besoin de se demander "pour qui sonne le glas" : pour la Paix probablement . Après que la question Palestinienne soit passée au second plan , il est probable qu'elle  revienne sur le devant de la scène . Les Etats de la région sont à "couteau tirés " et , sans vouloir jouer les Cassandre , des étincelles peuvent surgir à tout moment puisque des alliances se mettent en place (cf. Israël / Arabie Saoudite ) .

Il faut évidemment éviter de nouvelles provocations : souhaitons que l'Iran ne remette un doigt dans l'engrenage en dénonçant à son tour , comme les Etats-Unis , le traité sur le nucléaire militaire . Si tel était le cas une mèche serait allumée... que la mèche de Donald Trump - quelle qu'en soit l'épaisseur et la couleur -ne saurait éteindre .      

samedi 6 avril 2019

Steeve Bannon , une torpille contre l'Union



L'Union européenne , il faut s'en souvenir , est notamment née d'une volonté des Etats-Unis , après 1945 , de constituer un "bloc" face au "bloc" soviétique . Ce n'est d'ailleurs pas être complotiste - ou leur faire injure - que de rappeler les liens existant entre Jean Monnet,Robert Schumann et les autorités américaines. Or en ce moment - outre les expressions guerrières de Donald Trump à l'égard de l'Union - il faut constater que semblent se coordonner sous une même bannière des mouvements qui ont pour objectif de torpiller l'Union . 

Ainsi Steve Bannon , ex- directeur de campagne de Trump et son ex-conseiller à la Maison Blanche s'ingénie à coordonner depuis Rome les partis susceptibles d'ébranler l'Europe avant les élections (1). Il met dans le même sac MM. Viktor Orban , Matteo Salvini , Sebastian Kurz, Nigel Farage , Mme Marine Le Pen , le parti espagnol d'ultra droite Vox ...et appelle de ses voeux une déferlante "souverainiste /populiste " destinée à casser la machine et briser tout nouvel élan européen . 

Certes M. Bannon ne représente plus les intérêts américains et il ne parle peut-être qu'en son nom . Toutefois il cautionne (1) une même lecture d'une vague déferlante , partie des Etats-Unis et venant - d'une manière plus ou moins structurée - caresser ou submerger l'Italie , la Hongrie , la Pologne , l'Autriche ...et lécher les cotes de la Grande-Bretagne ou de l'Espagne . Les "Gilets jaunes" seraient aussi l'expression du mouvement qui fleurit en ce moment . 

De là à penser que M . Bannon dit tout haut ce que certains milieux , aux  Etats-Unis , pensent tout bas , il n'y a qu'un pas . Pour ma part , je ne le franchis pas mais je me pose , cependant , la question .
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(1) cf . entretien accordé , depuis Rome ,  le 25 mars 2019 au quotidien espagnol El Pais . 

jeudi 4 avril 2019

OTAN : feuille d'automne ?



En France , le "Grand débat " , les prochaines élections européennes , la situation en Algérie ...et la nouvelle arrestation de Carlos Ghosn éclipsent la commémoration des 70 ans de l'OTAN . Il est vrai que l'Alliance Atlantique , conçue en 1949 en pleine "guerre froide" pour s'opposer à une possible invasion soviétique , n'a plus les mêmes objectifs , l'URSS s'étant depuis lors démembrée et d'autres menaces ayant surgi (islamisme , expansion de la Chine etc...) . 

Il faut dire aussi que la confiance dans les Etats-Unis s'est étiolée au rythme des déclarations de Donald Trump qui jugeait l'OTAN "obsolète" il y a 2 ans ...avant de revenir sur ses propos pour , possiblement, enfourcher les intérêts des industries américaines d'armement . 

A ce désenchantement (auquel il faut rajouter la litanie des 2 %) viennent se greffer les discours sur la constitution d'une Défense européenne . Mais , à y regarder de près , on est encore loin du compte ...notamment si la Grande-Bretagne quitte le navire . 

Cependant il ne faut pas désarmer et l'OTAN , en attendant que se mette en place une vraie force armée européenne , constitue un "axe de moindre mal " même s'il sert les intérêts des industries américaines d'armement (cf. les F 35 acquis il y a quelques mois par la Belgique) .  

mardi 2 avril 2019

Electricité : contradictions et interrogations



Ainsi le gouvernement semble être "aux ordres " de la Commission de Régulation de l'Energie (C.R.E.) puisque l'Etat (1) vient de donner son feu vert à une augmentation de 6 % du prix de l’électricité , ce qui est largement au-dessus de l'inflation ( 1, 1% ).

Certains disent que c'est le "juste prix" pour EDF et que ce tarif n'est que l'application des règles de calcul . Au-delà de savants algorithmes , d'autres posent une question : certes le prix de l’électricité est relativement bas en France comparé à d'autres pays (2) mais il ne faut pas oublier que cette électricité est à 75 % d'origine nucléaire (et donc peu dépendante du cours du pétrole) .

Au demeurant, l'Autorité de la concurrence (avis du 25 mars 2019) s'est prononcée contre cette augmentation en faisant notamment valoir que cette tarification a pour effet de permettre aux autres opérateurs de s'ajuster par rapport au tarif EDF .

A juste titre certains "mauvais esprits" se posent la question : Pourquoi  l'Etat qui a "gelé " le tarif de l'énergie pendant plusieurs mois pour ne pas heurter les "gilets jaunes" n'a-t-il pas mis à profit cette période de moratoire pour revoir les calculs sur lesquels s'arc-boute la C.R.E. et , comme certains le suggéraient , abaisser le taux de TVA ?

Certes la C.R.E (dirigée en principe par un "grand commis" de l'Etat) est une autorité administrative indépendante et insoupçonnable de prêcher et de rouler pour EDF . Mais ...

Il ne serait pas absurde qu'un pays qui a la plus grande densité mondiale de centrales nucléaires (3) en fasse profiter ses ressortissants plutôt - comme cela semble le cas - de permettre à d'autres opérateurs de s'ajuster sur une tarification revue à la hausse .  Cette décision est de nature politique et semble bien du ressort du gouvernement indépendamment des modes  de calcul invoqués par une Commission administrative .

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(1) François de Rugy , ministre de la Transition écologique ...le 1er Avril : l'augmentation sera de 5, 9 % à partir de cet été .

(2) 16 ème rang sur 27

(3) 58 réacteurs nucléaires (19 centrales)

vendredi 29 mars 2019

La dette privée dépasse la dette publique



On raisonne souvent en mettant en avant l'endettement de l'Etat : des Etats-Unis , de la Chine, du Japon , de l'Italie ... de la France . On parle moins de l'endettement des entreprises (et des particuliers) que de l'endettement des Etats  : or l'endettement privé représente - en France  - 130 % du PIB (1)  et dépasse donc la dette publique (100 % du PIB) .

Des économistes s'interrogent : entre remboursement de la dette( 2) et investissements comment les arbitrages vont-ils se faire ? On craint que des entreprises ne soient dans l'obligation de liquider une part de leurs actifs et que ceux-ci soient bradés ...d'où des rachats possibles venant de l'extérieur .

Nous n'en sommes pas là  mais l'abondance de crédit actuellement a son revers : situation supportable avec des taux bas mais une hausse pourrait déclencher une réaction négative : ralentissement des investissements , vente d'actifs et dépréciation d'actifs , rachats etc...

Ainsi  va l'économie si l'on n'y prend garde .

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(1) Selon Gaël Giraud , chef économiste de l'Agence Publique de Développement

(2) le remboursement de la dette est à mettre en parallèle avec l'insuffisante séparation de l'activité des banques (contrairement à ce que prévoyait la directive Barnier) entre l'activité " spéculation / marchés" et l'activité "crédit, dépôt ". Ce remboursement de la dette pourrait donc se trouver accéléré pour compenser une éventuelle défaillance spéculative : la loi "de séparation bancaire" (juillet 2013) n'effectuant pas , selon des experts , un cloisonnement suffisamment  étanche entre "trading" et "crédit".

dimanche 24 mars 2019

Brexit : Theresa May poussée vers la sortie ?




Au lendemain de la colossale manifestation d'hier à Londres , les jours de Theresa May à la tête du gouvernement britannique paraissent comptés . Ce n'est plus seulement son opposition qui semble le souhaiter mais aussi un certain nombre de ses électeurs . Au moment où nos amis anglais ont le tournis et n'y voient plus clair du fait des allées et venues à Westminster , il ne reste plus guère de solutions  . 

Faut-il introduire un "droit à l'erreur " à propos du referendum ?  C'est assez paradoxal mais on doit se souvenir que les anglais n'avaient pas toutes les cartes en mains lorsqu'ils se sont prononcés il y a 3 ans : les chefs de file du Brexit (Nigel Farage , Boris Johnson ) les avaient trompés sur les gains d'un départ (gains financiers, souveraineté retrouvée, alternative du fait d'un accord commercial majeur avec les Etats-Unis etc ...) .

Ainsi le premier referendum étant biaisé on ne peut refuser de revenir à la "case départ" lorsque les enjeux sont si importants . On dit que de nouvelles élections sont la seule porte de sortie . Notamment si , par sa démission , Mme May veut rebattre les cartes...  dans l'intérêt du Royaume-Uni .

vendredi 22 mars 2019

Chine / Nouvelle Route de la soie : En Marche !



Les Européens semblent découvrir sur le tard que la Chine entreprend une "Longue marche" en s'appuyant sur le concept "Nouvelles Routes de la Soie " qui remonte aux temps anciens de la  dynastie Han . Pourtant le Président Xi Jinping bat le rappel de ses troupes (à l'intérieur et à l'extérieur) depuis plus de 5 ans . 

Les pénétrantes autoroutières , ferroviaires , maritimes sont plus qu'un concept , elles sont désormais une réalité . Qu'il s'agisse de l'autoroute qui partant de Xi'an traverse le Xinjiang puis les Etats d'Asie centrale et arrivera en Allemagne  ou bien des voies maritimes en direction de la Corne de l'Afrique , ces "Nouvelles Routes " existent bel et bien et notre naïveté est étonnante de faire sembler de le découvrir . 

Il faut se faire une raison : la Chine est à nos portes en dépit de la tentative de "containment " des Etats-Unis . Il est probable que dans cette "longue marche" la Chine trouve l'appui de la Russie lorsqu'il s'agira de franchir des "marches " qui jadis étaient connectées à l'URSS .

Ainsi un nouvel ordre mondial semble se mettre en route : sera-t-il seulement économique ou , aussi , politique ? C'est la question ; c'est pourquoi une Europe unie et forte (avec ou sans les britanniques) est indispensable . L'on voit par là combien est irréaliste la vision rabougrie de certains mouvements radicalement nationalistes et combien est dommageable la vision étroite des Etats-Unis qui ne voient dans l'Union européenne qu'une menace à leur retour vers une improbable hégémonie .

mercredi 20 mars 2019

L' Europe "en conserve" ... des conservateurs américains



A quelques semaines des élections européennes il n'est pas superflu d'avoir un regard sur la position de certains milieux conservateurs aux Etats -Unis : l'interview de Steve Bannon , ancien directeur de campagne et ex - conseiller de Donald Trump lors de l'émission "C dans l'air " (1) est révélatrice : il ne cache pas son hostilité à l'égard d'une Union européenne devenant puissance régionale  . 

Au contraire Steve Bannon  entonne le chant des nationalismes étroits en appelant de ses voeux une  union bien différente : celle des mouvements "ligue du Nord / 5 étoiles " de l'Italie  , des mouvements nationalistes hongrois , polonais ...et du "rassemblement national " de Marine Le Pen . 

Au moment où la tentation du repli sur soi menace (populismes, fermeture de frontières , critiques de l'Union ) il faut espérer un sursaut et une vision  :  sans solidarité européenne la mondialisation risque d'effacer nos frontières et nous cantonner dans une basse-cour qui ne serait qu'un cul - de - basse fosse . 

Evidemment , il ne s'agit pas non plus de mettre aux oubliettes notre histoire et nos valeurs : nous pourrions alors nous dissoudre dans un multiculturalisme sans issue . Mais entre deux "empires" (Chine / Etats-Unis) la réponse ne réside pas dans un nationalisme aux relents de naphtaline : seule l'Europe - à échéance de 10 /20 ans - peut donner de l'air à nos aspirations .

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(1) interview réalisée par Caroline Roux ; émission "C dans l'air" sur France 5 (19 mars 2019)

samedi 16 mars 2019

Paris : mise à sac ...et après ?




On peut , après la situation quasi insurrectionnelle à Paris ce samedi , s'interroger : est-on vraiment dans un pays où la sécurité est assurée  alors que des casseurs ont mis à sac  une bonne partie des Champs-Elysées ?

Plusieurs bâtiments ont été pillés, incendiés et l'intégrité physique d'occupants menacée. . Faut-il laisser se dérouler des manifestations dont plusieurs non autorisées lorsque l'on sait que des casseurs seront présents ?

Il ne s'agit pas de la marche "climat "mais de celle des "gilets jaunes" infiltrés par l'extrême gauche , les anarchistes , l'extrême droite et des casseurs autoproclamés venant aussi de pays voisins (Belgique , Allemagne )  . Emmanuel Macron a tenté de contourner cette situation en lançant un débat : mais les casseurs , hélas, ne débattent pas : ils battent .

Or la crédibilité du gouvernement repose - au-delà des réformes - sur sa capacité à maintenir l'ordre dans un Etat de droit . Tel n'est pas le cas aujourd'hui : l'ordre n'est plus assuré et les institutions sont maintenant menacées . Il ne suffit plus d'affirmer (comme Christophe Castaner le fait ) que les émeutes sont inadmissibles : il ne faut simplement pas les admettre . Au moment où convergent sur les réseaux des appels à des actions "encore plus importantes" , l'heure n'est plus aux tergiversations et au "doigt mouillé " .

samedi 9 mars 2019

Brexit or not Brexit ?




Des parents australiens m'ont interrogé sur la "santé" de l'Europe . Je leur ai fait une réponse évasive et modérément optimiste en évoquant la montée des populismes et en soulignant heureusement l'existence d'un fort axe franco -allemand . Tout comme moi, ils comprennent mal la volonté des britanniques de quitter l'Union et de repartir en coulisse après avoir été sur l'avant- scène .

A mes interlocuteurs de Brisbane j'ai indiqué - peut-être hâtivement - que rien n'était encore perdu : un nouveau référendum est encore possible (1) . C'est notamment ce que souhaite le Labour de Jeremy Corbyn même si l'orgueil britannique (dont celui de Mme May) doit en souffrir .

A trois semaines de l'échéance de fin mars seuls quelques irréductibles Brexiters veulent encore jouer à la "roulette russe" en sifflotant  un air de "no deal ". 

Depuis Sydney tout cela a l'air d'un jeu d'enfant gâté . On me rappelle aussi que nombre d'australiens ont donné leur vie en 1914-18 aux côtés de Français et de Britanniques . Quelle vision auraient-ils  maintenant de cette Europe en voyant des enfants jouer à la marelle au bord d'un précipice... sous le regard narquois de la Chine et des Etats-Unis ?


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(1) Cela suppose le report de la date du 29 mars et de nouvelles élections (ou un changement de gouvernement) .. Mais l'enjeu en vaut la chandelle .

mercredi 6 mars 2019

ONU / droits de l'homme : instrumentalisation ?



L'ancienne présidente du Chili Michelle Bachelet vient , en tant que Haut-Commissaire ONU aux droits de l'homme , de demander une enquête approfondie sur les "violences excessives" commises par la France lors de manifestations de "gilets jaunes" . Ainsi ces violences seraient de même nature que celles commises à Caracas, en Haïti ...ou au Zimbabwe . Bigre !

Les accusations portées contre la France sont graves et posent question :  à qui va profiter cette indignation faite sous le couvert des Nations Unies et du Conseil des droits de l'homme , organisme théoriquement indépendant (1) ?

Faut-il imaginer que Mme Bachelet dont le parcours a été - il semble - exemplaire ait eu jadis partie liée avec le Vénézuela de Hugo Chavez et qu'elle ait eu pour intention de stigmatiser la France du fait de la distance prise avec le Président Maduro ?

Ce serait tenir un discours "complotiste " que d'y songer ...Tout comme il serait excessif d'imaginer que Mme Bachelet  ait voulu , de quelque manière  , interférer avec les élections européennes .

Et pourtant ...

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(1) Le Conseil des droits de l'homme est désormais indépendant puisque ne relevant plus - depuis 2006 - du Conseil économique et social de l'ONU . On sait aussi que l'Arabie Saoudite (dont on connaît la "bienveillance" à l'égard des droits de l'homme ... ) y occupa une place éminente . Dont acte !

mardi 5 mars 2019

Europe / E.Macron : le choix de la raison



A voir l'embarras de Brice Hortefeux , ce matin sur un plateau de télévision , il faut convenir que la voie - et la voix - de l'Europe sont fédératrices : au plan intérieur le soutien explicite de Jean-Pierre Raffarin , et celui , plus discret , d'Alain Juppé (anciens premiers ministres) le prouvent  . 

Entre la dynamique présidentielle et les partis extrémistes  (Rassemblement national et "Insoumis") il reste peu d'espace pour Alain Wauquiez en dépit du choix d'une tête de liste non "clivante" . Au plan extérieur , un appel aux citoyens de l'Union est lancé . Il sollicite la raison auprès des peuples qui ne souhaitent être inféodés ni à l'Est ni à l'Ouest . 

Au-delà des calculs électoraux , le Président de la République pose dans sa "tribune" une question essentielle : choisissons-nous le repli hexagonal qui n'est , ni plus ni moins, que la danse d'une oie sans tête ou bien voulons -nous aller de l'avant poussé par le souffle des "Lumières" ?

Si nous choisissons l'ouverture elle ne peut se faire que dans un cadre européen : c'est la mission de l'Europe que d'être un facteur d'équilibre . Certains esprits chagrins diront qu'il ne s'agit là que d'un rêve évangéliste tout comme les Etats-Unis sont persuadés de leur "Destinée Manifeste " .  Sauf qu'au lieu d'invoquer la Providence , Emmanuel Macron fait appel à la raison (qui , il est vrai , se rejoignent parfois) .

vendredi 1 mars 2019

Mosquées , Synagogues, Eglises : même sac ?



Dans un tout récent éditorial de l'hebdomadaire Le Point (1) , Franz-Olivier Giesbert pointe nos doléances et récriminations d'intensité inégale lors de saccages ou de profanations de lieux de culte . J'avais, dans un Post du 10 Février, mis l'accent sur le silence qui a accompagné la profanation d'églises (et cathédrale )  depuis le début de l'année . Je m'en étonnais et il est réconfortant de voir un grand journaliste revenir à la charge .

Sans qu'il soit établi que ces profanations soient le fait de "Gilets jaunes " déboussolés ou de gamins désorientés le fait est là : A l'occasion - en Février - de profanations d'églises (5 ou 6 en l'espace de quelques jours ) à peine quelques mots lors d'un Journal télévisé ...

F.O. G. dans son éditorial regrette également le silence du Pape François prompt , par ailleurs , à défendre des causes surtout lorsqu'elles peuvent être (légitimement) médiatisées . 

Que l'on soit catholique romain ou d'Orient - ou seulement chrétien ou seulement croyant - cette indifférence différenciée déconcerte . Heureusement F.O.G est là , qui sauve la face ...

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(1) Le Point n° 2426 du 28 Février 2019

jeudi 28 février 2019

Corée du Nord / USA : le verrou chinois




Ainsi Donald Trump n'est pas Tarzan et la Corée du Nord n'a pas encore été menée à résipiscence : la dénucléarisation de la péninsule coréenne n'est donc pas pour demain . Evidemment le "pétard" allumé dans cette zone si sensible (au moins 4 puissances nucléaires dans la région ) pose problème et amène à s'interroger sur la prolifération nucléaire et l'efficacité du TNP .

Pour autant , les médias ne disent pas grand chose de la Chine et de son positionnement à l'égard des négociations avec la Corée du Nord ; c'est pourtant l'un des nœuds du problème : on sait que la Corée du Nord sans la coopération économique avec la Chine (dont le pétrole) s'effondrerait en quelques mois .

Or la Chine , en guerre économique avec les Etats-Unis , n'a guère envie d'accentuer la pression sur  Pyongyang (par un embargo étanche) pour favoriser un accord Trump - Kim Jong-un .

A défaut d'une concertation étroite entre  USA / et Chine il est peu probable que l'on s'approche d'un prompt dénouement : l'Empire du Milieu possède , sinon l'éternité devant elle , du moins de longs mois et de nombreux printemps . Le Président des Etats-Unis si "doué " (selon Michael Cohen) pour les épreuves de force où l'on joue les "gros bras " a devant soi un partenaire qui maîtrise tout aussi bien - et en souplesse - les techniques asiatiques de sport de combat .

Pour autant il ne convient pas de trop sourire et de minimiser le danger évident que représente le nucléaire nord coréen en raison de l'imbrication des alliances à proximité immédiate (cf. Japon / USA ) .

dimanche 24 février 2019

Vénézuela : médiation européenne ?




Un drame se joue en ce moment au Vénézuela alors qu'un "dialogue de sourds" entre responsables empêche toute avancée et que les convois humanitaires restent bloqués en Colombie . Le Président Maduro affirme que l'aide américaine n'est que prétexte en vue d'une déstabilisation du régime . Les Etats-Unis , de leur côté , soutiennent que les droits de l'Homme sont bafoués et que la démocratie n'existe plus (si tant est qu'elle ait existé ) en république bolivarienne . 

Certains mettent en avant le double jeu de Washington : les américains ne seraient pas si désintéressés que cela et auraient les yeux rivés sur le pétrole du Vénézuela (les plus importantes réserves du monde) . Des experts soutiennent que les Etats-Unis ont besoin du pétrole "lourd" vénézuélien pour produire leur kérosène ou diesel .Quoi qu'il en soit si des millions de Vénézuéliens quittent leur pays c'est qu'il y a une raison : ce ne sont pas les américains qui les font fuir.

Dans ce contexte une médiation de l'Union européenne est plus que jamais souhaitable et pour acheminer l'aide humanitaire et - en relation avec des observateurs des Nations Unies - préparer de nouvelles élections législatives . A défaut d'une médiation dans un cadre multilatéral une intervention américaine pourrait à tout moment intervenir et mettre à feu et à sang le pays .

Il serait de loin préférable que l'ONU prenne une résolution dans le cadre de la jurisprudence "Responsabilité de protéger " et que l'Union se saisisse de la situation en offrant sa médiation ...sans arrière pensée . 

lundi 18 février 2019

USA / IRAN : quelle offensive ?


Alors que les Etats-Unis et Israël  "convoquaient" à Varsovie un sommet des partisans d'une position dure à l'égard de l'Iran , la Russie ralliait à Sotchi ses alliés Iraniens et Turcs . Au-delà de l'offensive diplomatique de la semaine dernière on voit bien surgir deux camps qui préparent leurs "armes" .

Il ne s'agit pour l'heure que d'un rapport de force entre deux adversaires qui se "cherchent" mais le rapport pourrait dégénérer : d'un côté Israël émet des craintes (cf. le Hezbollah à ses frontières ) , de l'autre l'Iran cherche à Moscou (et à Pékin ) des soutiens alors que l'accord nucléaire de 2015 a été déchiré par Donald Trump : ainsi le jeux se font et se défont . 

Sauf que l'on se demande vraiment qui a intérêt à en découdre : Israël qui se sent menacé ? Riyad qui n'admet pas que l'Iran prétende à un leadership sur le Moyen-Orient ? Les Etats-Unis pour montrer leur force à l'égard de la Chine à toutes fins utiles ? 

Les réponses sont multiples et se recoupent . En revanche on ne voit pas l'intérêt qu'auraient l'Iran et la Turquie de mettre le "feu aux poudres" . Ni Moscou non plus . A moins qu'un "ordre de bataille " ne se mette en place avec , comme soutien , la Chine . Mais ce coup d'échec semble bien prématuré : on voit mal ce qu'une déstabilisation du Moyen-Orient apporterait aux uns et aux autres : qui aurait à gagner d'un nouveau choc pétrolier ...et d'une crise humanitaire dans un Moyen-Orient si désarticulé  après l'heureuse fin de Daesh ?

vendredi 15 février 2019

Pourquoi faire simple si l'on peut faire compliqué ?



C'est la question que se pose ma voisine qui répond au beau prénom de Prudence : son interlocuteur "Sécurité sociale"se nomme MFP (M = Mutualité) . Cet organisme s'est aussi adjoint la bucolique appellation  Solsantis . Pour l'instant c'est simple . Cependant ma voisine me dit que sa Mutuelle santé - contrairement à ce que l'on pourrait croire (cf. M ) - n'est pas MFP mais Intériale dont le service de gestion porte le nom poétique d' Almerys ) . 

Finalement rien de très compliqué sauf que l'organisme de Sécurité sociale lui a demandé d'ouvrir un compte (assurance maladie) au doux nom d' Améli . Pourquoi pas ? Mais on vient tout à trac d'indiquer à ma voisine que son interface " sécurité sociale " serait dorénavant la CPAM (Caisse primaire d'assurance maladie) et non plus MFP . Ma voisine Prudence , ouverte à la révolution numérique en dépit de ses 85 printemps , s'est décidée à confier ces modifications à son ordinateur pour s'en souvenir et pouvoir naviguer hardiment entre MFP-Solsantis , CPAM , Intériale-Almerys et son compte Améli . Ouf !

Or voici que Prudence est toute retournée : son amie Marguerite lui déconseille d'enregistrer ses mots de passe . Exaspérée , elle prétend évoquer son problème dans le cadre du " Grand Débat National " , doutant que les "Gilets Jaunes " lui fassent la courte échelle en relayant ses préoccupations . Quant à moi , je l'en ai dissuadée considérant que l'Elysée avait d'autres chats à fouetter et bien d'autres comptes à régler...

mercredi 13 février 2019

Espagne / Pedro Sanchez : suite et fin ?



Ainsi le gouvernement du socialiste Sanchez (issu d'une coalition hétéroclite et opportuniste) n'aura duré qu'un peu plus de 6 mois : une majorité tout aussi hétéroclite et opportuniste (alliance droite, centre et indépendantistes catalans) aura suffi à renverser le gouvernement en n'approuvant pas , aujourd'hui, le budget de l'Etat . De la sorte des élections législatives anticipées auront très probablement lieu (1) dans les semaines à venir, possiblement en avril . 

Le refus du Président du gouvernement Pedro Sanchez d'organiser un référendum sur l'indépendance de la Catalogne est à l'origine de la crise : les indépendantistes catalans ont , par dépit ou par calcul , apporté leurs voix au PP (droite) et à Ciudadanos (centre droit) . 

L'issue de ces prochaines élections est incertaine et il n'est pas sûr - voire improbable - que le gouvernement socialiste soit reconduit : une configuration droite + centre + extrême droite (?) est probablement en marche au moment où le PSOE décline et où l'extrême gauche perd des plumes .

 Une des inconnues du scrutin (2) à venir réside dans le potentiel du nouveau parti d'extrême droite VOX : est-ce l'émergence d'un nouveau mouvement populiste s'inscrivant dans la "fièvre du samedi soir " de l'Europe ? Je n'y crois pas ...mais .

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(1) Le Président du Gouvernement doit faire connaître après-demain vendredi sa décision.

(2) L'autre inconnue réside dans l'impact des probables élections législatives sur les élections municipales qui doivent avoir lieu (en principe) en mai prochain . Dont celle de Barcelone pour laquelle Manuel Valls est candidat .