jeudi 30 août 2012

François Hollande : coup de semonce ou brise de mer ?

11points de perdus dans un dernier sondage : cela met en émoi les médias... et la classe politique. A juste titre. Il n'est pas anormal que l'on s'interroge: le Président ferait-il le "dos rond" dans le roulis ou plutôt dans l'incertitude sur la santé du pays? Cette descente du baromètre est, en effet, probablement liée aux mauvais chiffres de l'emploi mais peut-être pas exclusivement. 

Il est vrai que ces dernières semaines on a davantage entendu la Chancelière allemande que le Président français. On oublie cependant le Sommet européen de fin juin qui relançait l'Union et ouvrait le chemin à une intervention plus large de la B.C.E. Dans ce Sommet, le rôle du Président Hollande a été loin d'être négligeable, contribuant à ne pas rejeter les "pays du Sud" encore plus au Sud. Ce n'est pas son moindre mérite.

Mais, entretemps, il y a eu des annonces massives de licenciements (Peugeot a marqué les esprits) et les interrogations de l'opinion sur les marges de manœuvre du gouvernement face à ces plans de restructuration tardivement annoncés . C'est vrai aussi qu'en cette période estivale il n'y a pas eu  d"annonce". Et les Français sont , par nature, méfiants, soupçonneux . Intuitivement,ils se posent alors deux questions:  ils se demandent si la sérénité estivale ne masque pas le calme qui précède la tempête ou , alors, si le Président silencieux (pour l'heure) est, dans la mer agitée, le bon capitaine. 

Pour ma part, je crois que le capitaine est à la hauteur des enjeux. Il manque cependant un vrai cheval de bataille qui "musclerait" la position de la France et lui donnerait plus de crédibilité. Deux enjeux me paraissent essentiels et en cohérence avec les efforts à venir : au niveau national, ouvrir le chantier d'une vraie réforme territoriale et, au niveau de l'Union, reprendre l'initiative (favoriser l'intégration budgétaire/économique et, par là, l'action de la B.C.E.). 

Sachant que la France ne pourra , en quelques mois, redresser sa balance commerciale ou bien créer une multitude d' emplois ( le taux d'utilisation des capacités de production demeure faible et le restera encore un moment en raison de la stagnation de la demande des ménages et aussi de nos exportations), il faudrait - non par manœuvre ou par tactique volontairement attentiste - se pencher sérieusement sur ces deux enjeux qui s'inscrivent dans le long terme et qui , tous deux, sont emblématiques : Une plus grande intégration de l'Union et, en France, une réforme territoriale aussi courageuse que celle entamée en Italie par M. Mario Monti.

Le capitaine, je n'en doute pas, tient la barre. Les récifs sont nombreux : il faut les éviter. Mais, au-delà, il faut savoir prendre le large et conduire - dans l'Union - le navire France à bon port.

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